Il y a quelque temps Agnès Barth nous avait déjà donné l’idée d’aller faire de la photo dans le P15 du gouffre du Seu et nous n’avions vraiment pas été déçus. Elle remet le couvert en nous suggérant une autre cavité également explorée par le groupe spéléo alsacien, en 1962.
En voyant la topo, on peut dire que le gouffre se résume principalement en une verticale de 55 mètres, si l’on excepte le puits parallèle et les tentatives de prolongations au fond.
La verticale se présente en éteignoir (elle va en s’évasant) et l’on prend pied sur un espace plat de 9X 3 m environ. De là, on devine la lumière du jour. Je profite que mon fils Gauthier soit en congé pour le convier. Daniel s’est rendu sur place 3 jours avant pour le localiser.
Vendredi est le bon jour, pas de chasseurs… on est quitte de se retrouver au milieu d’une battue ! La barrière du début du chemin blanc n’a pas de cadenas et il n’y a aucun panneaux: on continue pour se stationner 900 mètres plus loin au niveau d’un carrefour et avant un léger virage.
Il suffit d’emprunter la travée se présentant à droite sur 130 m et on aperçoit l’aménagement en fer surplombant le gouffre à 20 mètres sur la droite.
C’est Gauthier qui équipe. Le départ est vraiment confort avec cet assemblage de tubes formant une sorte de potence dont l’assise inspire confiance. A -3 mètres, il arrive au niveau de l’évasement pour tomber sur 2 spits en bon état. 9 mètres plus bas, un fractio (2 spits aussi) est judicieusement déporté à droite car ça parpine un peu au-dessus du puits. Un ultime fractio 20 mètres plus bas scinde les 40 mètres qui reste en deux. Comme aucun de nous trois n’avait jamais mis les pieds ici, on l’a équipé en double pour les besoins photos. Cette anticipation s’avérera inutile car c’est surtout la partie basse qui est esthétique et on l’a photographie depuis le bas. La descente est longue mais on n’est jamais bien loin de la paroi.
En bas, il semble bien que d’autres clubs ont entrepris des travaux pour tenter de prolonger ce début très prometteur mais sans grands résultats pour le moment. Daniel remonte en premier et je tente de le mettre dans la boite pour avoir une idée de ce beau puits.
Daniel a apporté un appareil pour mesurer le CO2 et les résultats se sont avérés bons.
Une belle après-midi passée ensemble avec Gauthier pour boucler cette riche année 2023. (Gauthier n’avait plus refait de spéléo depuis un bout de temps.)
Notre tentative avortée de séance photos au Réseau Débain (dans les Vosges) a donné l’idée à Serge Caillault d’un article dans le dernier « SpléoMag » Gérard et Guy
Première fois pour moi , deuxième pour Sarah qui avait déjà pu expérimenter la première
cession de ces stages féminins avec Cathy à Montrond cet été. Les initiatrices de ces brillantes initiatives sont toutes deux bourguignonnes ( Anissa et Marion) et ont à cœur d’aider les filles à progresser et de les faire se rencontrer. Nous sommes hébergées au gîte spéléo de Francheville, petit patelin tout riquiqui qui , tout comme Montrond , se trouve être le centre géographique de nombreuses cavités .
C’est très cosy et la chaleur et la convivialité du lieu font vraiment contraste avec la dureté des conditions météos du week-end. Point de Benoît ici mais Alain est aux fourneaux et on se régale aussi !
Des questionnaires à propos de nos attentes et des techniques que l’on aimerait travailler avaient été collectés auparavant et le lendemain , nous avons été (bien !) classées par binômes , chaque binôme ayant son propre formateur, et sa propre cavité.
Pour ma part j’avais exprimé vouloir mieux maitriser l’équipement et apprendre des techniques d’auto secours. Chose faite avec Clara et Tom comme formateur le samedi au gouffre de la combe de Miollans . Puis en grange en fin d’après midi , passage de nœuds, balancier grande longe et balancier pédale crollée avec Valérie, seule femme formatrice, Tom , et Paul , champion de la manœuvre en moins de 3 minutes. Soirée sympathique au gîte , bien au chaud et surtout et enfin au sec !
