Archives mensuelles : octobre 2020

Reconnaissance au Trou Pinard

Tout d’abord, comment transformer une séance topo, en séance photo ? Demander tout simplement a Guy ! Qui très gracieusement passe du coq a l’âne, de la stabilité à la chute, mais ça, nous verrons plus tard…

Mère Bouveret et père Richer « tout proche » son donc conviés par Guy à cette sortie reconnaissance organisée par Bernard. Direction  le Trou Pinard ! Thomas serra finalement absent, souffrant du dos il a peur d’aggraver la chose. Pour ma part, je servirais de taupe « modèle » à un photographe 100% violet que je ne citerai plus, ainsi qu’à Nanard « SCV », le pro de la désob également passionné par la photographie !

Le rendez-vous est donné à 9h30 ce 24 octobre à la cabane de chasse du bois Pinard. Apres un ramassage de taupe sur Vesoul les deux clandestins du GCPM rejoignent le SCV, juste à l’heure pour le croissant/café aux abords du chemin d’accès. Il saute aux yeux que cette cavité est encore fraiche et peu connue, le chemin d’accès est bien moins marqué qu’à  l’habitude car le Trou Pinard est ouvert depuis seulement quatre ans, apres une désob rondement menée !

C’est donc sous la guidance de Bernard et équipés que nous marchons en cœur dans la broussaille jusqu’à l’orifice. Une petite doline d’effondrement s’ouvre a nous, puis une grille, soigneusement agencée et cimentée laisse apercevoir le puits d’entrée équipé par Nanard depuis la veille au soir. « Reçu, comme des rois ! »  Le guide ouvre la voie, rien de bien compliqué même pour une novice qui est frappée d’entrée de jeu  par la deuxième partie du puits, particulièrement belle et plus spacieuse. Sous les conseils de Nanard nous y laissons une bonne partie de notre quincaillerie devenue inutile pour la suite.

Une petite porte rocheuse naturelle nous ouvre directement le passage sur la rivière. Doté d’une partie amont bien trop mouillée pour aujourd’hui et d’une partie aval largement plus accessible  que nous allons découvrir. Guy en profite pour glaner des informations en vue d’une future sortie avec les membres du GCPM ! La galerie de la rivière est spacieuse, du grand spectacle dénué de concrétions, tantôt découpé puis lisse, elle témoigne de la mise en charge incroyable que ses plafonds  peuvent subir lors des grandes crues. La rivière disparait temporairement dans une perte, notre avancée nous mène rapidement au sec dans une conduite forcée où il nous faudra courber l’échine et éviter de tomber dans les bauges à cochons. Ici l’air se fait plus rare, normal nous dit Nanard !

Les formes se succèdent, Guy a déjà plusieurs spots  photo en tète avant même notre arrivée dans la salle de la cascade, où la aussi, ça vaut le coup d’œil et même le coup d’objectif ! Deux brins de rivières limpides réapparaissent pour se rejoindre en bassin au bas d’un petit ressaut. En aval, une voûte mouillante siphonnante nous barre la route alors qu’en amont la galerie des marmites « Notre terminus » nous tend les bras. La première capture d’images se fera au cœur des marmites, Guy déballe tout son matos, « un sherpa pour noël lui sera fort utile » ! La séance commence et je me surprend à être  plus alaise qu’a Pourpevelle, à vrai dire, cela m’amuse un peu, et le résultat vaut largement la douche que je m’impose en me courbant avec un kit rempli d’eau.

La suite sera donc plus fraîche, de multiples réglages et ajustements mènent notre photographe au cliché voulu. Nous revenons à la cascade et là, c’est le « drame »… Guy se vautre majestueusement dans la rocaille au pied de Bernard, ce qui lui vaut de belles peintures de guerre « Qu’il ne soupçonne pas » sur le visage, un vrai baroudeur ! Heureusement, point de mal. Nous passons en revue tous les spots photos de ce secteur avant d’aller se mettre au sec pour nous alimenter dans la conduite forcée. Bien plus agréable de pouvoir s’entendre pour festoyer ! Apres le casse croûte cette conduite fait l’objet de plusieurs arrêts photos, dans un sens, puis dans l’autre, afin d’obtenir la meilleure représentation possible de ses magnifiques contours.

Nous voila de retour dans la galerie menant au collecteur, là encore un spot incontournable, Bernard s’occupe du Godox et me suit pendant que Guy enchaîne les clichés. L’arrivée au puits d’entrée donne une dernière occasion de mettre en images cette magnifique cavité, Nanard monte en premier avec le précieux Godox déballé dans un kit « Je n’oserais pas », il se positionne en tète de puits et je joue la funambule sous les instructions de Guy qui cherche à mettre ces parois en valeur. On ne peut plus réussi ! Je vous laisse en juger par vous-même, cette sortie fut une belle moisson de photos qui satisfera autant le  photographe, le technicien et la taupe. Le trou Pinard pourrait sans problème se retrouver dans une revue imagée ventant les belles cavités de nos régions ! Merci à vous deux pour avoir rendu cette formidable sortie possible, c’est a chaque fois une découverte, une aventure et une grande joie que de parcourir nos sous-sols en votre compagnie.

La remontée se fera sans encombre, Guy déséquipe avec l’aide de Bernard, une petite photo de groupe à côté de la grille d’entrée et nous allons nous changer aux voitures sous l’œil curieux des automobilistes et même des gendarmes, qui on cru avoir à faire au coup de la panne. Petit café, petite mousse, nettoyage  et nos trois compères rentre chez eux aux alentours des 17h, bien heureux et conquis !

