




Sortie photo à la grotte de Vaux
C’est tout gonflés d’enthousiasme par la fréquentation de Serge Caillaux, Philippe Crochet et Annie Guiraud, que nous décidons Guy et moi de faire une nouvelle sortie «photospéléo» afin de mettre en pratique les récentes leçons théoriques et de (sous) terrain de ces photographes de renom.
Le choix du sujet, de l’éclairage, de l’emplacement et de la position du modèle… Tout ça ne s’improvise pas et implique un long travail préparatoire. Sans aller jusqu’au perfectionnisme de Philippe, il nous arrive de passer plus d’un quart d’heure pour la préparation d’un cliché.
Le miracle de cet exercice est que tout est possible, car on construit, tout comme en studio, l’éclairage, le cadrage et l’on peut faire les meilleurs choix techniques (sensibilité, focale, ouverture, vitesse…). Les grottes se prêtent à merveille à cet exercice et sont un théâtre infini de création.
La grotte de Vaux, tant dans sa partie ancienne très marquée, que dans sa partie post voûte mouillante bien préservée est parfaite pour la photo souterraine. Aujourd’hui nous avons fait le choix de la légèreté, Guy et moi, avec des appareils hybrides. Je suis toujours scotché par la qualité des capteurs 4/3 qui n’ont plus grand chose à envier aux pleins formats (24/36) dans la mesure ou l’on dispose d’un éclairage suffisant.
Nous sommes équipés de 7 flashs télécommandés, dont un très puissant, qui tiennent dans deux petits bidons étanches ! Que de progrès depuis mes débuts photos au siècle dernier…
La sortie se passe à merveille, car nous n’avons plus besoin de beaucoup communiquer lors de la mise en place des flashs. On alterne les rôles de modèles et de photographes avec des choix légèrement distincts et des appareils et objectifs différents. Une sortie « photospéléo », c’est très particulier et ça demande beaucoup de patience pour les modèle
… Un grand merci, encore une fois, à Valérie et aux Benoît(s), parfaits spéléos-mannequins, pour leur disponibilité lors du camp d’été.
Le matériel subit la violence des conditions souterraines et notre passion peut vite être couteuse si l’on oublie de protéger ces précieux accessoires. Il est donc nécessaire de ranger appareils et flashs entre deux prises de vue, en conséquence le temps passé sous terre est souvent long et inversement proportionnel à la distance parcourue !
Une sortie pleine d’enseignements pour nous deux… On vous laisse juger du résultat, n’hésitez pas à exprimer vos critiques (constructives) et éventuellement vos encouragements.
Gérard
Pour voir toutes les photos c’est ICI
PS : Nous sommes toujours à la recherche de modèles, si vous êtes patients et disponibles n’hésitez pas à nous contacter. Pas de casting, toutes les mensurations sont acceptées !
Gauthier n’ayant pu avoir de congés d’été en famille cette année, il concocte une virée canyon dans le Jura avec un ancien du GCPM et grand copain d’enfance:Tony Buller (qui se trouve lui aussi dans la même situation).
Peu avant leur départ, ils m’invitent à me joindre à eux.
Nous irons au camping du Martinet, vers Saint Claude : il est idéalement placé et pas trop cher.
Nous arrivons le mercredi 19 août en seconde partie de matinée. Bien qu’ayant réservé, le camping affiche complet et nous devons attendre une place !.
Nous y retrouvons Tony qui vient du secteur de Dole. Nous avons 2 bagnoles …. du coup, même les canyons avec navette peuvent être au programme ! Pour ce qui est de la météo, la fenêtre est excellente : pas de pluies ou orages annoncés et les niveaux d’eau sont au plus bas.
Pour se mettre en jambe tout en douceur, nous commençons par le canyon du Grosdar inférieur.(La partie amont n’a d’intérêt que si les niveaux d’eau sont bien supérieurs).
Nous nous stationnons vers le stade de Serger. Une bonne vingtaine de minutes de marche tranquille nous conduit à l’amont de la gorge.
Ca coule un peu, en tout cas suffisamment pour renouveler l’eau des innombrables marmites qui ponctuent le parcours.
On reste volontiers dans l’eau vivifiante des cuves pour se rafraîchir.
Je reste un peu à l’écart des jeunes (soit devant, soit derrière eux) pour chercher des angles de vue sympas et où ils pourraient donner l’échelle.
