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Annie et Philippe, saison 2 !

Samedi 11 juillet.
Un bon mois après leur premier séjour, Annie et Philippe Crochet reviennent passer quelques jours à Montrond pour de nouvelles séances photos dans notre sous-sol jurassien.
En fait, ils sont en transit en direction de la Belgique pour l’inauguration d’un livre de leur composition et concernant la célèbre grotte de Han.
Ayant fait étape à Lyon, je leur propose de faire un détour sur leur itinéraire pour aller à la Lésine du Miroir, vers Saint Claude.
Nous nous sommes donnés RDV sur une place du centre ville. Ayant envoyé un petit mail sur la liste du club, Alain Bulle s’est joint à nous.
Et nous voilà partis en direction de Chaumont puis de La Main Morte.
Je suis déjà venu 2 fois à cette Lésine, d’abord avec Franck puis avec Gérard et à chaque fois, ce fut le coup de foudre … et j’espère bien qu’ils tomberont eux aussi sous le charme !
Pour la petite histoire, c’est Alain Rouiller, du SC Saint Claudien qui repère l’entrée en 1976 lors d’une prospection et c’est en solitaire qu’il effectue une première visite pour tomber sur le fameux miroir.
Pour donner une idée du côté exceptionnel du phénomène, le premier explorateur a cru un instant découvrir les vestiges d’une civilisation extraterrestre !!
Après 2,6 km de marche d’approche, nous voici devant ce petit talweg descendant vers le cirque de Vaucluse. La petite entrée se trouve au pied d’un escarpement rocheux.
Annie, Philippe et Alain sont conquis de suite. Ils n’ont jamais vu « un truc » pareil. D’ après Philippe, un tel phénomène doit trouver naturellement sa place dans des livres de géologie. Vers le fond, le mur est de plus en plus lisse et ressemble à du marbre poli.
Philippe remarque de suite que le frottement s’effectue de façon horizontal et en direction de l’entrée. Pour les géologues, ces stries confirment que nous sommes bien devant une faille et non en présence de strates verticales … et c’est ce que Philippe voudra mettre en avant sur les images.
La paroi est humide et il nous faudra échelonner les sources lumineuses tout en les dosant de façon judicieuse pour éviter de tout cramer.
Alain et moi-même nous nous improvisons assistants éclairagistes.
On passera plus de 3 heures au pied de ce mur pour le magnifier au mieux.
Après cette séance contemplative, 2 bonnes heures de routes nous attendent pour rejoindre Montrond, en déposant Alain à Deservillers.
Dimanche 12 juillet, Annie et Philippe retournent seuls à la perte de la Vieille Folle où nous étions déjà allés avec Gérard la dernière fois. Cette fois–ci, le débit est nul ; Du coup, les cupules ressortent encore mieux.
Le soir, ils me racontent qu’ils se sont à nouveau régalés.
A deux, le temps pour tout caler est un peu plus long et ils n’iront pas plus loin que le bassin profond … donc ils comptent bien revenir une troisième fois en commençant par le bénitier !.

 

Philippe n’ayant pas apporté sa néo, le froid commençait à se faire sentir en fin de journée, et de toute façon, les accus commençaient à faiblir.
Petite mésaventure qui aurait pu se finir aux urgences, un flash posé « en douche » en équilibre instable dégringole sur le nez d’Annie. Heureusement, pas de fracture et Annie s’en sort avec quelques saignements !

 

Lundi 13 juillet, Nous nous rendons tous les trois au Trou du Pic, vers L’Isle/Doubs. J’ai pris contact au préalable avec Jean Luc Kammerer qui se rend disponible pour nous accompagner.
Quand Annie et Philippe reviendront de Belgique, le 4×4 sera chargé de 500 livres et c’est pour cette raison que Philippe n’a pas pris de néo …. pas de problèmes, celle de Benoît fera l’affaire !
Jean Luc est sans nul doute l’interlocuteur idéal pour nous servir de guide.
Il nous avait déjà accompagné fin janvier de cette année avec Christophe Berna, Gérard Jaworski et Claude Paris du GSAM : https://speleo-gcpm.fr/le-trou-de-jean-luc/ . De plus, Jean Luc est photographe lui-même donc il y a de bonnes chances pour qu’il ait la patience nécessaire.
Nous arrivons sur place un peu avant 9h00 : Notre accompagnateur est déjà en tenue spéléo et nous le surprenons entrain de faire sa sieste matinale !
La cavité est photogénique à souhait de bout en bout mais ce qui fait le clou du spectacle est sans doute cette rivière où l’on peut progresser en kayak ! Ce sera « la photo » phare de cette sortie pour laquelle on consacrera le plus de temps.
Avant d’y arriver, les superbes chailles  plafonnantes attireront notre attention ainsi que les magnifiques profils des conduits semi fossiles.
Philippe se sent un peu oppressé et présente des maux de tête. On ne saura pas de façon certaine si c’est sa néo qui le comprime où s’il y a du CO2 dans la cavité mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre notre visite.
A la mi-journée, nous arrivons au carrefour proche des bateaux.
Le spot de navigation souterraine est à peine 100 mètres plus loin que l’embarcadère et nous n’irons pas au-delà.
Philippe gravit le talus terreux situé en rive droite. Le point de vue domine de façon idéale une belle perspective sur la rivière.
L’idée est de mettre en scène deux kayaks avec la pendeloque au premier plan. Mission accomplie au bout d’une bonne heure de réglages.
Après un casse croûte bienvenu, Philippe tente une nouvelle compo plus rapprochée avec Annie dans le bateau ; Un poisson d’une quinzaine de centimètre attiré par nos lumières viendra nous tenir compagnie pendant le temps de la séance.

 

Au retour, d’autres clichés viendront compléter notre moisson avec des angles de vue différents. Après une photo souvenir, nous voilà de nouveau dehors 6 bonnes heures après y être entrés. Etre accompagnés par Jean Luc est toujours un vrai régal et nous le quittons enchantés par son sens de l’accueil.
Pour cette veille de 14 juillet, le GCPM a organisé une soirée barbecue au gîte de Montrond. Une projection sur l’historique du Rochanon viendra agrémenter notre repas. C’est donc en compagnie des membres de mon club que nous terminons cette magnifique journée.

