Archives mensuelles : août 2019

Réhabilitation de la navigation souterraine pour les papis de la spéléo.

Guy et moi profitons de nos retraites professionnelles pour revisiter des cavités que nous avions parcouru au plus fort de notre activité de spéléo sportive et d’exploration.

Ce lundi c’était le cas avec une incursion dans les grands bassins de la superbe rivière de Chauveroche, loin de nos expéditions au lac rond ou des barnums secours d’antan, notre objectif était uniquement de fixer sur la carte mémoire de mon appareil photo des images de navigation souterraine.

Notre sortie était bien préparée afin de faciliter les prises de vue et de limiter les risques de noyer notre matériel très sensible à l’humidité. Guy avait mis en place un ingénieux système pour fixer les flashs sur notre vaisseau.

C’est chargé comme des mulets que nous nous engageons dans la cavité et nous mesurons mieux la difficulté pour les équipes des spéléos explorateurs des sixties de progresser avec un important matériel dans les galeries très boueuses et humides. Eux n’avaient pas à l’époque les combinaisons néoprène que nous nous sommes empressés de revêtir avant de traverser la laisse d’entrée.

Une heure plus tard, en arrivant dans la rivière nous n’avons pas été étonnés de trouver les deux premiers bassins pratiquement à sec en cette fin d’été et c’est à l’amorce du troisième gour que nous avons gonflé « Challenger » !

C’est là que la fameuse malédiction pour les photographes de Chauveroche (au moins égale à celle des pyramides) racontée par nos prédécesseurs (lors de la prise de vue de la photo des 100 plus belles grottes par exemple) a failli bloquer notre entreprise : bateau crevé, flashs qui se décrochent, trépied difficile à immobiliser… Mais, à coup de bricolage et d’improvisation nous avons persisté dans notre folle incursion !

Nous avions imaginé progresser dans les grands bassins en repérant les « spots » photos et de photographier au retour, mais très vite nous nous sommes aperçus que c’était une mauvaise idée car l’eau après notre passage était durablement troublée (il n’y a plus que l’eau que nous parvenons à troubler) …

Au final, nous vainquîmes la malédiction … Challenger a tenu le coup et nous avons sauvé le matériel photo Pour le résultat photographique, on vous laisse juge.Matériel utilisé :
Hybride Olympus OM-D 10,
Objectif Olympus 9-18 f4/5,6,
6 flashs Yongnuo YN 560 III pilotés à distance par trigger Yongnuo YN 560-TX,
Trépied KF Concept KF2324L

Toutes les photos     ICI

Gérard

Camp GCPM 2019 dans les Pyrénées Orientales

Pour ce millésime 2019, notre club décide de retourner une nouvelle fois dans les Pyrénées Orientales . Nous y étions déjà en 1999 (l’année de l’éclipse !) et en 2009. C’est une des rares destinations où il y a tout : le soleil quasi assuré, des cavités exceptionnelles, des canyons de choix, la mer pas bien loin, des randos, du tourisme. Cette fois-ci, notre lieu de séjour est situé sur la commune de Fillols, plus précisément au camping des Sauterelles.

Nous serons 30 participants : Gérard, Arlette, Damien, Guy, Christine, Jean- Pierre, Monique, Martine, Jean-Louis, Jacky, Solange, Benoît, Joëlle, Rémy, Olivier, Fred, Maloïs, Christophe, Sandrine, Emilie, Emma, Lisa, Sylvain, Valérie, Rémi, Isadora, Jean-Marc, Thomas, Didier, Alexandre.

Jeudi 01 août : Le Canyon de Finestret : introuvable ! (Guy)

Participants : Martine, Jean-Lou, Damien, Benoît, Jacky, Didier, Alexandre, Valérie, Sylvain, Jean-Marc, Isadora, Rémi.

Pour une mise en jambes en douceur, nous organisons une descente dans ces courtes gorges situées derrière le lac de Vinca. On y était déjà il y a 10 ans, donc il n’y a pas beaucoup de place à l’improvisation. Les conditions de visite annoncées dans « Descente-Canyons » sont identiques.

Sur place, ça se corse rapidement car nous ne parvenons pas à trouver le sentier montant au début du canyon. Les points rouges qui nous avaient guidés la dernière fois ont disparu.

