
C’est avec roulements de tambours que Jean Lou nous avait proposé cette cavité quelque peu oubliée du Gcpm depuis un bon moment .

Pas toujours simple, il faut le dire, de faire consensus pour décider d’un lieu en tenant compte à la fois de la météo pluvieuse, de l’expérience, des envies et des impératifs géographiques de tous.
Qu’importe, nous sommes 7 ce matin là au rendez vous , et ce n’est pas la motivation qui manque : Parmi nous on notera Manu, de garde la nuit précédente, Etienne, bravant les éléments en vélo avec son gros sac sur le dos, et Cathy, sous Actifed !
Au nombre des bagnards nous avons donc :

La doline d’entrée est assez saisissante, profonde, moussue, au creux d’une foret aux allures mystérieuses. Nous y descendons, Etienne en tête, par un premier rappel d’une vingtaine de mètres.
Tout au fond commencent nos em…..des ( enfin, le dépistage, quoi). Il faut s’engager ,à plat dos dans la boue , encordés, pieds en premiers , au milieu des roches qui parpinent et des ossements variés ( Sarah avait une mâchoire de renard dans le dos ) et avec bien peu d’espace au dessus du casque.

J’entends derrière moi Christophe qui marmonne quelque chose comme :ah, ça y est, j’ai compris pourquoi l’endroit est peu fréquenté !
Ceci nous laisse déjà bien emboués pour la suite de l’expédition.

S’ensuivent une série de ressauts et de puits. Je prends la suite de l’équipement, comme chaque fois l’occasion pour moi d’appendre à ‘lire la cavité’ : ceci est il un fraxio, une déviation ? Est on sensés passer par le petit ou le grand trou ? Pourquoi tant de spits ( m’enfin??) ? Quel est le c… qui m’a foutu tous ces spits là ??
Comment dévisser un mousqueton plein de boue avec des gants pleins de boue ? Merci Etienne pour tes conseils avisés, et ton sifflotement aux vertus relaxantes. Sarah, Cathy et Manu ferment la marche et comme souvent dans ces séries de puits, ceux du tout devant ne retrouveront ceux du tout derrière que bien après.
Un peu de flotte , petite douche dans le P20, et dans les étroitures qui lui font suite.
Quelques rampings et un petit ressaut plus loin, l’espace se réduit jusqu’à devenir impraticable (oui impraticable, hein, ça suffit maintenant!). Il est temps de prendre le chemin du retour.

Je perds à ce moment une bonne occasion de me taire lorsque je demande ce qui se sifflote par ici. Jean Lou, Etienne et Christophe entament alors en cœur et d’une seule voix tonitruante ‘la chanson des partisans’ !

Passées la consternation et les protestations d’usage ( il va flotter, alerte rouge crue et inondation, etc ..), je me prends, à ma grande surprise, à trouver ce chant à l’image de l’endroit qu’il emplit tout entier, à la fois sinistre et majestueux ( beaucoup de plaisir à les écouter, mais enfin officiellement on est bien d’accord ils chantent comme des casseroles…).
Et il faut bien ça pour faire face aux difficultés de la remontée, au premier rang desquelles l’étroiture boueuse du début, peut être encore pire dans ce sens.
Cathy s’y retrouve coincée ,son Jumar pris dans la déviation.Que dire de l’état dans lequel nous sortons : crottés , fourbus, bons pour le tout à l’égout. Oui mais à la fois hilares, joyeux et camarades (oui partisans du GCPM, quoi !), au moins à la mesure de la quantité de boue.
Être suffisamment propres pour mettre nos fesses dans nos voitures sera notre dernière épreuve.

Nous finissons autour d’une bonne bière et d’un peu de comté fort bienvenus, invités par Etienne qui habite tout près.

PS: Le canard domestique est celui d’Étienne.
En conclusion : à ne surtout pas refaire, non, mais à refaire, surtout !!!
Pour les photos , c’est ICI
Matricule BG2023F (eh
oui on a le matricule
qu’on mérite!)
DERVAUX C