Mardi 14 juillet, l’objectif premier de cette journée se situe dans la zone d’entrée du gouffre bien connu des Biefs Boussets.

Si le séjour d’Annie et Philippe avait commencé avec la rectitude géométrique de la Lésine du miroir, ici, c’est tout le contraire : A quelques dizaines de mètres de l’entrée, une magnifique charnière synclinale s’enroule sur elle-même.
Au parking, il y a du monde : Alex et Jean-Lou accompagnent des jeunes du Sentier Karstique jusqu’à la salle de la décantation. Jean-Lou part devant et nous équipe les premières verticales (Merci !).
La zone d’entrée est également très jolie avec son arche rocheuse mais nous nous y intéresserons au retour.
C’est un vrai challenge de montrer cette charnière en image. Il n’y a pas beaucoup de recul. Il ne faut pas donner l’impression que la distorsion vient de l’objectif… je suis bien curieux de voir comment il va s’y prendre !

Au final, Philippe choisit des compos qu’il qualifie d’illustratives ! La lumière vient tout simplement à 45° de l’appareil. On ajoute juste un flash en douche au-dessus d’Annie.
La philosophie de leurs images réside dans le fait que lorsqu’on a un vrai sujet intéressant, il n’est pas nécessaire d’avoir des contre-jours très marqués mais qu’ils soient là juste pour mettre en relief les matières.


Les éclairages venant d’en face, même s’ils donnent de la pêche à l’image, ont l’inconvénient de détruire les couleurs naturelles.
Au final, le résultat est juste parfait. On reconnaît bien la particularité du phénomène. Le rendu est on ne peut plus crédible. Du beau travail : Bravo Philippe !

De retour vers la zone d’entrée, nous ressortons le matériel une nouvelle fois à la base du puits. La gestion de la lumière est complexe. Philippe sort alors le trépied et opte pour la solution de clichés assemblés en sandwichs, ce qui sous-entend un second travail en post traitement.

Ultime sortie photo de leur séjour, Philippe souhaite aller expérimenter quelques photos nocturnes à la source de la Loue. Le ciel est clair, les étoiles devraient être au RDV.
Arrivés sur site, on constate que le grand angle suffit à avoir l’ensemble de l’amphithéâtre avec en prime, un peu de ciel au-dessus.
Je reste scotché par la puissance du gros godox qui arrose toute la falaise sans problème.
Les vitesses de prise de vue avoisinent les 20 secondes avec plusieurs éclairs répétés. Pour avoir un vrai ciel étoilé, Philippe m’explique qu’il faudrait pousser les poses à une quinzaine de minutes.
Nous passons toute cette première partie de nuit à faire des essais.
De nombreux moustiques apparaissent sur les images et l’on doit déporter les éclairages pour réduire leur impact sur les photos.
Même si le débit est à l’étiage, les talkies auraient rendu les communications plus confortables. Davantage de petits flashs Yongnuo auraient été également utiles pour éclairer quelques petites zones.

Au final, j’ai cru comprendre que Philippe avait l’intention d’y revenir !

Une fois de plus, le temps aura passé trop vite mais quel plaisir d’être en compagnie si agréable !
J’aurai également appris quelques autres subtilités de leur approche photo.
Nous sommes loin d’avoir éclusé tous les spots photogéniques de nos chères montagnes jurassiennes. Ainsi j’espère bien que nous aurons encore l’occasion de nous rencontrer dans un avenir proche.

A la revoillotte donc !

Voici le lien du site de Philippe Crochet :  https://www.philippe-crochet.com/nouveautes/details/360/speleo-dans-le-doubs-juillet-2020

Une sélection de photos   ICI

Guy

Reconnaissance à la Châtelaine

Ca fait bien longtemps que sur le site de JC Frachon, j’avais repéré la description de cette rivière souterraine près de Champagnole.
http://juraspeleo.ffspeleo.fr/grottes/topoguide/fiches/chatelaine.htm

Et puis dernièrement, sur le site du CDS 39, je retrouve le même texte avec cette fois-ci une topo et surtout de belles photos
https://cds39.fr/jurasout/speleo_jura.htm

C’est sûr, la cavité est plutôt hors secteur pour nous et du coup, je ne connais personne qui y soit allé.
La grotte est présentée comme cavité d’initiation, il faut juste faire gaffe à la météo car ça peut s’ennoyer complètement sur les 250 premiers mètres, parait-il !
Sur internet, je tombe également sur un CR sympa narrant la visite :
https://spelehautjura.com/speleo/250-grotte-de-la-chatelaine-ney

Par chance, ce samedi 25/07, la météo est justement nickel et les débits sont bas. Je sais que Daniel est également intéressé et il est libre. Franck est en vacances, nous irons donc à deux.
La marche d’approche est courte puisqu’on voit l’entrée depuis la route ; par contre, elle est raide car on gravit un torrent à sec sur une cinquantaine de mètres.
Devant l’entrée, on s’interroge devant l’étroitesse de la faille.
La solution est 2 mètres plus haut : par une escalade facile, on passe par au-dessus et on redescend l’autre côté. Au bout de quelques mètres, on est déjà dans l’eau et on ne la quitte plus jusqu’au siphon. Les moustiques viennent chercher la fraîcheur et on en aperçoit par centaines bien loin dans la cavité.
Il est vrai que les niveaux d’eau sont bien bas en ce moment. Du coup, on n’a pour ainsi dire jamais nagé (même Daniel qui n’est pas très grand n’aura entamé la moindre brasse !) mais la néo complète est bienvenue car on est parfois dans l’eau en position accroupie.
L’itinéraire est ultra-simple : il suffit de suivre le ruisseau. A 230 mètres de l’entrée, on laisse sur la droite une galerie semi-fossile. (On retrouvera son extrémité amont un peu plus loin.)
Ce qui est très plaisant, c’est la limpidité de l’eau et on soulève assez peu de sédiments sur notre passage ; les parois sont de couleurs très contrastées avec parfois des teintes rougeâtres (argiles?) qui tranchent bien avec le lit de la rivière parsemés de gours.
La progression n’est pas du tout monotone. Les virages sont permanents et on a toujours la surprise de découvrir ce qu’il y a après.
Les cupules sont nombreuses sur une grande partie du parcours.
Après 400 mètres de progression, on arrive devant un dôme stalagmitique qui ressemble à une méduse et qu’il faut gravir. Le gabarit de la galerie se réduit au-delà mais on ne coince jamais. Parfois, il faut se lancer les pieds les premiers devant des bassins supposés profonds, et ce, pour éviter de se retrouver le bec dans l’eau !