Le final du parcours n’est autre que la cascade de la queue d’âne haute d’une trentaine de mètres.
Le jeudi est la grosse journée de notre mini-camp canyon puisqu’on envisage de descendre le Bief des Parres.C’est de loin la plus grande course du département puisque le dénivelé est de 640 mètres (2 fois la hauteur de la Tour Eiffel !) et 4 km de long.
Normalement, la navette est de 15 km mais la route qui monte les gorges du Flumen est coupée pour cause de travaux. Une déviation passe par Les Bouchoux et les Moussières, ce qui rajoute 10 km mais qu’importe, on n’est plus à ça près !
Sur le site « Descente Canyons » https://www.descente-canyon.com/canyoning/canyon/2196/Parres.html , je m’aperçois qu’on peut maintenant entrer dans la gorge un peu plus en aval, en se stationnant au parking du belvédère de Roche Blanche, ce qui nous permet d’éviter 1 bon km de saute cailloux sans grand intérêt. (On shunte juste un beau porche d’entrée de grotte situé en RD sur cette partie extrême amont mais nous irons le voir le lendemain en mode rando.)Dès le début de la course, le ton est donné par son caractère sauvage. On se sent comme coupés du monde civilisé. C’est aussi ce qu’on est venu rechercher : le dépaysement.
Dans le bouquin « Cascades, Gorges et Canyons du Haut-Jura » de Guyetand-Lacroix, il est mentionné que la géologie y est plus qu’intéressante : strates souvent verticales – arche rocheuse – passage dans un tunnel- et marmites …. Et comme aucun d’entre nous n’est jamais venu ici, cela augmente l’aspect découverte à chaque virage.
Pour éviter d’avoir trop chaud, on n’a pas mis les néo dès le début. Les premiers rappels se font donc en short-baudrier.La description du bouquin est fidèle : les strates se dressent droit debout dès le début.
La seule crainte que nous avons est de se retrouver à devoir nager dans des vasques d’eau croupie.
Pour la première verticale avec vasque aquatique à sa base, c’est Tony qui est devant : il en sort gaugé ! Heureusement, l’eau est stagnante mais pas croupie (pas d’odeurs suspectes !)… du coup, on s’habille en conséquence.
Les 2 jeunes se charrient continuellement mais gentiment … à l’évidence, ils sont contents de se retrouver dans ce cadre isolé du monde.
En pêcheurs avertis, ils scrutent chaque vasque pour voir s’il y a des truites … et il y en a ! Comment ont-elles pu venir jusqu’ ici avec toutes les verticales à remonter ? Notre étonnement sera encore plus grand en fin de journée au niveau du dernier rappel car celui-ci est parfaitement surplombant ! Plus on descend, plus l’eau est présente, ce qui n’est pas pour nous déplaire. La progression n’est pas du tout monotone, il y a toujours quelque chose à voir et à photographier. La roche est belle, parfois tourmentée ou alors racontant bien le passage millénaire de l’eau.
La forêt dans laquelle nous évoluons est primaire ; Il faut savoir qu’avant les années 70, personnes n’était jamais venu se traîner là.
Le passage de l’Arche rocheuse est spectaculaire : des strates inclinées et suspendues au dessus du lit du ruisseau barrent presque complètement le passage. Juste derrière ce beau phénomène karstique, le ruisseau se pince entre les dalles obliques. On arrive alors au passage du tunnel qui ne manque pas de personnalité, lui aussi.
On casse la croûte au pied d’une C20. S’en suit une longue et curieuse dalle inclinée qui déverse l’eau sur son côté droit au bout d’une centaine de mètres.
On progresse alors sur un chaos de blocs (300 ou 400 mètres) pour découvrir un sentier coupant le ruisseau.
On comprend alors que nous arrivons dans la partie finale du canyon : 800 mètres à faire avant de rejoindre la voiture.
On passe de suite sous une passerelle en bois et on attaque les dernières verticales. L’une d’elle a pour cadre un beau cirque rocheux avec en prime une cascade affluente rive gauche qui doit être jolie en eau.Nous nous attendions à un équipement très succinct, à devoir improviser avec les moyens du bord…. En fait, il y a des chaînes et des broches à peu près partout. La partie finale est même équipée de mains-courantes fraîchement installées. Les professionnels du secteur ont peut-être l’intention d’emmener des clients dans cette partie finale sans navette ?
