Naissance d’une passion – Naissance d’un club !

Souvenirs… Souvenirs…
Mélodie en sous-sol… karstique !

Comment est né le virus ?

J’ai débuté la spéléologie en 1978, peu de temps après mon arrivée dans les Vosges pour raison professionnelle.  Les Vosges n’étant pas précisément un terroir karstique, c’est par le biais d’un éducateur stagiaire de mon école, Christian Guillaumey, que je suis « tombé en amour » (comme disent nos cousins québécois) avec l’exploration et la découverte du milieu souterrain.

Christian avait deux années d’expérience et nous avons démarré d’emblée avec la technique « Jümar » qui en était à ses débuts. La majorité des spéléos utilisaient encore les échelles souples et/ou, pour certains, la corde en double avec utilisation d’un shunt en sécurité (en complément parfois d’un descendeur spécifique posé sur les deux cordes). On ne lésinait pas avec la sécurité !

 

De l’importance des tests !

Nous nous sommes affiliés à la FFS comme individuels et avons démarré nos visites par un petit gouffre du secteur « le Debain » à Sans-Vallois (88) dans lequel la position verticale est exceptionnelle et les laminoirs particulièrement longs !

Quelques jours après ce premier essai Christian me propose une visite dans la rivière souterraine de Chauveroche à Ornans. Il me précise qu’il sera nécessaire de s’immerger complètement et de probablement franchir un passage bas en apnée !

 

Du rôle déterminant du baptême par immersion !

C’est équipé d’un bleu de travail, de trois sous vêtement rhovyl (Damart) et d’une paire de botte, que nous partons nager dans la rivière de Chauveroche…

Effectivement la seconde voute mouillante nécessite une baignade complète (c’est ce que l’on appelle un baptême par immersion) et c’est déjà bien frigorifié que nous rejoignons « la plage ». Nous remontons, à la nage, les grands bassins jusqu’à l’affluent de la fontaine avant de sagement décider un retour express vers la sortie.

Fort de ces débuts sans concessions (ça passe ou ça casse), j’ai entamé une carrière de spéléo qui continue 42 années plus tard …

 

De l’efficacité calorique du feu de bois !

Avec Christian nous n’avons pas chômé en mettant à profit la moindre occasion pour visiter des cavités dans toute la France avec des copains de Poitiers et de Montélimar.

En 1979 nous avons le plaisir de les recevoir dans le Doubs, pour les remercier d’un séjour dans le Lot, dans le but de leur faire découvrir Bournois et Pourpevelle…

Nous couchons dans une vieille ferme (aujourd’hui en ruine) vers la grotte de la Tuilerie à Gondenans-Montby après une visite du réseau sud de Pourpevelle, nous mettons nos affaires sécher autour d’une majestueuse cheminée dans laquelle nous avons fait un feu d’enfer.

Au milieu de la nuit c’est le branle-bas de combat, nos bottes ont fondu et ont mis le feu à nos combinaisons. Après extinction des feux (lol) force est de constater que notre matériel est hors service !

 

De l’importance du bistrot de village et du commerce local !

La décision est prise d’aller à Baume les Dames pour acheter des combinaisons chez un couturier spéléo local. C’est lui qui nous conseille la visite des Cavottes et de Vauvougier dans le secteur de Montrond le Château. Arrivés sur place nous allons à l’épicerie/bistrot du village pour nous renseigner sur un hébergement.

« Allez donc voir en face chez les Decreuse »

C’est chose faite, après dégustation en terrasse de boissons plus ou moins locales et plus ou moins alcoolisées…

 

Comment l’hospitalité et la paille ont joué un rôle déterminant !

Nous sommes tous restés babas face à la chaleur de l’accueil de la famille Decreuse. Très rapidement, suite au manque de gite dans le village, monsieur Decreuse nous propose de coucher dans sa grange, à la condition impérative de ne pas fumer. Pas question de le dédommager, car l’hospitalité est un devoir dans cette famille…

 

Comment la grand-mère est devenue célèbre dans le milieu !

Je dois particulièrement signaler la grand-mère Decreuse, une gentille petite dame calée vers la cuisinière et toujours affairée. Elle était sans nul doute un de ces personnages ayant inspiré la Madeleine Proust, je cite une de ses phrases les plus célèbre :

« Mais vous y cherchez quoi dans vos trous ? »

 

Comment sont nés beaucoup de petits ….spéléos !

En soirée, après la visite de Vauvougier, nous installons nos sacs de couchage dans la grange…

Très rapidement c’est un, puis deux garçons de la famille qui viennent nous rendre visite. Ils nous questionnent sur nos expériences de spéléologie et nous relatent leurs incursions aux Cavottes avec un matériel de fortune. Voilà une bonne occasion de remercier les parents en proposant une initiation à la spéléo « sécurisée » aux enfants de la famille.

Le lendemain c’est chose faite et c’est pour moi le début d’une longue aventure et d’une vraie amitié.

Quand le GCPM est né, deux années plus tard, nous l’avons immédiatement rejoint.

 

Gérard JAWORSKI (avec la participation d’Arlette pour les points d’humour).

 

2 réflexions sur « Naissance d’une passion – Naissance d’un club ! »

  1. Guy DECREUSE

    A l’évocation de ces souvenirs (et Gérard le sait bien !), j’ai toujours un peu de mal à cacher la larme à l’œil qui se pointe systématiquement.
    En guise de baptême du feu, Gérard et Christian nous avaient emmené au Vauvougier ! . Je tremblais tellement au fractio plein vide du puits d’entrée (alors à gauche) que mon mousqueton de dérivation a fait la descente tout seul !
    Voilà un texte qui nous propulse dans l’époque de notre jeunesse baignée d’une totale insouciance et de soif de liberté.
    Avec le recul, je me rends compte qu’il y avait également un grain de folie dans cette passion spéléo … convaincus 100% d’être nés sous une bonne étoile, il ne pouvait rien nous arriver !
    Vivement « le 11 mai » pour que l’aventure continue !
    Merci Gégé et Arlette !

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    1. JAWORSKI Gérard

      Je me souviens très bien de ta descente du puits d’entrée de Vauvougier, car j’étais à coté de toi. On avait fait le choix d’équiper en double, Christian est descendu avec Bernard et toi avec moi. J’ai essayé d’attraper le mousqueton au vol puis je t’en ai passé un autre. Je n’ai plus de souvenir sur une éventuelle récupération du mousqueton volant à la base du puits.
      Je me souviens aussi que nous étions impressionné par votre pêche, on avait encore jamais vu de débutant aussi à l’aise sous terre que vous deux.
      J’ai relaté ces anecdotes suite à une proposition de Christophe et je dois dire que l’on s’est bien amusé Arlette et moi (avec également une pointe de nostalgie).

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