Véronique Colleoni, une spéléo du club Argilon s’est spécialisée dans la photo souterraine…et vu que du côté de Charolles (Saône et Loire), les trous sont plutôt rares, elle remonte vers nos montagnes jurassiennes pour s’adonner à sa passion favorite.
C’est la seconde fois qu’elle vient passer trois jours à la maison et je lui ai concocté cette fois-ci un menu plutôt varié.
J1 : Gouffre de Vauleris, vers Tarcenay
Je ne connais pas moi-même cette cavité située à moins de 500 mètres à vol de chauve-souris du gouffre d’Ouzène.
En fait je pensais qu’elle était déjà bouchée à la base du puits d’entrée et je m’y suis à nouveau intéressé le jour où j’ai vu des photos postées sur FB par des allemands.
Ni Véronique ni moi ne savons si les spots photos méritent le détour mais on prend le risque et la météo actuelle est une bonne opportunité à saisir.
On s’amarre sur l’arbre dominant le petit puits d’entrée. Un mini passage bas lui fait suite et on se relève dans un méandre bien déclive mais confortable. Bientôt, le fond du conduit se dérobe dans un magnifique puits d’une dizaine de mètres.
En bas, il y a de la place autant qu’on veut, rien de tel pour essayer de le rentrer dans la boîte !
Je m’insinue dans le méandre qui lui fait suite et je bloque déjà au premier virage. Bon, j’essaie de le prendre plus haut mais le constat est le même…ça coince ! Véro essaie à son tour mais sans succès non plus.
Tant pis, on va se concentrer sur ce superbe puits et une fois sortis, je demanderai à Arnaud Goy comment s’y prendre…. (Arnaud m’expliquera que ça aurait mieux passé à reculons avec le corps en biais !!) On passera un bon bout de temps à s’appliquer dans ce puits à tour de rôle.
Une mini séance photo viendra compléter cette sortie au niveau de la verticale d’entrée.
J2 : Lésine du Champ Guillobot, vers Montrond (39)
Pour cette seconde journée, on convie Daniel à se joindre à nous et on passe le prendre chez lui…..direction Montrond dans le Jura.
Lorsque nous étions allés au Patu de la Fosse , j’avais envoyé nos photos à Roger Lutz, un spéléo du secteur de Besain et il m’avait conseillé d’aller à la Lésine du Champ Guillobot. Pour celle-ci, je connais et c’est sûr que nous arriverons à trouver des spots intéressants et de surcroît, bien différents de la veille.
Les 2/3 de la descente se font contre paroi avant d’arriver au plafond de ce volume cathédrale.
On alterne les spots et Daniel joue le rôle du modèle tout en nous assistant. Les stalagmites en piles d’assiettes ou ressemblant à des pommes de pins sont remarquables, bien aussi belles qu’à la Baume des Crètes.
On passera une bonne partie de la journée à faire crépiter les flashs dans ce studio « Grand Format ».
J3 Rivière souterraine de Rang, vers L’Isle sur le Doubs.
Pour cette dernière journée, on prend la direction du Nord du département. On a RDV avec Gérard qui vient de Contrex.
Il souhaite profiter de cette occasion pour perfectionner la technique « Light Painting » qu’il lui a été suggérée voilà quelques mois par Vincent Gerber, un spécialiste en la matière.
Les niveaux d’eau sont beaucoup plus bas qu’à la mi-novembre, quand nous étions venus y faire de la photo avec le GSAM. L’eau est également bien plus claire. On choisit d’aller d’abord vers l’amont au-delà des tuyaux. On alterne les clichés classiques et ceux de Gérard qui n’utilisent pas du tout les mêmes sources lumineuses.
Il s’agit plutôt de « lampes scanner », de torches colorées de toutes sortes. L’utilisation du trépied est bien sûr indispensable.
La technique s’apparente plutôt à celle d’une peinture crée petit à petit sur l’écran de l’appareil.
Les sources lumineuses ne se superposent pas mais se complètent et le post traitement n’est pas très utilisé pour cette technique.
On essaie dans tous les cas d’utiliser l’eau pour donner vie aux images. Après un casse-croûte pris au soleil, retour à l’obscurité mais vers l’aval, cette fois.
Les profils de galerie y sont différents, de quoi varier les compos.
Parfois, on entend au loin les passages des trains dans le tunnel et on percevra également le courant d’air occasionné au niveau de la trappe d’entrée.
Véro joue les prolongations pour profiter encore un peu de ces bons moments mais il
ne faut plus trop trainer : une bonne heure nous sépare de Cléron et il lui reste 3h00 de route pour rejoindre sa maison.
Ce furent 3 journées riches de partage de notre passion commune.
Tu reviens quand tu veux Véro !
Les photos ICI
Guy le 06 mars 2023