Le lendemain je fais équipe avec Violaine . Paul est notre guide au Neuvon, dont la beauté m’avait été vantée par Sarah. Magnifique cavité et encore de nouveaux apprentissages, tout en sourires. Dire que j’ai bien failli laisser la fatigue avoir le dessus et renoncer ce matin là !
En conclusion, on peut vraiment dire que de nouvelles choses ont été acquises et de belles personnes rencontrées (par exemple un personnage comme Rémy Limagne) , grâce à la bonne volonté et à l’énergie de ceux qui ont donné de leur temps pour que tout cela puisse avoir lieu.
Un grand merci à eux ! Une autre cession est à l’étude pour le printemps et si cela se concrétise je compte bien en faire partie !
Encore quelques créneaux possibles avant Noël pour essayer de sortir quelques images souterraines.
Comme il n’y a pas de neige dans le haut et que le ciel se contentera d’être couvert aujourd’hui, Daniel et moi optons pour le gouffre des Âges (ou Creux de Cival), situé juste au bord du village de Loray. Pour les infos pratiques, il figure dans le chapitre des « Belles Vertigineuses » du tome 1 des Belles du Doubs, page 66. J’étais déjà passé montrer l’entrée à Daniel en juillet 2022, en allant à la grotte du Moulin de Vermondans. A l’époque, Daniel s’était dit qu’il n’y mettrait probablement jamais les pieds au vu de son côté impressionnant.
Aujourd’hui, nous sommes devant … et il est toujours aussi impressionnant ! : une gueule béante de 8 mètres de diamètre avec un grand vide en éteignoir en dessous !
A part un hêtre manifestement sec, les autres arbres débordant allègrement au-dessus du vide semblent être en bonne santé, ce qui est plutôt rassurant car c’est sur l’un d’entre eux qu’on va s’amarrer.
On choisi celui qui nous permettra une sortie de puits confortable, sans tirer sur les bras comme des sauvages ou de violents coups de reins à donner. Pour les besoins photos, c’est Daniel qui descend le premier, avec 2 Godox pendus à 5 ou 6 mètres sous lui et qui éclairent vers le haut.
On tentera ainsi une compo depuis le bord du gouffre comme si un halo de brume remontait des profondeurs (ou qu’un autre spéléo se trouvait sous lui). Je suis à iso 400 pour bien avoir le halo des flashs mais aussi à 1/20 ième de seconde pour avoir en même temps la lumière naturelle au-dessus du puits. il faut faire plusieurs essais pour avoir le bon compromis. Daniel, même s’il a l’air à l’aise, ne s’éternise pas à regarder en bas !
Une autre image s’impose, celle prise en plongée depuis l’amarrage plein pot … et à priori, la pêche est au RDV sur l’écran. Nous voilà tous deux en bas. Malgré le ciel couvert, la gestion du contre jour n’est pas évidente à gérer. En descendant le cône d’éboulis, on n’a plus la lumière directe de l’extérieur et c’est tout de suite plus facile.
A mesure qu’on dévale l’éboulis, le paysage change. On tombe sur pas mal de micros gours bien ciselés et bien alimentés. Plus bas, on devine le bout avec une très curieuse coulée de calcite ocre qui est enchâssée au milieu de strates inclinées venant converger en cet endroit. Derrière celle-ci le conduit s’amenuise de plus en plus et on remarque des traces de désob récentes.
Pour la remontée de la verticale, Daniel pousse devant lui un Godox et on tente de jongler avec le contre-jour extérieur pour en sortir une. Quelle belle journée ! Même si voit quasiment la lumière du jour depuis le fond , cette cavité tellement atypique mérite le titre de classique, ne serait-ce que pour les bonnes poussées d’adrénaline qu’elle procure !
Pour cette nouvelle édition, toujours patronnée par la LIGES (ligue Grand Est Spéléologie) et la FFS, nous nous retrouvons à une douzaine de stagiaires et 8 animateurs au gîte de Montrond le château.
