C’est une chance pour les cinq petits veinards inscrits en premier pour la visite de cette cavité, qui est nous a t’on dit sans doute la plus jolie du département de l’Ain. Michel, Jean Lou, Damien, Alain et moi même sommes accompagnés par Guy , qui a organisé pour nous le timing et la remise des clés à Oyonnax.
Il y a tout de même un petit bout de route depuis le Doubs, et nous commençons par un petit repas au bord du chemin, en partageant quelques nouvelles.
L’accès se fait par une toute petite entrée entre deux arbres, à côté duquel on passerait aisément sans même le remarquer. Il faut un courageux volontaire pour s’y glisser tête en premier ,muni de la clé et d’un petit miroir , apparemment indispensable pour réussir l’opération d’ouverture, le cadenas se trouvant de l’autre côté de la porte.
Photo Jonathan Cervera
Damien s’y colle et s’en sort avec les honneurs, tandis qu’à l’arrière, les cancres du GCPM font les pitres dans la file d’attente ( pitreries athlétiques tout de même il faut le reconnaître).
Les premiers mètres sont franchement laborieux , le ramping est assez infâme, étroit, mouillé, gravillonneux. Les coudes les genoux et les estomacs sont à rude épreuve.
Amis, par ce passage secret, et une fois vaincu cet obstacle, nous accédons à une vaste galerie, joyau de la fistuleuse qui, délicate et translucide ,orne tous les plafonds . On s’y déplace comme dans un musée, en prenant le temps de l’admiration, et avec beaucoup d’égard pour ce fragile monument souterrain.
Photo Jonathan Cervera
On ne peut que comprendre la nécessité d’en limiter et contrôler les accès afin de la préserver. Nous prenons le temps qu’il faut, pour bien l’apprécier et la photographier .
Nos chaussures et nos vêtements soigneusement lavés par le ramping aquatique ne souilleront même pas ce décor , qui a gardé toutes ces jolies couleurs. Une grande inspiration pour trouver le courage du chemin du retour et toute la petite troupe retrouve l’air libre et le rayon de soleil pour se sécher et boire un petit café. L’après midi est à peine entamée et Michel et Julie nous proposent de nous faire découvrir une cascade particulièrement esthétique non loin de là…
effectivement l’endroit valait bien ce petit détour ! On tentera aussi une visite de Dinoplagne , un site ou l’on peut admirer les empruntes laissées par les pas des dinosaures. Sans succès puisque c’était fermé.
Un grand merci à Guy pour nous avoir fait profiter de cette opportunité, et aux spéléos locaux qui gèrent cette cavité. Une sélection de photos ICI Céline
C’est une vidéo ( https://www.youtube.com/watch?v=H9s8sIRhyIc ) qui m’a donné envie de retourner dans le trou du Deujeau, près de 40 ans après mes sorties d’initiation dans cette cavité haute saônoise.
Guy et Daniel ont déserté l’arc jurassien pour l’occasion et nous nous sommes retrouvés pour une séance photo dans ce haut lieu de la spéléologie locale. Il convient sans doute de rappeler qu’il s’agit de l’accès « historique » à la rivière souterraine d’Arbecey, qui ouvrit la porte au réseau du Chaland (10 206m pour 43 mètres de dénivelé). Grâce au repérage très précis par GPS, nous avons rapidement retrouvé l’accès à la buse d’entrée située dans un bosquet au milieu d’un champ de blé.
Guy a installé la corde avec une déviation judicieusement placée pour rendre la sortie confortable. La base du puits étant relativement exiguë, il a fallu pousser un peu les gros kits photo pour trouver un passage. Étant (théoriquement) celui qui connaissait la grotte, je me suis engagé en tête, vers l’aval du ruisseau qui drainait quelques litres secondes.
Très rapidement, un passage exigu et aquatique est shunté par un boyau désobstrué dans une trémie, puis un court méandre demandant une reptation donne accès à une belle galerie. Je n’avais pas souvenir de ces deux obstacles et je me suis demandé comment je faisais, dans les années 80, pour encadrer des groupes à cet endroit !