Du coup, on décide d’emprunter le sentier de sortie du canyon en espérant trouver un accès plus loin qui nous conduise au départ de la course. Rien n’y fait, le canal d’irrigation et ses tunnels nous emmènent au niveau du bassin final sans apercevoir la moindre sente partant vers le haut. Nous rencontrons pas mal d’autres baigneurs mais aucun ne peut nous éclairer. Bon, à défaut, on se contentera de multiplier les sauts et descentes en rappel dans la grande vasque finale.
Une heure plus tard un autre groupe de canyoneurs arrive vers nous par l’aval : eux non plus n’ont pas trouvé l’accès au départ de la gorge. Ils nous expliquent qu’il y a eu un arrêté interdisant la descente. A cette occasion, la gorge a été déséquipée et le sentier a été camouflé. Jacky et Benoît parviendront par la suite, (et non sans mal), à retrouver l’accès.

Arrivés au parking, on découvre sur des pancartes, un arrêté toujours en vigueur nous annonçant qu’il est tout simplement interdit !!

Vendredi 02 août : 3 groupes dans la Grotte d’En Gorner (Guy)

Participants : Gérard, Damien, Guy, Jean- Pierre, Jean-Louis, Jacky, Joëlle, Rémy, Olivier, Fred, Maloïs, Christophe, Emilie, Lisa, Sylvain, Valerie, Rémi, Isadora, Jean-Marc, Didier, Alexandre.

 

Après contact avec Jérôme Durbet (qui habite au pied d’En Gorner), nous voilà une bonne vingtaine à longer le canal d’irrigation qui nous conduit à l’entrée de la grotte. Le réseau développe 20,100 km de conduits.
On s’organise en plusieurs groupes :
Les photographes qui se contenteront de chercher une douzaine de sujets photo pour les mettre en image au retour ; ainsi, ils pousseront jusqu’au bloc dit « le piano » situé dans la galerie du chaos et iront également dans la galerie de Nohèdes sur quelques centaines de mètres. Jean Pierre se joindra à Gérard et Guy pour les assister.
Joëlle, Rémy, Maloïs et Fred iront jusqu’au carrefour du métro, ce qui est déjà pas mal pour Maloïs.

 

Quand au gros de la troupe (une bonne douzaine) ils ont embarqué avec eux une corde qui leur permettra de faire l’escalade accédant à la galerie supérieure de l’Aigle. Objectif réussi grâce notamment à l’agilité d’Olivier. 12mètres plus haut, l’émerveillement est au RDV et prend des allures de récompense.

 

 

 

Samedi 03 août : On soutient le Train jaune ! (Guy)

Dans les bourgades de la vallée du Têt fleurissent des banderoles où il est écrit « Ici, on soutient le train jaune ». Cette initiative fait suite à la fermeture du tronçon Perpignan-Villefranche et ce, à cause d’un accident ferroviaire survenu en décembre 2017 impliquant un bus scolaire.
Les habitants craignent que cette ligne (comme beaucoup d’autres) ne soit rayée de la carte.
Du coup, Martine mobilise les troupes et nous nous retrouvons à 24 pour monter dans ce train spécial. Seul Benoît préfèrera une place à l’intérieur par crainte du vide …. nous, on préfère être dehors dans des wagons à ciel ouvert aux allures de parcs d’attraction. On ira jusqu’à Mont Louis puisqu’il y a la cité Vauban à visiter.
Une journée « pépère » dans une ambiance bon enfant comme on sait faire.

Dimanche 04 août : Grotte du Faubourg : Merci Gaby ! (Guy)