Stagiaires : Bertrand Dethorey , Silvain Yart, Costa Gueunon, Nolwenn Arribart ,Jean-Jacques Gaffiot, Guido De Keiser, Erik Claes, Léo Poiret, Nicolas Kaminske, Julien Bazille , Marina Ferrand, Jean-Philippe Grandcolas.
Animateurs : Romain Venot, Nathalie Witt, Serge Caillault, Gérard Jaworski, Olivier Gradot, Théo Prévot, Vincent Gerber et Guy Decreuse.
Daniel Ramey, Christophe Rognon et même Remy Limagne viendront se joindre à nous de façon informelle.
La météo est à l’humidité, c’est le moins qu’on puisse dire ! , à la neige aussi et au froid.
Nos amis belges (Erik, Guido et Vincent) sont déjà là le jeudi soir pour profiter le plus possible du séjour. Gérard et Romain arrivent au gîte le vendredi matin. La Loue est montée à 140 m3/sec à Vuillafans et sur le site des Spiteurs, on voit que les Faux Monnayeurs coulent : http://mesures.spiteurs-fous.fr/
Je leur conseille donc de s’y rendre car ces mises en charge ne sont pas fréquentes. En face, la grotte de Baume Archée s’est certainement mise en charge également.
Pour éviter d’avoir à traverser le ruisseau, je leur conseille d’y aller depuis le vieux pont de Mouthier. Après la barre rocheuse équipée d’une rampe métallique, ils choisissent le sentier de droite qui passe par la grotte du Tuyau de poêle. (ça glisserait trop au bord des gorges). Une ou 2 cordes permettent de sécuriser les passages glissants en dévers peu avant d’arriver.
Le soir, les personnes arrivent petit à petit en fonction du trajet à effectuer et des dispos. Certains viennent de loin (Orléans – Paris …) Après un apéro dinatoire et quelques spaghettis bolognaises, nous pouvons commencer en salle de réunion par 3 parties théoriques.
Olivier nous propose un topo traitant de la technique photo souterraine au téléphone portable.
Je propose ensuite une approche artistique de la technique classique au flashs déportés : »S’affranchir de la technique pour laisser libre cours à son inspiration « . J’essaie d’aborder toutes les questions qu’on peut se poser dans la conception de la compo sans se focaliser dans les chiffres.
Vincent nous propose ensuite de nous parler du light painting : La photo souterraine sans prise de tête !
Parallèlement, dans la grange voisine, il y a une expo photos-spéléo avec des cavités qui sont principalement du secteur.
Samedi matin, la neige n’entame en rien la motivation de chacun : « on sera encore mieux sous terre, au chaud ! » les équipes se forment en fonction des aspirations et pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable en choisissant une cavité inédite : -Grotte Deschamps : Gérard, Vincent, Nolwenn, Costa, Léo, Jean-Jacques, Guy, Jean-Philippe -Baume aux Sarrons : Nathalie, Romain, Erik, Guido, Marina, Nicolas, Daniel -Cavottes : Olivier, Théo, Julien, Serge, Silvain, Bertrand.
Pour réchauffer les cœurs et les corps au repas du soir, rien de tel qu’une boîte chaude avec patates, salade et Morteau concoctée par Fred et Benoît. S’ensuit un débriefing en salle de réunion avec la production de chacun.
Dimanche, on prend les mêmes et on recommence : -Gouffre de Rappant : Romain, Christophe, Nathalie, et Bertrand -Gouffre des Ordons : Nolwenn, Costa, Théo, Olivier, Julien, Léo -Baume aux Sarrons : Guy, Jean-Jacques, Silvain.
-Grotte Deschamps : Daniel, Guido, Erik, Serge, Nicolas. -Grotte de Sous Revier : Vincent, Gérard, Marina, Jean Philippe.
Et re-débriefing en salle de réunion le mot de la fin (déjà !) avant que tout le monde ne reparte chacun de son côté.
