La Cabette en images

Pour les besoins d’alimentation en eau potable de la commune de Levier, le projet de capter la source de la Cabette vit le jour.

Celle-ci est située à 5km de la bourgade en forêt de Maublin. La déclivité naturelle n’étant pas effective sur tout le trajet, il fut décider de creuser un aqueduc souterrain pour y palier.

Après avoir perforé 210 mètres de conduit rectiligne, les ouvriers débouchèrent sur un vide souterrain naturel.

On peut imaginer leur surprise de se retrouver au plafond d’une diaclase de bonne ampleur.

Comme la paroi d’en face n’était éloignée que de 2 à 3 mètres, ils décidèrent alors de construire un pont afin de pouvoir continuer à creuser de l’autre côté. Ce ne fut pas qu’un incident de parcours puisqu’ils utilisèrent ce vide souterrain inattendu à bon escient en y jetant les gravats du percement du tunnel.
Difficile d’évaluer la hauteur de puits comblée ainsi mais il semble bien que les ouvriers soient descendus au fond pour étaler les pierres.

En juillet 1901, Eugène Fournier en fait la visite et la décrit dans un des ses ouvrages « Grottes et rivières souterraines ».


Le décor est planté et il n’est pas s’en rappeler une scène culte du film « La dernière croisade »

En effet, on y voit Indiana Jones et sa dulcinée dans des labyrinthes souterrains entrain d’hésiter à traverser un pont instable.
Le notre est plus solide, du moins espérons le!

Daniel et moi avons pour projet d’aller y faire quelques images.


Peu après être entrés sous terre, on longe en rive droite un chenal d’eau claire où nagent quelques niphargus.

200m plus loin, on arrive dans la partie « ô combien originale » de la visite. Un puits en plan incliné nous fait alors prendre pied dans cette partie où ni Daniel ni moi n’étions allés auparavant. Il y a tout ce qu’il faut pour faire une belle séance photo : une magnifique coulée de calcite teintée d’oxyde de fer s’offre de suite à nous; de plus, avec les récentes pluies, une cascade la dégringole.

A l’autre extrémité de la faille, une belle et haute cheminée, arrosée elle aussi, attirera notre attention . De belles formes d’érosion viendront compléter les spots potentiels.
On passera une bonne partie de la journée à faire crépiter les flashs en ces lieux.

Une sélection de photos avec le nom de leurs auteurs ICI

Guy

Quatre furieux dans la Furieuse !

Retour pour la troisième fois dans le réseau du Chaland à Arbecey en Haute-Saône, pour Guy Decreuse et moi-même, en vue d’une nouvelle séance de photos souterraines.

Nous sommes accompagnés de Daniel Ramey et Damien Grandcolas, un des premiers explorateurs de cette splendide cavité. Double objectif pour cette sortie : découvrir et photographier la fameuse rivière furieuse, entre les S1 et S2 à l’aval du collecteur et reprendre les images dans la première partie du collecteur.

Un article sur le réseau du Chaland est en préparation pour Spéléo Magazine et nos photos sont susceptibles de l’illustrer.

Nous avions raté, lors de notre dernière visite, le shunt du S1 : le bien nommé « Shunt taquin ». L’histoire de cette galerie s’impose. Lors de la première plongée du siphon aval du collecteur, les accompagnateurs du plongeur, pour passer le temps en l’attendant, ont forcé le passage dans un boyau glaiseux et ont eu la surprise de se retrouver en aval du siphon en compagnie du plongeur ! Imaginez la surprise des uns et de l’autre !

Au vu des pluies récentes nous nous attendions à une sortie aquatique, nous n’avons pas été déçus.

A l’arrivée dans la rivière furieuse, seule la présence rassurante de Damien nous a incité à entamer une séance photo très particulière. Impossible de poser nos flashs car les trépieds auraient été emportés par le courant et très difficile d’utiliser les appareils (non étanches).

Le choix a donc rapidement été fait de travailler à quatre avec un photographe, un modèle et deux opérateurs lumière et malgré quelques difficultés de communication nous avons pu bosser sur quatre spots dans ce joli bout de rivière.
La suite de la sortie devait être de tout repos, c’était sans compter sur l’hygrométrie, proche de 100 %, qui a eu pour effet de former un halo lumineux autour de nos flashs avec un effet qui peut être jugé artistique pour les uns et désagréable pour les autres.