Après quelques mètres on tombe sur un affluent qui nous à offert quelques spots photo très sympa. On a pu observer que l’eau, même souillée par nos passages, pouvait encore servir de miroir pour notre modèle !. La suite de l’actif principal est constituée de confortables méandres cupulés, entrecoupés de zones ébouleuses. Nous décidons de partir en repérage en direction du siphon d’accès au Chaland. Lorsque nous avons localisé suffisamment de spots photos potentiels pour le retour,
nous abandonnons nos kits pour une visite de la cavité en mode léger.La balade reste très agréable et après un passage bas aquatique, qui marquait le terme de mes sorties d’initiation, nous progressons rapidement dans le ruisseau qui garde toujours un profil méandriforme. A l’approche du siphon le plafond s’abaisse et nous décidons un repli stratégique pour garder du temps pour les photos.
Daniel, que rien n’arrête, pousse un peu plus loin pendant quelques minutes jusqu’à une escalade dans la partie terminale. Un petit casse-croute et reprise des photos dans une ambiance agréable. Nous n’avons pas eu à souffrir du froid ayant, par précaution, enfilé des néos légères. Nous avons passé six bonnes heures sous terre.
Que dire de cette petite rivière souterraine… On retrouve par endroit des profils de galerie assez conséquents qui rappellent le Chaland. Très peu de spéléothèmes, mais des profils de galerie réguliers et agréables tant pour l’œil que pour la progression.
Il s’agit effectivement d’une belle cavité pour l’initiation, quelque peu estompée aujourd’hui par la proximité du Chaland.
Je me suis porté volontaire pour faire le compte-rendu de la sortie spéléo du 23 mars mais comment être original sur une sortie dont plusieurs CR sont tombés ces derniers jours…
Effectivement, ma sortie fut au Brizon…vous comprenez donc mon problème ! Je vais essayer quand même…. Ce fut donc par un beau dimanche que Alain, Jean-Lou et moi nous retrouvâmes au refuge histoire d’aller cacher nos jolis minois du soleil de printemps.
Au départ, j’avais proposé le Gros Gadeau mais avec les pluies des jours précédents et les kilomètres à faire pour au final, peut-être, ne pas descendre, je propose le sempiternel Brison et son alignement de puits. Donc, nous voila parti à préparer nos 3 kits et direction la fin du village.
Une fois sur place, Jean-Lou équipe la première partie à vitesse grand V, connaitrait-il pas le trou par cœur ? je le suis et Alain ferme la marche. J’équipe la deuxième partie du trou, et là, surprise ! l’étroiture s’est rétrécie c’est certain ! J’ai un peu de mal à passer et ça ne peut être que l’étroiture c’est sûr !
Une fois, tous en bas, et bien il faut remonter, on se partage le déséquipement de la 2ème partie du trou qui est la 1ère quand on part du fond…Alain s’occupe de la 2ème qui est donc, vous l’avez compris la 1ère partie en partant du haut. Une fois à la surface, on se change au soleil et partons voir l’entrée de la Baume des Grettes, Alain ne la connaissais pas ni son histoire,
, sur place, nous nous rendons compte que ça fait très longtemps que personne n’est descendu, les ronces ont envahi la grille d’entrée. En repartant, on s’arrête aux Cavottes ou le SSF 93 est en plein exercice évac, petite discussion avec 2 sauveteurs qui attendent devant leur système que le brancard arrive puis retour au refuge pour le casse-croute et nettoyage du matériel.
Voilà, j’ai essayé de faire au mieux ce CR du Brizon qui sera peut-être le trou le plus raconté de 2025….
Un peu en complément de la journée déjà organisée par Manu et Jean Lou le jour de l’AG, nous avions prévu cette rencontre aujourd’hui pour évoquer le secours sur corde et la mise en place d’un point chaud suite à un accident.
Aujourd’hui nous sommes 10 : toujours Manu qui a pris le temps d’aller nous chercher le kit ASV juste avant, Jean Lou, Paul qui est venu nous enseigner le dégagement pédale crolée , Daniel, Mélanie, Nicolas, Emilie, Alain , Xavier pour qui c’est le premier jour à nos côtés, et moi.La matinée se déroule dans la grange, et nous nous exerçons avec un certain succès cette fois au dégagement d’un blessé par le bas, avec la technique du balancier pédale crolée et celle du couper de corde.