Entre 100 et 150 mètres plus loin, on arrive à un carrefour. Sur la droite débute la galerie fossile citée plus haut et qui rejoint l’actif vers l’entrée. Nous n’y sommes pas allés, préférant nous concentrer sur la destination siphon qui continue en face. Le calibre de la galerie devient alors bien plus confortable et l’on repère de nombreux spots photos.
Au bout de 200 mètres environ, on bute sur un siphon d’eau claire qui semble spacieux. Il est long de 22 mètres. D’après les historiques d’explo trouvés, un conduit exigu situé peu avant ce siphon communique « à la voix » avec l’amont du tronçon noyé.
A noter également qu’à l’extrême amont de la cavité, une géo localisation effectuée dans le gouffre de la Côte a permis de confirmer la proximité avec la rivière mais la jonction physique n’existe pas encore.
Après un petit café, nous entamons notre séance photo sur le chemin du retour. En aval de la méduse, on ressortira le matos une seconde fois car j’ai repéré un profil de galerie très photogénique avec un double surcreusement.

On aura passé entre 5 et 6 heures dans cette rivière en prenant le temps de faire quelques images. Daniel et moi en sortons enchantés.

Comme on était tous les deux en reconnaissance, on a choisit les volumes les plus conforts pour sortir le matos car l’éclairage est plus facile à gérer. Il y a plein de passages de section plus réduites (qu’on laisse habituellement de côté en photo) qui mériteraient d’être mis en image car tous les ingrédients sont là pour faire une belle image (profil du conduit – eau limpide – gours – couleurs de roche.)
C’est avec plaisir que j’y emmènerai ceux du club qui souhaitent la découvrir.

Les meilleurs images de cette sortie   ICI

Une semaine avec Philippe Crochet et Annie Guiraud

Ce n’est pas fréquent que les spéléos du Sud de la France « remontent » du côté de chez nous.
Une catégorie fait pourtant figure d’exception en ce moment : celle spécialisée dans la photographie souterraine.

A plusieurs reprises déjà, Serge Caillault et Jean-Philippe Grandcolas sont venus poser leur matériel dans nos cavités et ils comptent bien revenir.

La semaine dernière, ce sont 2 autres pointures en la matière qui n’hésitent pas à venir depuis Montpellier : Philippe Crochet et son épouse Annie Guiraud.


Habitués à bourlinguer autour de la planète, c’est le Covid qui a chamboulé leur programme international … et voilà comment ils se sont retrouvés chez nous !
Comme pour les expéditions à l’étranger, la manière de procéder est la même : ils contactent les spéléos locaux au préalable pour qu’ils soient partie prenante de leur projet …. ce qui a le gros avantage de nous faire partager leur passion.

Lundi 08/06, après 5h30 de voyage ils arrivent au gîte de Montrond. Benoit, Christine et moi-même sommes là pour les accueillir.

Ca fait bizarre de les voir « en vrai » : Pendant près de 40 ans, on a vu la petite silhouette rouge d’Annie poser de façon incontournable sur les images de Philippe et là, on se rend compte qu’elle bouge !!
La soirée se passe devant un bon repas qu’ils ont apporté et les discussions nous transporteront de pays en pays pour notre plus grand plaisir.
Philippe m’avait proposé l’idée de diaporamas à visionner à la salle des fêtes du village où au gîte. Hélas, les lieux accueillant du public ne peuvent rassembler plus de 10 personnes. Il émet alors l’idée d’une formation à la technique photo-spéléo en comité plus restreint.

 

L’idée est retenue, d’autant plus que Romain propose la possibilité d’y participer en visio conférence pour ceux qui ne peuvent se déplacer.

Mardi 09/06.
RDV est pris avec Romain devant l’église de Mouthier-Hautepierre.
Comme nos sudistes sont ponctuels, nous avons le temps sur notre chemin de faire un petit détour par le puits de la Brème, l’inversac de notre massif jurassien ! Il est en mode perte puisqu’une partie du ruisseau de la Brème vient s’y jeter.
A la demande de Philippe, je lui ai concocté une liste de cavités et sites karstiques à la fois esthétiques et faciles d’accès.
Sur la bonne trentaine de spots proposés, 3 grottes proches du village de Mouthier sont en première ligne.

Chargés comme des mulets, nous voilà partis tous les quatre au fameux porche de la Baume Archée. L’an dernier, j’avais posé une main-courante au niveau de la forte descente précédent l’arrivée à la grotte du Tuyau de poêle … celle-ci a disparu : des imbéciles l’ont volé en laissant les sangles aux arbres…et ce qui devait arriver arriva : Annie dévisse sur la roche glissante, entraînée par son gros sac et c’est un arbre qui la stoppe net une bonne dizaine de mètres plus loin. Heureusement, il n’y a rien de cassé; Annie s’en sortira avec quelques gros hématomes.
C’est donc un peu refroidis que nous nous présentons devant cette majestueuse entrée. Le seul petit + aurait été que le ruisseau soit en charge mais qu’importe.
On a de la matière ici, question photos. Nous faisons d’abord du repérage visuel pour flairer le bon angle en imaginant une mise en scène photogénique.
On se rend compte rapidement qu’Annie n’est pas que modèle sur les clichés, c’est aussi une éclairagiste avertie. Même si c’est Philippe qui, depuis son écran, suggère les modifications à apporter pour peaufiner la composition, la complicité est totale et la concentration est intense. Romain et moi n’en ratons pas une bouchée; C’est parfois d’un œil amusé que l’on constate qu’on a les mêmes petits points de détails à régler pour rendre la vision du résultat plus limpide.
Tous les photographes spéléos s’accordent à dire que la présence d’un modèle est nécessaire pour les photos souterraines car l’œil peine à se faire une idée des volumes.
Du coup, puisque cette échelle s’impose, faisons en sorte qu’elle ne se mette pas en avant au détriment du paysage mais qu’elle invite plutôt à la contemplation. Ce n’est pas un hasard si, dans cet esprit, les modèles féminins passent mieux.
De plus, il y a un fort paradoxe entre la beauté fragile des traits féminins
et l’ambiance parfois austère, voire inhospitalière des lieux, ce qui ajoute à l’aspect percutant du cliché.
La philosophie des images de Philippe et Annie peut se résumer en une phrase très simple: « Regardez comme c’est beau » et c’est aussi ça qui fait le charme de leurs images.
Le temps passe vite, il est 13h30 quand nous ressortons de la cavité pour rejoindre le vieux pont de Mouthier.
L’après-midi, nous rejoignons l‘autre rive pour un autre décor karstique de choix : la source du Pontet et la grotte des Faux Monayeurs.