Le ratio stagiaire/animateur a permis de faire des petites équipes, ce qui est profitable pour tout le monde. On a dû jongler avec la météo humide et enneigée (pas de possibilité d’aller à la Vieille Folle ni à la Baume du Mont par exemple) mais fort heureusement, nous avons suffisamment de cavités sous le coude pour satisfaire tout le monde.
Une belle ambiance détendue et bon-enfant aura contribué à rendre ce stage plaisant pour le plus grand nombre. Il s’agit plus du partage d’une même passion que d’un cadre formaté où il y a ceux qui savent et ceux qui sont là pour apprendre.
La preuve en est qu’on avait par exemple comme stagiaire Erik Claes dont un de ses clichés figure dans le calendrier « Spéléo Project » 2024 !… excusez du peu !
Comme ils ont fait pas mal de km, nos amis belges prolongent leurs séjours en déménageant sur Cléron. Au programme du lundi, la grotte de Plaisir Fontaine et pour mardi, la grotte du Tunnel, vers Arbois.
Une sélection de photos ICI avec le nom de leurs auteurs
Je passe un mail sur le site du GCPM pour une sortie, 2 réponses positives, Didier et Michel.
Nous optons pour la Baume des crêtes au vu de la météo, nous ne risquerons pas de nous trouver coincés par une montée des eaux. Objectif galerie des chinois. Au gite, Didier et moi, nous préparons les kits de progression. Ne voyant pas arriver Michel je lui passe un coup de fil, il a cru que la sortie était annulée, rassuré, il viendra nous rejoindre directement sur le parking. Didier équipe le puits d’entrée, ça percole pas mal, on se fait un peu arroser. Michel arrive, je suis un peu surpris quand il m’annonce qu’il ne connait pas ce gouffre.
A trois la progression est rapide, descente du talus d’éboulis, salle du réveillon, trémie, salle des Dolois (mes glorieux ancêtres spéléos).
Ca coule pas mal, au boyau Boum, on entend la cascade dans le P15, une crue est en train de passer dans le réseau on se fait mouiller en descendant.
Très belle ambiance aquatique dans la salle du carrefour et dans la galerie des chinois. On ne pourra pas aller plus loin aujourd’hui. Michel déséquipe, on s’arrête à la salle du réveillon pour casser la croûte avant de remonter. Là au moins on est au sec, je remonte en tête le puits de sortie (ex puits d’entrée). Dehors c’est l’ouragan un vrai temps de chien, on ne traîne pas pour se changer et se mettre à l’abri dans la voiture, quel dommage que l’ancien vestiaire ai été démonté.
Michel rentre directement chez lui. Pour Didier et moi retour au refuge pour le nettoyage et rangement du matos.
C’est à l’initiative de Dominique Watala et d’Arnaud Goy, que Daniel et moi partons faire une séance photo à la grotte de Saint Vit.
La veille de notre incursion, Daniel passe récupérer la clé chez Arnaud.
Avec Franck et Dom, nous y étions déjà allés en aout 2014 mais à l’époque , on utilisait des panneaux leds et notre regard était bien différent.
De plus, avec toutes les pluies tombées ces 2 derniers mois, il y a de bonnes chances pour que les gours soient pleins.
Il n’est pas fréquent qu’on puisse arriver aussi près d’une grotte avec la voiture . . . encore un peu, on aurait pu rentrer dedans avec ! Quand on voit le site du parc , on peut d’ailleurs se demander s’il n’y avait pas là une carrière et que la grotte aurait été découverte sur le front de taille ?
Il ne pleut pas encore, donc on en profite pour faire quelques photos de l’entrée, dans les 2 sens. Le rideau de lierre apporte une note exotique. Ensuite, on se rend tout au fond pour avoir une idée du potentiel de spots possibles et ainsi faire les photos au retour.
C’est bien au fond, au-delà de la zone fréquentée par les JNS que les volumes sont les plus sympas et la présence de l’eau y contribue pour beaucoup. Nous y passerons une bonne partie de la matinée.