Le petit repas sur la terrasse VIP du club est bien appréciable au soleil , et on se réchauffe un peu après l’atmosphère frisquette de la grange.
L’après midi tout ce petit monde déménage joyeusement aux Cavottes. Nous y entreprenons de construire un point chaud à la salle du Chaos, et étudions plusieurs possibilités en fonction du matériel à disposition, de la version ‘juste quelques couvertures de survie
‘ à la version grand luxe avec le point chaud Résurgence emprunté pour l’occasion par Paul à Remi Limagne. L’occasion de découvrir tout l’intérêt d’emmener sous terre ce type de matériel somme toute léger , peu encombrant et potentiellement franchement utile.
une petite bière partagée de retour au gîte et un grand merci à ceux qui ont fait l’effort devenir partager leurs connaissances !
PS : Par mail à tous les membres un récap PDF des étapes du balancier.
C’est Didier qui lance cette idée d’aller au gouffre de la Lave en ce samedi 05 mars. Trois spéléos répondent à l’invitation : Mélanie, Nicolas et Alain.
La Lave, ça fait un bout de temps que je souhaite aller y faire de la photo …En effet, la mairie de Montrond est à l’initiative d’un sentier de découverte du patrimoine du territoire, aussi bien bâti (ruines du château) que naturel (karst riche en cavités).
Avec les photos visibles grâce aux QR codes, on peut se faire une idée de ce qui se passe sous nos pieds. Or, on n’a pas d’images du « Puits de la Lave ». J’avais bien déjà fait une tentative avec Jean-Lou mais arrivés dans le second puits, ça goutait bien et on avait préféré renoncer.
La crue !
Cette fois-ci, c’est différent, il n’a pas plu depuis un bout de temps et aucunes précipitations ne sont annoncées.
Je demande à Didier si ça pose problème que Daniel et moi nous nous joignons à l’équipe sachant que cela va prolonger le temps sous terre d’une bonne heure, le temps de mettre en boite quelques profils représentatifs de la galerie du Beau Louis. Didier est OK. On se retrouve tous les six devant cette vaste doline rocheuse (25X8) où vient se jeter temporairement un ruisseau. Depuis 2007, suite aux pluies qui avaient quasiment rebouché l’entrée historique, un tube en plastique a été mis en place par le GCPM sur le haut de la doline et c’est par là que nous allons descendre.
C’est bien le GSPV (club vosgien) qui est à l’initiative de la découverte de ce réseau au début des années 1990 et il y a eu collaboration avec les « locaux » par la suite. La première verticale est en fait une longue fissure jamais bien large (mais ça ne coince jamais) et parsemée de nombreux fractionnements brochés.
Arrivés à -55m, on passe sur un grillage mis en place par notre club suite à l’orage de juin 2016 qui avait bouché la suite. On se faufile alors en remontant légèrement pour se retrouver bientôt au-dessus de la seconde verticale (P44). Celle-ci est spitée et devient plus spacieuse à mesure qu’on la descend mais de plus en plus arrosée aussi.
On ne descend pas jusqu’en bas. Il faut penduler pour choper une galerie horizontale « Le Beau Louis ». D’abord boueuse, puis nécessitant une petite escalade, on longe maintenant un puits par la gauche pour bientôt découvrir de beaux conduits façonnés par l’eau il y a quelques milliers d’années. Bien qu’on soit sur le même réseau que la Belle Louise ou les Cavottes, on ne peut pas dire que cela ressemble aux salles de décantation de la « belle » voisine ni aux galeries sup de la « classique du coin ».
Ce qui est sûr, c’est que beaucoup moins de monde vient se balader ici. Les profils de galerie méritent pourtant le détour. Il est vrai que les fenêtres météo « étiage » limitent les périodes favorables à la visite. Après avoir fait crépiter les flashs pendant une bonne heure, nous recréons une guirlande lumineuse humaine, mais dans le sens de la remontée.