 

Romain ne connaît pas non plus et il est également séduit par le site.
Suite à ma liste de propositions , Philippe et Annie ne m’ont pas fait de choix sélectif et préfèrent me faire confiance. Du coup, ce sont mes coups de cœurs qui seront privilégiés … dans l’espoir qu’ils reviennent une seconde fois dans la région !.
Au Pontet, avec le vacarme de la cascade, ça se complique ! Les talkies ne fonctionnent pas bien et on se débrouille comme on peut en criant ou en faisant de grands gestes. On corse la difficulté en plaçant un modèle descendant la cascade : ça rend plutôt bien.
On fini notre journée photos dans la zone d’entrée des Faux Monayeurs où là, on peut enfin communiquer normalement.
En fin d’après-midi, Romain qui a posé sa journée de congé, poussera encore jusqu’à la source de la Loue. Nous rentrons chacun de notre côté, avec déjà, des images plein la tête.
Au retour, j’irai montrer la grande Doline du Sentier Karstique à Philippe car j’ai une petite idée surprise derrière la tête !. Les contusions d’Annie se réveillent et elle préfèrera rester dans la voiture en nous attendant.


Mercredi 10/06 : Deuxième site incontournable pour des photos qui envoient : le Gouffre des Ravières, vers Orchamps-Vennes. La cavité a tout pour plaire avec en prime, une accessibilité pour le moins insolite : une voûte de cave venant couvrir le puits d’entrée. Nous passerons une bonne partie de la journée sous terre à nous appliquer.
Avant de s’attaquer au spot principal de la salle d’entrée, c’est le triton alpestre qui attirera notre attention à l’occasion d’une petite séance macro.
La vue d’ensemble de la salle nécessite beaucoup de réglages pour avoir une compo soignée. Une grosse partie du matériel est sortit : Godox Wistro AD600 + le AD360 + le AD200 + 5 Flashs Yongnuo 560 III.
Pendant le casse-croûte de midi, le cône d’éboulis devient plus lumineux avec la rotation de la lumière du jour.

Cela donne une idée à Philippe : conserver cet éclairage du jour en mettant en lumière la voûte juste ce qu’il faut de façon à donner l’illusion qu’Annie est éclairée naturellement : Ce sera probablement la photo la plus inattendue de cette semaine et la réussite est au RDV. Nous passons ensuite à l’autre salle qui est encore plus grande. Annie posera sur un gros bloc pas trop loin de Philippe et j’irai tout au fond pour apporter la perspective. Dans les gros volumes, c’est souvent le modèle lui-même qui devient le sujet en donnant le gabarit. Derrière moi, il y a une grande bande de marne bleutée contre la paroi et Philippe a la bonne idée de suggérer que cela devienne le sujet principal. Annie et moi regarderons dans sa direction pour orienter le point focal . C’est la 4 ième fois que je viens dans cette cavité pour une séance photo et à chaque fois avec des photographes différents (Serge, Gérard, Romain, Franck, Philippe, Claude) et c’est très instructif de les regarder faire pour aiguiser sa propre approche du sujet.
Au retour, nous faisons un petit détour pour faire une reconnaissance au beau porche de Plaisir Fontaine.
Jeudi 11/06 : Gérard arrivé la veille au soir, sera des nôtres pour cette journée : Nous irons à la Perte de la Vieille Folle et comme la météo est plutôt orageuse, nous nous contenterons de la zone d’entrée. Le débit est nickel, juste ce qu’il faut pour agrémenter les images avec une ambiance aquatique.

L’entrée de style gothique attire de suite notre attention et nous y passerons toute la matinée. Même si nos deux hôtes ont sillonné la terre entière, ils apprécient cette atmosphère « Bornéo » apportée par l’exubérance de la végétation, révélée avec la météo humide actuelle. Trois angles de vue sont privilégiés : l’entrée elle-même dans les 2 sens et la vue globale depuis l’accès à la seconde entrée. Gérard photographie le photographe ainsi qu’Annie en utilisant les déclencheurs de Philippe. La construction de l’image se fait par étape.

Le sujet principal est défini et on installe la source lumineuse dominante en fonction de celui-ci. Les éclairages secondaires viennent se greffer par la suite. Le but est que l’image soit limpide : il faut que celui qui regarde le cliché, voit en un clin d’œil où le photographe veut en venir. Philippe n’hésite pas à arroser les parois de l’entrée avec l’eau du ruisseau pour donner davantage de pêche à l’image.
On atteint là un niveau d’exigence sans pareil et c’est une chance pour Gérard et moi de voir comment les photos d’exception se construisent.
L’après-midi, après une photo de groupe (qu’on peaufinera quand même pendant une dizaine de minutes !) …nous entrons enfin sous terre. On s’arrêtera au premier virage et nous n’irons pas plus loin. On arrive à se parler sans gueuler, ce qui est appréciable. Les cupules sont superbes et ce sera le sujet que l’on fera ressortir. Pour adoucir et homogénéiser les effets de contre-jour,

Philippe place des petits flashs en hauteur qui viennent éclairer perpendiculairement pour que le rendu soit moins directif. Pour ce genre de photos en milieu aquatique, l’angle de vue au raz de l’eau est privilégié car il permet d’éviter les zones cramées qui reflètent sur l’eau. La possibilité d’obtenir un reflet est également plus grande.

Tenant un flash en hauteur pour les besoins d’une photo de Philippe, je me rends compte qu’il y a un angle de vue original en plongée. Deux godox sont mis face à face avec Annie progressant au milieu. Les zones d’ombre apparaissent tout de même car l’un des deux est plus puissant.