Merci

Sarah

 

Sortie à Ouzène – 18.10.2020

Avec Sarah, Thomas, Didier, Jean-lou

Un nouveau venu au club , Didier (arrivé pendant le confinement de Mars) poste un mail sur le site du GCPM pour trouver du monde pour une sortie.
Je réponds Ok ainsi que Sarah et Thomas.
Je propose Ouzène une cavité archi classique du coin, mais qui permet de tester aisément les connaissances techniques des nouveaux venus.
Pas de soucis pour Didier parfaitement autonome sur corde.

Galerie inférieure en premier.
Les gours devant l’ex-étroiture sont pratiquement vides.

Après l’étroiture pas une goutte d’eau dans les bassins. Nous allons jusqu’à l’endroit où le Belge s’était coincé il y a quelques temps déjà.

Remontée des puits, puis visite de la jolie galerie supérieure, la vire a un équipement en place, que du bonheur, gros gain de temps. Sarah avance en reculant, je sais qu’elle n’aime pas le vide et les passages l’impressionnent.

Nous nous arrêtons au dessus du puits. Au retour Sarah passe la vire de façon beaucoup plus relax. La confiance en elle et au matériel progresse petit à petit.

Remontée des puits originale où le premier attend que celui qui le suit arrive au fractio pour lui tendre la corde pour monter plus facilement et ainsi de suite (efficace mais pas rapide !) à améliorer donc !

Retour au refuge avec la traditionnelle séance de nettoyage de matériel.

Agréable sortie et bienvenue à Didier.

 

D’autres photos ici

Jean-lou

La grotte du Moulin de Vermondans en image.

Romain Venot (du GSAM), alors en vacances, envoie un petit mail aux retraités (toujours en congés) pour une petite séance photo-spéléo.
Claude Paris (du GSAM aussi) et moi-même répondons présents pour jeudi)
La flotte n’est annoncée que pour vendredi et je suggère la grotte très aquatique du moulin de Vermondans. (ISD Tom3 pages 435 à 437)

Le site est pittoresque à souhait. Sur l’onglet « Sur le karst » du blog GCPM, on peut en savoir plus sur son histoire. Sur le lien suivant, il faut chercher l’icône « Cascade et ru de Vermondans » :
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=15eyK0fi73aSKCSXX_rWq7oPyTvPeXvox&ll=47.178131247876024%2C6.5628259378561715&z=14

En pénétrant sous terre, l’esthétisme est également au RDV : Dès l’entrée, on a l’impression d’être dans une cave au ¾ pleine d’eau. Un peu plus loin, la voûte s’abaisse et il faut même incliner la tête pour garder le nez hors de l’eau. J’ai apporté un petit bateau gonflable pour avoir des photos funs mais il ne survivra pas à ces passages surbaissés… du coup mon Explorer Pro s’appelle désormais Titanic !.
On repère les spots photo qui ne manquent pas mais il faut impérativement qu’il y ait la possibilité de déballer au sec.
A 220 mètres de l’entrée, on peut penser que c’est déjà le bout mais il n’en est rien : le passage de 2 voûtes mouillantes successives nous livre la suite : De la belle galerie en noyau d’amande se présente à nous.
A 550 mètres, on évolue brièvement sur des passages sup avec bientôt un affluent RD impénétrable. La suite se trouve en face, par un conduit plus modeste et on retrouve l’actif sur une centaine de mètres. Cette fois-ci, le fil d’ariane nous annonce le S1.
J’assiste Claude et Romain qui ont apporté leur appareil photo et nous enchaînons les compos. Comme le froid ne se fait pas ressentir, on prendra le temps de s’appliquer.

On retrouve les voitures vers 13h00. Romain suggère alors d’aller à la grotte de la Baume vers Sancey le Long. Je ne connais pas. Le fond de cette reculée jurassienne est également très joli. On bute sur une falaise chargée d’histoire et percée de plusieurs orifices. (ISD Tome 1, pages 219 à 221)
C’est devant un café chaud que nous nous séparerons au domicile de Romain. La pluie peut venir maintenant !

La sélection de belles images avec leurs auteurs   ICI

Guy le 23/10/20

Plongée au recycleur – Par Pierre Boudinet – Octobre 2020

Plonger des siphons peut apparaître comme une activité lointaine au plus grand nombre des spéléologues. C’est peut-être encore plus vrai si l’on utilise du matériel spécifique, très moderne: les recycleurs sont un peu aux siphons ce que les techniques légères sont aux grandes cavités verticales.

Néanmoins, soit que vous soyez un minimum plongeur, soit que vous travailliez avec des plongeurs (portage et autres projets conjoints) soit simplement que vous soyez… curieux, avoir une idée de ce qu’est ce matériel, de ses possibilités et limites, présente un intérêt.

Cet article tâche de synthétiser les informations les plus importantes et de les rendre compréhensibles.

Téléchargement du document original au format pdf ici

De l’usage opérationnel des recycleurs pour explorer des siphons
Pierre Boudinet

1 – Introduction
Ce qui suit s’appuie sur plus de dix ans d’expérience progressive de plongée de siphons en recycleur par l’auteur. Cela inclut des plongées d’exploration en Allemagne, des plongées lointaines à la palme à plus de 1000 m de l’entrée en France et quelques plongées avec transport de matériel sous terre. Ce qui suit ne concerne pas la « course aux records » personnels comme généraux tels que plongée très profonde mais d’avantage l’utilisation au quotidien, « courante », du matériel.