Participants : Damien, Benoît, Jean-Lou, Olivier Joëlle et moi.
Quand j’avais contacté Gaby, il m’avait rapidement parlé de cette cavité qu’il connaît bien puisqu’il a participé au prolongement de sa découverte en mai 2005 (voir Spelunca n° 129 pages 9 à 18 et Karstologia n° 65 pages 9 à 32).
La grotte n’est pas facile à trouver (ni à ouvrir). Gaby fait une croix sur une « grasse-mat. » dominicale pour nous montrer où elle se trouve et nous donner toutes les infos nécessaires. Le même jour, nous sommes 5 spéléos à vouloir découvrir pour la première fois cette grotte : Damien, Benoît, Jean-Lou, Olivier Joëlle et moi. L’entrée n’est pas large (40cm au carré) mais ça passe pour tout le monde. Après 2 salles ébouleuses séparées par un rétrécissement, on visite d’abord la galerie inférieure historique. Elle est bien concrétionnée et s’abaisse de plus en plus au bout d’une cinquantaine de mètres. Retour vers la salle ébouleuse pour chercher le début de la galerie basse. On est bien aidés par un câble électrique et une ligne de tir qu’il faut suivre sans trop se poser de questions. C’est bas, mais tout le monde suit. Le boyau ne fait qu’une soixantaine de mètres de long mais forcément, en rampant, il en parait plus. Ca y est, on se relève enfin en position debout dans un véritable palais de cristal. On commence à droite par la galerie du Serpent. C’est un enchantement, un paradis blanc ; on a l’impression de faire de la première tellement les traces de passages sont minimes. Je reste à quatre pattes de peur de toucher une concrétion. Juste avant un passage bas se trouve cette couleuvre calcifiée de 95cm mais on ne la voit pas du premier coup d’œil car on est trop préoccupés à ne rien toucher.
Un peu plus loin, un autre emblème de la grotte s’ouvre à nos yeux : la Dali, un ensemble excentrique complètement fou !
Peu après se présente sur la droite la galerie des Crinoïdes ; on peut apercevoir ces fossiles au plafond du fond de ce conduit. (ce sont des animaux marins ressemblant à des plantes, mais pourvus d’un squelette calcaire articulé, d’une sorte de « racine » (éventuellement placée au bout d’une « tige »), et d’un « calice » muni de longs bras flexibles qui leur permettent de filtrer dans l’eau le plancton dont ils se nourrissent).
Retour au carrefour précédent, les teintes deviennent alors de plus en plus ocres avec la galerie dite « des massues ». Nous sommes tous émerveillés. Ca rend certains complètement muets et d’autres intarissables ! Dans ma tête, je me projette déjà dans une seconde visite en repérant les nombreux spots photos qu’on pourra faire avec Gérard.
Retour au carrefour initial pour aller visiter la galerie de la fracture. Le concrétionnement est bien présent mais différent. On ne verra pas l’autre squelette de couleuvre disloqué au fond d’un gour.
Nous ressortons tous bien sûr ravis de cette visite en ayant conscience qu’on a vécu un moment privilégié.

Dimanche 04 août : Canyon du Llech (Gérard)
Participants :Gérard, Jacky, Christophe, Emilie, Lisa, Sylvain, Valérie, Rémi, Isadora, Jean-Marc, Thomas, Didier, Alexandre.

Le canyon incontournable du secteur, considéré comme l’un des plus beau de France, a tenu toutes ses promesses.

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Beau et engagé, sans conteste… Sportif et ludique, à coup sûr… Aquatique et continu, personne ne le conteste…. Mais surfréquenté par les guides et leurs clients, et c’est bien là le problème !

Petit incident au moment de l’équipement, Didier a oublié son baudrier, qu’à cela ne tienne, il se débrouillera sans !
Nous sommes entrés dans le Llech en fin de matinée en espérant que la fréquentation serait moins importante. Malgré cette précaution nous n’avons jamais été seuls et avons dû nous adapter à ces conditions très particulières.

 

Globalement le canyonning façon Llech c’est un peu la foire du trône ! Les « guides » accompagnent des groupes d’une dizaine de personnes à un rythme très accéléré (rentabilité oblige) en les faisant passer dans les cascades sans laisser le temps aux clients de réfléchir et d’apprécier !
Pour notre part, nous sommes descendus à un rythme beaucoup plus cool en prenant le temps d’apprécier ce magnifique endroit et en laissant le choix à chacun de descendre en glissade, en saut ou en rappel.
Moi qui avais eu la chance il y a 20 ans de découvrir le Llech en toute quiétude et quasiment en solitaire, je mesure les limites du développement de la commercialisation de l’activité canyonning et les incidences sur ce milieu relativement fragile.
En tout cas cette sortie, malgré ses conditions spéciales, a été un grand plaisir pour tous, y compris pour la remontée bien raide du ravin…

Lundi 05 août : Canyon du Taurynia (Damien)

Ce mercredi matin, il est bien difficile de trouver des personnes motivées pour faire le canyon du Taurinya car la veille, 16 personnes avaient fait une sortie au Llech. Jean Lou, qui était avec moi à la grotte du Faubourg hier, est le seul volontaire.
Même si le Taurinya est proche du camping, cela nous aurait bien soulagés de faire une navette. Cependant, sans un 4×4, l’entreprise s’avère impossible.