Casse-croute en extérieur et retour au niveau du passage en forme de voûte de cave pour reprendre nos crépitements. C’est sûr que la cavité a bien souffert de la fréquentation et la proximité des habitations doit y être pour quelque chose.
Du coup, on essaie de privilégier les plafonds, plus épargnés, surtout quand ils sont hauts.
Voilà, en espérant que nos amis du GSD pourront utiliser l’une ou l’autre image pour annoncer les JNS dans cette cavité.
(Inventaire Spéléo du Doubs tome 2 pages 105 et 106). Dév: 76m Dén : -24m Dans la série des cavités « hors sentiers battus », il en est une proche de Besançon qui en a les atouts.
Pas facile à trouver, voici 2 itinéraires différents pour y accéder.
La première option est proposée par Thomas Jounin : (30 mn de marche) Coordonnées (DD) : Lat : 47.213263 Long : 6,027107 Coordonnées Google Maps : 8FV8627G+9W
Parking : Au hameau de la Chapelle des Buis, garez vous devant l’église de Notre Dame des Buis. -De Notre Dame des Buis, de l’autre côté de la route, prendre le chemin des Crêtes et restez sur la crête.
-Au Fort, contourner les ruines par la gauche et continuez de longer la crête. -Arrivé à une borne parcellaire de travers(numérotée ½), prendre immédiatement à gauche. Il faut descendre dans la pente rocailleuse et buissonneuse.
-On devine sous nos pieds, un affleurement rocheux dirigé dans le sens de la pente. Le longer sur la droite. Le gouffre s’ouvre par un orifice discret vers le bas de l’affleurement. Possiblement, des cairns sont présents dans la pente, ils mènent à l’entrée.
La seconde option est proposée par Daniel Ramey (moins de temps de marche mais un peu plus de dénivelé)
Se garer en contre-bas de la voie rapide des Mercureaux (voir plan avec les 2 options) Monter en biais jusqu’à la pointe du pré. Traverser les barbelés et continuer dans le même axe jusqu’à un semblant de sentier. Celui-ci mène à une caborde située le long et en contre-bas du sentier. (ruine d’une cabane en pierres sèches)
Pointage de la caborde = 47.212771,6.026560 avec alt =392 m
C’est en ce point qu’il faut monter en biais sur une cinquantaine de mètres de dénivelé. On laisse sur la gauche une barre rocheuse et on continue dans le même axe jusqu’à tomber dessus. Voici l’équipement de la cavité proposé par Thomas Jounin :
R2 : désescalade P5 : C15 3S+1AF(Ø12mm) Prévoir une sangle pour éviter un frottement au départ de la main courante. P9 : C18 1S+1AF(Ø12mm)+2AN Prévoir une sangle à frotter pour le spit.
Daniel est déjà venu en repérage la veille, ce qui nous fait bien sûr économiser du temps et réduit les risques de faire chou blanc.
D’entrée de jeu, la cavité est plutôt bien ornée de calcite et le restera jusqu’au fond. Rapidement, on sort une corde pour une main courante précédent un P5. Une belle diaclase inclinée se prête à 2 compos sympas. Au pied de cette verticale, on s’insinue dans un conduit ponctuellement « intime » pour déboucher bientôt devant le P9 terminal de ce petit gouffre. J’ai eu des précisions de la part de Pascal Reilé concernant le flacon calcité abandonné par Eugène Fournier en 1911.
D’après Robert Mauer, le liquide contenu dans ces fioles était du mandarin. Il s’agit d’un apéritif alcoolisé à base de mandarine ….. rien de tel pour se donner du courage en pareille situation !
Ce qui ajoute au côté plaisant de ces petites cavités dignes d’intérêt, c’est qu’on peut compter sur les doigts des 2 mains le nombre de personnes les visitant sur une année.
Xavier me met un mail pour savoir si je suis disponible pour une sortie en semaine, je réponds OK, mais n’ayant pas de voiture disponible, je ne peux pas monter à Montrond.