Pour ce dernier jour, nous irons mouiller nos néos dans l’incontournable « Coiserette »
En arrivant au parking peu après 9 h00, on se rend compte qu’il y a foule: 2 groupes nous précèdent, ils sont sur le point de partir. Du coup, on prend tout notre temps pour se préparer : De toute façon, on a toute la journée devant nous et on souhaite prendre quelques images.
Une fois le second groupe disparu dans le premier encaissement, on ne croisera plus personne !
Malgré cet étiage prononcé, le débit est nickel. Pour sortir l’appareil photo non étanche du bidon, ce sont des conditions optimales. L’ensoleillement maximum se situe dans l’après-midi. En matinée, les contrastes ombre-soleil sont plus faciles à gérer.La gorge présente 3 encaissements séparés par 2 élargissements. Quand j’avais fait ce canyon il y a une trentaine d’années, je me souviens qu’on butait devant une montagne de troncs d’arbres où il fallait se faufiler : tout ce mikado à disparu depuis!
Les pyrales quant à elles n’ont pas encore disparu du paysage et nous en croisons encore quelque unes sous forme de chenilles ou de papillons.
Pour clore ce mini-séjour en beauté, Coiserette était le bon choix, surtout dans ces conditions.
Nous nous quittons sur le parking du canyon, au milieu des groupes de l’après-midi qui viennent d’arriver.
Sur la route du retour, Gauthier et moi irons jeter un œil sur ce joli porche rive droite qu’on avait shunté lors de la descente du Bief des Parres.
Les meilleures photos ICI
Guy le 28/0/2020
Rando commune dans le jacuzzi du camping … le club s’embourgeoise ! C’est la seconde fois que le club choisit de se rendre sur ce secteur. Il y a 5 ans, nous étions allés à Olargues situé au NE de la montagne noire. Cette fois-ci, nous nous rapprocherons de Carcassonne et, sur les conseils d’un spéléo du coin, Christophe Bes, nous planterons nos tentes au camping de Villegly.
Samedi 11 juillet.
Un bon mois après leur premier séjour, Annie et Philippe Crochet reviennent passer quelques jours à Montrond pour de nouvelles séances photos dans notre sous-sol jurassien.
En fait, ils sont en transit en direction de la Belgique pour l’inauguration d’un livre de leur composition et concernant la célèbre grotte de Han. Ayant fait étape à Lyon, je leur propose de faire un détour sur leur itinéraire pour aller à la Lésine du Miroir, vers Saint Claude.
Nous nous sommes donnés RDV sur une place du centre ville. Ayant envoyé un petit mail sur la liste du club, Alain Bulle s’est joint à nous.
Et nous voilà partis en direction de Chaumont puis de La Main Morte.
Je suis déjà venu 2 fois à cette Lésine, d’abord avec Franck puis avec Gérard et à chaque fois, ce fut le coup de foudre … et j’espère bien qu’ils tomberont eux aussi sous le charme !Pour la petite histoire, c’est Alain Rouiller, du SC Saint Claudien qui repère l’entrée en 1976 lors d’une prospection et c’est en solitaire qu’il effectue une première visite pour tomber sur le fameux miroir.
Pour donner une idée du côté exceptionnel du phénomène, le premier explorateur a cru un instant découvrir les vestiges d’une civilisation extraterrestre !!
Après 2,6 km de marche d’approche, nous voici devant ce petit talweg descendant vers le cirque de Vaucluse. La petite entrée se trouve au pied d’un escarpement rocheux.
Annie, Philippe et Alain sont conquis de suite. Ils n’ont jamais vu « un truc » pareil. D’ après Philippe, un tel phénomène doit trouver naturellement sa place dans des livres de géologie. Vers le fond, le mur est de plus en plus lisse et ressemble à du marbre poli.
Philippe remarque de suite que le frottement s’effectue de façon horizontal et en direction de l’entrée. Pour les géologues, ces stries confirment que nous sommes bien devant une faille et non en présence de strates verticales … et c’est ce que Philippe voudra mettre en avant sur les images.
La paroi est humide et il nous faudra échelonner les sources lumineuses tout en les dosant de façon judicieuse pour éviter de tout cramer.