 

2 – Avantages d’utiliser des recycleurs
L’avantage le plus évident est l’autonomie : pouvoir aller profond et loin (pendant une durée importante) dans un siphon sans devoir transporter un grand nombre de bouteilles comme en circuit ouvert. Néanmoins, cet avantage doit être mis en face d’inconvénients tels que :

– Encombrement et fardage plus importants qu’en circuit ouvert ;

– Mise en place d’une redondance correcte plus malaisée et moins intuitive qu’en circuit ouvert (voir plus bas), on ne peut pas s’appuyer sur l’expérience des plongées précédentes[i] ;

– Coût de la redondance, soit en termes de bouteilles en circuit ouvert à transporter néanmoins, soit en termes de second recycleur à transporter. Alterner entre deux recycleurs est moins facile que d’alterner entre les deux côtés indépendants du scaphandre en circuit ouvert ;

– Fragilité de l’équipement lors du transport et sous l’eau ;

– Atteinte de limites non-liées à la consommation de gaz, telles que froid, quantité maximale de gaz carbonique pouvant être fixée par la chaux sodée (donc durée en lien avec le métabolisme de base), décompression prohibitive, etc.

L’autonomie à d’autres échelles temporelles reste un autre avantage important :

En expéditions de petite taille, lorsque l’accès à un compresseur ou à de l’oxygène est difficile, l’utilisation d’un recycleur permet d’effectuer plusieurs plongées longues là où des techniques de circuit ouvert ne le permettraient pas. Par exemple un recycleur est alimenté par une bouteille qui sert pour plusieurs plongées et sécurisé par une bouteille (au minimum) qui n’est entamée qu’en cas d’incident. Même si l’accès à un compresseur est possible, changer la chaux sodée d’un recycleur prend moins de temps, génère moins de bruit, demande moins d’efforts de portage du compresseur ou de temps de route pour accéder à une station de gonflage.

D’autres avantages sont également très appréciables même si rarement explicitement mentionnés :

– Absence de détente adiabatique comme en circuit ouvert. Cela est un souci en mer chaude mais c’est un grand avantage dans un siphon froid : on respire des gaz réchauffés par la réaction de fixation du gaz carbonique sur la chaux sodée et non-pas refroidis ;

– Furtivité (moindre dérangement de la cavité, de sa faune, de ses riverains et de ses abords immédiats). À noter que la furtivité dépend d’autres éléments tels que l’éclairage et l’absence de bulles créées par la purge d’un vêtement sec ou bien le vidage d’un masque ;

– Réduction d’émission de bulles pouvant décrocher de l’argile – ou des blocs – du plafond de la galerie ;

– L’absence de « poumon-ballast » fait que la flottabilité devient indépendante du rythme et de l’amplitude respiratoire. Après entraînement cela peut procurer un meilleur équilibrage et une meilleure position pour palmer ;

– Autonomie pouvant encore dépendre des efforts fournis (fixation de gaz carbonique) mais ne dépendant plus du rythme respiratoire sauf cas particulier. Autonomie maximale dépassant souvent largement la durée prévue de la plongée : on a moins à se soucier de réserves de temps et d’autonomie en cas d’incident (« garder x bars en cas d’emmêlement »).

3 – Sources de danger
    1 – Liées aux recycleurs eux-mêmes
        1 – Généralités en siphon
Comme pour le matériel classique, l’absence de surface libre rapidement atteignable décuple les problèmes. De façon non-exhaustive, on peut citer :

– Une panne, dont le mécanisme est souvent différent du circuit ouvert, survenant brutalement ou progressivement loin de l’entrée, avec le risque de ne pas avoir assez de ressource (redondance ou fonctionnement en « mode dégradé ») pour ressortir ;

– La brûlure par ingestion de mélange de chaux sodée et d’eau (« bouillie ») ;

– L’erreur de mélange ou la panne conduisant à respirer un mélange inadapté (hypoxique, hyperoxique, narcotique) ;

        2 – Différentes catégories de matériel
Les recycleurs gérés électroniquement en circuit fermé (« eCCR ») sont considérés comme la catégorie supérieure de matériel : le rendement théorique est de 100 %, tout l’oxygène consommé des bouteilles est métabolisé, une boucle de rétro-action contrôle en permanence la teneur en oxygène et en injecte juste la quantité nécessaire[ii].

À l’autre extrême, il existe des matériels, souvent artisanaux, dépourvus de toute boucle de rétro-action, voire de tout contrôle de la teneur en oxygène (en infraction des réglementations françaises). Alimentés avec un débit massique constant réglable ou non par l’utilisateur, ils laissent échapper une partie des gaz (circuit semi-fermé « SCCR ») et n’ont pas un rendement de 100 %.

Entre ces deux marges existent différentes architectures telles que SCCR pourvu d’une boucle de contrôle de la teneur en oxygène et/ou d’une injection d’oxygène à un débit massique légèrement inférieur à celui requis par le métabolisme de base, ou bien encore recycleurs « à purge proportionnelle » : à chaque cycle respiratoire une fraction donnée du mélange, déterminée par la mécanique du dispositif, est expulsée.

Le tableau ci-dessous présente de façon non-exhaustive des risques spécifiques liés à différentes « architectures »

    2 – Liées à l’interaction avec l’emploi de matériel classique
Comme contrairement à de l’équipement classique respirer lentement n’augmente pas l’autonomie, on se retrouve plus ou moins rapidement, par paresse, confort, etc[iii]. à respirer à un rythme « normal » c’est-à-dire plus élevé : cela correspond à une perte d’entraînement au matériel en circuit ouvert. Ce dés-entraînement à respirer lentement doit être pris en compte lors de toute redondance « asymétrique ».

En circuit ouvert, la planification d’une plongée s’appuie sur toutes les plongées précédentes. De plus, sauf pour la décompression, les règles d’autonomie (cinquièmes, quarts, tiers, etc. pour les bouteilles principales, tiers ou 40 % pour les relais) sont indépendantes du temps en lui-même ou de la consommation en elle-même.