Merci, une fois de plus, aux modèles pour leur patience. Avec un temps passé sous terre de près de huit heures pour une douzaine de spots, cette activité est réservée aux spéléos motivés et persévérants.

D’autres sorties seront probablement programmées avant la sortie de l’article. Romain Venot et Jean-Philippe Grandcolas semblent très motivés.

Ce réseau majeur de la Haute-Saône mérite bien la visite de nombreux photographes. La partie la plus concrétionnée n’est pas suffisamment documentée et nécessitera une longue séance…

Avis aux amateurs !

Gérard le 31/12/22

Une sélection de photos (avec le nom de leurs auteurs) : ICI

Stage Photo Spéléo au gîte de Montrond (02 au 04 /12/22)

C’est dans la continuité du stage organisé du 05 au 07/11/21 à la maison Lorraine de la spéléo que ce millésime 2022 a vu le jour, et le GCPM est heureux d’accueillir cette nouvelle édition.

C’est toujours Olivier Gradot (Guillaume Appolinaire sur FB !) qui est aux manettes de l’organisation et celle-ci est toujours patronnée par la FFS.
Le WE prolongé du 11 novembre n’étant pas dispo, on réserve ce premier WE de décembre.

Pour les inscriptions, c’est le gabarit du gîte qui fixe les limites, c’est à dire une quarantaine de places.

Vendredi en fin d’après-midi, les participants arrivent peu à peu, certains viennent de loin ! . Pour les animateurs, on prend les mêmes que l’an dernier et on recommence : Romain, Serge, Nathalie, Olivier, Théo, Philippe, Annie, Gérard + Vincent qui nous arrive de Belgique. On improvise un apéro de bienvenue et on enchaîne avec un repas froid préparé par Olivier et Laurent.

Après souper, nous rejoignons la salle de réunion. Philippe nous propose une approche théorique de la photo en milieu souterrain.

Ensuite, c’est Olivier qui nous parle de techniques légères, notamment les photos prises avec un téléphone portable.

Enfin, avant de rejoindre plume, nous organisons les équipes pour le lendemain.
Pas de mines au programme cette année car il n’y en a pas beaucoup sur le secteur Loue-Lison.
Par contre, on a de quoi faire en cavités naturelles. On privilégie celles qui ne sont pas trop compliquées d’accès, et pas trop éloignées non plus.

Cinq d’entre elles retiennent notre attention avec des profils variés :
-Perte de la Vieille Folle
-Grotte des Cavottes
-Baume aux Sarrons
-Gouffre des Ordons
-Baume du Mont

Pour ceux qui n’auraient pas l’info, il y a sur le blog du GCPM une carte interactive avec une kyrielle de cavités photogéniques au départ du gîte de Montrond : ICI

Profitant de la place dispo à la grange, j’ai confectionné une douzaine de grilles d’exposition et y ai accroché 90 photos de cavités du secteur réalisées par les animateurs. Vincent complète en apportant également quelques unes de ses réalisations artistiques.

La météo du samedi est un peu frisquette mais non pluvieuse et le débit de la Vieille Folle est nickel pour avoir l’ambiance aquatique en prime : SUPER !

Le PACMAN de la Baume aux Sarrons !

En soirée, chacun rentre ravi de sa séance photo. Après un bon baeckeofe façon franc-comtoise concocté par Benoit, nous pouvons visionner une sélection de la production de chacun et ainsi les commenter.

C’est ensuite au tour de Vincent de nous présenter ses techniques photos pour des images uniques. Voir les liens suivants pour en savoir plus : ici et ici
Dimanche, on remet le couvert pour la matinée dans une des autres cavités proposées, et avec d’autres animateurs.

Comme pour la veille au soir, nous nous donnons un temps de débriefing à la fois des photos du jour et du stage lui même.

Tout le monde s’accorde à dire qu’un week-end, ça passe trop vite mais que cette expérience fut très enrichissante dans une ambiance joyeuse et bon enfant.

Chacun rentre chez soi avec des images plein la tête !



Guy

En allant à Spélimages

Le quatuor de sexagénaires à la Cotepatière.

Spélimages devenant un passage incontournable pour les photographes spéléos français, nous avions projeté, lors d’une sortie cet été, de nous y rendre à trois Guy Decreuse, Patrick Sologny (Soso) et moi-même (Gérard Jaworski).