Alain et moi-même nous nous improvisons assistants éclairagistes.
On passera plus de 3 heures au pied de ce mur pour le magnifier au mieux.
Après cette séance contemplative, 2 bonnes heures de routes nous attendent pour rejoindre Montrond, en déposant Alain à Deservillers. Dimanche 12 juillet, Annie et Philippe retournent seuls à la perte de la Vieille Folle où nous
étions déjà allés avec Gérard la dernière fois. Cette fois–ci, le débit est nul ; Du coup, les cupules ressortent encore mieux.
Le soir, ils me racontent qu’ils se sont à nouveau régalés.
A deux, le temps pour tout caler est un peu plus long et ils n’iront pas plus loin que le bassin profond … donc ils comptent bien revenir une troisième fois en commençant par le bénitier !.
Philippe n’ayant pas apporté sa néo, le froid commençait à se faire sentir en fin de journée, et de toute façon, les accus commençaient à faiblir.
Petite mésaventure qui aurait pu se finir aux urgences, un flash posé « en douche » en équilibre instable dégringole sur le nez d’Annie. Heureusement, pas de fracture et Annie s’en sort avec quelques saignements !
Lundi 13 juillet, Nous nous rendons tous les trois au Trou du Pic, vers L’Isle/Doubs. J’ai pris contact au préalable avec Jean Luc Kammerer qui se rend disponible pour nous accompagner.
Quand Annie et Philippe reviendront de Belgique, le 4×4 sera chargé de 500 livres et c’est pour cette raison que Philippe n’a pas pris de néo …. pas de problèmes, celle de Benoît fera l’affaire !
Jean Luc est sans nul doute l’interlocuteur idéal pour nous servir de guide.
Il nous avait déjà accompagné fin janvier de cette année avec Christophe Berna, Gérard Jaworski et Claude Paris du GSAM : https://speleo-gcpm.fr/le-trou-de-jean-luc/ . De plus, Jean Luc est photographe lui-même donc il y a de bonnes chances pour qu’il ait la patience nécessaire.
Nous arrivons sur place un peu avant 9h00 : Notre accompagnateur est déjà en tenue spéléo et nous le surprenons entrain de faire sa sieste matinale !La cavité est photogénique à souhait de bout en bout mais ce qui fait le clou du spectacle est sans doute cette rivière où l’on peut progresser en kayak ! Ce sera « la photo » phare de cette sortie pour laquelle on consacrera le plus de temps.
Avant d’y arriver, les superbes chailles plafonnantes attireront notre attention ainsi que les magnifiques profils des conduits semi fossiles.
Philippe se sent un peu oppressé et présente des maux de tête. On ne saura pas de façon certaine si c’est sa néo qui le comprime où s’il y a du CO2 dans la cavité mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre notre visite. A la mi-journée, nous arrivons au carrefour proche des bateaux.
Le spot de navigation souterraine est à peine 100 mètres plus loin que l’embarcadère et nous n’irons pas au-delà. Philippe gravit le talus terreux situé en rive droite. Le point de vue domine de façon idéale une belle perspective sur la rivière.
L’idée est de mettre en scène deux kayaks avec la pendeloque au premier plan. Mission accomplie au bout d’une bonne heure de réglages.
Après un casse croûte bienvenu, Philippe tente une nouvelle compo plus rapprochée avec Annie dans le bateau ; Un poisson d’une quinzaine de centimètre attiré par nos lumières viendra nous tenir compagnie pendant le temps de la séance.
Au retour, d’autres clichés viendront compléter notre moisson avec des angles de vue différents. Après une photo souvenir, nous voilà de nouveau dehors 6 bonnes heures après y être entrés. Etre accompagnés par Jean Luc est toujours un vrai régal et nous le quittons enchantés par son sens de l’accueil.
Pour cette veille de 14 juillet, le GCPM a organisé une soirée barbecue au gîte de Montrond. Une projection sur l’historique du Rochanon viendra agrémenter notre repas. C’est donc en compagnie des membres de mon club que nous terminons cette magnifique journée.
Mardi 14 juillet, l’objectif premier de cette journée se situe dans la zone d’entrée du gouffre bien connu des Biefs Boussets.
Si le séjour d’Annie et Philippe avait commencé avec la rectitude géométrique de la Lésine du miroir, ici, c’est tout le contraire : A quelques dizaines de mètres de l’entrée, une magnifique charnière synclinale s’enroule sur elle-même.