Vers 9h, nous partons donc du camping, chargés comme des mules et entamons les 500 m de dénivelé. Il fait déjà chaud et, malgré le couvert végétal et de jolis points de vue, la montée reste très éprouvante.
Heureusement nous ne perdons pas de temps à chercher le sentier d’accès et après un peu moins de deux heures, nous atteignons l’amont du canyon.
Le débit est correct mais assez important en dépit de cette période de sécheresse et le canyon est très glissant.
La sortie aurait pu mal tourner si nous n’avions pas réussi à récupérer le kit de Jean-Lou emporté par le courant, et contenant une corde indispensable à la descente de la cascade terminale.
Après 2h30 de canyon, nous parvenons à cette dernière cascade de 45 m.
Au moment de rappeler la corde, celle-ci retombe sur un bloc et se coince à une dizaine de mètres du bas. A deux, nous ne parvenons pas à la décoincer. Heureusement nous sommes équipés et installons un palan. Malgré tous nos efforts, la corde ne se débloque toujours pas. Je décide donc de remonter le plus haut possible la cascade en escalade afin de couper la corde et d’en conserver la plus grande longueur possible. Je me rends compte qu’il y a beaucoup de prises et j’arrive assez rapidement à atteindre le bloc. Après être parvenu à débloquer la corde, je redescends en rappel. Ouf, la corde est sauve!

La marche de retour s’effectue encore une fois sous une forte chaleur, avec des kits gorgés d’eau et donc encore plus lourds qu’à l’aller. Après une heure et demie de marche, notre dernière bouteille d’eau est vide et l’arrivée au camping est un vrai soulagement. Nous faisons une dernière pause à l’accueil et savourons une bière bien méritée en compagnie de Didier et de Thomas.

Mardi 06 août : Grotte du Faubourg (Gérard)
Participants : Jacky, Guy, Christophe, Emilie, Lisa, Didier, Alexandre, Rémi, Isadora, Jean-Marc, Thomas et Gérard.

Nouveau groupe à la grotte du Faubourg pour une visite de la partie la plus concrétionnée de cette splendide cavité.
Guy nous a servi de guide, tant à l’extérieur que pour le cheminement et les reptations souterraines.
Je me posais des questions sur le gabarit des galeries, mais au final c’est la porte d’entrée qui est la partie la plus étroite de la cavité !
Nous nous divisons en 3 groupes pour éviter de se retrouver trop nombreux au même endroit. Si la visite a été rapide pour la majorité, Guy et moi sommes restés près de six heures à photographier une cinquantaine de mètres de galeries. Je pense que c’est ma plus longue séance de photographie sous terre.

Il faut dire que la galerie du serpent est le rêve de tout photographe spéléologue, tant par la richesse de son concrétionnement que par la température et le relatif confort de ce véritable studio souterrain.
Nous avons alterné les photographies d’ensemble et les macros avec un résultat à la hauteur de nos espérances….

Mardi 06 août : Réseau Lachambre,  massif de Ambouillas  (Joëlle)

Participants : Jean-Pierre, Valérie, Sylvain, Joëlle, Olivier et Damien + 3 spéleos de Bar le Duc + l’accompagnant : Jean-Louis Perez

Au rendez-vous à la gare de Ria nous apprenons que la sortie prévue devrait durer 6-7 heures et qu’un pique-nique et un baudrier seraient fort utiles.

Il y a eu un couac lors de la transmission des informations. Les spéléos de Bar le Duc acceptent de changer de programme et c’est donc sans matériel que nous franchissons les impressionnantes portes qui défendent ce trésor concrétionné.

Après des passages bas nous pénétrons dans la galerie du Mardet (Merder ?) que nous allons suivre sur une longue distance. Il n’y a pas de concrétionnement dans la zone d’entrée, mais ensuite différentes concrétions souvent très blanches ornent la galerie. Cependant il paraît que ces dernières années la grotte est devenue plus sèche et que certaines d’entre elles sont devenues brunes.

Il y a des embranchements à de nombreux endroits, certains portant encore des étiquettes « à faire ». Jean-Louis Perez nous raconte l’histoire des découvertes dans la version spéleo club de Prades, tandis que j’apporte un éclairage spéléo club de Villefranche puisque j’ai participé à diverses sorties désobstruction ou exploration en 1981 et 1982 avec tonton Yves (Peyrard) et son équipe. Perez nous raconte aussi l’histoire du vol des perles des cavernes et leur récupération ainsi que diverses autres anecdotes. Certains participants prennent le temps de faire des photos.

Au retour nous avons aussi parcouru le début de la galerie des canyons où les murs sont blancs jusqu’à 2-3m de haut, couverts d’aiguilles blanches brillant à la lueur des lampes.

Puis Jean-Louis Perez nous a encore emmené dans la galerie Paul jusqu’à la salle du même nom.

Nous avons apprécié de découvrir (ou redécouvrir) ce réseau si particulier où seulement une centaine d’ « élus » peuvent pénétrer chaque année. C’était vraiment une chouette sortie, merci au guide et à chacun des participants.