Nicolas et Mélanie doivent partir car ils ont RDV mais nous laisse un gâteau de ménage à déguster avec une bière.
Sur le retour, nous nous arrêtons au Pré Rond faire un petit coucou à Christophe et « l’autre Didier ». Ils viennent d’élargir de façon significative l’entrée du gouffre pour rendre celle-ci « plus accueillante ». Merci les gars !
C’est grâce à un ami photographe spéléo « Jonathan Cervera » que cette sortie a pu se faire.
Je connaissais bien l’existence de cette grotte aux fistuleuses située dans l’Ain mais j’attendais d’avoir plus d’infos. Récemment, Jonathan y est allé avec un copain et a posté quelques photos sur FB et quand je lui ai demandé s’il était possible qu’il nous y emmène, il a tout de suite dit OUI !
Avec Elodie, il se sont occupés de passer chercher la clé à Oyonnax et c’est comme cela qu’on se retrouve à 9h00 pétante sur ce petit chemin dominant l’autoroute A40 au niveau de Charix.
Elodie ne sera pas des nôtres sous terre. En convalescence d’une blessure, c’est partie remise pour elle. C’est avec une certaine appréhension que nous rentrons sous terre, surtout moi (100 kg sur la balance !)
En effet, les 40 premiers mètres sont plutôt sélectifs : le gabarit de la porte carrée n’est que de 30 cm ! la suite est un boyau très bas, voir exigu surtout au début. Nous rampons comme des serpents avec chacun un kit à pousser devant soi. Quand je demande à Jonathan si on en a fait la moitié, il me répond que c’est bon, c’est fini, on arrive ! Je me suis fait tellement une montagne de ce passage en me mettant la pression que le moment où l’on se met debout est un réel soulagement !
On a l’impression d’arriver dans un collecteur semi actif. Le sol est parsemé de blocs et parfois de galets de toutes dimensions. Certains ont des couleurs bien différentes, ce qui fait penser qu’ils viennent pour certains de très loin.
Progressivement, le spectacle au plafond s’ouvre à nos yeux à ça vaut des points ! C’est un peu le « Choranche du Jura ». Bientôt, un dernier passage bas ponctuel mais bien aquatique celui-ci nous oblige à progresser telles des araignées …pas évident quand même de garder la poitrine au sec !
Les spots vont maintenant crescendo, avec des volumes de plus en plus gros et leurs formes des plus esthétiques. On bloque soudainement devant le siphon. Être à trois spéléos passionnées de photos dans ce studio de cristal est un lux et nous allons tout faire pour essayer de magnifier la cavité du mieux qu’on peut.
Je craignais que les fistuleuses « crament » facilement sur l’écran mais ce ne fut pas le cas. Après une demi-douzaine d’heures passées à s’appliquer, on retrouve le soleil avec le sourire d’Elodie …. et en prime des Pastéis de nata (pâtisseries portugaises) !! Merci Elodie !!
Quelle belle journée dans cette cavité qui est probablement la plus belle du département.
Samedi, Didier R avait proposé une sortie au gouffre de la découverte.
Je suis le seul à répondre positivement, deux pour faire ce trou c’est quand même un peu juste.
Au refuge, le CDS 69 organise un week-end formation découverte et technique. Nous nous renseignons sur les trous qu’ils occupent pour ne pas aller les gêner. Didier a envie de se tirer sur les bras, il reste la Belle Louise et ….Oui le Brizon.
Je lui laisse le choix et comme il y a longtemps qu’il n’a pas fait ce dernier… Il faut dire que je l’avais fait avec Manu (voir son compte rendu plus haut) puis avec Jean-Marc et Alain le 23 Mars dont j’attends d’ailleurs toujours le compte rendu.
Où on avait touché le fond car il n’y avait plus que quelques ruissèlements. Avec Didier nous avons pu faire la sortie sans une goutte d’eau. Didier équipe jusqu’à la base du P33 et je prends le relais pour la suite, puis on inverse les rôles pour remonter
Ca ne traine pas, il nous faut 1h00 pour sortir. Retour au refuge, nettoyage matos, casse-croûte bien mérité. Encore une très bonne journée dans ce gouffre dont je ne me lasse pas (étonnant non !)
