Ca fait un bout de temps que j’avais sollicité Claude pour aller faire de la photo à Rang.
Depuis de nombreuses années, le GSAM y organise ses JNS et les comptes-rendus nous donnent une bonne idée de cette cavité originale !
En effet, l’historique de cette rivière souterraine située entre Clerval et L’Isle sur le Doubs n’est pas banale ( ISD tome 1, pages 176 à 178). C’est dans la seconde moitié du XIX ième que le creusement d’un tunnel ferroviaire met à jour un vide souterrain naturel de 1300 mètres de long et où coule une rivière.
Dans la foulée, la commune voisine de Rang entreprend des travaux pour capter l’eau.
Aujourd’hui, l’alimentation en eau potable du village n’est plus assurée par cette prise d’eau et une convention a pu être signée, fixant des modalités d’autorisation pour que les spéléos puissent y pénétrer.
Nous nous retrouvons près de l’église du village. La fontaine aux cygnes toute proche est d’ailleurs alimentée par la grotte où l’on va.
Nous sommes 4 : Claude, Daniel du GSAM, notre Daniel à nous et moi. Vu l’objectif de la visite, nous optons tous pour une néoprène (haut ou intégral). Un petit café offert par Claude pour nous réchauffer par anticipation et nous voilà partis.
L’accès se fait par une trappe cadenassée. Un court conduit artificiel d’une trentaine de mètres nous emmène au cours d’eau. A gauche, c’est l’aval et à droite l’amont, là où part le tuyau jusqu’à un barrage aménagé.
Il y a un gros débit aujourd’hui et c’est tant mieux, les images n’en seront que plus vivifiantes. On convient de remonter d’abord jusqu’au siphon amont situé à 700 mètres de là et de faire les photos au retour.
Au début, on progresse sur ou à côté du tuyau jusqu’à un petit barrage situé à 120 mètres environ. Sur quelques mètres en aval de la retenue, la conduite à été montée avec des coudes !…à se demander s’ils n’avaient plus de tuyaux droits ? .
C’est la première fois que Claude vient ici avec autant d’eau…. elle déborde bien de l’aménagement. Le plafond en forme de voûte sous lequel nous progressons depuis le début est régulier : il ne nous quittera quasiment pas sur de longues distances jusqu’au siphon.
La progression est des plus agréable. Seul un court passage à quatre pattes nous oblige à nous baisser.
On prend le temps d’écouter Claude tout en regardant attentivement où l’on met les pieds.
Sur une banquette , nous croisons un rassemblement de myriapodes. De nombreux fossiles sont également sertis dans les parois.
Dès la première image, je réalise qu’on est le nombre idéal vu le gabarit de la galerie.
Daniel du GSAM fera le contre-jour derrière Daniel du GCPM avec le gros Godox placé dans un bidon étanche. Je passe un Yongnuo également protégé à Claude qui restera à côté de moi pour déboucher l’avant plan ou éclairer uniquement Daniel en snoot.
Il n’y a que mon appareil photo qui est vulnérable mais il est sur un pied. (Je ferai surtout attention au niveau des marmites où il est difficile d’évaluer la profondeur de l’eau.)
Les spots sont très nombreux et comme les assistants sont patients et coopérants, on s’appliquera sans modération.
Le froid nous laisse tranquille et on passera près de 4 heures sous terre avant de retrouver le plancher des vaches pour la pause casse croûte.
A peine rassasiés, c’est retour sous terre pour la suite !
D’après Claude, la partie aval est plus courte, différente avec des profils variés. Là aussi, on fera les images au retour.
Après 400 mètres environ de progression, le plafond s’abaisse d’un coup et de nombreux rails de chemin de fer en travers viennent consolider le plafond.
C’est entre ces barres métalliques qu’on peut apercevoir les 2 buses traversant le ballast. Les 2 Daniel décident de poursuivre jusqu’au siphon pendant que Claude et moi préparons le matos pour la seconde séance photo.
Soudain, un bruit sourd se fait entendre et notre environnement se met à vibrer, un peu comme un tremblement de terre : pas de doute sur l’origine du phénomène ! … Là, on pourra dire que le train nous a passé dessus et que l’on s’en est sortis indemnes !
Les copains nous rejoignent; eux n’ont rien entendu ni rien senti.
On remonte à présent le courant en direction de l’extérieur en s’arrêtant pour chaque image. Au moment de passer la trappe de sortie, un autre train passe et un souffle d’air bref mais bien marqué ressort à l’air libre.
Quelle belle sortie en si plaisante compagnie.
Merci beaucoup à tous pour votre précieuse collaboration et votre patience aussi !
On y reviendra en étiage pour des images certainement encore différentes.
Une sélection de photos ICI
et voici le lien du CR du GSAM : ICI
Guy
Un modèle et deux « porte flashs » le grand luxe !
J’ai connus ça avec nos amis bourguignons, c’est vraiment le top …
Mais ça ne suffit pas pour sortir de beaux clichés, bien construits, ce qui est le cas ici.
Bravo pour ces belles images.
Hey bien, une cavité plutôt atypique ! Exceptionnel de ce dire que le train passe dessus sans rien déranger a cette belle cavité.
Bravo pour cette belle moisson d’image et pour ce partage d’histoire.
Sarah