Guy DECREUSE. Gérard JAWORSKI avec la participation d’Arlette JAWORSKI et de Christine DECREUSE.
Traditionnellement depuis plus de dix ans nous consacrons une semaine au printemps à la découverte d’une zone propice à la pratique de la spéléologie et/ou du canyoning.
Cette année notre destination était la Crète.
Fini le temps des camps d’altitude spartiates ou l’on couchait sur les lapiaz… A présent c’est tout confort avec une grande part consacrée à la découverte touristique. Mais malgré tout un peu d’aventure reste nécessaire pour agrémenter ces séjours.
Nous étions donc chargé de plus de 100 mètres de cordes et de notre matériel de canyoning quand nous avons pris l’avion à Lyon au milieu de la nuit. Avec plus de 100 kg de bagages, nous avions mis à contribution Arlette et Christine…
Le premier mai nous nous étions fixé comme objectif la descente d’un des plus beau canyon de l’île et probablement de Grèce qui se nomme le Ha Canyon (prononcer Kâ). Les indications de la fiche du site « descente de canyon » étant, comme souvent, assez approximative (nous l’avons fait modifier depuis) nous avons perdu une bonne heure à rechercher le canyon qui est pourtant « KOLOSSAL » !
Une fois repéré la sortie, afin que nos femme puissent venir nous rechercher, nous attaquons le navette de 15 kilomètres qui devait nous mener au parking amont. Quelle ne fut pas notre surprise en constatant que la piste en béton, plutôt aérienne, qui permettait d’escalader la montagne était très encombrée. Au vu de la fréquentation, nous imaginions des temps d’attente très long dans la trentaine de rappel que compte cette descente.
Pris dans le flux des véhicules nous sommes arrivés dans un village ou tout le monde s’est arrêté.
Après étude de la carte, nous nous sommes aperçu qu’il fallait rebrousser chemin car nous avions raté la piste d’accès au départ du canyon. Arrivés enfin vers la chapelle qui marque le départ nous nous sommes retrouvés au milieu d’un pique-nique familial en pleine montagne.
Arlette et Christine n’étaient qu’à moitié rassurée de devoir redescendre la voiture dans la vallée car les croisements sur la piste étaient assez aventureux.
Nous savions que le canyon était essentiellement sec compte tenu du manque de précipitations durant l’hiver. Il y avait deux options pour accéder au canyon, par prudence nous avons choisi l’accès le plus simple, même s’il prolongeait la descente d’une demi heure.
La première partie très encombrée de végétation comportait quelques rappels avec souvent des restes d’animaux à la base des cascades. Nous avons été agréablement surpris de trouver une petite circulation d’eau avec quelques bassins. Au détour d’un bassin nous sommes tombés sur le cadavre (encore chaud ou presque !) d’un mouton. Guy à prélevé la clochette de ce pauvre animal en souvenir de cette sortie canyoning insolite.
C’est donc avec un kit sonore que nous avons abordé la partie verticale. L’enchaînement des cascades asséchées s’est déroulé sans problème notoire, si ce n’est l’oubli d’un mousqueton dans un rappel. Après la descente d’une quinzaine de verticales nous avons buté sur une laisse d’eau stagnante et odorante qui nous a obligé à une séance de natation peu agréable.
Le canyon étant de toute beauté cela n’a pas brisé notre bonne humeur. Nous étions entourés de choucas très bruyants et de groupes de martinets. La descente restait très verticale, dans le fond d’une entaille haute par endroit de plusieurs centaines de mètres. Pas d’échappatoires possibles !
Nous savions que la dernière cascade donnait sur un barrage qui, avec le faible niveau d’eau actuel constituait un piège à canyonneur !!! Mais, pas d’inquiétude une vire permettait de shunter cette vasque piège. Arrivé donc dans cette dernière verticale après quatre bonnes heures de progression, nous avons recherché la vire à équiper. Mais cette sortie alternative n’était pas, contrairement au reste du canyon, équipée correctement. Seul trois points d’encrage pour une traversée aérienne d’une bonne dizaine de mètres. Nous avons donc sagement opté pour un passage par le barrage. Guy après une première descente dans le petit lac du barrage, lui aussi très pollué, est remonté par la corde faute de réussir à sortir vers l’aval.
Après un essai d’équipement de la vire, nous avons décidé de descendre à deux dans le cloaque afin de pouvoir s’aider mutuellement pour l’escalade du barrage. Mais il est difficile de faire la courte échelle à un équipier quand on nage au milieu des détritus ! La situation devenait complexe et nous imaginions devoir passer une nuit inconfortable au sommet de la dernière cascade dans l’attente des secours.
Heureusement nous avons réussi à crocheter un pieu métallique sur le barrage avec l’aide d’un tuyau d’irrigation trouvé dans la vasque et ingénieusement plié par Guy (MacGyver) et accéder à une plateforme hors d’eau. OUF !!!!
Vite un bain de mer afin d’enlever le plus gros de la pollution et de l’odeur…
Au final, une descente de canyon très jolie et intéressante, rendue délicate par le manque d’écoulement et qui doit être grandiose quand les cascades sont alimentées.
Toutes les photos de cette sortie ICI
Gérard JAWORSKI
très beau récit avec de superbes images !
bravo a tout les deux !
Amicalement
Franck
ps : merci pour le partage
Ca donne envie d’y aller (en Crète) mais pas spécialement dans le canyon…. même si les photos sont superbes
Je comprends mieux pourquoi Guy ne répondait pas aux emails…
Christophe