Je réponds au mail de jean lou dans la soirée de samedi et la machine est lancée, rendez-vous au local demain dimanche à 9h30.A mon arrivée J-Lou est en grande discussion avec un membre du groupe qui est au gîte depuis quelques jours et qui organise des tests sur de nouvelles cordes. Prototypes de cordes au diamètre réduit, nouveau tissage, nouvel assemblage de matières.
. Poussés par la curiosité et la découverte, nous nous invitons pour un café avec ses explorateurs qui nous présentent ces nouvelles cordes et méthodes dans un discours passionné des plus intéressant.Bon ! c’est pas le tout, mais nous avons une exploration a faire. Le choix se porte sur le gouffre du Brizon.
Le terrain d’approche est détrempé, presque marécageux. Jean Lou est à l’équipement, c’est la deuxième fois que je fais ce gouffre. Je crois que J-Lou, lui, ne compte plus. Ça percole pas mal ! La roche sue à grosse gouttes.
On constate tout au long de la progression le forage des parois pour accueillir des amarrages souples de type Dyneema. Les puits corrodés sont très beaux. Mon binôme m’impressionne, il développe ses capacités de super héros, un mélange de Spiderman et de Batman. En plus de cette agilité légendaire, il entendra de son ouïe affinée le bon débit de l’actif du fond du gouffre dès les premières verticales. SI, si, le Jean Lou que vous connaissez !
Je le soupçonne d’utiliser l’écholocation qui lui permet identifier les éléments de son environnement. Si, si, il a des attitudes de réception d’informations mais je ne l’entends pourtant pas émettre les petits sons aigues qui permettent le bon écho…
Nous nous arrêtons sur le ressaut de 4 après la lucarne, car on entend vraiment bien l’actif dessous. (Mon héros ne s’était pas trompé). C’est là que l’on fait une petite pause et que J Lou me raconte, une pépite, sa toute première et toute dernière expérience de plongée souterraine. Expérience qui malgré tout finit bien mais qui n’a jamais été renouvelé. Je m’en amuse encore !
Je déséquipe la remontée. Après nettoyage et rangement du matériel, nous prenons le pique-nique en terrasse avec bonne petite bière.
Encore tout frétillant de ma sortie équipement plein gaz au Brizon de mercredi, j’ai le plein soutien et la confiance de ma chérie pour aller en amoureux découvrir les Ordons. Les concrétions promises font envie, et la difficulté modeste de l’équipement à prévoir rende ce petit projet accessible pour mon niveau de connaissance.
J’ai toutefois questionné mon formateur du mercredi, Alex Foulc, pour m’assurer que je ne surestimais pas mes compétences. Bien m’en a pris, car j’ai reçu encore de nombreux conseils super utiles pour l’équipement de l’entrée des Ordons, un peu particuliers si on veut éviter les frottements de corde sur les côtés de la roche du trou d’entrée. On décide de la jouer « super-propre », en tendant une corde entre les 2 arbres, qui jouera le rôle de support pour un skif noué au milieu de cette corde (nœud de fusion, histoire de pratiquer), à l’aplomb de l’entrée. Plus qu’à installer ma main courante en partant de l’arbre du bas, clipser dans le skif au-dessus de la cavité (Oui, j’ai zappé de faire un nœud dans un premier temps, dans le feu de l’excitation d’avoir tout le matos pour faire seul, et ai passé la corde glissante dans le skif !
Quelle idée ! Vite corrigée somme toute je remonte en opposition depuis le spit de dév, fait un rapide nœud de queue de vache en huit, et c’est parti.
Pose de spit, puis équipement de la main courante qui mène au P20. Mél emboite le pas sitôt les premières broches de la MC équipée. Les noms d’oiseau fusent, et je suis inquiet car ce n’est pas son genre. Je me doute que je n’ai pas dû faire comme on a l’habitude. En effet, j’ai sous-estimé la longueur de ganse entre le premier skif et le spit, ce qui a compliqué le passage lorsque Mél a suivi. Trotte alors dans un coin de ma tête la crainte de comment passer ce point lors de la remontée, mais après tout, on sera à 1m50 de la surface et en opposition on y arrivera, au pire.
