Trois canyons autour de Saint Claude

Gauthier n’ayant pu avoir de congés d’été en famille cette année, il concocte une virée canyon dans le Jura avec un ancien du GCPM et grand copain d’enfance:Tony Buller (qui se trouve lui aussi dans la même situation).
Peu avant leur départ, ils m’invitent à me joindre à eux.
Nous irons au camping du Martinet, vers Saint Claude : il est idéalement placé et pas trop cher.
Nous arrivons le mercredi 19 août en seconde partie de matinée. Bien qu’ayant réservé, le camping affiche complet et nous devons attendre une place !.
Nous y retrouvons Tony qui vient du secteur de Dole. Nous avons 2 bagnoles …. du coup, même les canyons avec navette peuvent être au programme !
Pour ce qui est de la météo, la fenêtre est excellente : pas de pluies ou orages annoncés et les niveaux d’eau sont au plus bas.
Pour se mettre en jambe tout en douceur, nous commençons par le canyon du Grosdar inférieur.(La partie amont n’a d’intérêt que si les niveaux d’eau sont bien supérieurs).
Nous nous stationnons vers le stade de Serger. Une bonne vingtaine de minutes de marche tranquille nous conduit à l’amont de la gorge.
Ca coule un peu, en tout cas suffisamment pour renouveler l’eau des innombrables marmites qui ponctuent le parcours.
On reste volontiers dans l’eau vivifiante des cuves pour se rafraîchir.
Je reste un peu à l’écart des jeunes (soit devant, soit derrière eux) pour chercher des angles de vue sympas et où ils pourraient donner l’échelle.
Le final du parcours n’est autre que la cascade de la queue d’âne haute d’une trentaine de mètres.

Le jeudi est la grosse journée de notre mini-camp canyon puisqu’on envisage de descendre le Bief des Parres.
C’est de loin la plus grande course du département puisque le dénivelé est de 640 mètres (2 fois la hauteur de la Tour Eiffel !) et 4 km de long.
Normalement, la navette est de 15 km mais la route qui monte les gorges du Flumen est coupée pour cause de travaux. Une déviation passe par Les Bouchoux et les Moussières, ce qui rajoute 10 km mais qu’importe, on n’est plus à ça près !
Sur le site « Descente Canyons » https://www.descente-canyon.com/canyoning/canyon/2196/Parres.html , je m’aperçois qu’on peut maintenant entrer dans la gorge un peu plus en aval, en se stationnant au parking du belvédère de Roche Blanche, ce qui nous permet d’éviter 1 bon km de saute cailloux sans grand intérêt. (On shunte juste un beau porche d’entrée de grotte situé en RD sur cette partie extrême amont mais nous irons le voir le lendemain en mode rando.)

Dès le début de la course, le ton est donné par son caractère sauvage. On se sent comme coupés du monde civilisé. C’est aussi ce qu’on est venu rechercher : le dépaysement.
Dans le bouquin « Cascades, Gorges et Canyons du Haut-Jura » de Guyetand-Lacroix, il est mentionné que la géologie y est plus qu’intéressante : strates souvent verticales – arche rocheuse – passage dans un tunnel- et marmites …. Et comme aucun d’entre nous n’est jamais venu ici, cela augmente l’aspect découverte à chaque virage.
Pour éviter d’avoir trop chaud, on n’a pas mis les néo dès le début. Les premiers rappels se font donc en short-baudrier.
La description du bouquin est fidèle : les strates se dressent droit debout dès le début.

La seule crainte que nous avons est de se retrouver à devoir nager dans des vasques d’eau croupie.
Pour la première verticale avec vasque aquatique à sa base, c’est Tony qui est devant : il en sort gaugé ! Heureusement, l’eau est stagnante mais pas croupie (pas d’odeurs suspectes !)… du coup, on s’habille en conséquence.
Les 2 jeunes se charrient continuellement mais gentiment … à l’évidence, ils sont contents de  se retrouver dans ce cadre isolé du monde.
En pêcheurs avertis, ils scrutent chaque vasque pour voir s’il y a des truites … et il y en a ! Comment ont-elles pu venir jusqu’ ici avec toutes les verticales à remonter ? Notre étonnement sera encore plus grand en fin de journée au niveau du dernier rappel car celui-ci est parfaitement surplombant !
Plus on descend, plus l’eau est présente, ce qui n’est pas pour nous déplaire. La progression n’est pas du tout monotone, il y a toujours quelque chose à voir et à photographier. La roche est belle, parfois tourmentée ou alors racontant bien le passage millénaire de l’eau.
La forêt dans laquelle nous évoluons est primaire ; Il faut savoir qu’avant les années 70, personnes n’était jamais venu se traîner là.

