ahhh la Rochette.
Voici bien longtemps que ce trou alimente les conversations de spéléos
Il faut dire que le puissant courant d’air qui filtre à travers l’éboulis attire toutes les convoitises !
Dès 1965, la SHAG s’attaque à la trémie .
De nombreux clubs tenteront ensuite sans succès de forcer le passage
Dans les années 2000, c’est au tour du GCPM de tenter l’aventure.
Forts de l’expérience du Rochanon, après de longues séances de dégagement, nous ouvrons enfin un passage entre les blocs.
L’équipe de désobstruction de l’époque était constituée de Denis Michel, Jean Paul Liévaux, Sylvain Borie, Jacky, Nicolas Tomajeski moi et quelques autres que j’ai peut être oublié
Par étapes, nous avons franchi la cheminée , la première voûte basse assez sélective, puis la seconde, puis la zone des 2 boyaux étroits. L’accès au réseau supérieur apporta un peu de confort dans la progression. La cheminée marqua la fin (provisoire de ce réseau)
En 2003, Jacky et moi décidons de lever la topo du réseau.
Avant la VM1 Dans la VM1 Avant les 2 boyaux Dans la galerie sup.
En 2 séances, l’opération est réalisée, mais la précision est sommaire dans la seconde partie car j’avais cassé la boussole qui devient nettement moins précise sans son liquide…
La Rochette retombe dans l’oubli pour quelques années.
Ces dernières années, lors de nos visites régulières, nous constatons qu’il n’y a plus ou presque plus de courant d’air. Plusieurs m3 de petits galet ont colmaté l’accès.
En 2011, nous rouvrons l’entrée afin de poursuivre les travaux. Malheureusement, il n’y aura pas de fenêtre météo favorable et la Rochette retombe encore dans l’oubli
Le 25 juin 2016, un orage particulièrement violent s’abat sur le bassin d’alimentation et fait bien bouger les choses. L’accès est à nouveau ouvert et le courant d’air a retrouvé toute sa puissance.
L’été passe… l’automne aussi … et fin décembre 2016, un p’tit coup de fil de Guy.
« Christophe, tu sais qu’il n’y à pas plu depuis près de 40 jours. les conditions sont super favorables pour aller à la Rochette »
Il n’a pas tord notre président !
Je contacte Jacky. qui veut bien m’accompagner.
La date du 7 Janvier est posée.
Avant la date, un imprévu fait que jacky ne peut plus m’accompagner et tout naturellement, je propose à Guy de nous accompagner. Ca fait 3 semaines qu’il coupe du bois. Il doit avoir la patate !!
Super, il est ok.
Samedi 7 Janvier. Les conditions d’étiage sont parfaites .Les conditions météo…. sont plus délicates . Il fait -15°c. Habituellement, le trou souffle un puissant courant d’air glacial ( en été), mais là , il aspire assez fort un air …..glacial (normal !)
Afin de ne pas nous transformer en glaçons, nous décidons de « taper le fond » (environ 600m de progesssion) et de commencer la topo à l’envers . Au moins, si on ne fait pas toute la topo, le plus dur sera fait.
Nous trouvons Franck qui souhaite immortaliser l’instant par quelques clichés.
Nous nous engouffrons dans la galerie basse d’entrée.
Nous le savons, cette zone est assez mouillante sur environ 30m. Mais là, oh surprise, nous débouchons sur un bassin complètement gelé. Les 10 premiers mètres sont plutot agréables puisque l’on glisse sur ce sol tout plat. La suite est moins rigolote, car l’air se réchauffe et la glace devient moins épaisse. Crac, plouf… et nous voilà à patauger dans l’eau entre les gros glaçons. Génial….
La température est largement négative sur au moins les 50 premiers mètres .
Guy a filé devant, et je le retrouve au pied de la cheminée.
Escalade de 8m assez facile. A partir de maintenant le choses deviennent plus sérieuses.
La galerie est très très basse dans sa première partie (maxi 60cm) et 2 voûtes mouillantes dont une un peu étroite compliquent la progression.
Le sol est très cupulé est il interdit toute reptation. Il faut à chaque fois se soulever pour avancer un peu. (génial pour travailler la ceinture abdominale)
J’ai du mal à suivre Guy qui file loin devant.
Enfin on se retrouve après les voutes basses .
Tiens ! Je sens soudain quelque chose qui vibre dans la poche de ma combi. et m****
J’ai laissé mon téléphone dans ma poche….
Bon, il a trempé dans 50cm de flotte, et il a largement été compressé sur le sol acéré .
Je ne me fais aucun soucis sur son état et je le sort sans espoir.
Et bien à ma grande surprise, il vibrait simplement pour annoncer qu’il ne trouvait plus de réseau disponible. Pas une égratignure et il semble complètement fonctionnel .
Donc, j’ai testé pour vous l’étanchéité du Samsung S7 !
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Il fait même encore de belles photos comme celle ci :
Nous poursuivons, mais Guy qui commence à souffrir de crampes me dit « c’est encore bas longtemps ? »
Heu…. celà fait environ 50mn que nous sommes entrés, nous avons progressé d’environ 100/150m. Il reste encore un peu de chemin !
Nous avançons maintenant un peu moins vite et nous profitons de toutes les fissures qui recoupent le réseau pour faire une pose et reprendre une position plus naturelle (assis)
Guy a de plus en plus de problèmes de crampes et je comprend que nous n’irons pas au fond aujourd’hui.
Je fixe un nouvel objectif de début de topographie au niveau des boyaux qui séparent la galerie en 2 cheminements différents.
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Guy m’attend dans une zone plus confortable (2mx1m…) mais où l’on peut se mettre debout.
Je réalise les 50 premiers mètres de topo seul (c’est beaucoup plus compliqué seul)
Puis nous poursuivons ensemble jusqu’à la buse d’entrée.
Le retour est beaucoup moins éprouvant car la levée topo implique des pauses multiples.
Nous ressortons sans trop de problème si ce n’est le froid intense qui nous envahi à nouveau dans la zone d’entrée .
Nous retrouvons Jacky qui était venu pour accompagner notre retour.
La combinaison de Guy n’a pas survécu à la sortie (mais il faut dire qu’elle avait déjà bien vécu)
Dehors, Il fait tellement bon que nous n’avons pas le courage de nous foutre à poil pour se glisser dans des habits secs
Et c’est seulement arrivés chez Guy devant un bon feu que nous décidons enfin de virer la néoprène.
Bonne sortie avec environ 300m de réseau topographié, ce qui n’est pas mal du tout.
Une p’tite vidéo pour l’ambiance…sympathique
Christophe
Je n’étais jamais allé « me promener » dans les galeries de la Rochette,
Du coup, inconsciemment, au lieu de me mettre en condition. je me suis plutôt foutu une belle pression ….
…. Et ça, je ne l’ai compris que quand on a décidé de faire demi-tour en topographiant.
Physiologiquement, j’ai ressenti un très grand soulagement …. et le retour s’est très bien passé.
De là à dire que j’y retournerai … rien de moins sûr !
une super aventure la Rochette ! très sympa la vidéo qui met tout de suite dans l’ambiance ** l’aventure n’est pas finie – a suivre donc –
bravo a tout les 2
* très bien fait l’article Christophe *
Amicalement
Franck