 

Mercredi 07 août : Grotte des Cannalettes (Guy)

Contact pris avec Jérôme Durbet, on se retrouve à 8 devant l’entrée des Petites Cannalettes : Joëlle, Rémy, Jean-Marc, Jean-Lou, Benoît, Damien, Olivier et moi. Les topos en main, on se donne comme objectif de trouver la fameuse géode qui est un des emblèmes de ce grand réseau de 26,5 km de long et découvert au début des années 1980.
Rapidement on tourne en rond dans ce labyrinthe ! On se croit déjà arrivés vers la zone touristique des Grandes Cannalettes alors qu’on est tout simplement revenus au point de départ !!
Heureusement, Damien prend les choses en main avec sa boussole et les zooms topo.
Au cours de notre visite, on rencontre Patrick RIDEAU qui accompagne 3 spéléos de Bar le Duc, rencontrés hier au Réseau Lachambre. Ils partent faire de la photo dans les salles de la Momie.
Après beaucoup de persévérance de la part de Damien, on finit par trouver le gour sec tapissé de dents de cochon et sa magnifique géode.
On s’oriente alors en direction au Nord-Ouest. Les gros volumes ébouleux alternent avec les zones bien concrétionnées. On voit que la cavité est bien fréquentée mais si on sort un peu des sentiers battus, les belles surprises sont souvent au RDV. Pour le moment, je n’ai photographié que la géode, donc je décide de m’arrêter au niveau d’une zone bien décorée alors que les copains poussent un peu plus au-delà. Ils n’iront pas bien loin car ils buteront sur la partie touristique à quelques centaines de mètres.
Juste avant de retrouver l’entrée, certains iront faire une pointe dans une galerie inférieure où coule un ruisseau.
Bien que certains d’entre nous y étaient déjà allés il y a 10 ans, les souvenirs s’estompent et ne nous ont pas beaucoup aidé.
Ce fût une belle sortie qui fait partie des incontournables du secteur.

 

Mercredi 07 août : Grand Barenc d’Opoul Perrillos (Emilie)

Participants : Thomas, Emilie, Didier, Alexandre.

Après quelques magnifiques grottes, toutes horizontales, nous sommes en manque de verticales. C’est pourquoi notre petite équipe constituée de Didier, Alexandre, Thomas et moi, s’est plongé dans les classeurs afin de trouver des puits. Nous sommes ainsi tombés sur le Grand Barrenc qui nous semble idéal : un puits de 37m à ciel ouvert donnant sur une très grande salle. Une deuxième entrée à quelques mètres seulement de la première et composé d’une succession de petits puits atterrissait dans cette salle, ce qui aurait pu nous permettre de faire une petite traversée en équipant les 2 côtés.
Nous partons donc en direction d’Opoul Perillos (à 1h de route du camp en direction de Perpignan), puis nous nous rendons direction Perillos, un village abandonné. La grotte est située sur un petit chemin sur la droite en direction de la stèle mémorial du crash du Constellation dans les années 60. L’entrée du gouffre est indiqué par un panneau de danger, c’est donc là que nous décidons de nous équiper et d’aller explorer les alentours. Nous trouvons sans aucun mal le puits à ciel ouvert, mais en cherchant la deuxième entrée, nous tombons sur une superbe porte en fer fixée au sol et fermée par des cadenas. Sous la porte, on aperçoit des cordes, les puits sont donc équipés en fixe et on ne pourra pas accéder à cette partie de la grotte. Nous revenons donc au puits principal que j’équipe, et nous descendons les 4. En bas une immense salle relativement plate et concrétionnée dans laquelle nous avons pu courir et grimper un peu partout. Nous y passons un bon moment pour tout voir, et nous cherchons les cordes en places pour la 2ème entrée, mais nous n’osons pas y monter, puisqu’on ne connaissait pas l’ancienneté des cordes.
Thomas émet l’idée de revenir dans cette grotte y faire du volley, du vélo, ou même du badminton, tellement l’espace est grand. Nous n’aurons pas le temps de réaliser son souhait avant la fin du camp, mais c’est vrai que c’était tentant. Nous sommes ensuite remontés tranquillement, Thomas a déséquipé et tout s’est bien passé.
Frustré de ne pas avoir pu faire la traversée nous essayons d’aller voir la stèle commémorative du crash aérien… Mais nous n’avons rien trouvé… En arrivant sur place nous avions rencontrés des touristes qui nous ont parlés d’une grotte accessible juste avec des lampes frontales, donc suivant leur indications nous sommes parti à la recherche de cette dernière… En vain…
Après une sympathique randonnée dans les buissons de mûres et les cailloux nous décidons d’aller visiter le village abandonné de Perillos, très joli village où une vingtaine de jeunes retapent les vieilles maisons.
Après nos balades nous rentrons au camps, pas mécontents de notre journée.