Plus question de faire un aller-retour dans le Vaucluse, sur un week-end, comme l’an dernier, nous profitons donc de l’occasion pour un court séjour photo en Ardèche et dans le Gard. Dés l’arrivée dans notre logement à Saint-Martin d’Ardèche nous programmons les sorties photo spéléo : le Ran du Chabrier et l’Évent de Peyrejal le mardi, la Fontaine de Champclos et la Goule de Sauvas le mercredi

, l’accès artificiel à Peyrejal et la Cotepatière le jeudi avec Jean-Philippe Grandcolas et le réseau 1 de Saint-Marcel le vendredi avec Philippe Crochet et Annie Guiraud, avant la migration vers Couthèzon et Spélimages.


Mardi 22 novembre

C’est Soso qui nous sert de guide pour notre première séance photo dans une des grottes du Ranc du Chabrier (Gard), courte mais avec un spot photo de rêve.

Nous nous parquons à l’entrée du camp naturiste (peu fréquenté en cette saison) et après une petite galère pour trouver la grotte dans les taillis, nous accédons sans difficulté à la salle principale de la cavité. Nous sommes séduits par ce « studio souterrain » et restons plusieurs heures en multipliant les cadrages.L’après-midi, toujours avec Soso pour guide, nous rejoignons l’Évent de Peyrejal en Ardèche. Soso nous donne de nombreuses et intéressantes explications sur le réseau de la Claysse souterraine.

L’accès est, là-aussi, facile et rapide et nous sommes rapidement à pied d’œuvre. Soso équipe la vire et Guy en profite pour aller voir le siphon.

Une ambiance très différente du matin avec l’omniprésence de l’eau. Un récent épisode Cévenol a entièrement « lavé » la cavité et les traces de crue et d’ennoiement donnent une bonne idée de la force de l’eau. C’est à nouveau un régal pour les yeux et nos capteurs !

Mercredi 23 novembre

Pas de guide ce matin pour la Fontaine de Champclos en Ardèche. Nous découvrons le site tous les trois et sommes heureux de rencontrer un autochtone pour avoir quelques indications sur l’accès à l’entrée artificielle de cette magnifique grotte.

Quelques galères plus tard, Guy, après nous avoir fait peur en nous disant qu’il y avait un cadenas (pas drôle), soulève la plaque d’entrée. Nous avons le bonheur d’accéder directement à une galerie spacieuse menant, après une vire (bien équipée) au-dessus d’un lac, à la salle du Mont Blanc, qui est l’objet de nos convoitises.

On est à court de superlatifs devant ce vide souterrain et sortons au plus vite l’ensemble de notre matériel (8 flashs quand même).

Pendant que nous nous préparons, Guy et moi, Soso part en reconnaissance et nous indique à son retour un spot particulièrement photogénique. Nous multiplions les clichés en contre plongée (faute de drone) et terminons avec quelques images de la galerie d’entrée.

L’après midi nous retrouvons Jean-Philippe Grandcolas dans « l’avaloir » de la Goule de Sauvas pour une courte, mais riche séance photo dans ce petit bijou, récemment nettoyé de toutes traces de passage par la crue.

Goule de Sauvas (photo Gérard)


A refaire une prochaine fois avec un peu plus de temps et un bas néoprène…

Jeudi 24 novembre.

Ce matin, retour au réseau de la Claysse souterraine avec cette fois-ci , une tentative d’incursion par l’entrée artificielle de Peyrejal. Rien n’est moins sûr que nous puissions aller voir les fameux tubes mais « qui ne tente rien n’a rien ».

En effet, la cavité est également réputée pour sa teneur en CO2 élevée. Nous espérons que cette période pré-hivernale est de nature à faire baisser sa concentration.

Event de Peyrejal par accès artificiel

D’après Soso qui connaît bien, la probabilité est grande également que le passage bas juste avant les tubes soit noyé…on verra bien.

Soso est à l’équipement et nous le suivons en lui demandant régulièrement s’il n’est pas incommodé. Peu avant la base des puits, Gérard préfère faire demi-tour car il commence à subir les effets du CO2 et craint de se retrouver en mauvaise posture s’il continue.

Nous nous retrouvons donc à trois dans ce collecteur à l’ambiance très spéciale : il ne faut surtout pas être là par météo incertaine.

Demi trou de serrure à la Cotepatière (photo Gérard)

Les profils de galeries sont magnifiques. Nous poursuivons en direction des tubes … et ce qui devait arriver arriva : nous buttons sur un passage siphonnant juste avant les tunnels circulaires, comme l’avait prédit Soso.