 

 

C’est sûr, nous reviendrons à cette magnifique « goule » car le potentiel photo est tout aussi intéressant au-delà.
Au retour, nous prendrons le temps d’aller voir l’entrée du Jérusalem.

Vendredi 12/06 :
Au vu du degré de perfection recherché par Philippe et Annie, ils sont pleinement satisfaits s’ils arrivent à sortir 3 ou 4 belles images avec une « grande photo » dans la journée.

Plutôt que d’aller au gouffre des Ordons, nous partons pour la grotte Sarrazine et son petit lac d’entrée. Gérard est une fois encore de la partie. On est rapidement à pied d’œuvre et le cadre est somptueux avec ce porche magnifique. Comparé aux configurations de ces derniers jours, celle-ci est de nouveau inédite : La mise en scène nécessite l’usage d’une embarcation, on a 2 vues possibles (au bord de l’eau et du haut de la coulée de calcite) et on a recours aux ampoules pour éclairer l’eau sous le bateau de façon homogène. On n’est pas trop de quatre car il faudra tenir des éclairages à bout de bras. Annie, calée dans son kayak gonflable, déclenchera une bonne partie de son sac d’ampoules (elles datent déjà et ne fonctionnent pas toujours). Nous passerons notre journée en ces lieux privilégiés avec un entracte casse-croûte à la lumière du jour.
D’ailleurs, quelques randonneurs et touristes intrigués par nos activités viendront nous rendre visite.

Samedi 13/06 : Il nous faudra jongler avec la météo car des pluies orageuses sont annoncées en fin d’après-midi. Philippe propose que l’on aille en priorité à la Grande Doline, au Sentier Karstique de Merey. Même si le soleil risque de nous gêner un peu, on a bon espoir que le ciel se charge de quelques nuages pour qu’on ait une lumière homogène.
Au début de ce CR, je disais que j’avais une idée derrière la tête avec la Grande Doline …
En effet, mon frère Benoît va prochainement s’éloigner un peu de « son Sentier Karstique » puisqu’il va être affecté sur d’autres paroisses du département. Du coup, il m’est venu l’idée de lui offrir une belle photo de cette Grande Doline signée par un photographe de renom mondial…. comme ça, il pourra l’accrocher dans son nouveau presbytère.
Philippe voit rapidement une mise en scène : Annie sur une corde au centre du site et moi situé en bas la regardant monter. Tout y est : les strates, les scolopendres, les contre-jours, la symétrie, ne manque qu’un nuage voulant bien transiter au-dessus de nous et hop ! dans la boîte.
Nous voilà partis à présent pour un dernier spot photo en leur compagnie : Le puits d’entrée du Gros Gadeau. Dès notre arrivée sur place, on vérifie le débit qui est nickel.
La végétation alentours est exubérante, ce qui est parfait.
Avec le risque d’orage annoncé, on se gardera bien d’équiper à proximité du ruisseau mais plutôt à l’opposé.
Depuis le début de la semaine, Philippe me parle d’une corde américaine qu’on lui a offert et qui supporte les frottements. Il m’explique que durant un congrès international aux Etats-Unis, ils ont fait des tests comparatifs. Nos cordes ont résisté 10 mn au frottements provoqués avant de céder et que la « Bluewater » n’a pas bronché durant tout le congrès.
C’est une excellente occasion de l’essayer puisque normalement, on fractionne 2 à 3 mètres sous l’arbre : Là, on descendra direct. Il est vrai que l’aspect de la corde est plutôt raide et hyperstatique ; le descendeur à barrettes est sans doute bien mieux adapté que nos descendeurs européens où la corde ne glisse pas très bien.
Arrivés en bas, Philippe cherche un angle original qui fasse bien ressortir l’ambiance canyon du site. Heureusement, il n’y a pas trop d’embruns et nous parvenons à sortir quelques images plutôt aquatiques.
De retour à la surface, je dégage la végétation pour une vue plongeante avec la cascade se jetant dans le puits.
Voilà, c’est mission accomplie pour moi qui m’étais engagé à les guider et à les assister durant cette semaine.
A part quelques frayeurs et contusions le premier jour, il ne nous est rien arrivé de grave. Nous n’avons pas cassé ni perdu de matériel.
Au retour, il nous reste un peu de temps et l’orage semble tomber ailleurs. Nous ferons un petit détour par la très belle cascade du Verneau.

Dimanche 14/06 : Pour ce dernier jour plein, Philippe et Annie se rendront seuls pour une séance photo à la Grotte de Plaisir-Fontaine et au Puits de la Brème qui est passé en mode résurgence cette fois-ci.
En soirée, Philippe nous propose une Formation théorique au gîte sur la technique photo-spéléo.
Grâce aux compétences informatiques de Romain, 3 photographes spéléos pourront également assister à cette formation en visio : Gérard, Claude et Romain lui-même.
Au gîte,  Daniel nous a rejoint et du coup, nous serons 5 stagiaires à y participer.
Merci à Annie pour les grignotages pendant l’allocution de Philippe.

Lundi, c’est rangement et retour à domicile pour nos deux montpelliérains.

Jusqu’à maintenant, quand je voyais les photos de Philippe Crochet et d’Annie dans les livres et sur les réseaux sociaux, tout ça me semblait tellement inaccessible.
Et puis le hasard a voulu que le contact se fasse, de fil en aiguille. Comme je leur ai dit, c’est tombé au bon moment puisque j’ai pu me rendre dispo avec la retraite et que je commence à connaître assez bien les cavités photogéniques du secteur.
Je suis bien conscient d’avoir vécu une semaine de rêve grâce à tous ces moments tellement riches en partages. Je suis aussi content d’avoir pu en faire profiter d’autres spéléos photographes de mon coin.
La passion qui anime ce couple est vraiment poussée à l’extrême. Le degré d’exigence, la complicité pendant les séances sont époustouflants. Pour couronner le tout, ils sont animés par une envie de communiquer et de partager généreusement qui fait plaisir à voir. Participant à tous les congrès internationaux et organisant même des rencontres avec des photographes étrangers, ils ont une vision la plus exhaustive qui soit en ce domaine.

Cerise sur le gâteau, c’est promis, ils reviendront faire de la photo-spéléo chez nous … YES !!!

