Archives de catégorie : Sortie Photo

Ballade karstique en Haut Jura

Voyant que l’heure de la retraite ne va pas tarder à sonner, je ressens comme une envie irrépressible d’en avoir un avant goût  …   une virée photo, voilà ce qu’il me faut !
Franck n’est malheureusement pas dispo… tant pis, j’irai seul.

Le département du Jura regorge de sites karstiques dignes d’intérêt.
Je commence par la grotte des Sarrazins, vers Longchaumois. Sur Basekarst, ils parlent d’un beau phénomène illustrant bien les plissements jurassiens… Hum ! Elle se situerait à côté d’un ancien cimetière de Pestiférés … Ah !
Le descriptif est éloquent : Il s’agit en fait plus d’un abri sous roche que d’une véritable grotte mais le porche fait quand même environ 30 m de large, 2,5 de haut pour 10 à 12 m de profondeur. Elle est creusée par gélifraction sous une strate dans une zone de flexure très marquée où l’anticlinal de Longchaumois retombe sur la vallée de la Bienne.

Un bon sentier bien indiqué y conduit (1,4 km). Un seul mot me vient à l’esprit en arrivant sur place « Surprenant ». Cela ne ressemble à rien d’autre que je connaisse.
Voilà un beau challenge photo … pas si simple de trouver les bons angles de vue qui donneront une bonne idée de l’ensemble. L’objectif 9-18mm me sera bien utile.
Heureusement, l’appareil est équipé d’un intervallomètre : Je programme des séries de déclenchements à intervalles prédéfinis. Cela me permet d’aller donner les échelles sans être obligé de courir ! Pour ce genre d’endroit, c’est important d’avoir ce repère de grandeur pour se faire une idée juste de l’ampleur du site. Je n’avais qu’une hantise, c’est que le soleil s’en mêle et que je crame tous les contre-jours … il pleut et je suis à l’abri…que demander de mieux !

Seconde étape : j’irais bien du côté de Lamoura pour aller voir à quoi ressemble la grotte du Célary également pointée sur les cartes IGN.
Là aussi, il faut marcher un bon quart d’heure pour y parvenir.
L’entrée de la grotte se situe en falaise et on descend une soixantaine de marches pour y accéder. Devant l’entrée, je me demande comment elle a été repérée car c’est impossible de la deviner depuis le bas du banc rocheux. Ce n’est qu’en pénétrant à l’intérieur que j’ai l’explication : Au fond de la cavité, un puits rejoint le plateau et c’est par là que les spéléos sont descendus la première fois !).
Si cette grotte s’était trouvée en Loue-Lison, il y aurait eu peu de chance pour qu’elle soit aménagée de la sorte. Avec leurs milliers d’hectares de forêts, les communes de ce secteur sont riches. Pour que les locations liées au ski restent garnies à la saison chaude, les collectivités font des efforts pour que les séjours soient agréables.

Sur le chemin du retour, je fais une halte photographique du côté de Saint Laurent en Grandvaux.
Sur la commune proche des Chauvins, j’avais déjà cherché un lapiaz présenté comme un des plus beaux du massif jurassien mais les photos ne correspondaient pas avec ce que Franck et moi avions trouvé.
Cette fois-ci, j’ai apporté une carte vu du ciel bien utile car les zones rocheuses sont en plein champ. Je fais le tour de tous les « tas de cailloux » du coin et au bout d’une demi- heure, c’est bon : une magnifique dalle inclinée se présente devant moi. Les rigoles creusées par les ruissellements sont effectivement exceptionnelles. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et j’en profite pour mettre en évidence les creusements de la roche.
Je rentre enchanté de mon périple solitaire. Il ne me restait qu’à vous le faire partager avec ces quelques lignes. Peut-être cela vous donnera t-il envie d’aller les découvrir ?

