Archives mensuelles : mai 2022

Ahhhh .. la belle Louise

En souvenir d’une jolie demoiselle …

Une fois n’est pas coutume, c’est avec Jean-Marc que je vais me replonger dans la luxure cavernicole. Petite nouveauté, la débauche va durer deux jours … De mes débuts de spéléo, autant que je me souvienne, j’ai toujours cherché à éviter consciencieusement les réunions, assemblées générales de club et autres rassemblements blablatifs en tous genres …

Fidèle à mes convictions, je vais donc participer samedi, à l’AG du GCPM ainsi qu’à la réunion du CDS ….

Mais bon tant pis, il parait que c’est cool, alors pourquoi pas ! Nous arrivons en retard bien-sûr, malgré avoir indiqué à chaque fois à l’ami Jean-Marc les bonnes directions …. Et là, dès mon arrivée, c’est la claque.

Il est 10 heures, le samedi 21 mai de l’an de grâce 2022, et je mets enfin un pied dans le saint des saints, le graal … le camp du sentier karstique … Et là, tout devient beau. Le lieu, le calme, la nature et vous tous pour faire vivre ce merveilleux club…

La réunion a été assez brève, mais redoutablement efficace, ce qui nous amène rapidement au but principal : l’apéro ! Il va durer et s’animer au rythme des conversations tantôt syndicalistes (bravo Christophe), tantôt spéléo !

La journée se terminera en apothéose avec la réunion du CDS et l’extraordinaire repas qui s’en suivra. Je profite de cette tribune qui m’est ouverte pour saluer, encore une fois, le travail dantesque réalisé par chacun d’entre vous, pour que ce repas soit digne des plus grands banquets gaulois. C’est au travers ces moments que je commence un peu mieux à comprendre l’âme de ce club…

 

Le dimanche arrive, et l’on retrouve les irréductibles qui ont répondu présents à l’appel des verticales. Je nommerai Christophe, Jean-Marc, Didier… et Jean-Lou pour la postérité car, s’il avait eu ses deux poignets en état, il aurait bien sûr répondu présent …

Nous retrouvons Didier qui, telle une horloge, une mécanique bien huilée et sans nous attendre, avait déjà tout enkité … il a même pris la peine de nous acheter des viennoiseries et du café … la grande classe.

Mais, par cette BELLE journée, après toutes ces poires BELLE-Hélène, après mon voyage à BELLE-Île où allons-nous ???

Trop de suspens… Oui c’est bien d’elle qu’il s’agit … la BELLE Louise

J’apprends dès l’entrée qu’un homme y est mort en partant pisser … ambiance…

 

Comme à chaque fois, serrage de gorge et légère appréhension avant de plonger dans le noir. C’est Didier qui se chargera de l’équipement.

Le début est un puits béant de 48 mètres, magnifique et fractionné en deux fois. Il faudra se faxer les premiers mètres dans ce trou très serré, et qui sert de droit passage à tous ceux qui sont venus besogner le belle …

Et là tout s’enchaine … de puits en étroitures, de laminoirs en puits cannelés, la belle nous dévoile tous ses mystères et sa beauté. Outre les cannelures impressionnantes des puits, je garderai le souvenir de la salle de décantation. Un lieu sauvage, lieu de tous les tumultes et assauts de la rivière déchainée en période de crue.

Alors oui je suis encore un gosse, oui je suis encore naïf et oui j’ai cru que l’on pouvait encore trouver des poteries antiques dans un réseau fossile… Il va sans dire que mes facétieux camarades du jour avait oublié de me préciser qu’en guise de témoignage d’une ère révolue, j’allai simplement trouver de magnifiques petites sculptures en glaise, réalisées par quelques artistes spéléos…

Dans quelques années nos descendances pourront à leur tour continuer à s’extasier devant un virus du COVID, une bouche masquée, des tortues qui s’enfilent, un coffre-fort, un vagin et des phallus fièrement dressés dans le tréfonds de la BELLE Louise …

Mais l’heure n’est plus à la contemplation, il est l’heure de remonter. Nous prenons soins d’éviter l’infâme méandre boueux et c’est avec une certaine tristesse que les puits défilent à la remontée. L’ami Jean-Marc, en fin connaisseur, s’offre un dernier plaisir bien solitaire…le déséquipement des puits. Il nous rejoindra cependant rapidement.

 

 

Je crois qu’on a tous attendu avant de quitter les lieux. Chacun à sa manière, a essayé de graver dans sa mémoire un moment particulier de cette BELLE aventure singulière.

 

Alors oui, comme d’autres j’ai péché … j’ai succombé au charme de la BELLE Louise.

D’autres photos ici

Nico …

Les Forges et la Pisserette

Ca fait un bout de temps que la grotte des Forges me titillait …. et pour cause :
Le S1 de cette rivière souterraine n’est qu’à 300 mètres de l’entrée et pourtant, les pros y emmènent des clients …. il doit bien y avoir une raison !

Il y a environ 5 ans, Franck et Daniel y allèrent avec des cuissardes et progressèrent jusqu’à une voûte mouillante. Les photos qu’ils ramenèrent mettaient l’eau à la bouche !

Cerise sur le gâteau, la cavité se trouve dans un cadre des plus pittoresques : au bout d’un chemin cul de sac, à l’emplacement d’un vieux moulin et située au bord de la retenue du barrage de Vouglans …que demander de plus.

Malgré sa fréquentation par les BE, on trouve peu de photos sur internet, ce qui ajoute à la possibilité de sortir des images inédites

A chaque fois que je rencontre Daniel, je ne manque pas de le relancer pour qu’il m’emmène .. et là, c’est le bon jour pour lui. Malgré un lumbago pas tout à fait rétablit, je ne me fait pas prier.


