Thomas et moi profitons d’un samedi de libre pour proposer une sortie.
Didier répond vite présent et J-Lou le suit, il propose la fameuse Belle Louise dont on a tant entendu parler ! Rdv a 9h30 au gite. Christophe se joint aux festivités et Damien se laisse vite tenter pas la belle qu’il na pas vu depuis longtemps. Alex, notre nouveau bleu, est autorisé à venir pour découvrir « GRANDEUR NATURE » les fractionnements ! C’est ce qui s’appelle : Mettre les deux pieds dans le plat !
Le soleil matinal de ce 20 février nous guide jusqu’au gite ou Didier nous accueille, Alex arrive et nous retrouvons J-lou et Damien au local en pleine préparation de matériel. Bien heureuse de rencontrer Damien qui m’avait beaucoup aidé pour nous inscrire au club. El ex président nous rejoint, les kits sont prêts, une odeur de café dans la cuisine ne tarde pas à faire arriver Christophe et Lisa. Il y a du beau monde dans cette cuisine, ça fait plaisir ! Seul hic, nous oublions de manger les croissants qu‘Alex a gentiment apporté et en plus de ça, il retrouve sa combi couche culotte… « La guigne »
C’est donc rempli de liquide et non de dur que nous partons en cœur jusqu’au parking de la Belle Louise. Arrivés sur place, nous voyons la tête renfrognée de J-Lou qui nous fait signe, son air ne trompe pas, la perte est active, cette sortie tombe à l’eau. A présent, nous partageons tous l’air renfrogné et je me rends compte que ma préparation psychologique pour ce trou que je redoute un peu n’aura donc servi à rien… J’étais loin de me douter du plan B ! « Quoi, La baume des crêtes ? »
Je pique mon caca nerveux, car cette cavité et sans doute celle que je redoute le plus avec la baume sainte Anne « les baumes c’est pas mon truc ». On essaye de me rassurer, en vain. Une voiture repart au local pour prendre le matériel adéquat pendant que les trois autres partent pour Déservillers. La route fut une nouvelle occasion de me torturer l’esprit d’un tas de peurs infondées, ce qui ne manque pas de faire rire Thomas, lui, la force tranquille « Un P40 c’est jamais que 4×10 ». Arrivée sur place, l’ambiance familière et tous les collègues me détendent un peu. Déjà prêts JLou et Didier partent en tête pour commencer à équiper.
Un peu plus tard, 9 spéléologues envahissent le pâturage de la Baume pour les rejoindre, la vire et déjà quasiment en place et je peux commencer à descendre sous l’œil bienveillant de Didier pour rejoindre Jlou qui a décidé de me guider.
Excellente décision, ma peur se transforme vite en concentration, il dit, je fais, cette vire tant redoutée s’est finalement très bien passée et je me sens riche d’une nouvelle technique de progression à réviser ». J-Lou descend, Damien prend la relève pour vérifier mes manips et c’est parti. Une descente saccadée au début, plus fluide à la fin pour au final que du bonheur ! Une fois en bas, quel spectacle… ! J’imaginais cela plus haut mais mon imagination débordante était également loin de se douter de la beauté de ce puits. Encore une fois, bienvenue dans l’intra-monde, la ou toutes les émotions humaines ce mélangent. « Magnifique »
Je regarde avec joie les collègues arriver un par un. Alex se confronte à la vire, guidé par Thomas J, passage quelque peu difficile nous dira-il… En même temps pour sa première vire aérienne, ça fait quand même beaucoup de manips pas toujours évidentes à appréhender ! Cependant il descendra comme un chef, c’est fluide, grisant, lui aussi trouve ce puits merveilleux. La encore, son premier grand puits, bravo ! « En seulement trois sorties le voila déjà à la Baume des crêtes, à quand le gouffre Berger ? »
Les descentes gracieuses s’enchainent, Thomas R prend exemple sur ceux de devant pour passer la vire sans encombre, bien qu’il ne soit pas trop guidé il est aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau. Nous quittons ce lieu magique, la lumière disparait, une file indienne ce forme sur le sentier assez raide du talus d’éboulis. De beaux volumes s’offrent à nous, remplis de concrétions en cascade, de « mite » de « tite » un chef d’œuvre au naturel. Nous arrivons à la salle du réveillon, ou la table « ronde » attend patiemment ses convives, immuables rocs sur lesquels nous nous retrouvons tous pour manger et discuter de la suite.