Les plus belles images ainsi que les localisations des sites visités   ICI

Les flashs crépitent au Cul de Vau

Gérard suggère une sortie photo en ce samedi 01 juin ; Ca lui plairait bien qu’il y ait de l’eau … alors pourquoi pas le Cul de Vau.
Le GCPM y était il n’y a pas si longtemps pour une sortie initiation et rien que dans les 500 premiers mètres j’avais repéré pas mal de spots aquatiques.
Si on ne prend pas de photos, cette galerie dite « du Grand Lac » peut sembler monotone mais en y regardant de plus près, c’est un beau profil de canyon souterrain pratiquement droit.

De plus, l’eau est claire (…ce qui n’a pas toujours été le cas)

Je gonfle un bateau dès le début de ce très long bassin et on charge le matos dedans.

On poursuit jusqu’au premier gour crevé et on commence la séance en rebroussant chemin.
Je monte dans l’embarcation pour créer une ambiance « navigation insolite » et là, un bruit de sifflement se fait entendre !

 

Aie, aie !! ça commence bien. … temps pis, on se passera de cet accessoire pour cette fois.

 

Les gours crevés portent bien leur nom. On peut passer aisément par l’éventration à la forme carrée. Sur la photo ci-contre on remarque des peintures rupestres « récentes » en haut à droite !!

On ne peut pas dire qu’on se facilite la tâche avec ces conditions plus qu’humides. Les 4 flashs contre-jour sont fixés sur des trépieds et installés à fleur d’eau, dirigés à l’horizontal pour limiter les zones cramées)

Gérard est aux commandes de l’appareil hybride. Il a avec lui une lampe torche pour faire la netteté et un flash équipé d’un snoot. Cet accessoire est une sorte de tube qui se fixe devant le flash : il crée un faisceau de lumière très étroitement focalisé grâce à une grille « nid d’abeille ».

Il permet de cibler l’échelle humaine tout en conservant les zones sombres autour.

De mon côté, j’essaie comme je peux de mettre en scène une impression de photo d’action. C’est quand même plus facile avec les flashs car on évite les problèmes de bouger. De plus, Gérard n’a pas besoin de trépied et il peut moduler les compos plus rapidement.

On y reviendra (avec un nouveau bateau !) pour mettre en image la suite.

 

Guy le 02 juin 2019

Le bois des Angles, vers la Grâce-Dieu

Dernièrement, Benoit me demande de faire des mises à jour sur Base karst….des nouvelles infos (datant de 1987 quand même !) et concernant les cavités situées juste au-dessus du monastère de la Grâce Dieu.

En rafraîchissant les fiches, je me dis que ça vaudrait le coup d’aller y faire quelques photos. Franck connaît déjà une partie du site car il y est allé seul en 2015.
On emmène la tablette pour vérifier les coordonnées.
Le cadre reculé du monastère mérite à lui seul le détour. C’est un oasis de tranquillité .Tous les ¼ d’heure, les cloches de l’église viennent troubler le silence des lieux ….donc c’est supportable ! On n’entend pas le grondement de la cascade de l’Audeux car elle dégringole un peu plus en amont.
Il y a une demi-douzaine de grottes longeant le même banc de falaise.
Franck me fait remarquer qu’il est rare d’avoir une telle concentration de cavités en si peu d’espace. Si lui le dit, c’est que ça doit être vrai !
Grâce au plan d’ensemble qu’avait fait le GCPM en 1987, les entrées se succèdent sans qu’on aie besoin de chercher.
On arrive à la grotte n° 2 qui a la particularité d’être située en falaise mais facilement accessible.
A l’aplomb de celle-ci et 4 mètres en dessous, se trouve la n° 1. Franck ne l’avait pas trouvée à l’époque.

Et là, grosse surprise : Il s’agit en fait d’une conduite forcée courbe qui a été coupée par le recul de la falaise à l’endroit même du virage. Le profil des conduits est très esthétique. La grotte ne fait que 54 mètres de long mais on y passe une heure ! On sort quelques 113 photos ….il doit bien y en avoir une ou 2 de bonnes !!
C’est sûr, on y reviendra avec la technique des flashs pour voir la différence.