Qu’importe, nous avons quelques beaux spots jusqu’au siphon aval. Mes 2 compères sont toujours ok mais je vois bien qu’ils s’économisent en parlant moins et sans speeder pour ne pas s’essouffler.

Je ne suis pas gêné par le gaz et du coup, je m’active sans compter pour boucler quelques images rapidement et ainsi éviter de s’éterniser ici.
Petite alerte quand même à la remontée, je dois bourriner pour décoincer mon gros kit à mi- puits dans une fissure mais je suis bien incapable de dire si ça vient du kit ou du gaz.

Zone d’entrée de la Cotepatière (photo Gérard)

Là-haut, Gérard est surpris de nous voir déjà arriver.
Après un casse croûte au soleil, on reste sur le même parking et nous voilà partis à quatre pour une autre cavité toute proche : la grotte de Côtepatière.

Soso équipe une vire rive gauche à l’entrée et nous voilà partis pour un festival de spots avec une progression à la facilité déconcertante. On pousse presque jusqu’au carrefour qui part vers Sauvas et on fait les photos au retour.
La récente mise en charge du réseau a effacer toutes les traces au sol et on a l’impression de faire de la première.

Nous sortirons enchantés de cette visite, comptant bien y revenir.

Vendredi 25 novembre

Coupole -Tournesol !

Pour cette dernière journée spéléo-photo, nous n’irons que dans une seule cavité mais elle développe 53 bornes, donc forcément …. ! : C’est le réseau de Saint Marcel.

Annie , Philippe et Brigitte nous attendent devant l’entrée de la grotte touristique. Ils y reviennent régulièrement car ils confectionnent actuellement un livre de belles images sur le réseau. Pour accéder au réseau 1, nous ne passerons donc pas par l’entrée naturelle mais par le tunnel d’accès à la partie touristique, ce qui nous fera économiser un temps précieux.

Les volumes que nous parcourons sont gigantesques, à l’apparence d’un très gros métro. De très beaux ensembles concrétionnés viennent ponctuer notre itinéraire. Nous pousserons jusqu’au carrefour qui mène au réseau 4 et là, nous nous séparerons.

Nos hôtes et Brigitte opteront pour le réseau 4 avec quelques photos précises à réaliser. Quand à nous quatre, on poursuivra le réseau 1 sur quelques centaines de mètres pour commencer nos séances. photos.

Nos deux Godox ne seront pas de trop pour tenter de rentrer quelques images dans la boîte.
Au niveau du « Théâtre », on se tape un petit délire avec une mise en scène rigolote.
Merci Annie et Philippe pour cette invitation !

Tout au long des ces quatre journées, on s’est régalés de belles découvertes. La région nous a bluffé par son patrimoine souterrain d’une très grande diversité. On n’avait pas l’habitude de sillonner les routes d’Ardèche avec si peu de monde. Notre trio puis quatuor de sexagénaires s’est très bien entendu dans une belle ambiance amicale.


Nous partons maintenant en direction de Courthézon pour un week-end tout en images.

Une sélection de belles images : ICI


Gérard (intro + J1 , J2)
Guy (J3 , J4 + conclusion.)

Sortie spéléo burgo-comtoise: le retour.

Le cirque de Consolation en hautes eaux (photo Romain Venot)

Avec du GCPM : Damien, Jean-Lou-Manu- Sarah-Céline-Alex-Guy …. et des bourguignons : Soso, Annick, Fabrice, Didier, Philippe, Perrine, Marion.

C’est au printemps dernier, à l’occasion de séances photos en Côte d’Or que notre club avait eu l’occasion de visiter le réseau du Neuvon par la « Porte aux Étoiles » ainsi que la traversée de la Combe aux Prêtres/Rochotte.

C’est donc tout naturellement que nous leur proposons de se retrouver en terre comtoise pour faire de la spéléo ensemble.

Avec Marion et Soso, nous parvenons à caler une date et des idées de cavités. C’est le WE prolongé du 11 novembre qui est retenu, puisque Soso a réussi à partager l’espace du gîte de Montrond avec les meusiens , le premier jour se passera donc en notre compagnie.

RDV est donné devant l’église de Fuans.
L’objectif et de rejoindre le porche du Lançot depuis le hameau de Scie -dessus. Sous le majestueux porche d’entré, un nouvel accès rive gauche évite une vire quelque peu aérienne et permet de rejoindre deux magnifiques salles souterraines.