Les règles concernant les deux bouteilles principales sont symétriques donc optimales. Ce n’est pas la même chose en recycleur. Protéger un recycleur défaillant avec des bouteilles classiques nécessite d’estimer la quantité de gaz nécessaire sur la seule base de paramètres tels que durée et profondeur. Incidemment le protéger avec un autre recycleur, même du même modèle, ne peut s’effectuer de façon symétrique (c’est-à-dire en testant en permanence l’un et l’autre appareil). Il subsiste un risque plus élevé « d’aller loin, d’avoir un souci et de s’apercevoir que l’appareil de secours ne fonctionne pas ». N’utiliser que des recycleurs empêche de passer même temporairement sur circuit ouvert, ce qui peut être nécessaire pour récupérer d’un essoufflement ou dans certains cas de saturation cognitive (emmêlement en pleine eau sans visibilité par exemple).

« Les connectiques pour l’oxygène et le diluant doivent impérativement être non-compatibles » : les recycleurs « commerciaux » sont alimentés par des bouteilles spécifiques, auxquelles ils sont raccordés par des raccords spécifiques. Bien qu’une permutation de recycleur à recycleur, ou de deux bouteilles de même raccord soient possibles, en cas de protection par des bouteilles de circuit ouvert classiques, ou de coexistence avec ces dernières dans un même siphon, il est impossible avec du matériel commercial aux normes de permuter une bouteille du recycleur avec une bouteille en circuit ouvert.

À l’inverse, un recycleur « fait maison » et conçu pour être alimenté avec toute bouteille de plongée via le Direct System (DS) exposerait à des erreurs de branchement pouvant être graves, notamment ces deux-ci :

– Raccorder le recycleur en profondeur sur une bouteille d’oxygène pur ou de mélange hyperoxique ;

– Raccorder le recycleur sur une bouteille d’air, pire, de mélange hypoxique (trimix) dans une zone pas assez profonde.

Ces erreurs peuvent être prévenues en fermant en profondeur certaines bouteilles ou en les déposant si on n’en a pas besoin plus loin, en étiquetant les DS et, au cours du processus de recherche-développement, en ayant effectué des crash-tests avec une alimentation en air pour développer les réflexes et procédures adéquats[iv].

En cas de plongée en binôme avec du matériel en circuit ouvert, réaliser un « échange d’embout » pour revenir à la sortie en suivant un long parcours n’est pas envisageable pratiquement (pour éviter un double drame, c’est même un des avantages de plonger seul). Néanmoins, dans des situations moins engagées, il reste possible d’échanger des relais (par exemple « prêter » un relais à un binôme qui aurait surconsommé pour protéger son retour) ou même, sur de courtes distances dans certaines situations, de « prêter » un détendeur principal au binôme. Une telle aide devient beaucoup plus malaisée en recycleur sans entraînement spécifique, qui doit être anticipé. Incidemment, même dans la vasque d’un siphon ou dans une piscine, tous les embouts de recycleur ne se manœuvrent pas aisément d’une seule main.

    3 – Liées au contexte commercial et réglementaire
L’achat de la quasi-totalité des appareils commerciaux est soumis à obligation de formation. Toutefois cette formation présuppose que l’utilisateur va employer le matériel en milieu ouvert, milieu pour lequel il est conçu. Or le milieu siphon est très différent, même avec du circuit ouvert, certains réflexes ou procédures salvateurs en milieu ouvert sont inadaptés, voire funestes (« remonter en cas de problème », « cesser la plongée en cas de problème » n’est plus envisageable).

Comme pour une majorité de formations à l’usage d’objets manufacturés, ce type de formation ne reproduit pas, ne synthétise pas, le processus de recherche-développement et suppose que l’utilisateur n’a pas à avoir une connaissance détaillée des rouages internes (matériels ou figurés) du dispositif. En siphon toutefois, le fait de ne pas avoir de représentation mentale correcte d’un incident conduit souvent à ne pas pouvoir le résoudre, à l’aggraver. Au mieux, on le résout mais de façon pas optimale. Exemple : cesser d’utiliser un recycleur « qui bipe » alors qu’on aurait pu continuer de respirer dessus et économiser de la redondance en circuit ouvert en prévision d’autres soucis toujours possibles.

Au contraire, le processus de recherche-développement présidant à la fabrication d’un recycleur utilisable en siphon fournit, au cours des nombreux essais, une formation progressive aux incidents réels et à la façon de les traiter. La réaction et la résistance à l’hypoxie et l’hyperoxie sont très variables, un « entraînement » à ces situations[v] présente plus d’inconvénients que d’avantages. Toutefois, même si le sujet est controversé, le développement de l’hypoxie et l’entrée dans des situations hyperoxiques ne s’établissent pas dans un recycleur comme dans une fosse septique qui fermente ou dans un laboratoire de physiologie. Savoir identifier et éviter « par réflexe » les situations pouvant y conduire est de la plus haute importance[vi]. Deux soucis potentiels sont afférents à une démarche de recherche-développement :

– La possibilité, au cours d’un nombre d’essais réduits (une centaine ?) de ne pas avoir exploré tous les mécanismes possibles d’incident ou de ne pas avoir correctement estimé leurs probabilités, voire carrément de ne pas les avoir anticipés si lacunes de connaissance scientifique ;

– L’adaptation progressive à ce qui serait des défauts rédhibitoires (conception, dimensionnement, etc.) pour tout autre utilisateur et que l’on finit par considérer comme « normaux » : il est encore moins possible de prêter ce genre d’équipement !

     4 – Examen de quelques limites opérationnelles
Ce qui suit concerne aussi bien un SCCR sans contrôle que les possibles « modes dégradés » d’autres équipements.