Jeudi 08 août : Réseau Lachambre (Guy)

Pour cette seconde visite, c’est Michel GOMEZ qui nous accompagnera.
Nous sommes 10 spéléos (le nombre maximum possible) : Christophe, Jean-Marc, Lisa, Emilie, Thomas, Alexandre, Didier, Jacky, Jean-Lou et moi+ Michel Gomez (l’accompagnant) et son petit fils.
Le réseau développe 26,815 km de galeries donc on ne pourra pas tout voir ! Cette fois-ci, on n’a pas oublié le casse-croûte ! Michel connaît les lieux comme sa poche. Il a bien connu « Dédé » avec qui il a remonté quelques cheminées en première dans ce magnifique réseau.
Difficile de dire exactement où Michel nous aura emmené mais on a fait un circuit qui a débuté pas très loin de la zone d’entrée et on est resté 5h30 sous terre. Notre parcours alterne entre tronçons sans aucunes cristallisations et zones paradoxalement très concrétionnées et très bien conservées.
Sans retarder le groupe, je me dépêche de faire quelques photos avec Christophe. En attendant que le groupe se reforme, Michel partage volontiers quelques anecdotes parfois truculentes sur la découverte de ce réseau. Le temps passe trop vite et après avoir progresser de chaque côté d’une trémie instable, il est déjà l’heure de manger. On aura vite fait de boire le café puisqu’il est resté dans une des voitures ! L’après-midi, c’est la cerise sur le gâteau avec entre autres, le canyon blanc. Cet endroit est unique, on se croirait dans une galerie enneigée.
Une fois de plus, on sort tous ravis de ce que nous venons de voir.

Jeudi 08 août : Canyon du Cady (Sylvain et Valérie)

 

Jeudi 8 août déjà ; Gérard nous a bien vendu le Cady en début de camp, « Vous allez voir il est sympa, Il y a des sauts, des toboggans, c’est super sauvage ; on en prend plein les yeux ». On verra plus tard qu’on en prend aussi plein les trous de nez… On décide donc de l’accompagner, Valérie, Isadora, Rémi, Damien et moi d’autant plus sereins qu’il l’a déjà pratiqué 10 ans plus tôt. Départ de bonne heure (pour des vacances), car on nous annonce 1h30 de marche d’approche, 3 à 5 heures de descente aquatique dans une eau plutôt vivifiante; les premières minutes vont nous le confirmer, tant par le froid que par le débit.
Nous nous rendons à 2 voitures au-dessus du village de Casteil près de Vernet-Les-Bains. Nous laissons La voiture de Gérard sur le parking du bas (près d’une station de pompage) point de chute de notre retour, et continuons avec mon « auto » (c’est pas un 4×4) à 6 dedans pour entamer la piste et remonter au parking du haut. Les passagers devront terminer à pieds car le châssis frotte à plusieurs reprises, et les roues avant ont du mal à accrocher. Nous n’irons donc pas jusqu’au parking du haut (ce serait bien un 4×4…). Nous stoppons sur un parking intermédiaire et entamons l’approche à pieds, Kits sur le dos, par un sentier balisé jaune à travers bois. L’eau n’est pas loin, on l’entend de plus en plus.
Nous rejoignons enfin le Cady , et nous équipons. La première « trempette » se révèle ravigotante et invite à bouger ; nous entamons donc notre descente. On a prévu 2 cordes si besoin et on a bien fait car nous échapperons la plupart des ressauts, le bouillon n’incitant pas à se lancer en glissade ou en chute libre. Le site est vraiment très beau, et plutôt ensoleillé, et nous sommes seuls au monde… Mais pas pour longtemps, à mi-parcours un groupe de 15 personnes nous rejoint. Cette rencontre va nous permettre de profiter de l’expérience et des 2 accompagnateurs qui connaissent très bien le coin et d’oser quelques acrobaties. On « abusera » même de leur équipement pour « emprunter » le toboggan de la mort (encore un…). C’est une belle gouttière pentue, avec un débit sérieux, qui se termine dans un bouillonnement impressionnant face à un gros rocher. A éviter si tu ne connais pas l’astuce, qui consiste à descendre une bonne partie (3/4 ?) du tobo sur une corde avec ton huit, permettant d’arriver au ralenti en bout de brin avant de tout larguer et de te faire embarquer par le courant comme une balle dans la seconde partie ; et c’est là, à l’arrivée que tu comprends pourquoi on l’appelle aussi « la roulette Catalane » ; Ca débouche les narines !! T’as beau avoir laissé passer le groupe avant toi, tu crois que c’est la fin. Incroyable, tu te fais chahuter un bon coup, mais aucun contact avec le rocher au bout tellement le courant est puissant. Génial ! La suite du parcours paraitrait presque facile si le froid et la fatigue ne commençait pas à se faire sentir. Nous rejoignons plus bas le groupe qui nous a distancé (ils sont fous ces jeunes) ; un petit encas après s’être changé, nous permet de reprendre des forces, car il faut maintenant rejoindre la voiture navette et casser la croute ; il est presque 18h00. Après avoir traversé plusieurs fois la rivière à gué et sur passerelles, nous découvrons sur la fin du retour quelques belles voies d’escalade que nous ferons dès le lendemain.