Toutes les photos de cette sortie avec les cavités légendées par numéro :     ICI 

Et voilà !, les belles du Doubs ne sont pas que dans les topoguides mais aussi hors sentiers battus pour qui sait les regarder.

Mini-spot photo à la Mittonière

Samedi 20avril, Franck se propose de m’emmener faire des photos à la source de la Mittonière, vers Ronchaux.

Quand je vois la topo sur l’ISD, Tome 2 page 239-240, je suis un peu sceptique.
Le développement est de 670 m mais 420 m sont noyés et le premier siphon se trouve à seulement 50 mètres de l’entrée !
Franck y est allé récemment avec son neveu pour reconnaître le premier siphon et ils avaient réussi à sortir quelques clichés.
Je fait quand même confiance à mon ami Franck car depuis le temps qu’on se connaît, il ne m’a jamais embarqué dans des plans foireux!

L’eau du Bief de Caille est d’une limpidité qui donne envie de se mouiller. Il y a d’ailleurs une belle tufière 200 mètres en contre-bas de la source; le site, proche du village, est aménagé pour profiter de la fraîcheur du ruisseau.

L’eau de la source n’est plus captée depuis 2007 et on entre en traversant les anciens aménagements.
Après un passage bas où l’on a de l’eau jusqu’à la taille, le plafond se relève d’un coup.
Et là, surprise, on est tout debout dans un très beau profil de galerie digne d’un collecteur.
Bien sûr, ça ne dure pas car on bute très rapidement sur le 1ier siphon.
Pour un non plongeur qui ne fait pas de photos, c’est sûr qu’il mettra plus de temps à s’habiller que pour parcourir la cavité !
Pour nous, c’est différent : 50 mètres de rivière dans une eau magnifique nous suffisent amplement pour s’éclater 2 ou 3h00 à s’appliquer à faire des photos.
On a tout amener: flash, spots et torches leds, panneaux leds….et on a bien fait : les torches leds étanches s’avèrent très efficaces pour éclairer dans l’eau.
Encore une belle séance photo hors sentiers battus.

Merci Franck !

Pour voir les meilleures photos c’est  ICI 

Gouffre de la Combe de Malvaux

La neige commence à faire son apparition sur les premiers plateaux.
Qu’à cela ne tienne, les skis de fond ne sont pas encore de rigueur pour monter au belvédère du Temps … et puis on a le 4X4 de Gauthier.

J’ai déjà visité ce gouffre peu après sa découverte par le GS Magma en 1980 (mais les souvenirs que j’en ai ne sont plus très précis.)

 

Thomas se décide finalement à nous rejoindre pour une séance photo dans ce gouffre d’initiation.
Après la zone « intime » de l’entrée, on se retrouve dans un beau petit méandre bien corrodé mais pas facile à mettre dans la boîte.

 

Gauthier est à l’équipement. Bien que la cavité soit fréquentée, les spits ne sont pas toujours bien placés, ni en nombre suffisant et parfois en mauvais état.
Vu que nous sommes tous les 3 volontaires pour s’inscrire au brevet d’initiateur début juillet à Montrond, notre visite devient rapidement prétexte à parler technique d’équipement. Chacun y va de son avis.

C’est vrai que les puits de 16 et 13 mètres sont chouettes et ils doivent l’être encore plus quand ça coule. Mais pour faire des photos, rien ne vaut l’étiage car quand les embruns s’en mêlent, ça devient vite ingérable.

A moins 70m, on arrive à un carrefour avec des profils de galerie différents. Aux deux extrémités, la boue s’entasse en décantation.

Nous ferons les photos au retour. Du coup, je déséquipe les verticales.
La belle combine jaune AV de Thomas n’est pas reluisante mais on fera avec !

Dehors, il fait déjà nuit et il continue de neiger. Nous redescendrons donc avec prudence vers la civilisation.