        1 – Profondeur
En zone « peu profonde » il est possible d’alimenter l’appareil à l’oxygène pur (jusqu’à 6 m). Pourvu que le matériel soit correctement purgé au départ, cela évacue tout problème de contrôle de la teneur en oxygène et tout problème du contrôle du débit (s’il n’y en a pas assez on le sent, car la flottabilité diminue, s’il y en a trop des bulles s’échappent). Mais peu de siphons se développent longtemps entre 0 et 6 m et un matériel défectueux ou mal employé peut conduire à une situation d’hypercapnie.

En zone « intermédiaire » (6m à environ 40 m), on respire un mélange suroxygéné mais pas de l’oxygène pur, ce qui introduit plusieurs limites :

– La teneur en oxygène du mélange respiré diffère potentiellement de la teneur en oxygène du mélange injecté, le débit doit être ajusté de façon à contrôler la bonne composition ;

– La décompression doit s’effectuer en en tenant compte ;

– Un débit insuffisant entraîne une situation hypoxique, un débit trop élevé diminue l’autonomie et/ou entraîne une hyperoxie plus ou moins grave.

En zone « profonde » (au-delà de 40 m, là où la plongée en circuit ouvert à l’air commence à atteindre des limites), il faut respirer un mélange normoxique ou hypoxique (à comprendre : « qui serait hypoxique en surface ») :

– La marge de contrôle entre « mélange respiré hypoxique » et « mélange respiré hyperoxique » se rétrécit ;

– Tout écart de composition a une influence notable sur le schéma de décompression (respirer un mélange hypoxique équivaut à plus de gaz inerte, donc une profondeur équivalente accrue – « barre de 18 m » si l’on se livre à des calculs[vii]) ;

– Même avec des mélanges à base d’hélium, les gaz deviennent plus denses, moins faciles à ventiler : bien qu’il évacue une grande partie de la « pression du temps » éprouvée en circuit ouvert, le matériel reste moins facile à employer avec aisance en zone profonde qu’un circuit ouvert bien réglé, à cause de des pertes de charge dans la boucle.

        2 -Type d’emploi
Ce qui suit peut correspondre à différentes étapes de mise en œuvre de recycleur, de plus en plus engagées.

Employer un recycleur en décompression permet pour des décompressions importantes d’alléger le stock de bouteilles à mettre en œuvre et pour des décompressions moins importantes d’économiser l’oxygène. Il y a en principe peu d’efforts, et moins d’attention à porter à l’environnement en l’absence de progression : on peut porter une grande attention au bon fonctionnement du matériel et au contrôle de la teneur en oxygène. Enfin, au moins pour certaines cavités, en cas de soucis on reste près de la sortie même si elle ne peut être immédiate. Cette idée n’est pas originale, la FFESSM l’avait émise il y a plus de 15 ans et plusieurs personnes la pratiquent ou l’ont pratiqué depuis plus de 30 ans.

Employer un recycleur en exploration, c’est-à-dire aller avec jusqu’au bout de la zone connue pour continuer plus loin, demande d’être entraîné à manipuler et poser du fil d’Ariane avec ce type de matériel. Ce n’est pas forcément évident à cause de la saturation cognitive plus importante qu’il introduit (lire de nouveaux instruments ou développer de nouvelles sensations) et des variations de profondeur rapides éventuelles. En cas d’incident grave, il faut être prêt (matériellement et mentalement) à rentrer sur l’équipement de secours.

Entre les deux pratiques précédentes, même si cela ne fait pas partie des options officielles du matériel commercial, il reste possible d’employer un recycleur en progression : de façon analogue à une bouteille-relais en circuit ouvert, on ne l’emploie que sur une partie du parcours, on le dépose à l’aller, on le reprend au retour. Cette pratique peut éliminer des problèmes de « poser du fil en recycleur » aussi bien que « d’être encombré par le recycleur pour explorer une zone plus étroite ». Par contre, son engagement reste comparable à l’utilisation intégrale d’un recycleur :

– La problématique de la pose-dépose est comparable à une sortie extra-véhiculaire en astronautique, il faut être certain de pouvoir réintégrer le véhicule et refermer correctement le sas ;

– Le scaphandre dorsal doit pouvoir correctement « couvrir » une éventuelle panne ou alors une autre redondance doit être ajoutée ;

– Si scaphandre dorsal (ou « side mount ») il y a, cela implique un encombrement et un fardage au départ assez importants, auxquels il faut être entraîné (exemple :« quel mousqueton ouvrir pour déposer le recycleur et pas le lest ? Ai-je accès facilement à tous mes embouts respiratoires ? »). Plus généralement, l’entraînement suite à modification ou ajout de matériel se trouve alourdi relativement au circuit ouvert, de plus les procédures d’entraînement sont rallongées par la nécessité de tester progressivement, dans des environnements de moins en moins facilitant (exemple : piscine puis vasque puis siphon-école puis parcours plus lointain/profond puis seulement exploration).

        3 – Rendement global
En siphon, utiliser un recycleur ne se conçoit que dans un but ultime de meilleure efficacité, de meilleur rendement. Or un rendement, c’est ce qui est utile comparé à ce qui est coûteux. Pour déterminer le type de matériel adapté, différentes choses doivent être pesées :

– Le temps nécessaire à la recherche-développement d’un matériel « maison » relativement au temps passer à gagner de l’argent pour acheter un matériel commercial et au temps perdu à la « formation obligatoire » ;

– La variabilité de contexte réglementaire d’un pays à l’autre et les contraintes correspondantes, aussi bien pour l’utilisation proprement dite du recycleur que pour l’oxygène et les mélanges ;

– La flexibilité de l’un ou l’autre des équipements, sa réparabilité à l’étranger « en bricolant », son adaptation à l’environnement ;

– La formation pratique procurée par un taux d’incidents non-nul relativement au risque vital encouru avec un taux de fiabilité trop faible ou à des erreurs fatales initiales trop probables ;

– Le temps perdu à faire de la recherche-développement (au lieu de l’exploration) ou à se former relativement au gain apporté pour des explorations futures ;

– Le coût de la chaux sodée, des cellules d’oxymétrie, des pièces qui s’usent, et celui des mélanges ;

– Le coût global du recycleur relativement à de l’équipement en circuit ouvert. Coût pour acheter mais également coût en termes d’efforts pour transporter, maintenir, réparer « en France », etc.