Xavier trouve la solution en proposant « le petit Siblot », il passe donc me prendre à la maison. Arrivés sur place et après une épuisante marche d’approche (10 m, dénivelé 0) Xavier équipe.
Cela fait un bon moment que je n’étais pas venu faire ce trou, mon binôme non plus d’ailleurs.
Pas vilain du tout ce gouffre joliment concrétionné, pas compliqué à faire, relax quoi ! Après l’escalade Xavier a eu un peu de mal à caser ses longs fémurs dans les courts méandres resserrés du passage menant à la grande salle.
Jolie salle ornée de très belles colonnes plutôt rares dans nos contrées, puis retour à la surface.
Je déséquipe, nous nous changeons en évitant la pluie, arrêt le long de la route pour boire une petite bière qui clos cette sympathique petite parenthèse en semaine.
Dimanche 03/12/23 Participants : Pour le GCPM, Jacky, Thomas R, J-Lou, Cathy, Céline et moi. Les bleus : William, Claire et Élise .
Voila plus d’un mois que le temps est nuageux, pluvieux, venteux.. Exécrable ! Et nous avons la bonne idée d’aller nous cachés sous terre par un temps froid mais radieux, où le soleil pointe enfin le bout de ses rayons sur les paysages dénudés, blancs et gelés de nos campagnes.
La voiture affiche -6 à notre départ avec Thomas, les routes sont dégagées et sûres mais comme d’habitude à notre arrivée vers Montrond à cette période.. C’est la banquise !!!.
Il serait bien tentant d’aller faire quelques glissades mais une fracture du bassin pourrait compromettre la belle journée qui nous attend. Tout le monde arrive à peu prés à l’heure au gîte, sauf William qui comprend vite qu’un petit retard rentre tout à fait dans le cadre des préparatifs sub-sortie du GCPM.
Nous en étions à la remise formel du « trophée à la con » de Céline, bien mérité et très apprécié par les spectateurs ! Thomas et Céline s’occupent de préparés les kits et nous autres nous prenons goût a équiper nos bravent padawans !
Nous entrons dans l’antre des Cavottes vers les 11h30, J-Lou installe une corde dans la doline d’entrée pour éviter les glissades. Une coulée de stalagmites de glace nous accueillent, contrastant bien volontiers entre la verdure des fougères et la clarté des rayons du soleil éclairant la neige gelée.
Après bientôt 4 ans de spéléo je ne me lasse toujours pas de ce spectacle changeant au rythme des saisons, entre la surface et les profondeurs il y a toujours une part de paradis, de contemplation qui nous subjugue et nous fascinent. Le soleil donne vie, et l’eau façonne sans autre mesure que la science de l’érosion et de la chimie.
Il y a des pas assez sûrs et d’autres un peu moins mais tout le monde arrive vite a la fameuse salle du chaos ou l’ampleur de la cavité se dévoile enfin devant les yeux de nos jeunes padawans. Céline et J-lou partent en tête pour équiper la sortie de la diaclase Duret que nos bleus braverons avec grand succès.
Nous arrivons au faux pas, Céline l’équipe avec brios malgré son manque de confiance initiale pour ce genre d’obstacle assez dangereux pour la spéléo de tête. Et voilà que les choses sérieuses commence a l’arrivé au R7que j’équipe, J-lou descend le premier pour assuré les suivants. Je reste en tête de puits pour accompagner William et Élise à la descente tandis que Céline, Jacky, Thomas et Cathy ferons descendre Claire qui a déjà fait un P15. Je suis toujours impressionnée par le courage des bleus en initiation, bien plus courageux que moi à ma première.
Je prend un certain plaisir à prendre soin de les guider au mieux comme le fut maître J-lou à mes premières descentes. Je suis certainement moins douée, moins rassurante que lui mais c’est toujours un plaisir d’être là et de les voir s’épanouir à chaque obstacle franchi, bien contents et fiers d’eux. Nous avons bien mérité la pause casse croûte à la base du R7, qui ne s’attardera pas car certains commence à avoir un peu froid.