Au parking, il y a du monde : Alex et Jean-Lou accompagnent des jeunes du Sentier Karstique jusqu’à la salle de la décantation. Jean-Lou part devant et nous équipe les premières verticales (Merci !).
La zone d’entrée est également très jolie avec son arche rocheuse mais nous nous y intéresserons au retour.
C’est un vrai challenge de montrer cette charnière en image. Il n’y a pas beaucoup de recul. Il ne faut pas donner l’impression que la distorsion vient de l’objectif… je suis bien curieux de voir comment il va s’y prendre ! Au final, Philippe choisit des compos qu’il qualifie d’illustratives ! La lumière vient tout simplement à 45° de l’appareil. On ajoute juste un flash en douche au-dessus d’Annie.
La philosophie de leurs images réside dans le fait que lorsqu’on a un vrai sujet intéressant, il n’est pas nécessaire d’avoir des contre-jours très marqués mais qu’ils soient là juste pour mettre en relief les matières.
Les éclairages venant d’en face, même s’ils donnent de la pêche à l’image, ont l’inconvénient de détruire les couleurs naturelles.
Au final, le résultat est juste parfait. On reconnaît bien la particularité du phénomène. Le rendu est on ne peut plus crédible. Du beau travail : Bravo Philippe !De retour vers la zone d’entrée, nous ressortons le matériel une nouvelle fois à la base du puits. La gestion de la lumière est complexe. Philippe sort alors le trépied et opte pour la solution de clichés assemblés en sandwichs, ce qui sous-entend un second travail en post traitement.
Ultime sortie photo de leur séjour, Philippe souhaite aller expérimenter quelques photos nocturnes à la source de la Loue. Le ciel est clair, les étoiles devraient être au RDV.
Arrivés sur site, on constate que le grand angle suffit à avoir l’ensemble de l’amphithéâtre avec en prime, un peu de ciel au-dessus.
Je reste scotché par la puissance du gros godox qui arrose toute la falaise sans problème.
Les vitesses de prise de vue avoisinent les 20 secondes avec plusieurs éclairs répétés. Pour avoir un vrai ciel étoilé, Philippe m’explique qu’il faudrait pousser les poses à une quinzaine de minutes.Nous passons toute cette première partie de nuit à faire des essais.
De nombreux moustiques apparaissent sur les images et l’on doit déporter les éclairages pour réduire leur impact sur les photos.
Même si le débit est à l’étiage, les talkies auraient rendu les communications plus confortables. Davantage de petits flashs Yongnuo auraient été également utiles pour éclairer quelques petites zones.
Au final, j’ai cru comprendre que Philippe avait l’intention d’y revenir !
Une fois de plus, le temps aura passé trop vite mais quel plaisir d’être en compagnie si agréable !
J’aurai également appris quelques autres subtilités de leur approche photo.
Nous sommes loin d’avoir éclusé tous les spots photogéniques de nos chères montagnes jurassiennes. Ainsi j’espère bien que nous aurons encore l’occasion de nous rencontrer dans un avenir proche.
A la revoillotte donc !
Voici le lien du site de Philippe Crochet : https://www.philippe-crochet.com/nouveautes/details/360/speleo-dans-le-doubs-juillet-2020
Une sélection de photos ICI
Guy
Ca fait bien longtemps que sur le site de JC Frachon, j’avais repéré la description de cette rivière souterraine près de Champagnole.
http://juraspeleo.ffspeleo.fr/grottes/topoguide/fiches/chatelaine.htmEt puis dernièrement, sur le site du CDS 39, je retrouve le même texte avec cette fois-ci une topo et surtout de belles photos
https://cds39.fr/jurasout/speleo_jura.htm
C’est sûr, la cavité est plutôt hors secteur pour nous et du coup, je ne connais personne qui y soit allé.
La grotte est présentée comme cavité d’initiation, il faut juste faire gaffe à la météo car ça peut s’ennoyer complètement sur les 250 premiers mètres, parait-il !
Sur internet, je tombe également sur un CR sympa narrant la visite :
https://spelehautjura.com/speleo/250-grotte-de-la-chatelaine-neyPar chance, ce samedi 25/07, la météo est justement nickel et les débits sont bas. Je sais que Daniel est également intéressé et il est libre. Franck est en vacances, nous irons donc à deux.