Vendredi 09 août : Rando commune à Py (Guy)

Cette année encore nous serons tous présents pour la traditionnelle rando commune. Nous rejoindrons le petit village de Py situé dans la vallée de la Rotja. Du parking du village, 2 circuits randos de difficultés différentes s’offrent à nous : Les Esplanes pour 1h30 de marche et Cantapoc (3h00).Toutes deux rejoignent le village en longeant le torrent de la Rotja.
Pendant ce temps, d’autres visitent cette pittoresque bourgade. Nous mangerons tous ensemble à la fraîcheur d’un bassin du torrent.

Samedi 10 août : Via Ferrata de Fenouillèdes (Jean-Lou)
Thomas, Jacky, Didier, Alexandre, Jean-Marc, Damien, Rémi, Sylvain, Valérie, tof, Lisa, Emilie et moi.

Nous avions le choix entre deux parcours, sans hésiter tout le monde opte pour le sportif.

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Ca attaque raide, suivi tout de suite par un pont de singe assez vertigineux, puis toutes les facettes d’une belle Via.
Jolie roche très érodée, passages plus ou moins aériens, avec en prime arrivée sur les crêtes un vent violent.

 

On craignait que les plus légers fassent cerf volant au bout de leurs longes (j’exagère, j’ai le droit nous sommes dans le midi).
Tout le monde suit sans problème après plusieurs ponts de singes ou népalais, nous arrivons sur la crête sommital surplombant un a pic de 200 m avec une vue panoramique splendide.
Thomas l’avons notée meuh meuh plus sur notre échelle de cotation perso.
Ensuite redescente jusqu’aux voitures, la via donnée pour 3 heures de montée, nous l’avons parcourue, allée et retour pour 2h30.

Samedi 10 août : Gorges de Galamus (Jean-Lou)

Suite à la Via plusieurs équipes se séparent pour des activités différentes.
Isadora, Rémi, Damien, Didier, Alexandre, et moi avons choisi d’aller aux gorges de Galamus pour une rando aquatique.
Nous garons les voitures à l’arrivée du canyon où nous cassons la croûte avec Valérie et Sylvain qui nous ont accompagné jusque là.
Une marche d’approche de 45 minutes nous amène à notre point de départ, beaucoup de monde se baigne dans de jolis bassins. L’eau est à une température exceptionnellement élevée, que du bonheur !
C’est une magnifique balade avec quelques sauts et toboggans, la rivière se développe au fond d’un canyon surplombé par des falaises de plusieurs centaines de mètres, sur la fin des résurgences souterraines rafraichissent brutalement la température de l’eau.
Très jolie sortie de canyon dans une eau translucide.
Marche de retour 2 minutes à pied.

Conclusion

« Encore un super camp » c’est l’impression générale qui en ressortira.

La météo fut bien agréable (juste une petite ondée nocturne). On n’a pas eu de blessés. On a pu faire les quatre cavités réglementées du secteur. Les canyons ont également été bien prisés.
Le camping des Sauterelles, bien que légèrement décentré par rapport à la vallée aura conquit la majorité. Vu la place qu’on avait pour nous, on a eu zéro contacts avec nos voisins, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Benoit et sa nouvelle tente «  »gonflée » »

Les centres d’intérêt touristiques ont également bien agrémenté notre séjour: villages pittoresques, Orgues de l’Ill sur Têt, Piscines d’eau chaudes aux Bains de Saint Thomas, farnientes sur le littoral …

On voudrait également remercier Gabriel Hez pour son accueil. Il nous a donné plein de précieuses infos qui ont grandement contribué à rendre notre séjour plus riche.

Une sélection des photos représentatives   ICI

Sortie aux Biefs Bousset 21 juillet 2019


Il fait (encore et toujours) bien chaud et sec ce jour là, sans orage en vue ( encore et toujours pas…): une météo sur mesure pour une sortie spéléo.