Nous n’avons pas eu droit au fameux rayon de lumière (Photo Romain Venot)

En chemin, nous buttons devant un arrêté municipal interdisant l’accès du fait de la détérioration du sentier suite à des orages. De toute façon, suites aux pluies récentes, les 3 cascades juxtaposées grondent encore pas mal au fond du cirque.

Qu’importe, en spéléo, on est habitués à ce genre de déconvenues, ça fait partie du jeu. Comme beaucoup d’entre nous ne sommes jamais allés dans le parc de conso en hautes eaux, on décide d’aller pique-niquer sur un pont enjambant le Lançot avant d’aller se balader dans le parc du monastère.

Tout le long du chemin le spectacle est au-RDV et la cerise sur le gâteau n’est autre que les grandes chutes dévalant les falaises au fond du cirque.

On remonte dans les voitures, direction Orchamps-Vennes. Vers le hameau du même nom, le gouffre des Ravières se trouve en plein champ, sous une voûte maçonnée.
Sarah, Alexandre et Céline nous rejoignent alors, ils sont allés aux gouffre des Ordons le matin.

Toute la joyeuse troupe disparaît un à un par la petite lucarne située au bout de la voûte.

Photo Philippe Crochet

Les tritons alpestres présents habituellement sur le cône d’éboulis sont sans doute entrés en hibernation car nous n’en verrons pas.

On prend le temps de visiter et comme nous sommes nombreux, les volumes sont bien éclairés.
Cette cavité pour le moins insolite a tout pour plaire et peut se visiter en ½ journée.
Nous prenons congés les uns des autres alors que la nuit ne va pas tarder à tomber.

Nos amis bourguignons rejoignent le gîte de Montrond pour poursuivre leur Week-end prolongé dans d’autres cavités.



Guy

Sortie le 21 novembre 2022: Les Biefs

Céline à l’équipement

Libre ce lundi Céline avait fait passer un message sur le site du club pour savoir si quelqu’un serait intéressé pour une sortie.

Elle désirait faire de l’équipement, je réponds « Ok » bien content de faire une sortie en semaine et en plus j’ai quelque chose à me faire pardonner :

Il faut dire que le samedi précédent trois d’entre nous étions au gouffre de la Légarde à 2 km à vol d’oiseau de la maison de Céline et un gros saloupiot l’avait appelé en lui posant innocemment la question :

Pourquoi elle n’était pas venue avec nous ?
Faisait-elle la tête ?
Le gouffre n’était-il pas assez bien pour elle ?
Déplacement trop loin en voiture ?

Je crois bien l’avoir entendu nous traiter de gros pourris depuis Mouthier !
Elle arrive avec une liste de cavités qu’elle souhaiterait équiper. Hélas beaucoup de pertes dans son listing et après les gros coups d’eau de ces derniers temps ? Une rapide reconnaissance à la Belle Louise et à la Lave confirme mes craintes. Je lui conseille plutôt les Biefs à Déservillers.
Elle aurait préféré de l’équipement sur spits mais bon !
Bref, c’est ça ou rien, donc ça sera ça !

La perte amont absorbe beaucoup d’eau. A l’intérieur de la cavité pas mal d’eau aussi.
Très concentrée (elle tire même la langue comme un enfant qui fait attention pour ne pas déborder le dessin qu’il colorie !), Céline équipe en me jetant de rapides coups d’œil (j’ai l’impression quelle est un peut inquiète), mais il n’y a pas de raison à ça, car elle se débrouille plus que bien.

Pas moyen d’équiper la charnière, trop d’eau !, Nous passons donc par la galerie supérieure qui shunt le passage.
On enchaine les puits où ça coule pas mal, jolie ambiance aquatique.

Nous passons le laminoir à la base des puits en essayant de ne pas trop se mouiller le ventre, là nous n’équiperons pas le dernier petit ressaut, car il faudrait pour cela équiper hors crue et nous n’avons pas de plaquette à spits, ni la longueur de corde nécessaire.

Le seul endroit à peu près à l’abri des embruns se trouve entre le laminoir et le ressaut. Nous cassons une rapide graine à cet endroit puis remontons, je déséquipe et retour sur le parking où un vent pas très chaud nous accueille.