À cause de tout cela, dans une optique d’exploration spéléologique, le recycleur n’est pas un outil universel, (vouloir) le mettre en œuvre universellement convoque d’autres motivations.

    5 – Conclusion
L’utilisation du recycleur fait entrer dans un nouveau monde, avec des modalités de fonctionnement différentes. Il est possible d’y voir une rupture, comme le passage des échelles à la spéléologie dite alpine sur corde. Dans ce cas les règles de fonctionnement de ce nouveau monde et les différences avec l’ancien monde doivent être explicitées, puisse ce texte en langue française y contribuer. Merci à Philippe Bertochio, explorateur expérimenté de siphons, pour sa relecture.

[i]      En circuit ouvert, lors de la plongée précédente, on a pu évaluer la quantité de gaz nécessaire à rentrer à partir d’un point donné. Sachant qu’en pratique, même quand tout va bien, la consommation peut varier en fonction de l’environnement (passage d’étroiture, passage peu profond avec efforts d’équilibrage, etc.) c’est plus compliqué que le simple produit d’une durée et d’une consommation par unité de temps, ou d’une longueur et d’une consommation par unité de longueur. En recycleur protégé par du circuit ouvert, on a une moins bonne prévision des effets de l’environnement sur la consommation en circuit ouvert puisqu’on ne les a pas testés avant.

[ii]     Un recycleur avec un fonctionnement pas complètement électronique tel que le « Triton » demande d’avantage d’attention, avec risque de surcharge cognitive.

[iii]    Sans même mentionner un des « réflexes inverses » (analogue à « l’inversion de commande » des premiers essais supersoniques en aviation) qui est qu’en recycleur, plus on respire rapidement plus les gaz passent à travers la chaux par unité de temps et plus l’absorption du dioxyde de carbone est efficace.

[iv]    À partir de la zone des 50-60 mètres, cela devient impossible car l’air devient toxique même en circuit ouvert. Voir également 4.1.

[v]     Par exemple, effectuer des paliers à l’oxygène à 7 m, puis à 8 m la fois suivante, puis à 9 m « pour voir ce qui se passe » a un intérêt nul et présente un danger maximal.

[vi]    Liste non-exhaustive dépendant du matériel et de l’utilisateur :
– Remontée entraînant une baisse de la pression partielle en oxygène ;
– Descente rapide après un parcours peu profond et avec un faux-poumon contenant trop d’oxygène ;
– Ne plus entendre le bruit de la buse d’injection ou des bulles de purge ;
– Ressentir une diminution de flottabilité (due à un oxygène consommé métaboliquement en non-renouvelé) ;
– Faire des efforts sans avoir changé les réglages, etc.

[vii]   Un mélange est hypoxique lorsqu’il contient moins de 0.16 b d’oxygène, hyperoxique lorsqu’il en contient plus de 1.6 b. On peut calculer les profondeurs équivalentes à ces deux compositions correspondant à une plongée à l’air, la différence est de 18 m avec toutes les conséquences en termes de décompression ! Exemple à 50 m : d’une part 01.6 b d’oxygène → 5,84 b d’azote au lieu de 4.80 b → profondeur équivalente 63 m ; d’autre-part 1,6 b d’oxygène → 4,40 b d’azote au lieu de 4.80 b → profondeur équivalente 45 m. La figure suivante, extraite d’un livre à paraître, illustre cela :

 

Pour une meilleure lisibilité (présentation + propre)  vous pouvez télécharger ici le document au format pdf.

 

 

 

« El Présidente » …. à bicyclette !

La commune d’Avanne a connu une visite exceptionnelle qui a enorgueilli tous les habitants.
Rien de moins que la visite de notre Président !
Heu ! attendez, pas Mr Macron Non !! Un autre, plutôt le notre même Thomas Jounin de son nom.
Il était juste de passage le 5 Octobre, Beau sur son vélo, sur lequel il se rendait à NANTES par la vélo route N° 6 – 720 km depuis Avanne en compagnie de Quantin un fou qui l’accompagnait dans son périple.
Depuis pas de nouvelle, normalement ils devraient être arrivés à Nantes et devaient bifurquer ensuite sur les landes.
Pas de nouvelle, bonne nouvelle….
P.S : dernières nouvelles, ils ne sont pas allés à Nantes (temps pourris), ils ont bifurqué sur Limoges et sont actuellement à Bordeaux et leur périple doit s’arrêter à la Dune du Pilat, qu’ils franchiront à pieds et non à vélo.

Jean-lou

Les Biefs Boussets.

Photo Philippe Crochet et Annie Guiraud.

Cet été, J-Lou nous proposa de nous emmener au Biefs Boussets pour un petit entrainement. La sortie ne put se faire plus tôt car Thomas R, avide de rencontre improbable, avait organisé un tête à tête aux conséquences fortuites entre un chevreuil et sa voiture. Malheureusement, les deux n’ont pas survécus.