La Nisotte et le Coucou

C’est au printemps 2009 que des spéléos de l’ASCR découvrent le gouffre de la Nisotte. (commune de l’Hopital du Grosbois)
A l’époque, cette exploration intéressera la presse écrite et même la télé ! et pour cause :
En bas des puits d’entrée, un squelette entier d’ours adulte y est couché sur le flanc ainsi qu’un autre (jeune adulte), recouvert d’une fine pellicule d’argile.
(Voir la feuille de chou n° 12 pages 11 et 12 : http://www.speleo-doubs.com/actualite/fichier/feuille_chou_12_092012.pdf

Les animaux étaient probablement à la recherche d’un abri et sont tombés accidentellement dans les puits.
Bien sûr, les « bestiaux » n’y sont plus. Des fouilles paléontologiques sont rapidement organisées et permettent de soustraire les dépouilles aux trafiquants d’ossements.
Sur l’ISD n° 5 page 353, on nous dit que la cavité est également joliment concrétionnée et puis, on y verra peut-être quelques griffades témoignant de la tentative désespérée des ours de trouver une sortie.

En quête d’inédit, Julien, Damien et moi sommes partants pour une séance photo en lieu inconnu.
On se gare le long de la D387 (direction Naisey les Granges) juste après être passé sous la voie rapide N57-E23. De là, on longe la voie ferrée sur 630 mètres plein nord. On dépasse un panneau kilométrique ferroviaire indiquant 425.150. On poursuit alors sur une trentaine de mètres pour apercevoir une grande doline sur la gauche. La petite entrée de la Nisotte se trouve en bas de cette doline sur la gauche.

On retrouve tout à fait la description proposée sur l’inventaire. L’équipement est bien fait. Les spéléos découvreurs ont même ajouté quelques marchepieds au-dessus du puits pour que « la télé » puisse descendre.
On prend pied sur un cône d’éboulis boueux puis on découvre une galerie de dimensions confortables avec de belles nuances de couleurs de roche. Le concrétionnement y est également bien présent.
Il reste quelques rubalises aux endroits où les squelettes gisaient.
On trouve rapidement une griffade non recouverte de calcite.
C’est toujours émouvant de voir ces traces de griffes laissées par ces imposants « Ursus Arctos » qui se sont retrouvés piégés ici, il y a quelques milliers d’années. C’était pas l’époque des Bisounours !!

Comme d’hab, on ne voit pas le temps passer en faisant des photos. Au final, on sera restés entre 2 et 3 h00 sous terre avant de retrouver la lumière du jour.

On apprécie alors une bonne soupe chaude désormais traditionnelle.
En cassant la croûte, on se disait qu’il y a probablement d’autres « Nisotte » sous nos pieds …. si on grattait un peu.
Pour celle que nous venions de visiter, il s’en est fallut vraiment de peu pour que l’entrée ne soit pas visible, enfouie sous quelques centimètres de terre.

Nous partons ensuite à la recherche d’un autre gouffre découvert à la même époque que la Nisotte : le gouffre du Coucou. Tome 5 de l’ISD page 357.
Pour se faire, on revient sur nos pas le long de la voie ferrée sur 80 mètres environ. Puis, après l’avoir traversée, on s’enfonce droit dans la forêt sur une bonne centaine de mètres. L’orifice d’entrée est protégé par des fils barbelés.
Un ressaut de 4 mètres débouche de suite sur un beau puits plein vide d’une trentaine de mètres. Cette fois-ci, c’est Julien qui se colle à l’équipement.
Il y a un arbre en travers au-dessus du trou mais il n’inspire pas confiance. Heureusement, nous sommes des gens très organisés … une abatteuse d’arbre est passée par là il y a peu et nous a laissé une bille de sapin à la bonne longueur !.
La partie supérieure du gouffre est sèche et les spits n’ont pas trop souffert de l’usure du temps. En bas, ça dégouline pas mal; Là aussi, il y a de belles nuances dans les couleurs de roche.