Le passage de l’Arche rocheuse est spectaculaire : des strates inclinées et suspendues au dessus du lit du ruisseau barrent presque complètement le passage.
Juste derrière ce beau phénomène karstique, le ruisseau se pince entre les dalles obliques. On arrive alors au passage du tunnel qui ne manque pas de personnalité, lui aussi.
On casse la croûte au pied d’une C20. S’en suit une longue et curieuse dalle inclinée qui déverse l’eau sur son côté droit au bout d’une centaine de mètres.
On progresse alors sur un chaos de blocs (300 ou 400 mètres) pour découvrir un sentier coupant le ruisseau.
On comprend alors que nous arrivons dans la partie finale du canyon : 800 mètres à faire avant de rejoindre la voiture.
On passe de suite sous une passerelle en bois et on attaque les dernières verticales. L’une d’elle a pour cadre un beau cirque rocheux avec en prime une cascade affluente rive gauche qui doit être jolie en eau.
Nous nous attendions à un équipement très succinct, à devoir improviser avec les moyens du bord…. En fait, il y a des chaînes et des broches à peu près partout. La partie finale est même équipée de mains-courantes fraîchement installées. Les professionnels du secteur ont peut-être l’intention d’emmener des clients dans cette partie finale sans navette ?


Pour ce dernier jour, nous irons mouiller nos néos dans l’incontournable « Coiserette »
En arrivant au parking peu après 9 h00, on se rend compte qu’il y a foule: 2 groupes nous précèdent,  ils sont sur le point de partir.
Du coup, on prend tout notre temps pour se préparer : De toute façon, on a toute la journée devant nous et on souhaite prendre quelques images.
Une fois le second groupe disparu dans le premier encaissement, on ne croisera plus personne !
Malgré cet étiage prononcé, le débit est nickel. Pour sortir l’appareil photo non étanche du bidon, ce sont des conditions optimales. L’ensoleillement maximum se situe dans l’après-midi. En matinée, les contrastes ombre-soleil sont plus faciles à gérer.
La gorge présente 3 encaissements séparés par 2 élargissements. Quand j’avais fait ce canyon il y a une trentaine d’années, je me souviens qu’on butait devant une montagne de troncs d’arbres où il fallait se faufiler : tout ce mikado à disparu depuis!

Les pyrales quant à elles  n’ont pas encore disparu du paysage et nous en croisons encore quelque unes sous forme de chenilles ou de papillons. 

Pour clore ce mini-séjour en beauté, Coiserette était le bon choix, surtout dans ces conditions.
Nous nous quittons sur le parking du canyon, au milieu des groupes de l’après-midi qui viennent d’arriver.

Sur la route du retour, Gauthier et moi irons jeter un œil sur ce joli porche rive droite qu’on avait shunté lors de la descente du Bief des Parres.

Les meilleures photos    ICI

Guy le 28/0/2020

4 réflexions sur « Trois canyons autour de Saint Claude »

  1. Foulc

    Beau compte-rendu !
    Je ne connais pas le Bief des Parres, il a l’air de valoir le coup !
    Pour info, dans Coiserette, tout le « Mikkado » a été retiré par les professionnels du canyoning du Jura (certes pour leur pratique Pro, mais ça profite à tous O;)).

    Alex

    Répondre
  2. Christophe

    A voir comme il saute dans les bassins, j’ai l’impression qu’Alain est aussi passionné que vous par le canyoning
    Pour les photos dans le lien… heureusement que se ne sont que les meilleures … (119 clichés)
    Ca a du photographier dur !

    Répondre

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