Je vais pouvoir enfin me mettre en « pré retraite », vu la progression en équipement des filles du club.
Céline rentre directement et je retourne à Montrond réintégrer le matériel

Jean-lou éleveur de spéléologues depuis 1995

Inter-club Photo à Rang (25)

Floraison minérale !

Ca fait un bout de temps que j’avais sollicité Claude pour aller faire de la photo à Rang.

Depuis de nombreuses années, le GSAM y organise ses JNS et les comptes-rendus nous donnent une bonne idée de cette cavité originale !

En effet, l’historique de cette rivière souterraine située entre Clerval et L’Isle sur le Doubs n’est pas banale ( ISD tome 1, pages 176 à 178). C’est dans la seconde moitié du XIX ième que le creusement d’un tunnel ferroviaire met à jour un vide souterrain naturel de 1300 mètres de long et où coule une rivière.

Dans la foulée, la commune voisine de Rang entreprend des travaux pour capter l’eau.
Aujourd’hui, l’alimentation en eau potable du village n’est plus assurée par cette prise d’eau et une convention a pu être signée, fixant des modalités d’autorisation pour que les spéléos puissent y pénétrer.

Nous nous retrouvons près de l’église du village. La fontaine aux cygnes toute proche est d’ailleurs alimentée par la grotte où l’on va.
Nous sommes 4 : Claude, Daniel du GSAM, notre Daniel à nous et moi. Vu l’objectif de la visite, nous optons tous pour une néoprène (haut ou intégral). Un petit café offert par Claude pour nous réchauffer par anticipation et nous voilà partis.

Bon débit aujourd’hui

L’accès se fait par une trappe cadenassée. Un court conduit artificiel d’une trentaine de mètres nous emmène au cours d’eau. A gauche, c’est l’aval et à droite l’amont, là où part le tuyau jusqu’à un barrage aménagé.

Il y a un gros débit aujourd’hui et c’est tant mieux, les images n’en seront que plus vivifiantes. On convient de remonter d’abord jusqu’au siphon amont situé à 700 mètres de là et de faire les photos au retour.
Au début, on progresse sur ou à côté du tuyau jusqu’à un petit barrage situé à 120 mètres environ. Sur quelques mètres en aval de la retenue, la conduite à été montée avec des coudes !…à se demander s’ils n’avaient plus de tuyaux droits ? .

C’est la première fois que Claude vient ici avec autant d’eau…. elle déborde bien de l’aménagement. Le plafond en forme de voûte sous lequel nous progressons depuis le début est régulier : il ne nous quittera quasiment pas sur de longues distances jusqu’au siphon.

La progression est des plus agréable. Seul un court passage à quatre pattes nous oblige à nous baisser.
On prend le temps d’écouter Claude tout en regardant attentivement où l’on met les pieds.

Sur une banquette , nous croisons un rassemblement de myriapodes. De nombreux fossiles sont également sertis dans les parois.
Dès la première image, je réalise qu’on est le nombre idéal vu le gabarit de la galerie.

le barrage

Daniel du GSAM fera le contre-jour derrière Daniel du GCPM avec le gros Godox placé dans un bidon étanche. Je passe un Yongnuo également protégé à Claude qui restera à côté de moi pour déboucher l’avant plan ou éclairer uniquement Daniel en snoot.

Il n’y a que mon appareil photo qui est vulnérable mais il est sur un pied. (Je ferai surtout attention au niveau des marmites où il est difficile d’évaluer la profondeur de l’eau.)

Les spots sont très nombreux et comme les assistants sont patients et coopérants, on s’appliquera sans modération.
Le froid nous laisse tranquille et on passera près de 4 heures sous terre avant de retrouver le plancher des vaches pour la pause casse croûte.

A peine rassasiés, c’est retour sous terre pour la suite !
D’après Claude, la partie aval est plus courte, différente avec des profils variés. Là aussi, on fera les images au retour.

Après 400 mètres environ de progression, le plafond s’abaisse d’un coup et de nombreux rails de chemin de fer en travers viennent consolider le plafond.
C’est entre ces barres métalliques qu’on peut apercevoir les 2 buses traversant le ballast. Les 2 Daniel décident de poursuivre jusqu’au siphon pendant que Claude et moi préparons le matos pour la seconde séance photo.

peu avant le siphon amont

Soudain, un bruit sourd se fait entendre et notre environnement se met à vibrer, un peu comme un tremblement de terre : pas de doute sur l’origine du phénomène ! … Là, on pourra dire que le train nous a passé dessus et que l’on s’en est sortis indemnes !