Au final, grâce au téléphone performant de Damien, on n’aura pas cherché bien longtemps pour trouver ces deux gouffres perdus dans cette grande forêt où les repères sont peu nombreux.
C’est sûr, on remettra le couvert pour ce type de cavités « hors sentiers battus » où l’on prend plaisir à se laisser surprendre.

Avec ses talents d’aquarelliste, julien nous a taillé le portrait du Coucou.

Toutes les photos    ICI

La Charnière des Biefs

Le début du gouffre des Biefs Boussets est agrémenté d’une curiosité géologique remarquable : Non loin de l’entrée, les strates de calcaire se sont plissées de façon spectaculaire.

La charnière d’un synclinal est la zone ou le pli présente sa courbure maximale. La roche calcaire s’enroule sur elle même et présente cette charnière particulièrement impressionnante.
Autre originalité des lieux, cette formation a été recoupée par un écoulement qui a taillé un passage en son centre.

Avec Gérard et Thomas, nous nous y sommes rendus pour y faire une séance photo. C’est l’occasion pour nous de tester une nouvelle technique « light painting » en utilisant des torches leds (voir article du 18/11/2018)

 

Bien que nous soyons en semaine, nous ne sommes pas les seuls au parking des Biefs. Yvan Binot (Roc’ Emotion) est là également avec quelques stagiaires pour une « formation équipement. »
On taperait bien la causette mais le vent est glacial et nous ne traînons pas pour aller se mettre à l’abri.

Notre mannequin du jour (Thomas) se pare de beaux habits de lumière : une vieille combinaison rose rafistolée qu’Arnaux GOY (GSD) lui a filé !!
….. Heureusement qu’on a photoshop !!

A l’équipement, Thomas nous sort des nœuds qu’on savait même pas qu’ils existaient (chercherait-il à épater le moniteur qui nous suit … ? !!)

On commence la séance par le beau puits d’une dizaine de mètres qui se trouve avant la salle de décantation. C’est un endroit idéal pour faire des contre-jours : la roche est belle.
Gérard est derrière le boîtier. Il se concentre pour essayer d’améliorer la qualité des prises de vues au fur et à mesure qu’elles apparaissent sur son écran.
On se rend bien compte qu’il nous faudra du temps pour apprivoiser cette nouvelle technique car les contrastes obtenus sont tellement subtils.
C’est rarement par hasard qu’on arrive à sortir une belle photo.
Il faut persévérer et rester humble car l’interaction des paramètres est parfois complexe. La preuve en est qu’on peut faire plusieurs séances photo dans la même cavité et on n’en sortira jamais les mêmes images.

Midi doit probablement sonner au clocher de Déservillers …. on sort la soupe alors qu’Yvan nous croise avec ses élèves.

Ensuite, on attaque le gros morceau : cette fameuse charnière.
En prenant un peu de hauteur, on se rend vite compte qu’il y a moyen de prendre davantage de recul, et ce, de chaque côté du ruisseau.
En rive gauche on peut même accéder à un promontoire dominant cette petite salle et utilisant un ancien conduit du cours d’eau.

La finalité est de bien faire ressortir l’aspect arrondi des strates avec cette entaille creusée par l’eau

 

Les résultats sont encourageants. Sur Flickr, 4 de nos photos postées cumuleront près de 100 000 vues ! En regardant un des clichés, un fidèle visiteur y verra même un œuf cassé avec une éclosion de spéléo !!! …. On ne voit ça que sous terre !!!

Un grand Merci à Thomas qui aura généreusement fait don de son corps juvénile en temps que modèle, pour sa patience envers les personnes âgées que nous sommes et ses qualités d’équipeur hors normes !!!

Guy le 16/12/2019

Faire des photos spéléo avec une lampe torche !

En spéléo, il existe plusieurs techniques pour mettre en lumière les paysages souterrains afin de les rentrer dans la boite.
Une très grande majorité utilise des flashs, mais on a aussi les adeptes des ampoules pour les gros volumes ou alors les panneaux leds qui permettent de voir clairement le sujet à mettre en image.