Une sélection des meilleures photos avec le prénom de leurs auteurs :     ICI
Merci à eux de nous les avoir mis à disposition 

Voici également le lien du site internet de Philippe Crochet (on arrive directement sur la page  des cavités du Doubs) :   https://www.philippe-crochet.com/nouveautes/details/356/speleo-dans-le-doubs-juin-2020


Guy

A la rivière souterraine de Lanans

Cette belle cavité a été découverte en 1961-1962 par des spéléos haut-saônois.

A partir de la fin des années 60 et pendant 20 à 30 ans, il était possible de faire une traversée avec le gouffre du Beuillet, ce qui a contribué à rendre la visite encore plus intéressante.
(Aujourd’hui ce n’est plus le cas suite à des éboulements de la trémie)

Je propose à Franck et Daniel d’aller y faire une séance photo. L’entrée n’est pas très engageante avec ce ramping d’une quinzaine de mètres mais on l’oublie vite avec ce qu’on découvre derrière : une magnifique salle hyper – concrétionnée.

 

Du coup, même si cette grotte est hors secteur pour nous, mes amis sont déjà conquis dès le début.

On poursuit dans le méandre toujours bien orné avec la rivière coulant sous nos pieds. Nous nous arrêterons devant un passage où il faut ramper dans l’eau, une soixantaine de mètres avant la cascade de 2,5 mètres.

Cela nous suffit amplement pour aujourd’hui car les spots repérés à l’aller sont très nombreux.

Nous passerons environ 4 heures à nous appliquer derrière nos appareils.
Pour cette fois, nous choisirons la technique d’éclairage avec des panneaux leds car ça a plus vite à mettre en œuvre.

 

C’était la première sortie post-confinement pour Franck et Daniel et ils en sont sortis apparemment ravis.

 

Une sélection de photos   ICI

Virée éclair au Gouffre du Morey

Voilà une cavité que Gauthier et moi ne connaissions pas. Nous avons la matinée de ce dimanche pour la parcourir et voir s’il serait opportun d’y emmener Daniel et Franck pour une séance photo.

Départ 7h00 et nous voilà équipés devant l’entrée du trou à 8h00 ! (on ne l’a pas beaucoup cherché).
La verticale de la goule d’entrée est garnie d’échelons mais on pose une corde quand même. Deux ruisseaux temporaires s’y jettent.

 

Bientôt, nous retrouvons une arrivée d’eau en rive droite. Le profil de la galerie ne ressemble en rien à ce que l’on peut trouver habituellement.

 

On se croirait presque dans des vides tectoniques bien qu’un ruisseau apparaisse de temps à autre.
La galerie plutôt basse est déclive et souvent jonché de blocs issus de la voûte.
Peu avant le premier ressaut de 8 mètres, le cours d’eau a réussi à marquer son empreinte mais sur une courte distance.
Il y a de l’eau qui dégouline dans la verticale inclinée, ce qui rend la descente agréable.
Après une main courante, on arrive de suite au-dessus d’un puits de 10 mètres. Le fractio plein vide (hors crue) est plutôt aérien. A ce niveau, le pendage des strates est quasi vertical.
Une galerie basse en forte pente et encombrée de blocs lui fait suite.
Parvenus à moins 100, on retrouve le ruisseau. On ne perd plus de dénivelé et les conduits restent globalement bas.

Nous nous arrêterons au moment où il faut ramper dans l’eau.
D’après la topo, il ne restait que quelques dizaines de mètres à parcourir pour atteindre le terminus. 

Nous prendrons le temps de faire quelques photos au retour.
Au final, il y a peu de trous comme celui-ci dans la région où l’on peut atteindre les -100 sans beaucoup de difficultés techniques.

 

Ce qui est frappant, c’est l’absence totale de concrétionnements et le peu de traces d’érosion mécanique. On se croirait parfois dans un gouffre alpin. En tout cas, il est pour le moins atypique.
Entre père et fils, on aura eu du plaisir à se dégourdir sous terre après cette longue période d’abstinence. Le timing sera même respecté avec un retour pour le repas de midi.

Guy

Un déconfinement anniversaire !

Participants : Guy Decreuse, Alain Bulle et Gérard Jaworski

Deux bonnes raisons d’aller se balader dans la grotte de la Doye à Les Nans dans le Jura le vendredi 15 mai 2020 : la sortie de près de deux mois de confinement et l’anniversaire des soixante ans de Guy.
A l’en croire « Après soixante ans, ce n’est plus la date de fabrication qui compte mais l’état de conservation » un Internaute a même ajouté « surtout si la garantie est encore valide ».

Nous avions programmé une sortie photo, Guy et moi, en précisant à Alain que les attentes pouvaient être longues. On ne s’était pas trompé avec cinq bonnes heures sous terre et une centaine de photos enregistrées sur nos cartes mémoire.



La grotte de la Doye se prête bien à la photographie, car elle est facile d’accès et plutôt photogénique avec ses plafonds inclinés.

Nous avons débuté la séance vers le siphon amont avec un très gros potentiel d’éclairage qui nous a permis de multiplier les essais, tout en privilégiant l’éclairage en contre-jour. Deux flashs emballés dans des sacs de congélation nous ont permis d’éclairer sous l’eau.

Une séance placée sous le signe de la détente et de la recherche du meilleur angle, du bon éclairage et du cadrage parfait. Alain s’est prêté de bonne grâce aux séances de pose et a fait preuve de patience et de bonne humeur.

 

Une coupure en milieu de journée pour goûter au gâteau d’anniversaire de Guy avant de vite se reconfiner sous terre afin de mieux profiter du déconfinement.

Bien sûr on est resté à moins de 100 kms de l’entrée de la grotte (à vol de chauve-souris) et on a gardé les distances de sécurité en utilisant trois voitures, en portant des masques, et en se lavant les mains avec de la boue hydro-alcoolique !

Que du bonheur !

Une sélection de photos  ICI


Gérard

La mine de Soeur Anne-Marie !

L’histoire se passe à la fin des années 80. Benoît, alors jeune prêtre, se rend périodiquement à l’Abbaye de la Grâce Dieu pour y effectuer une retraite spirituelle. 