« Au fait, on a ce qu’il faut en mousquifs ? » La question ne se pose pas longtemps, on en a tellement qu’on pourrait presque descendre le R5 sans corde.
Une fois repus Thomas J nous montre le passage secret pour aller à la salle des Suisses. Je suis J-lou dans la chatière, à descendre ça va… mais à remonter… c’est moins sûr. Il me dit que nous ne repasserons pas par la. « Soit »
Le R5 arrive vite, suivi de la salle des Dolois et le fameux boyau boum menant au P15, notre terminus. Au pied de celui-ci, nous sommes accueillis par l’eau sortant d’une paroi et de magnifiques gours menant à une autre cascade de 5 m. Nous visitons cette salle du carrefour qui a beaucoup de charme ! Une fois tous réunis, après une petite pause nous faisons demi-tour, il me semble que Didier et Lisa partent en tête suivis de J-Lou, nous autres trainons un peu avant de remonter le P15. Ne sachant pas trop ou se trouve l’autre passage nous remontons par les étroitures, finalement ça se fait plutôt bien et je débats sur la position supposée de mon nouveau tatouage avec Alex et les deux Thomas en grimpant un petit réseau bien étroit « croupe tendue » … Et la, tu le vois ?
Christophe et Damien passe derrière nous pour déséquiper. Nous arrivons tellement vite à la salle du réveillon que J-Lou a eu le temps de s’allonger autour de la table ronde, ou je l’aperçois lumière éteinte, en plein rêve sur son rocher. Il émerge, et nous voila à nouveau en fil indienne pour remonter le talus d’éboulis. Un bon échauffement pour la suite ! Arrivés au bas du P30 nous retrouvons Lisa, déjà suspendue à sa corde, sa remontée fut vite avalée comme Didier qui a également disparu des bas-fonds. « Il faut dire que dans la famille Raguin, on as la spéléo dans la sang ! »
Petit détail et non des moindres : On nous a gentiment prêté a Thomas R, Alex et moi un pantin pour nous faciliter les choses, déjà testé dans le p15 je dois dire que ça aide drôlement, nul besoin de ravaler la corde manuellement « le luxe » ! J-Lou, déjà bondi hors du trou m’attend sur la vire, je crains un peu le vide mais la remontée se passe très bien, pas besoin de pause malgré les sueurs et j’ose même regarder d’un œil en bas, c’est sacrement flippant mais qu’est ce que c’est beau ! Une fois sur la vire, la encore, il dit, je fais et tout se passe très bien, bien mieux que je l’avais espéré, finalement ce n’était pas si terrible cette sortie et même très très agréable ! Thomas J, fidele a lui-même, ne rate pas l’occasion de tester une technique de réchappe sur le p40 (remontée au Prussic !), ça donne très chaud mais ça fonctionne ! Alex et Thomas qui craignent tous deux la remontée lui font suite. Bizarrement, Alex béni le pantin et Thomas m’avoueras qu’il va en commander un ce mois-ci… On ce demande bien pourquoi ! « Un grand merci au prêteurs »
Didier Doury, son fils Alexandre et sa copine sont venus nous accueillir à notre sortie, bienheureux nous discutons tous ensemble en attendant les courageux qui déséquipent. De retour aux voitures « la prochaine fois on viens en bus » tout le monde se change, avant de se réunir afin de partager une veille coutume… La bière.
Sans doute intoxiquée au dioxyde de carbone, toute la troupe aurait juré voir une dame blanche vagabondant dans la brousse. « La belle Louise serait elle en colère de n’avoir point eu de visite ? »
Du beau monde, un beau trou et une très belle journée !
Le retour dans notre contrée de haute Saône se fera « presque » à l’heure, et le nettoyage du matériel par nos valeureux compagnons pourra « presque » se faire aujourd’hui. Autrement dit, c’était « presque » parfait !
Merci a tous
Sarah « Louise pour les intimes »