C’est donc après un rachat de voiture, que nous organisons ce 3 octobre cet entrainement tant attendu. L’info est partagée par mail aux membres du club et J-lou prévient que si la Perte en amont des Biefs n’absorbe pas bien, nous irons plutôt à la Baume des crêtes,  ce qui me vaut quelques frayeurs  nocturne… Je pris donc les devants, et pria le ciel un peu de clémence. «  On avait dit entrainement, pas endurcissement. »

Au petit matin, Thomas R passe me prendre. Salutations d’usage et question fatidique. «  Bien dormi ? » C’est ainsi que 5h de sommeil  chacun nous font un total de 10h, plus que raisonnable ! Je me rends vite compte des idées en commun de mes deux compagnons du jour  « Après un P33 à Pourpevelle, on se laisse vite à penser qu’un P40 plein pot ne me ferait pas peur » Drôle d’idée ^^’ ! Arrivée au gite à 9h30, on rejoint J-lou au local qui, en homme organisé, a déjà minutieusement préparé le matériel nécessaire pour les deux trous. Tous deux ravis de le revoir, nous discutons pendant notre préparation et ma remise à bonne longueur de longes avant de décoller pour Déservillers Comme vous l’avez compris, cette sortie se fera à trois.

Arrivés au parking des Biefs, nous allons directement voir le niveau de la Perte amont, l’eau s’écoule très bien et rien n’en ressort. Le verdict tombe : La Baume attendra ! Ce qui rime pour moi avec « Hallelujah » ! Quelques dizaines de minutes plus tard nous revoilà  à l entrée des Biefs bien équipés et chargés d’un kit chacun. Cela va sans dire, J-lou part devant pour équiper la vire d’approche et le premier puits de 12m en nous disant qu’au retour on s’essayera au déséquipement. J’attends mon tour bien longée avec Thomas à mes trousses. Très rapidement une voix montante me dit « Libre » et « Tu devrais déjà être prête » ce qui est juste. Je me hâte donc avec prudence d’installer mon descendeur et je commence à descendre avec la technique dite : « Bouveret ». C’est alors que cette même voix des profondeurs revient en me disant : « Sans les genoux » « Penche-toi » « Tend les jambes » « Laisse filer la corde » « Tu devrais déjà être en bas » !

Certes un peu militaire, mais très efficace et très clair pour une novice en quête d’assurance et de fluidité dans ces descentes contre parois. Tout ces conseils sont nécessaires, car je me rends vite compte que tout devient plus simple en les appliquant. Cette fois je peux enfin comprendre et même tenter un mini saut en fin de puits. Thomas qui a tendu l’oreille, nous rejoint rapidement. Nous nous laissons aller à la contemplation du porche majestueusement déchiré par les eaux millénaires au dessus de nos têtes. Tel un œil ouvert sur les ténèbres, ce lit de cascade asséchée est ouvert sur le ciel. Les nuages gris nous regardent nous enfoncer dans l’obscurité d’une galerie étroite.

Un méandre décoré de milliers de petites coupoles d’érosions nous accueille. Son parcours étroit et sinueux nous mène rapidement à quelques petits ressauts arrosés, agrémentés d’un petit ramping. Des minis descentes très appréciables où Thomas et moi prenons plaisir à prendre un peu de vitesse avec et sans frein pour tester nos descendeurs. Nous passons le dernier ressaut par un autre passage, une petite escalade « avec mon aisance légendaire »  J-Lou nous guide et sort les muscles pour nous éviter la chute. Nous voilà vite récompensés par la vision d’un plissement de terrain improbable ! Ici, au pied d’une petite cascade de 4m, les strates de calcaires forment un véritable  rouleau de pierre scindé en deux, comme si une vague avait été jadis pétrifiée. Des strates rondes, bien marquées, qui témoignent de l’histoire géologique de la région, « magnifique » !

Nous arrivons ensuite au P10., Deux passages s’offrent  à nous,  J-lou opte pour l’équipement hors crue, ce qui inclut un fractio un peu aérien, rien de tel pour entrainer des bleus et nous éviter la douche froide !  Nous descendons chacun notre tour sur cette coulée glissante, l’inspecteur veille, guide de loin pieds et mains dans cette belle verticale. Il s’en suit deux petits ressauts et le lit de rivière  immaculée laisse vite place à la salle de décantation où bon nombre d’ossements domestiques centenaires en tous genres, viennent se déposer dans la glaise.  Nous passons une perte et c’est la pause ! Une belle petite salle à manger bien au sec nous ouvre les bras. Le sujet incontournable pour ce repas sera évidement : La traversée du Verneau ! Grand sujet, qui fait vite rêver des explorateurs passionnés du sous-sol ! « C’est quand l’été prochain ? »

Une fois repus, nous voilà engagés dans un dédale d’étroitures qui je dois le dire, m’amuse un peu. L’amusement laissant  place au coup de flippe, quand J-lou nous incite tout deux à le suivre dans un petit méandre suspendu qu’il faut passer en opposition. Une première pour nous !  Thomas R connait bien l’expression de mon visage, et prévient l’homme de tête. Celui-ci me tend sa grande longe et nous voila longés ensemble. « Ce qui inclus quelque part, une certaine confiance de sa part » En tout cas, cela fonctionne, je suis rassurée et nous allons jusqu’au début du grand méandre histoire d’avoir un avant gout pour l’été prochain. Le Verneau, ça se mérite !  Thomas a le petit coup de stress aussi mais le gère comme un chef et passe cet obstacle tout seul. C’est devant de magnifiques gours, formant un petit défilé de cascades que notre chemin s’arrête pour aujourd’hui.

Le retour dans le méandre suspendu se passe avec plus d’aisance et c’est à l’approche du P10 que des sons gutturaux se font entendre. Oubliant vite l’option du rhinocéros laineux, nous comprenons  qu’il s’agit d’humains criant à tue-tête de laisser les cordes en place. C’est une équipe vosgienne de 7 spéléologues de sortie pour les JNS qui nous  attendent et nous accueillent en tête de puits, un vrai hall de gare, une aubaine ! J-lou, en bon camarade, oublie la leçon de déséquipement et leur laisse volontiers les kits. Contents de cette rencontre, les groupes reprennent leurs sens de progression respectifs. En m’amusant dans les ressauts suivant, je me rends compte de la majestueuse vue plongeante qu’elle offre sur nos compagnons en train de descendre.