Il y fait la connaissance de Sœur Anne-Marie dont la mission est d’accueillir les visiteurs du couvent. Anne-Marie profite de ses temps libres pour vadrouiller dans la campagne qui l’entoure. Au bout de quelques années, elle fini par en connaître les moindres recoins.


Arriva ce qui devait arriver : rapidement, la seconde passion de l’abbé vint aux oreilles de la religieuse… et voilà comment furent répertoriées les cavités du Bois des Angles.
Lien du CR :  https://speleo-gcpm.fr/le-bois-des-angles-vers-la-grace-dieu/ 
Outre les phénomènes karstiques du secteur, Anne Marie a également repéré l’entrée d’une ancienne mine de fer située dans la côte du « Bois des Charmois » (d’où son nom)
Le GCPM en lève la topographie. En creusant les conduits, les mineurs ont rencontré 2 diaclases naturelles, ce qui porte le développement total à 84 mètres dont 12 m naturels.

Franck la déjà repéré l’ouvrage souterrain et accepte volontiers de m’y emmener en cette fin novembre 2019.
Après une entrée basse on arrive dans un profil de conduits toujours bas (seuls de jeunes enfants pourraient tenir debout). L’exploitation semble ancienne et le filon devait être bien mince puisque les mineurs ont creusé en position accroupie.

Il n’y a pas de traces d’extraction mécanique. La tâche devait être bien rude pour ces ouvriers d’une autre époque.

Franck et moi passons 2 bonnes heures à nous appliquer pour sortir quelques clichés et ainsi rendre hommage à ces personnes qui sont venus creuser là.

Merci également à vous, Sœur Anne-Marie !   

 

Biblio : Turbigot n°8 page 66 et 68.

Guy le 15 avril 2020

Le Trou de Jean-Luc !

La première fois que Jean Luc Kammerer (GS Marcel Loubens) me parle de ce fameux Trou du Pic, c’est en novembre 2014, lors d’un stage photo organisé à Montrond … ses photos me font rêver.
La seconde, c’est toujours Jean-Luc lors de la formation « baguettes », à Montrond également … là, je commence à tirer la langue !
Il revient à la charge en juin 2019 à Montivernage lors de la journée avec l’association « P’tis Bouts de Ficelle »… C’en est trop !

Au moment je commençais à oublier ce « Trou de l’Arlésienne ! » Jean-Luc propose des dates ! MIRACLE!

Un petit mail sur la liste … il n’y a que Christophe le pompier qui se manifeste (c’est vrai qu’on est en semaine). Le parking du Colruyt d’Arcier nous sert de lieu de RDV, celui-ci est balayé par un vent glacial.
Heureusement, la cavité est à l’abri en sous bois (bien plus cool pour enfiler une néo). On se retrouve à 5 spéléos, avec mon fidèle compère Gérard et Claude du GSAM.
C’est sûr et certain, avec notre Jean-Luc pour guide, on va passer une excellente journée sous le signe de la franche rigolade. Quand il nous annonce qu’il est déjà descendu 130 fois dans ce trou, on est tous un peu sur le cul (facile!).

Facile, c’est le mot juste pour qualifier la difficulté de progression … on ne fera du 4 pattes qu’une seule fois et sur 4 mètres ! Je ne suis pas encore complètement rétabli d’un mal de dos aigu et j’ai quand même pu suivre la petite troupe (au passage, merci pour le portage du matos).

Le code du cadenas est toujours le même (&@4 %£$). Le puits artificiel de 12 m est équipé de 3 échelles métalliques qui se succèdent.
Avec les explications éclairées de notre professeur, on a tous les détails sur l’historique de l’exploration du Réseau de la Sapoie Aval.
Il en est de même pour l’approche photo : on ne rate pas une bouchée des particularités photogéniques que l’on zapperait aisément sans Jean-Luc.

 

Cela fait 20 ans que les non plongeurs peuvent découvrir ce tronçon de réseau souterrain. Un travail énorme a été fait : Radiolocalisation – percement- exploration – aménagements en tous genre – mise en place du cheminement, de mains courantes sur près de 500 m de long ! – descente d’embarcations …).

La galerie « Isidore » est un conduit semi actif présentant un somptueux cocktail d’érosion, de concrétionnements remarquablement bien conservés, de superbes chailles parfaitement noires au sol et au plafond… bref, des spots photo en pagaille.
On pose nos sacs au carrefour précédant la « Bifurcation », celle où l’on rejoint le collecteur et qui sert d’embarcadère.
C’est une toute autre ambiance qui nous attend maintenant (on a l’impression de visiter un nouveau trou): Il s’agit de 2 plans d’eau successifs de 300 mètres de long séparés par une salle.
Le gabarit de la galerie est impressionnant par ses volumes photogéniques.
Pour continuer, plusieurs solutions s’offrent à nous. Le kayak avec l’option de monter dessus à califourchon, les bouées et la nage en se tirant (ou pas) aux cordes en place.
Christophe et Claude choisissent le bateau, ce qui rend notre progression franchement insolite.
Ca me fait un peu penser aux barques de Padirac mais en beaucoup mieux.
Au bout de 600 mètres de magnifique rivière, on se hisse hors de l’eau pour rejoindre un lac suspendu qui marque l’extrémité de la partie visitable sans bouteilles.
A vol de chauve souris, nous ne sommes qu’à 400 mètres de la Résurgence de la Font de Lougres.

Vous l’avez compris, le retour se fait donc à contre-courant mais le débit très faible aujourd’hui ne présente pas de résistance.
En hautes eaux, c’est une autre histoire; Jean Luc en a fait lui-même l’expérience et nous le raconte comme si on y était.

On commence la séance photo en suivant les suggestions de notre hôte : En remontant un talus de terre, Gérard domine une très belle perspective aquatique. Christophe et Claude occupent chacun leur rafiot tandis que Jean-Luc et moi sommes cachés derrière les modèles pour envoyer la sauce en contre-jour. C’est un beau challenge collectif qui n’est possible que parce que nous sommes suffisamment nombreux et en même temps partie prenante de l’objectif fixé.

Ensuite, retour au port. On amarre les frêles esquifs et leurs pagayes en hauteur pour éviter qu’elles ne soient emportées.
Puis vient l’heure de la soupe aux vermicelles et des casse-croûtes. Le repas devient rapidement un nouveau prétexte pour notre guide « d’amuser la galerie ».