Toujours soucieux de forcer le côté sécu et équipement propre, on équipe le P20 en double, ça fait des manip en plus pour pratiquer, et j’aime beaucoup. Ça permet aussi de transmettre à Mél de visu, car j’ai bien envie aussi qu’elle suive pour équiper aussi, l’émulation nous sera forcément profitable. P20 équipé, Mél décide de partir la première, tout est clean et la voici qui part progressivement entre les roches serrées, direction le noir de l’immense cavité située sous nos pieds. L’écho qui émane de la zone où se trouve Mel promet des volumes gigantesques ! Et ça ne loupe pas, descendant à mon tour, je suis obligé d’utiliser ma Petzl Duo presque à fond pour pouvoir correctement voir les bords de la cavité tant les murs sont hauts, lointains et les choses à y voir sont nombreuses ! On attache les kits en pied de corde, et partons à la visite du gouffre
C’est concrétionné de partout, et l’ambiance fraiche et bien humide nous accueille dans le grand éboulis, sur un sol bien glissant. Les superlatifs et les Waouh ! s’enchainent… que c’est fou d’avoir ça sous nos pieds, ces colonnes, ces stalagmites qui paraissent si frêles et fragiles, mesurant plusieurs mètres de hauteur pour à peine un décimètre de diamètre ! La nature est folle et créatrice sans restriction. Nous suivons le petit cheminement qui nous mènera ver l’endroit que j’ai trouvé le plus insolite : La montée dans la coulée de calcite, sous les draperies et stalactites ! Les pas métalliques façon via-ferrata, installés là, sécurisent l’accès et la petite montée, c’est top !
On devine qu’hélas l’humain a déjà bien endommagé de nombreuses concrétions un peu partout, malgré les protections installées tout au long du cheminement. Savourons donc en toute discrétion et vigilance notre visite ! Arrivé à l’extrémité de la cavité, un dernier éboulis qui queute sous la voûte nous sonne de faire demi-tour et prendre la direction de retour aux kits. On se délecte sous un angle différent des géométries si riches de la calcite qui abonde de toute part sur les plafonds et le sol de ce gouffre. Merci Dame Nature !
Mél repart la première sur la corde du P20, et après une bonne frayeur en mode « j’ai le dos bloqué, je ne peux plus bouger » alors qu’elle n’a pas fait plus de 50cm ! Un bon étirement, respiration, et en serrant les dents, ça repart doucement ! Quelques mouvements tire-bras plus tard, la voici qui se « décrolle ». Le fait d’avoir équipé en double me permet de la suivre d’assez près, sans trop me rapprocher afin d’éviter d’emmêler les cordes en s’y vrillant, sait-on jamais ! Pas le tout de faire le clown, la, c’est ma première en équipement solo, donc restons prudents ! Je récupère le kit de Mél pour lui faciliter l’accès au P5 de la sortie, et éviter tout grabuge éventuel au toujours en rapport avec mon manque de générosité à avoir créer des ganses entre chaque point d’amarrage remontant. Au final, la remontée s’est passée super bien ! Le temps que Mél sorte, je déséquipe et « enkite » « les 2 cordes du P20.
. Je passe un kit à Mél arrivée au spit de sortie, et hop, plus que quelques coups de bloqueurs et quelques grimaces dans l’effort et/ou la concentration et me voici dehors à mon tour. Ca y est, je l’ai fait, on l’a fait . C’est du facile, mais c’est notre première sortie en autonomie… Cet objectif personnel est vraiment une grande satisfaction et une nouvelle marche franchie dans notre pratique de la spéléo. Je suis heureux d’avoir choisi de rejoindre le GCPM et me tarde déjà de remettre ça ! Les topoguides des Belles du Doubs que je viens de me commander seront mes lectures de chevet prochaines, et je frétille d’impatience de préparer la prochaine
Merci encore à Alex qui m’a aidé à sécuriser tous les points qui auraient pu être compliqués pour un débutant, et à ma chérie pour sa confiance incroyable.
