C’est non sans appréhension mais avec une réelle excitation que je me suis rendue à ma première « sortie Spéléo » ce samedi de mi-novembre, accompagnée de mes 7 acolytes grimpeurs avec lesquels je côtoie davantage les cimes que les gouffres.
Empreinte d’images cinématographiques suffocantes dans lesquelles Steve tentait sa grande évasion et Ethan sa mission, la mienne me paraissait presque impossible. Et pourtant … Je ne m’étends pas sur le lever aux aurores, je suis une grimpeuse non mais quoi !!! Deux heures de route et nous voici arrivés en Franche-Comté, dans la petite et non moins renommée commune de Montrond-Le-Château,
haute bourgade du Doubs, connue pour son petit mont, justement, tout rond, sur lequel trônait jadis un château féodal qui surplombait ainsi la campagne.
Nous sommes accueillis au sein du non moins gîte du GCPM, fameux repaire du Groupe Claustrophile du plateau de Montrond.
La préparation est digne d’une cérémonie de chevalerie. Après avoir été équipée d’une coiffe (casque dont il est important de vérifier la taille et la lampe, si si c’est important), d’une cotte de maille (combinaison qui ne craint rien rien du tout), de bottes et de diverses armes (sangles, mousquetons, descendeur, poulie) ; me voici adoubée de l’ordre des Claustrophiles.
Direction, la Grotte des Cavottes ! Amis de la contrepèterie ne vous y trompez pas, nulle distribution d’un petit biscuit en dentelle à l’entrée, il s’agit bien du nom d’une grotte.
Je ne peux continuer ici sans citer nos deux vaillants accompagnateurs, deux GI passionnés, Jean-Marc et Jean-Lou dont la mission du jour est de nous faire découvrir leur passion des profondeurs.
Dès l’entrée, nous comprenons qu’il faut baisser la tête et lever les yeux, deux conditions indispensables pour préserver son altérité tout en admirant les lieux. Mais la salle du chaos ne fait qu’apaiser le mien. Deux rencontres consécutives avec deux chauves-souris endormies calment mes esprits. Chut…pas de bruit..
Pendant 5 heures nous allons arpenter les galeries de cette nouvelle contrée argileuse et calcaire, passant de salles en salles, si proches et si différentes à la fois, admirant les reliefs internes de cette bouche souterraine. Certaines salles semblent plus hautes que profondes, les espaces et les distances se confondent.
Peu à peu je m’habitue à cette progression sous terre. Corrosion et érosion nous rappellent que l’eau est maîtresse et que le temps passe, mais que c’est simplement beau. Toutes ces formes nées de rien et d’un si long temps.
Les cristaux brillent comme de petites étoiles, jour enfermé ou nuit profonde, qui sait. Quelques minutes de silence lumière éteinte nous plongent dans cette jolie confusion. Que perçoivent les sens dans le silence profond d’un antre obscur ? L’odeur minérale, le sens du silence, le respect de l’obscurité…libre à chacun de le découvrir, mais l’expérience est belle.
L’envie d’explorer se fait plus forte, l’oubli de l’extérieur est palpable, le toucher de la roche aussi. Qu’importe que je sois debout ou non.
Puis l’appel du dehors se fait sentir, la lumière du soleil nous attend, le brouillard sans doute aussi (soyons réalistes..). Encore une galerie et c’est la sortie, l’air ne change pas tant finalement.
Je ne sais pas si je suis claustrophile, mais à l’heure d’aujourd’hui, je le sais, je ne suis pas claustrophobe.
Un grand merci à Jean-Marc pour le starter, le partage et l’accompagnement, à Jean-Lou pour sa sagesse et son expérience et à mes compagnons des profondeurs pour leur enthousiasme, prêts à tout pour aller voir toujours plus loin. Merci.
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Coralie