Les copains nous rejoignent; eux n’ont rien entendu ni rien senti.
On remonte à présent le courant en direction de l’extérieur en s’arrêtant pour chaque image. Au moment de passer la trappe de sortie, un autre train passe et un souffle d’air bref mais bien marqué ressort à l’air libre.

Quelle belle sortie en si plaisante compagnie.
Merci beaucoup à tous pour votre précieuse collaboration et votre patience aussi !
On y reviendra en étiage pour des images certainement encore différentes.

Une sélection de photos ICI

et voici le lien du CR du GSAM : ICI

Guy

Les Ordons

Sortie du vendredi 11 novembre 2022 Participants : Céline, Alex et Sarah


A l’occasion d’un petit weekend « bleues » organisé depuis un petit bout de temps, nous avons jeté notre dévolu sur les Ordons. Thomas a un empêchement, c’est donc à trois que nous avons rdv au local à 9h30, disons plutôt 9h45 pour Alex qui arrive quand le kit d’équipement est déjà prêt. « Un petit malin ! » Pour la peine, il portera l’eau et subira des vanneries toutes la journée « il faut bien une excuse »

Le gîte est bien vivant en ce vendredi, un stage a lieu et du beau monde se prépare à envahir les cavités du secteur. Nous arrivons au parking vers les 10h,personne en vue mais un bruit de moteur se laisse vite entendre : 4 belges arrivent et nous demandent le chemin.
On se questionne et finalement nous décidons de partir en tête. Je laisse l’équipement à Céline et je l’accompagne.  Après quelques péripéties nous avons un magnifique Y entre les deux arbres, un bel entraînement pour une tête de puits réussie !

La vire est vite équipée, Alex suit et nous voici aux réglages des boucles pour aborder le P18. Je fait un peu rouspéter Céline qui se bat pour les régler au mieux avec un nœud déjà tendu « J’aime bien quand elle rouspète ! » 

C’est que je fait bien mon boulot de paranoïaque qui a horreur des possibles frottements. Une victoire pour Céline qui descend ce puits avec plaisir, ce même puits qui a jadis été son premier puits en spéléologie et qui est maintenant équipé par ses soins !
Avant de descendre, Alex et moi entendons les belges arriver, un timing parfait. Bien que familier, ce puits reste impressionnant et c’est toujours un plaisir d’atterrir dans cet autre monde.

 Un monde minéral où le silence et le temps n’existe pas. Je reste un peu en arrière pour prendre de multiples photos qui ne seront pas franchement une réussite. 

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous arrivons vite au bout de ce merveilleux tunnel façonné au fil des âges.

Céline « la fouine »trouve une boîte de géocaching, ce qui nous laisse perplexe pour les novices qui essaieraient d’y accéder. Il existe peut être une variante réservée aux spéléos ? Sinon ce serait juste de l’imprudence ! Bien sûr, nous ne résistons pas à l’envie d’y mettre un petit mot.. « Photo » Sur le chemin du retour nous avons la chance de voir les belges descendre depuis un point de vue assez atypique qui met largement en perspective ce palais somptueux qui se nomme : Les Ordons.

Il nous faudra peu de temps pour saisir l’opportunité d’un équipement en double, une course de remontée de puits s’annonce, entre Alex et moi, qui sera le vainqueur ?Lancez les paris !

C’est le cardio en vrac et le souffle haletant que je constate que les nœuds avec de la 9 et de la 10,5 n’ont pas du tout la même tête ! …« Des grosses bêtes tentaculaires » On attend Céline qui va déséquiper avant de ressortir au grand jour vers les 12h30. A 13h, nous sommes installés sur la terrasse du gîte pour une petite collation avant de repartir direction Orchamps-Vennes afin de rejoindre les collègues et les dijonnais aux Ravières.


 Un interclub fort appréciable qui sera raconté par leurs soins.

Une journée 100% spéléo et 100%plaisante !

Les photos de Sarah sont ICI

Merci à toutes et à tous pour ces bons moments.
Sarah

La Borne aux deux Trous, vers Montrond (39)

Arrivée dans le Métro Renault par la chatière siphonnante en « U » !