On se séparent en 2 groupes photos (pas pour longtemps).La batterie du Godox de Gérard n’apprécie pas l’ambiance humide et refuse de démarrer. On se partage alors les flashs mais on se rend rapidement compte que ce n’est pas suffisant pour éclairer correctement certaines scènes.
Du coup, on continue ensemble en alternant les prises de vues.
Après 5h30 passer sous terre, nous retrouvons la lumière du jour avec des souvenirs plein la tête.
C’est sûr, on y reviendra. Un GRAND MERCI à toi, Jean-Luc.

Toutes les photos   (dont quelques unes de Jean Luc  et d’autres de Christophe)     ICI

Et le lien de la vidéo que Christophe à réalisé :

 

 

Guy

Plan B : Réseau sup des Cavottes

Une nouvelle fois, la météo ne nous est pas favorable pour aller traîner nos bottes dans les grandes avenues de la Borne aux Cassots. (Partie remise au 04 janvier : on croise les doigts !)

 

Nous sommes une demi-douzaine à opter pour un plan B. Damien et Jean Lou choisissent d’aller à la Baume des Crètes et nous sommes 4 à nous retrouver devant l’entrée des Cavottes.
Alex est venu avec sa grande fille Alice (11 ans) et j’ai invité mon petit Mathieu (34 ans) à se joindre à nous.

 

Nous sommes presque équipés quand l’averse s’arrête alors qu’Alex et Alice arrivent pour bénéficier d’une courte accalmie. On ne croisera personne durant notre périple souterrain … la cavité sera pour nous tout seul.

Mathieu et moi n’avons jamais mis les pieds dans la salle terminale du réseau Nord et j’ai dans l’idée d’aller y faire quelques photos (à condition toutefois que la voûte mouillante nous laisse passer).
Arrivés au bas du P7, nous découvrons un bestiaire d’argile et le passage bas. Hélas, il reste bien peu de place pour respirer et on va se retrouver trempés jusqu’ aux os. Dommage, on reviendra à l’étiage.

 

On repart tous en direction du P20, à l’extrémité de la galerie Sud pour casser la croûte et commencer une séance photo.
Bien au sec dans cette magnifique galerie aux passages en conduite forcée, on tape la causette en dégustant nos sandwichs.

 

Tandis qu’Alice et son père s’en retournent, nous cherchons des angles inédits que nous trouvons aisément. Mon grand angle (8mm) nous offre plein de possibilités. J’essaie de mettre en avant les plafonds qui sont très esthétiques. Mathieu se montre patient et créatif et adoptant des attitudes inédites et décontractées.

Avec ces images, qui sait, peut-être qu’on vous aura donné envie de visiter ou redécouvrir les Cavottes !

Toutes les photos   ICI

Guy

Objectif Pourpelui… les genouillères vont chauffer !!!

Photo de Romain, Gérard et Guy. En y regardant de plus près, on aperçoit 2 niphargus dans le bassin du premier plan)

Participants :

Guy DECREUSE, Gérard JAWORSKI (GCPM), Romain VENOT (GSAM)

Temps passé sous terre 8h00

On a profité d’une journée de congé de Romain pour réaliser une seconde séance photo dans le gouffre de Pourpevelle à Soye. Lors de notre première sortie photo dans ce gouffre nous nous étions arrêtés au début de la zone, dans la galerie sud, ou la baignade devenait obligatoire. Pour cette nouvelle sortie, nous avons complété notre équipement par une salopette néoprène que nous avons enfilé à l’arrivée dans la rivière.

L’objectif de notre promenade souterraine étant très ambitieux, nous savions que nous n’aurions pas le temps de faire beaucoup de photos (mais ce n’est pas le nombre qui compte).

La progression dans Pourpevelle est assez traumatisante pour les genoux et les coudes et nécessite un véritable engagement du fait des puits et de l’omniprésence de l’eau et de l’argile. Il convient de ne pas sous-estimer la dépense d’énergie nécessaire. Les lendemains sont durs avec quelques courbatures persistantes.

Aux temps jadis, j’avais l’habitude de passer en opposition au-dessus du puits de 8 mètres de la rivière, afin de descendre facilement, sans matériel, un peu plus loin. En conséquence j’avais conseillé à mes compagnons d’infortune de ne pas s’encombrer de matériel inutile… Est-ce l’effet de la sagesse liée à l’âge et/ou un peu moins d’inconscience, mais nous avons intelligemment mis une corde pour équiper ce passage facile, mais très aérien.

Le réseau reste assez paumatoire et c’est sans grande surprise que nous avons galéré avant de trouver le bon laminoir menant à Pourpelui. Le niveau d’eau étant trop important pour passer par le premier accès dans la galerie des cristaux qui siphonnait, nous avons dû nous enquiller la totalité du laminoir ! Guy et moi nous sommes arrêtés avant la fin sur fatigue et ras le bol, alors que Romain continuait jusqu’au bassin marquant l’entrée de Pourpelui 1, qui était bien rempli, avant de nous rejoindre, faute d’un temps suffisant pour imaginer une séance photo en solitaire dans « l’autoroute ASCO ».

De retour dans le canyon souterrain, nous décidons de réaliser une séance photo sur les spots repérés à l’aller. Dans des conditions difficiles, liées à la boue et l’humidité, je teste mon nouveau flash Godox avec quelques difficultés de synchronisation avec les flashs Yongnuo. Romain à une idée géniale de composition et d’éclairage, qui nous mobilise tous les trois pendant plus d’une demi-heure, mais avec un résultat exceptionnel (je vous laisse juge). La photo souterraine, telle que nous l’imaginons, prend effectivement du temps, car on ne prend pas des photos, on les construit… C’est un travail en commun ou chacun se met tour à tour à la disposition du photographe. Le modèle doit adopter une position « naturelle » et sourire (ce n’est pas toujours simple quand on en est à la dixième prise) et l’éclairagiste doit tenir un ou plusieurs flashs, parfois à bout de bras au-dessus et/ou dans un gour !

Au-final… Que du bonheur !

Le partage amical d’une double passion pour la photo et la spéléo. Un bonus pour Guy qui a apporté le matériel, a équipé, a déséquipé, s’est tapé le lavage des cordes et est souriant sur tous les clichés (il fait ses yeux de biche) !

Gérard