Sortie aux Biefs Bousset 21 juillet 2019


Il fait (encore et toujours) bien chaud et sec ce jour là, sans orage en vue ( encore et toujours pas…): une météo sur mesure pour une sortie spéléo.

Je retrouve Jean Lou , Patrick, Didier dont je fais la connaissance, ainsi que son fils Alexandre, tous frais et dispos à 10 h à Déservillers.

Nous abordons là le légendaire réseau du Verneau, et le lieu est chargé d’histoire pour plusieurs d’entre nous… Jean Lou évoque pour nous les mésaventures des 6 spéléos surpris par la montée des eaux en 2008, leurs conditions de survie sous terre pendant 4 jours, Les difficultés techniques de leur sauvetage.J’en profite pour apprendre l’utilité d’avoir toujours sur soi une couverture de survie .Patrick se souvient , lui ,de ses émotions au sortir de cette cavité, en civière lors d’un exercice de spéléo secours. Je souris à la vue du stock impressionnant de barres chocolatées qu’il emmène avec nous aujourd’hui(séquelles de cette expérience traumatisante?). Sitôt équipés, nous nous engageons sans tarder (quelle chaleur!) par la spectaculaire entrée du gouffre, qui mérite à elle seule le déplacement. La lumière filtre à travers végétal et minéral, créant un décor digne d’Ushuaïa Nature.

Jean Lou équipe devant, je lui emboîte studieusement le pas, suivie de Patrick , Alexandre et Didier. Les premiers mètres  me réservent déjà une surprise , puisque l’on peut y admirer une curiosité géologique ( une «charnière»), plissement du calcaire qui nous laisse imaginer les forces colossales à l’œuvre lors de la poussée alpine, il y a plusieurs millions d’années .

Nous passons ensuite une série de ressauts plutôt sympathiques….

…qui nous conduisent jusqu’à la salle de Décantation, ou nous décidons de casse-croûter. Didier et son fils carburent eux uniquement aux barres de céréales, et se réservent un bon repas au sortir de la grotte( stratégie familiale!)

Ainsi, c’est sans aucune appréhension , le ventre bien rempli et l’humeur tout à fait sereine que je m’engage derrière mon formateur , le cœur léger. Grave erreur!!!

La suite me réserve quelques sueurs froides… un passage un peu délicat au dessus d’une vasque d’eau et c’est le grand PLOUF pour moi. Rattrapée au vol (si, si…) par Jean Lou par le colbac, je m’en tire encore pas si mal avec seulement le bas du corps mouillé, ce qui ne compromet pas la poursuite de l’expédition.

Nous enchainons par l’épreuve du Grand Méandre.

Il nous faut là progresser sans corde et sans parachute, en opposition entre deux parois , au sein d’une grande faille , au fond (mais alors tout au fond!) de laquelle court un ruisseau (enfin un bief…). Les roches sont glissantes et il me semble plusieurs fois ma dernière heure arrivée !

Je constate médusée que devant, Jean Lou virevolte allègrement d’un mur à l’autre , en chantant gaiement (« en ce temps là , je vivais dans la lune, les bonheurs d’ici bas »…. ) . Il doit être de famille avec Spiderman…

A l’arrière, ambiance détendue aussi, Patrick n’est pas stressé pour un sou , Alexandre n’insulte même pas son paternel…

En résumé, il n’y a guère que moi au milieu qui ne le sens pas DU TOUT, du tout, du tout, du tout, du tout, du…

En bref, sans l’aide psychologique et physique de Jean Lou et Patrick , sûr que je n’aurais jamais vu la salle Machin…

Un petit temps de repos dans cette dernière salle, et les plus expérimentés d’entre nous estiment que s’en est assez pour moi et Alexandre, et qu’il est plus sage de remonter tranquillement , sans s’engager plus loin dans la série de puits qui mènent au collecteur .

Il  faudra donc affronter une nouvelle fois le méandre, mais nous nous ménageons régulièrement des pauses , durant lesquelles les Mars de Patrick seront ô combien les bienvenus, et en juste quantités, et plus du tout risibles ni rien…!!!(marrant comme on peut changer d’avis)

Le reste de la remontée se fait tranquillement , Didier est au déséquipement

Je sors rincée (au propre comme au figuré) mais heureuse de cette expédition, consciente d’y avoir trouvé mes limites  en terme de crapahute (mais, m’assure mon formateur , les limites peuvent être repoussées…), et pleine de gratitude envers Jean Lou, plus que jamais mon formateur personnel !

Coup de chapeau également pour Alexandre , courageux jeune homme.

Je souhaite à tous un bel été, de belles sorties dans les Pyrénées, et quant à moi je jure de ne plus aller sous terre…avant la prochaine… au fait , c’est quand la prochaine ?  Et vivement  la prochaine !

 

Céline.

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