Je retrouve Jean Lou , Patrick, Didier dont je fais la connaissance, ainsi que son fils Alexandre, tous frais et dispos à 10 h à Déservillers.

Nous abordons là le légendaire réseau du Verneau, et le lieu est chargé d’histoire pour plusieurs d’entre nous… Jean Lou évoque pour nous les mésaventures des 6 spéléos surpris par la montée des eaux en 2008, leurs conditions de survie sous terre pendant 4 jours, Les difficultés techniques de leur sauvetage.J’en profite pour apprendre l’utilité d’avoir toujours sur soi une couverture de survie .Patrick se souvient , lui ,de ses émotions au sortir de cette cavité, en civière lors d’un exercice de spéléo secours. Je souris à la vue du stock impressionnant de barres chocolatées qu’il emmène avec nous aujourd’hui(séquelles de cette expérience traumatisante?). Sitôt équipés, nous nous engageons sans tarder (quelle chaleur!) par la spectaculaire entrée du gouffre, qui mérite à elle seule le déplacement. La lumière filtre à travers végétal et minéral, créant un décor digne d’Ushuaïa Nature.

Jean Lou équipe devant, je lui emboîte studieusement le pas, suivie de Patrick , Alexandre et Didier. Les premiers mètres  me réservent déjà une surprise , puisque l’on peut y admirer une curiosité géologique ( une «charnière»), plissement du calcaire qui nous laisse imaginer les forces colossales à l’œuvre lors de la poussée alpine, il y a plusieurs millions d’années .

Nous passons ensuite une série de ressauts plutôt sympathiques….

…qui nous conduisent jusqu’à la salle de Décantation, ou nous décidons de casse-croûter. Didier et son fils carburent eux uniquement aux barres de céréales, et se réservent un bon repas au sortir de la grotte( stratégie familiale!)

Ainsi, c’est sans aucune appréhension , le ventre bien rempli et l’humeur tout à fait sereine que je m’engage derrière mon formateur , le cœur léger. Grave erreur!!!

La suite me réserve quelques sueurs froides… un passage un peu délicat au dessus d’une vasque d’eau et c’est le grand PLOUF pour moi. Rattrapée au vol (si, si…) par Jean Lou par le colbac, je m’en tire encore pas si mal avec seulement le bas du corps mouillé, ce qui ne compromet pas la poursuite de l’expédition.

Nous enchainons par l’épreuve du Grand Méandre.

Il nous faut là progresser sans corde et sans parachute, en opposition entre deux parois , au sein d’une grande faille , au fond (mais alors tout au fond!) de laquelle court un ruisseau (enfin un bief…). Les roches sont glissantes et il me semble plusieurs fois ma dernière heure arrivée !

Je constate médusée que devant, Jean Lou virevolte allègrement d’un mur à l’autre , en chantant gaiement (« en ce temps là , je vivais dans la lune, les bonheurs d’ici bas »…. ) . Il doit être de famille avec Spiderman…

A l’arrière, ambiance détendue aussi, Patrick n’est pas stressé pour un sou , Alexandre n’insulte même pas son paternel…

En résumé, il n’y a guère que moi au milieu qui ne le sens pas DU TOUT, du tout, du tout, du tout, du tout, du…

En bref, sans l’aide psychologique et physique de Jean Lou et Patrick , sûr que je n’aurais jamais vu la salle Machin…

Un petit temps de repos dans cette dernière salle, et les plus expérimentés d’entre nous estiment que s’en est assez pour moi et Alexandre, et qu’il est plus sage de remonter tranquillement , sans s’engager plus loin dans la série de puits qui mènent au collecteur .

Il  faudra donc affronter une nouvelle fois le méandre, mais nous nous ménageons régulièrement des pauses , durant lesquelles les Mars de Patrick seront ô combien les bienvenus, et en juste quantités, et plus du tout risibles ni rien…!!!(marrant comme on peut changer d’avis)

Le reste de la remontée se fait tranquillement , Didier est au déséquipement

Je sors rincée (au propre comme au figuré) mais heureuse de cette expédition, consciente d’y avoir trouvé mes limites  en terme de crapahute (mais, m’assure mon formateur , les limites peuvent être repoussées…), et pleine de gratitude envers Jean Lou, plus que jamais mon formateur personnel !

Coup de chapeau également pour Alexandre , courageux jeune homme.

Je souhaite à tous un bel été, de belles sorties dans les Pyrénées, et quant à moi je jure de ne plus aller sous terre…avant la prochaine… au fait , c’est quand la prochaine ?  Et vivement  la prochaine !

 

Céline.