La suite se fera sans encombre et avec un certain entrain, je profite de mon aisance retrouvée pour savourer chaque instant. La lumière du jour commence à percer la noirceur des Biefs, nous apprécions ce spectacle grandiose du porche qui s’ouvre à nouveau au ciel, imposante et immuable merveille. On me laisse gentiment la place pour grimper le P12 en tête, et c’est allongée dans un lit de roche que j’attends mes compères. Les arbres au dessus du vide, se tordent au gré des vents impétueux qui nous attendent un peu plus haut. Cette vision est magique, de purs instants de bonheur partagés qu’offre la spéléologie.

Sortie de mes rêveries, on regagne la voiture pour se mettre au sec. Et vite chassés par les vents, on regagne le gîte pour rendre le matériel, d’une propreté inhabituelle ! C’est ainsi que la journée se termine, on aide J-lou pour rincer une corde neuve de 200m, ce qui nous vos de précieux conseils et quelques échauffements musculaires. Une chasse aux noix et noisettes plus tard, le gîte retrouve sa tranquillité et nous, nos domiciles respectifs.

Bilan : 4 genoux colorés, 2 courbaturés légers et une très bonne journée !

Toutes les photos de cette sortie   ICI

Merci

Sarah

JNS 2020 au Sentier Karstique Merey sous Montrond

Pour les JNS de l’an dernier, notre club était allé à la Baume du Mont, vers Reugney. Nous n’étions pas seuls car le club spéléo Karstic s’était joint à nous pour couvrir l’évènement.

Dès la fin août, on commence à prendre la température alentours et c’est plutôt mal engagé pour y retourner. Du fait du Covid, Dominique Bérion maire de Reugney n’y est pas favorable car trop de contraintes. Du son côté, Kasrtic ne souhaite pas non plus s’investir au vu de ce contexte si particulier. La gestion du matériel (casques longes …) serait compliquée à gérer car il faudrait le nettoyer entre chaque participant.

Benoit suggère l’idée d’un plan B qui consisterait à ouvrir le Sentier Karstique pour les JNS. Le maire de Merey sous Montrond y est favorable.

Par échanges de mails au niveau du club, on se consulte et le projet mûrit petit à petit. Il faut que les visites aient un caractère différent de celui qui se fait d’habitude. L’idée d’axer les commentaires sur le thème de la spéléo est retenue : Benoît en connaît un rayon donc pas de soucis de ce côté.
Le grand préau de l’accueil du sentier nous tend les bras pour une idée supplémentaire… et s’y on y faisait une expo photos spéléo ! Comme on commence à en avoir quelques unes de sympas sur les cavités majeures de notre coin, ce serait l’occasion de montrer aux gens d’ici ce qu’il y a sous leurs pieds ! Sous chaque image, on ajoutera la topo du trou pour que cela soit plus concret (commune – développement – dénivelé …)
A côté du magasin, la maquette de la Belle Louise trouvera sa place avec pas mal de panneaux explicatifs.
Benoît s’occupe de planter des panneaux sur le bord des routes et contacte l’Est Républicain. Les maires de Merey et Montrond jouent le jeu en faisant suivre aux habitants par mails. Vu que le thème est bien axé spéléo, on communique également sur les listes du CDS pour que les clubs soient informés.
Trois visites guidées seront organisées : une samedi après-midi de 14h00 à 16h00 et 2 dimanche après-midi (à 14h00 et une autre à 16h00)
Pour l’expo-photos spéléo, ce sera tout le WE de 10h00 à 18h00 en non-stop.

Durant les visites guidées habituelles, ce sont la géologie-karstologie, la compréhension du karst du massif jurassien et la lecture de paysage qui sont abordés.
Cette fois-ci, on y parlera :
Spéléologie scientifique : apport d’utilité publique (en plusieurs endroits)
Ecole française de spéléologie et le Spéléo secours français (à la grande doline, lieu d’exercice)
Spéléologie et protection de l’environnement, écoulement souterrain, transit en milieu karstique (au Grand lapiaz)
Désobstruction, recherche de première -désobstruction en plusieurs endroits mais surtout à la doline des Grandes Roches.
Spéléologie sportive (au niveau des grands gouffres)
Spéléologie balade (au niveau de la grotte Maéva)
Spéléologie pour les photographes (au niveau du lapiaz de ruissellement)
Spéléologie et archéologie (au niveau de la doline des charbonniers)
Spéléologie et paléontologie (à la grotte Maéva)

Pour le samedi, une soixantaine de personnes sont venues, dont 18 pour la visite guidée gratuite.
Le dimanche, on a doublé avec plus de 120 personnes dont 54 lors de la première visite guidée.
La météo bien que maussade et ventée ne nous a pas trop dérangé.
Le public était composé de pas mal de gens du coin ainsi que quelques spéléos.
Nathanaël, Thomas et Jean-Lou sont venus donner la main pour remballer.
Merci également à Romain Venot, Claude Paris et Philippe Crochet de nous avoir permis d’exposer leurs clichés. Les photos de Gérard, Franck et Daniel étaient aussi mises à l’honneur.


Au final, le site du Sentier Karstique s’est avéré idéal pour y organiser une manifestation de ce genre sans que ce soit trop lourd au niveau logistique.

Sur le lien suivant, les 69 photos exposées sous le préau  :     ICI


Guy,  le 06 octobre