Nous repartons donc de bon train dans la galerie sud ou chacun admirent ses moultes facettes avec les explications avisées de Jacky et de J-Lou. Tout le monde à le sourire, et nos trois novices sont bien décidés a descendre le P20 qui se devine aisément sous nos pieds après quelques lancés de rocher qui se veulent impressionnants.
J’équipe et Céline et J-Lou installe un protrack en tête de puits avant de descendre pour assurer et porter secours au besoin. J’admire les formes de ce puits que la lumière des collègues éclairent depuis le bas tout en accueillant William, Claire et Élise pour leurs descentes. Toujours aussi admiratives pour leur courage. William a le torse mal réglé à l’arrière et il s’est retrouvé quasiment à l’horizontal , ce qui ne lui facilite pas la tâche. Claire n’est pas très sereine au début mais scout dans l’âme elle arrivera à bon port avec acclamation du public et Élise qui a déjà presque tout retenu les manips s’en sortira à merveille avec quelques commentaires du genre
: C’est rigolo, youyou et j’en passe. « Et dire que moi, je pleurais à moitié! » Chapeau bas pour vos exploits à tous les trois, ce fut un énorme plaisir de partager tout cela avec vous et d’avoir le renfort certain de Jacky, J-Lou, Céline, Thomas et ma chère tante à mes cotés. J’aime énormément la grande famille du GCPM et il me tient à cœur qu’elle s’agrandisse encore plus.
William test la boîte au lettres, on le devine vraiment conquis et volontaire malgré un torse mal réglé et une crève qui l’affaiblit, il prend goût à coup sûr aux aventures des bas-fond. Tandis que Thomas s’endort à moitié bien au chaud au-dessus du puits nous remontons chacun notre tour . Céline et J-Lou en profite pour mettre les cours « théoriques » en pratique sur l’utilisation d’un protrack avec Élise. Claire remonte comme une flèche ! C’est une grande joie de retrouver tout ce beau monde au-dessus qui repart fièrement en direction du R7.
Les rigolades vont bon train, et deux d’entre nous « que je ne citerais point de nom » s’amusent comme des gosses en faisant la course dans la galerie sud en sachant bien que le surveillant J-Lou aurait dit à coup sûr « on ne cours pas dans les couloirs ! » Mais c’est tellement tentant, tellement de bon cœur, de s’adonner à quelques amusades que nous ne résistons pas ! A l’arrivée au R7 une surprise nous attend.
Un autre équipement est venu se greffer au notre, avec un mono point en tête de puits qui n’est même pas dans l’axe, un frottement sur une 9mm, c’est moche ! J-lou rectifie le tire pour la sûreté de nos copains suisses descendus dans la salle ex-terminal dans des conditions précaires.
Céline et moi laissons tout le groupe remonter en tête sur le R7, ce qui après un P20 leurs semblent dérisoire pour s’adonner à un test grandeur nature. Céline me remonte jusqu’en haut sans aucun effort de ma part à l’aide d’un répartiteur de charge. Tout l’effort est pour elle, qui peste que se système est bien plus sportif que la première installation au P20. Dans tout les cas, rien de plus rassurant de savoir des collègues capable de remonter une personne qui est en difficulté.
Ces tests sont bien évidemment d’excellents moyens pour avoir encore plus confiance entre nous, de savoir qu’on est jamais seule ici, sous terre. Qu’une faiblesse de notre part saurait a coup sûr se transformer en bravoure pour celle ou celui qui te sortirait de ce faux pas.
J’aime cet esprit, l’Humain que nous retrouvons à chaque sortie, toutes ces aventures que nous partageons, c’est vraiment une bouffée d’air pure dans ce monde de brutes. Une grande famille qui sait même rapprocher les véritables familles de sang, big up a Cathy, Claire et Élise, la tante et les cousines, toutes aussi fêlés du bocal que les spéléos de base. De retour au local vers les 17h30 nous nettoyons et rangeons tout le matos avant de partager quelques victuailles.
Merci à tous pour cette belle sortie sous le signe de la rigolade, de la sécurité et de l’aventure.