La marche d’approche est courte puisqu’on voit l’entrée depuis la route ; par contre, elle est raide car on gravit un torrent à sec sur une cinquantaine de mètres.
Devant l’entrée, on s’interroge devant l’étroitesse de la faille.
La solution est 2 mètres plus haut : par une escalade facile, on passe par au-dessus et on redescend l’autre côté. Au bout de quelques mètres, on est déjà dans l’eau et on ne la quitte plus jusqu’au siphon. Les moustiques viennent chercher la fraîcheur et on en aperçoit par centaines bien loin dans la cavité.
Il est vrai que les niveaux d’eau sont bien bas en ce moment. Du coup, on n’a pour ainsi dire jamais nagé (même Daniel qui n’est pas très grand n’aura entamé la moindre brasse !) mais la néo complète est bienvenue car on est parfois dans l’eau en position accroupie. L’itinéraire est ultra-simple : il suffit de suivre le ruisseau. A 230 mètres de l’entrée, on laisse sur la droite une galerie semi-fossile. (On retrouvera son extrémité amont un peu plus loin.)
Ce qui est très plaisant, c’est la limpidité de l’eau et on soulève assez peu de sédiments sur notre passage ; les parois sont de couleurs très contrastées avec parfois des teintes rougeâtres (argiles?) qui tranchent bien avec le lit de la rivière parsemés de gours.
La progression n’est pas du tout monotone. Les virages sont permanents et on a toujours la surprise de découvrir ce qu’il y a après.
Les cupules sont nombreuses sur une grande partie du parcours.
Après 400 mètres de progression, on arrive devant un dôme stalagmitique qui ressemble à une méduse et qu’il faut gravir. Le gabarit de la galerie se réduit au-delà mais on ne coince jamais. Parfois, il faut se lancer les pieds les premiers devant des bassins supposés profonds, et ce, pour éviter de se retrouver le bec dans l’eau !Entre 100 et 150 mètres plus loin, on arrive à un carrefour. Sur la droite débute la galerie fossile citée plus haut et qui rejoint l’actif vers l’entrée. Nous n’y sommes pas allés, préférant nous concentrer sur la destination siphon qui continue en face. Le calibre de la galerie devient alors bien plus confortable et l’on repère de nombreux spots photos.
Au bout de 200 mètres environ, on bute sur un siphon d’eau claire qui semble spacieux. Il est long de 22 mètres. D’après les historiques d’explo trouvés, un conduit exigu situé peu avant ce siphon communique « à la voix » avec l’amont du tronçon noyé.
A noter également qu’à l’extrême amont de la cavité, une géo localisation effectuée dans le gouffre de la Côte a permis de confirmer la proximité avec la rivière mais la jonction physique n’existe pas encore.
Après un petit café, nous entamons notre séance photo sur le chemin du retour. En aval de la méduse, on ressortira le matos une seconde fois car j’ai repéré un profil de galerie très photogénique avec un double surcreusement.On aura passé entre 5 et 6 heures dans cette rivière en prenant le temps de faire quelques images. Daniel et moi en sortons enchantés.
Comme on était tous les deux en reconnaissance, on a choisit les volumes les plus conforts pour sortir le matos car l’éclairage est plus facile à gérer. Il y a plein de passages de section plus réduites (qu’on laisse habituellement de côté en photo) qui mériteraient d’être mis en image car tous les ingrédients sont là pour faire une belle image (profil du conduit – eau limpide – gours – couleurs de roche.)
C’est avec plaisir que j’y emmènerai ceux du club qui souhaitent la découvrir.
Les meilleurs images de cette sortie ICI
Sur notre blog, nous recevons dernièrement un message de Benoit Mulun, un des nouveaux propriétaires de la forêt dominant la grotte de Gomez, vers Arbois.
Ils souhaiteraient visiter leur sous-sol et font appel à notre club.
… Et ce sont Quentin DOMONT et Paul GODIN (stagiaires au Sentier Karstique) qui nous racontent tout ça :
Guy Decreuse nous a donné RDV au gîte avec Benoît à 13h00 pour préparer l’équipement.
Une sortie spéléo est prévue avec une douzaine de personnes dont le proprio accompagné de ses 3 garçons et de son épouse.