Collecteur du Verneau

Et puis il y a les autodidactes un brin bricoleurs. François Lallier fait partie de cette catégorie. Quand on va sur sa page Flickr ou Instagram, on est bluffé par la pêche que dégagent ses photos. Les contre-jours sont époustouflants.

https://www.flickr.com/photos/flallier/

https://www.instagram.com/francoislallier/

https://flallier.fr/photo/series/cavites-karstiques

 

 

François utilise des lampes torches puissantes. Même si leur poids n’est pas négligeable, leur encombrement est équivalent à un flash.

Galerie de l’As de Pique, Grotte de Neuvon, Côte d’Or

 

La différence, c’est qu’il n’est nul besoin pour lui d’emmener une demi-douzaine d’éclairage …une lampe suffit ! A cela, on ajoute évidement un appareil photo posé sur un trépied.
Sceptique, je lui demandé comment il procédait mais je n’ai pas compris grand-chose à ce qu’il me racontait (des histoires de caches devant l’objectif …. !!) bref il fallait que je vois cela de mes yeux.

RDV est donné ce samedi devant l’église de Reugney pour monter à la Baume du Mont. François vient accompagné de Manon, sa compagne (Manon que l’on retrouve sur la plupart de ses photos de mines).

Galerie du Métro, grotte de Bournois

Nous sommes donc 3 spéléos, c’est justement le nombre de personnes idéal qu’il nous faut.
François installe son appareil devant une compo qui l’inspire. Diaphragme à 8, iso 200, la mise au point manuelle positionnée à l’infini et la pose B.

Les bassins merdiques, collecteur du Verneau

 

Le déclencheur est au bout d’un fil pour éviter les bougés.
Manon se met en place pour donner l’échelle dans un endroit judicieux et pas trop centré. Jusque là tout va bien.
Je suis derrière l’appareil et obéit à François. Il se positionne derrière Manon (par rapport à l’appareil) et me demande de déclencher. François se met à éclairer Manon avec une main vibrante comme si on salait un plat ! C’est pour ne rien brûler m’explique t’il !!
Au bout de quelques secondes, François me demande de placer un cache (tapis de souris) devant l’objectif. Il se déplace alors pour aller « saupoudrer » l’arrière plan après que j’aie enlevé le cache.

 

Quelques secondes plus tard, je remet le cache pour qu’il vienne vers moi afin de déboucher l’avant plan de la même manière avec un dosage précis que François a appris à connaître avec l’expérience. Enfin, dernière étape : obturation et visionnage du résultat…. Et le résultat est là !!

Grotte de Chauveroche

Avec des poses aussi longues, le risque de « bouger » du modèle est grand. C’est pour cette raison que le balayage initial se fait pour fixer le contre-jour sur le personnage.

Sur le Nikon de François, il y a une option « impression » qui permet de mixer plusieurs photos ayant des éclairages différents et qui éviteraient l’utilisation du cache mais François l’utilise peu. Ce pourrait être une solution si on est que 2 personnes pour faire les photos.

Bien sûr, cette technique demande de la pratique. Ces torches peu chères ne s’éteignent pas d’un seul coup. Leur intensité baisse à mesure que les batteries se vident. Donc il faut en tenir compte dans la durée d’éclairage.
Autre contrainte, il faut que l’éclairagiste puisse trouver à se planquer pour les différents angles de lumière. La configuration des lieux conditionne donc pour beaucoup dans l’organisation des prises de vues.

Salle-Belauce-Réseau-du-Verneau

Pendant cette séance riche d’enseignement, j’ai occupé les 3 postes (photographe, éclairagiste et modèle) pour bien saisir les petits détails.

Ansel Adams, un photographe américain du siècle dernier, disait :
« Vous ne prenez pas une photographie, vous la faites !! «
Pour le coup, cette citation me semblait coller parfaitement avec cette séance photo pas banale.