La forêt des Malrochers recèle une concentration de cavités inégalée sur tout le massif jurassien. Avec Daniel, nous souhaitons en découvrir une qui nous semble intéressante : La Borne aux deux Trous. (développement 330 mètres)

Nous avions déjà visité séparément la galerie Nord, facile d’accès et joliment concretionnée sur quelques mètres. D’après nos infos, la portion Sud est entrecoupée de chatières dont une en « U » pouvant s’ennoyer !

C’est le spéléo-club Polinois qui a découvert cette branche dans les années 1969 et 1970. Le premier passage bas qui se présente est sec et pas trop étroit.

Par contre, le second est tout à fait comme on pouvait l’imaginer : un beau U avec une flaque en son fond. On entend que ça résonne beaucoup derrière… c’est comme un appel à aller y jeter un œil !

Heureusement, il y a des seaux à proximité qui nous laisse supposer la marche à suivre…. Au bout d’une dizaine de minutes d’écopage, c’est bon, en espérant qu’elle ne va pas à nouveau se remplir avec l’eau qu’on vient d’en extraire !

Surcreusements plafonnants

Je me contorsionne comme un vers pour passer de l’autre côté et Daniel me suit. On débouche dans une vaste diaclase de 5 m de large pour une dizaine de mètres de haut. Les parois sont saturées d’humidité. De l’eau perle du plafond et c’est justement celle-ci qui doit pouvoir faire siphonner la chatière qu’on vient de passer.

Mais nos prédécesseurs ont tout prévu : il y a des seaux aussi de ce côté! Ces volumes tourmentés se sont formés en régime noyé, ce qui laisse supposer d’autres étages plus profonds encore inexplorés. Peu de monde viennent traîner leurs bottes ici, les chatières sont sélectives et les traces de passage sont peu nombreuses. Avant de commencer une séance photo prometteuse, on part en reconnaissance jusqu’au fond.

Ainsi on ne s’attardera que sur les spots les plus inspirants… et il y en a une dizaine, ce qui est déjà beaucoup ! On a dû y passer 2 bonnes heures. Il est vrai que les ondulations des parois ainsi que les surcreusements plafonnant rendent bien avec les flashs en contre-jour, pour peu qu’on arrive à les placer là où ille faut.

Au retour, on constate que l’eau n’est pas revenue dans la chatière, donc pas besoin d’écoper à nouveau.
… Une belle surprise que cette découverte et séance photo avec Daniel. On en redemande !

Une sélection de photos ICI

Guy


Lumière sur le « Puits Noir » !

Photo Gérard Jaworski

C’est en janvier 1981 que mes frères et moi avions feuilleté les bulletins de l’ASE (revues périodiques spéléo de l’Association Spéléologique de l’Est) et avions remarqué que ce « Grand Bois » proche de Merey sous Montrond recèle des gouffres potentiellement intéressants.

Après pointages avec 2 grandes règles croisées sur une carte d’État Major, nous voilà partis en tracteur avec plateforme depuis Montrond pour sillonner cette forêt en tous sens.
C’est sûrement à l’occasion de cette prospection que le côté « visionnaire » de Benoit a dut opérer … !

Le terme « visionnaire » peut paraître un peu exagéré et pourtant : il n’y avait à l’époque aucun sentier karstique en France et Benoît n’avait pas eu (comme nous) beaucoup l’occasion de sortir de son trou !

……on était à cent lieues de s’imaginer ce que le « Grand Bois » allait devenir.
Voilà pour la séquence « Nostalgie ».

Un des gouffres situé le long du sentier est aujourd’hui traversé par une passerelle métallique pour mieux en prendre la mesure : c’est le Puits Noir.
Il s’agit d’un beau P27 de forme circulaire et cannelé. Il fut également nettoyé du charnier important qui s’y trouvait.
Pour accéder au fond, on utilise justement l’ouvrage qui l’enjambe et la descente se fait plein vide. Avec Gérard, profitant d’une belle journée d’automne, nous sommes allés y faire quelques images. J’y suis retourné peu après pour tenter un contre-jour depuis le bas.

Il existe d’autres verticales sympas le long du sentier, avec pour écrin, une belle ambiance jungle. Deux d’entre elles se trouvent en périphérie du grand lapiaz dénudé. La doline MEJ (hors sentier) est digne d’intérêt également … elle se trouve à proximité du lieu de camp « chantier de jeunes ». Il y a aussi bien sûr l’incontournable Grande Doline ainsi que le puits de Saint Grosjean …. on y retournera ….

photo Guy Decreuse


Quelques images d’autres verticales du Grand Bois ICI


Guy