PS : on n’a rien compris au descriptif de la topo pour accéder au gouffre, ou du moins on a au moins fait tout faux. On s’est garés bien trop tôt après le centre équestre, et au final, c’est notre smartphone et le guidage Maps qui nous aura permis de trouver le trou, à travers la forêt ! On aura fait un bon échauffement d’une bonne quinzaine de minutes et plus d’1km en guise d’approche, au lieu des 200 à 300m prévus. Histoire d’entrer bien transpirants dans le gouffre.
Désireux de continuer mon initiation à l’équipement, et profitant de dispos en semaine exceptionnelles, appel est lancé pour aller dans le gouffre du Brizon. Tout proche du gîte, ce gouffre semble tout indiqué à diverses manips d’équipement, pour autant qu’un volontaire veuille bien m’y accompagner
La météo est clémente depuis plusieurs jours, laissant cette perte active au calme. C’est Alex Foulc qui me tend la main et se propose de m’y accompagner ! Rdv fixé à 9h30 au local, et c’est parti pour la formation équipement. Choix du matos, enkitage de cordes et des skifs, de sangle etc. nous voici partis avec 3 kits bien remplis, et un soleil printanier comme compagnon le temps de se changer au bord des champs. La liste des apprentissages lors de cette sortie est dithyrambique, vu que je débute, n’ayant équipé à ce jour qu’une portion de la Belle Louise en début d’année ! Partant de presque zéro, on y va pour les nœuds, les types d’arrimage, les façons de poser une main courante, les approches en bord de puits.
(purge, recherche de broches ou spits, choix du type de nœud, longueur de ganses, astuces pour les longueurs de cordes lors des nouages… bref, la configuration est idéale pour moi, un formateur privé, juste pour moi ! La chance et la classe, merci encore infiniment Alex pour ta patience et tes réponses à chacune de mes questions, mêmes les plus naïves.
J’ai donc équipé avec les 2 cordes de mon kit l’entrée, le P4, la main courante d’accès au début du P18, puis la jonction au P25, ainsi que le P25. Ensuite, j’ai continué l’équipement avec le matos du kit d’Alex dans le P33. Alex équipe une corde en parallèle sur laquelle il descend en auto-moulinette, ce qui lui permet de voir et adapter les explications à ce que je fais, le top.
On continue notre lente progression jusqu’à la série de ressauts, Les minuscules affluents se rejoignent et au pied du R3, ça se met à franchement couler, pour former une mini cascade qui me spray les jambes durant l’équipement de la suite. On décide donc de stopper la progression dans le second R3, car la suite s’annonce très arrosée. On en profite pour un nouvel apprentissage : la conversion en mode Descendeur => bloqueurs pour remonter. Aussi banale puisse paraître cette manip, je ne l’avais jamais vue, et c’est fort utile, j’en profite donc pour repartir vers le haut,
et c’est Alex qui se colle au déséquipement. Merci encore une fois. Je prends le kit bouffe et on se retrouve en haut du P33, bien calés dans la petite niche sur le côté pour éviter les plic-ploc de la percolation bien présente dans cette cavité. Repas frugal sur le pouce, on repart pour la surface sans trop trainer, la flotte que j’ai pris en bas du P33 m’a bien refroidi. Quelques dizaines de minutes après, et quelques noms d’oiseaux sur les 2 kits en entrée du petit conduit menant du P25 au P18, et voilà la lumière du jour qui se fait voir.
On aura passé environ 4h sous terre, place ensuite au dénouages, tri du matos, rangement au local… et « gourage »de kit, désolé encore d’être reparti avec ton kit Petzl tout beau tout neuf qui ressemblait tellement au miens ! J’ai la tête pleine d’étoile, car ça y est, j’ai fait une cavité, à 2 à l’heure et en mode boulot pré-mâché, mais j’ai équipé une cavité brochée. Les idées me trottent dans la tête sur le chemin du retour, me disant qu’il va falloir forger le fer tant qu’il est chaud et ne rien oublier de toutes ces astuces et ces bons conseils prodigués en cette belle journée !