Un grand MERCI à vous deux pour votre disponibilité.

….. Et c’est quand vous voulez pour une nouvelle séance !!

La source de l’Ain……vide.

Sortie photo insolite avec Franck, Daniel et Guy

Juste avant que les pluies ne reviennent « enfin », Daniel est allé vérifier les niveaux d’eau à la source de l’Ain.
D’ habitude, à l’étiage, on bute sur un plan d’eau au moment où l’on quitte la lumière du jour, mais là, rien, la voie est libre.
Il descend jusqu’ à -35 m et progresse sur une centaine de mètres en croisant ici ou là, quelques flaques.
Sans tarder, Daniel nous contacte pour nous faire partager ses émotions.

La pluie salvatrice est annoncée pour ce week-end … je parviens à me libérer et nous voilà partis ce vendredi pour une séance photo insolite dans un endroit où normalement, on a 35 mètres de flotte au-dessus de nos têtes !

Je m’attends à une ambiance austère et lugubre. Il n’en est rien. La roche a une couleur rouge inhabituelle. A part au niveau de l’entrée où les pierres sont polies, on progresse dans un dédale de blocs de bonnes dimensions.

Ce qui est frappant dans cette visite, c’est le fil d’Ariane qui nous accompagne de bout en bout.
A mi- parcours, on longe un beau plan d’eau claire sur notre gauche.
A la lumière de nos lampes, on compte une demi-douzaine de truites qui se sont fait piéger là, au moment où la source a cessé d’être active.

Au bout d’une centaine de mètres, on bute sur un puits noyé. Dans ce secteur, il y a aussi des escalades possibles mais nous n’irons pas plus loin.

Au retour, on croise des randonneurs qui habitent près de la confluence entre l’Ain et le Rhône et ils se demandent s’ils sont bien à la source de la rivière d’Ain ! En fait, il y a des arrivées d’eau dans le lit de la rivière, en aval de la source.

Presque tous les ans, il y a une période d’étiage où l’entonnoir d’entrée est vide. Ce qui est bien moins fréquent, c’est de pouvoir pénétrer aussi loin les pieds au sec.

On aura croisé beaucoup de monde pendant cette séance photo.

 

Certains iront même un peu plus loin quand on leur a dit qu’il y avait des truites !
Tous avaient envie de taper la causette, ce qui nous a bien changé puisque d’habitude, on ne voit personne.

 

Ce site karstique à vraiment deux visages complètement différents, ce qui le rend unique dans notre belle montagne jurassienne.

 

Photos + cartes postales anciennes   ICI

Tourisme karstique à Pont de Poitte !!

Profitant de cet étiage prononcé et d’une lumière adéquate, Franck et moi-même continuons notre tournée des marmites !

Pont de Poitte n’est pas la porte à côté mais avec ces conditions exceptionnelles, on ne pouvait pas laisser passer ça.

Juste avant d’être engloutie par le barrage de Vouglans, la rivière d’Ain se permet toutes les fantaisies karstiques.
En pleine agglomération, c’est un festival de marmites que l’on peut découvrir.
Plus en aval, avec le Saut de la Saisse, c’est comme un baroud d’honneur lancé par le cours d’eau, avant de s’assagir dans les profondeurs de la retenue.

Il y a un fort contraste entre les deux secteurs.

Au niveau du pont qui enjambe la rivière, les lambeaux de roche émergents sont recouverts d’une moquette végétale.
Pour accéder à certains d’entre eux, il faut choisir son itinéraire si l’on veut garder les pieds au sec. Par endroits, la roche est ciselée comme de la dentelle.

Au Saut final, la mousse ne parvient pas à s’accrocher à la roche, ce qui rend l’endroit quasi minéral. Cela contribue à rendre ce site unique pour la région.

On a un peu le même genre de paysages aux cascades du Sautadet, dans le Gard. La roche est ici très claire, ce qui lui confère un aspect tendre.

Les meilleures  photos de cette visite   ICI