C’est sûr que Moirans, c’est pas la porte à côté (presque 1h30 de route) mais quand on aime ….

700 mètres avant d’arriver, une barrière de parking barre le chemin (convention en cours entre les professionnels, le CDS et la commune de Moirans). Pas grave, on marchera un peu.

Parvenus au bord du lac, on constate qu’il s’en est fallut de peu pour que la grotte soit noyée dans la retenue; A peine 20 m de dénivelé séparent l’eau de l’entrée.

Le porche est superbe, vaste avec une eau claire qui en sort.

Après quelques mètres de progression, on se retrouve avec de l’eau jusqu’à la taille (voir jusqu’à la poitrine) et il en sera ainsi sur les 200 m qui suivent, là même où un affluent RG vient grossir le débit.

La roche est hyper-déchiquetée, ce qui contraste fortement avec l’eau limpide dans laquelle nous évoluons… et c’est ça qui fait tout le charme de cette cavité. Au niveau de la voûte mouillante, on suit un fil d’Ariane mais ça passe nickel. (Par contre, en crue, cela doit devenir problématique !). On avance jusqu’au siphon 1.

On savoure le paysage en repérant les spots possibles au retour.
Arrivés à la confluence, on pose nos gros 3 kits photos sur une banquette pour poursuivre jusqu’au siphon.

Le profil de galerie devient moins aquatique et le gabarit plus modeste. Par contre, les phénomènes d’érosion sont toujours très intéressants.
Pour varier les clichés, on fera une ou 2 images dans ce secteur.

Dès le début, Daniel se montre très patient pour jouer le rôle de modèle, ce qui est très appréciable pour se concentrer à voir ce qui cloche sur l’écran de l’appareil et rectifier.
Sans s’en rendre compte, on a dut passer 3 ou 4 heures à s’appliquer. Un peu comme à la Vieille Folle, cette source s’avère être un vrai studio souterrain.

Peu avant de rejoindre le porche d’entrée, on entend des gens venir vers nous : c’est un BE de Bellecin qui fait visiter à une bonne demi-douzaine de jeunes.

Enchantés par notre séance photo, on paressent quelque peu au bord de l’eau. Daniel ne résiste pas un petit bain dans le lac !Sur le chemin du retour, on fait un crochet pour visiter le début d’une autre cavité du secteur : la grotte de la Pisserette. Pour l’atteindre, il faut chercher un sentier à gauche qui démarre une quinzaine de mètres avant de croiser un grillage de protection.(à peu près à mi-chemin entre le lac et le début du chemin caillouteux).

On arrive rapidement au-dessus d’une haute cascade surplombante à sec. L’entrée de la grotte est là et débute par un petit pas d’escalade.


La progression est moins aisée qu’ à la grotte des Forges car plus basse mais les formes d’érosion agrémentent également notre progression.

A environ 200 mètres de l’entrée, on s’arrêtera devant un puits qui aurait nécessité l’usage d’une corde. On ne fera pas de photos car le timing est trop juste (Daniel y avait déjà fait une séance en solo)

Il est plus que temps de casser la croûte avant de reprendre la route du retour. Au niveau du contournement de Moirans, Daniel tient à me faire découvrir un magnifique belvédère dominant le lac.

C’est avec des souvenirs plein la tête qu’on se quitte au domicile de Daniel après cette virée hors secteur.

Les photos ICI

Guy




Les « bleus » sont de sortie au Moulin des Isles !

Après quelques jours d’hésitations et plusieurs hypothèses envisagées, c’est avec l’aide de Guy que nous, les « bleus » ( Sarah ,Thomas ,Alexandre ,mon ami Laurent et moi), envisageons cette sortie en rivière souterraine.

J’ajoute qu’une conclusion s’est imposée aux termes de ces discussions : Pas si simple de trouver un trou adapté quand il faut faire sans les « anciens »du GCPM !


Nous tombons tous d’accord sur le fait qu’il va nous falloir nous former à plus
d’autonomie à l’avenir….

Nous nous donnons rendez vous au gîte ce matin là , où nous avons le plaisir de retrouver notre Jean Lou national, bonne mine et sur la voie de la guérison !

Puis nous filons chez notre coach du jour, Guy, fournisseur officiel de combinaison et guide vers l’entrée de la grotte.
La rivière souterraine coule sereinement des profondeurs et rejoint la Loue tout près en
contrebas.

Nous nous y engageons dans la bonne humeur générale. Nous déambulons dans ce long couloir sinueux, parsemé de gours, orné de nombreuses stalactites excentriques. Parfois il nous faut grimper, enjamber, nous faufiler.

Parfois encore nous barbotons, pataugeons, sautons.

C’est un peu un Aquaparc pour spéléos, en fin de compte! Par endroit, un accès au réseau supérieur , qui suit les
courbes de la rivière, nous offre un amusant itinéraire bis … Au passage de la voûte mouillante, il faut garder son sang froid et suivre les recommandations : sur le dos ,en marche arrière !
Devant le syphon nous devons rebrousser chemin, et le retour se fait à vive allure pour se réchauffer .Tous réunis à la sortie, nous sommes rincés, au propre comme au figuré !

Thomas et Sarah doivent repartir dans la foulée, mais Laurent, Alexandre et moi faisons un détour bien agréable par la Loue, nous laissant pousser au gré du courant….
Deux conclusions heureuses à cette journée :
-chouette randonnée souterraine que cette grotte du moulin des Ilses, une première rivière pour plusieurs d’entre nous : merci Guy !
-chouette petite équipe que celle des « bleus », particulièrement bien assortie et motivée pour se revoir au plus tôt !
À très vite !
Céline