Cette grotte a été découverte dans les années 50 suite à l’exploitation de la carrière.
Après l’incroyable travail des ouvriers, ils arrêteront l’exploitation pour préserver cette grotte.
En nous voilà 70 ans près avec quelques degrés en plus pour explorer la grotte de Gomez !
Arrivés à la lisière d’une jolie forêt jurassienne, nous garons la voiture pour y vider le coffre rempli de matériel spéléo.
Pendant ce temps là, Benoît et Guy sont partis installer une échelle au gouffre de sortie.
Nous prenons le temps de présenter les différents équipements à la famille Mulun pour que tout le monde trouve son bonheur.
Et c’est parti pour 10 mn de marche en file indienne pour accéder à la cavité.
Sur notre gauche, nous apercevons une chatière et à notre droite une cavité moins étroite somme si la cavité était coupée en deux. Nous commençons par celle-ci qui est plus accessible. Sur environ 3 mètres, un passage bas mène à une petite salle de 3 mètres sous plafond puis un autre passage bas s’offre à nous sur 5 mètres.La suite de la cavité est simple avec une hauteur sous plafond constante d’environ 3 mètres. Nous passons à côté d’un siphon puis arrivés au fond de la cavité, un petit passage se fit remarquer.
Nous n’avons malheureusement pas pu y accéder à cause du niveau d’eau trop élevé. Sur le chemin du retour, nous avons remarqué des éléments ferrugineux dans la roche. Ils étaient semblables à du machefer et particulièrement lourd ce qui confirma la présence de fer dans les parois.
Une fois sortis de la première cavité, nous entrons dans celle de gauche. Dès le début, une chatière extrêmement étroite s’offre à nous et après quelques mètres en rampant, la rivière se fait découvrir.
De l’eau jusqu’aux genoux, nous avançons dans la glaise au milieu de la rivière sur environ 300 mètres. La hauteur sous plafond varie de 4 à 5 mètres.
La rivière serpente avec un concrétionnent peu fréquent appelé « tétine » que nous avons pu remarqué sur les parois. Ce sont des boules blanches creuses et faites de calcaire. Arrivés à un siphon, une galerie sèche part sur la droite et rejoint la base du puits que Benoît et Guy ont équipé en arrivant.
3 personnes dont Benoît ressortent dehors par l’échelle et le reste du groupe fait demi tour.
Arrivés au parking, La famille Mulun nous a préparé une collation.
Tout le monde a l’air ravi de cette visite spéléo.
En bonus, voici le lien de la vidéo que Pascal Lamidey a concocté pour nous :
« Mémoires d’esclaves volontaires »
Le 4 juillet 2020, une séance de désobstruction a été programmée au Gouffre sous les Crêtes à Déservillers.
L’invitation lancée sur la liste du club a mobilisé 6 personnes dont Christophe Berna, Didier Doury, Sarah Bouveret, Thomas Richer, Dominique Watala et Alain Bulle. Sans oublier Christophe Raguin qui avait, la semaine avant, si bien préparé le chantier afin de faciliter le passage au haut du dernier puits.
C’est donc par une belle journée ensoleillée de début juillet que s’est déroulée cette matinée de travail dans le respect des gestes barrières. Dom, en raison de son diabète est resté le plus éloigné en surface. Sarah et Thomas, les petits nouveaux du club, ont souhaité découvrir cette activité particulière qu’Alain a présenté comme « un bagne des temps modernes ». Sarah s’est prêtée au jeu du compte-rendu suivant.
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La France, un jour d’avril 1848, a décrété l’abolition de l’esclavage. Le samedi 4 juillet 2020 celui-ci, si longtemps oublié, a été remis au jour. Je vous conte son récit.
En tant que novices du club nous nous prêtons volontiers à toutes les expériences que propose le club.
C’est donc heureux, que Thomas Richer et moi-même, débarquons comme convenu sur le parking des Biefs à 9h30 pour notre première désobstruction. Un peu perdu au milieu des champs, la vision de petits bonhommes rouges s’agitant dans la brousse nous mis la puce à l’oreille.
Nous faisons connaissance d’Alain, Dom, Didier et de Christophe B. autour d’un café et d’un croissant fort appréciable. « Je pense que la notion de nourrir les esclaves est nécessaire afin de tenir le coup ».
L’heure est venue de se mettre au boulot ! Didier, guidé par son instinct insatiable de creuser, s’engage dans le gouffre. Après quelques explications, Alain descend pour nous accueillir. Tout le monde est à sa place et solidement assuré pour éviter un malencontreux effet de domino. Le schéma est le suivant : 1- Didier : tout au fond. 2- Christophe B : en milieu du dernier puits. 3- Alain : en tête de ce puits. 4- Thomas : au ressaut intermédiaire. 5- Sarah : au ressaut supérieur pour crocher les sceaux au treuil. 6- Dom : aux commandes du treuil pour étendre le demi m3 qui sera retiré.
« Bienvenue à la Peuge ! »
Les seaux arrivent rapidement à la chaîne, le système fonctionne. Les deux récipients du treuil tournent à plein régime et au bout d’une heure l’inévitable panne de chauffe survient. Une petite accumulation des gravats au bas de l’échelle s’en suit pour éviter une perte de temps. Une fois le treuil changé et après quelques remaniements des troupes, le travail repris de plus belle. Après celle du treuil, la surchauffe nous guette !
C’est d’abord les muscles, mais surtout les poumons, qui se croient en ascension au beau milieu des alpages.
Tel un écho se répétant au gré des ressauts, nous demandons régulièrement à la taupe du fond combien de seaux avant la fin. « 15 » nous dit-il, le nez dans la terre. 30 minutes plus tard, l’écho était le même ! 45 aurait été le chiffre le plus juste. Mais « 3 X15 » passe mieux pour le moral des troupes.
C’est après 2h30 d’un effort acharné, que les 6 bagnards de l’an 2020 reviennent respectivement de l’ombre à la lumière. Les poumons revivent, les muscles se relâchent et les participants bien méritants festoient autour d’un barbecue que le neveu d’Alain dit « le jeune domestique » avait en charge de préparer. « Jusqu’à lors inexploité, mon talent de décapsuleuse de bières fût révélé au monde. Christophe nous quitte après l’apéritif, place à un long repas et de bonnes tranches de rigolades, le ton est donné… après-midi, détente.
Plus tard, nous avons admiré l’entrée de la Baume des Crêtes avec son magnifique pendage : « du bonheur en plaques ! ».
De retour au camp, Didier nous quitte. Thomas et moi descendons avec Alain au fin fond de la taupinière pour une visite guidée. Du beau boulot ! Et nous sommes bien heureux d’y avoir participé. A notre surprise, car déjà visible en surface, Alain nous montre la coulée concretionnée qu’ils ont suivi jusqu’au fond, ce qui laisse rêveur… La Terre et ses sous-sols n’ont pas fini de nous surprendre, et nous, de les admirer.
Malgré les vieilles douleurs réveillées du lendemain et grâce à notre douce folie, nous reviendrons !
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– La prochaine séance est programmée au samedi 25 juillet à 9h30. Le but sera d’évacuer le reste des petits blocs qui seront cassés au marteau-piqueur. Nous espérons retrouver le courant d’air qui sera à mesurer pour la première fois avec l’appareil de Christophe.
Sarah et Thomas (stagiaires stressés) Jean-lou (gentil animateurs)
On se retrouve au refuge et après équipement de mes deux apprentis, direction la grange pour le début des hostilités.
Progression, fractionnement, conversion, clés, tout y passe.
Très concentrés et studieux, les débutants se débrouillent mieux que bien.
A midi, petite pause casse croûte au soleil puis direction grande doline au sentier karstique de Merey sous Montrond.
J’équipe une voie pas trop compliquée pour commencer avec quelques vires et fratios.
Sarah s’y colle en premier stressée par la hauteur et le vide, mais ça se passe plutôt bien. Je remonte pour prendre en charge Thomas qui à son tour attaque la descente.
Il n’est pas sujet au vertige, et sa descente et sans histoire.
Puis la remontée pour Sarah pas de problème hormis l’ouverture du croll qui est toujours le point difficile pour les débutants.
Puis Thomas remonte à son tour, il est autonome et j’ai juste à jeter un œil en le laissant gérer sa progression.
Retour au refuge pour réintégrer le matériel et c’est la fin d’une bonne journée bien remplie, prochaine étage mise en application sous terre de tout ce savoir chèrement acquis.
Une sélection de photos ICI
Jean-lou