C’est en juin dernier que Philippe et Annie avait lancé l’idée que Gérard et moi allions faire de la photo-spéléo sur leurs terres.
Là-bas, les cavités n’ont rien à voir avec les nôtres. Nous nous en étions déjà rendu compte quand, en 2020 ils nous avaient emmenés derrière la partie touristique de Cabrespine.
Le programme qu’ils nous proposent cette fois-ci est tout aussi alléchant : séance photo derrière les parties touristiques de Clamouse et de Trabuc, rien que ça !!
Ensuite, 2 autres grottes hyper-photogéniques.
Le projet prend forme et nous décidons d’y aller avec Arlette et Christine. Pour varier les plaisirs, on étale le programme de ces quatre visites sur une semaine : spéléo un jour sur deux !
Avec le temps plus que mitigé que nous avons eu durant l’été, nous nous réjouissons de ce voyage « Bonus » dans le Sud.
Notre premier pied à terre se trouve au camping d’Anglas, à une trentaine de km au Nord de Montpelier.
Grotte de Clamouse (Guy)
Samedi 04, nous avons RDV devant la grotte de Clamouse à 9h15. Le but est que l’on entre dans la grotte avant les touristes et que l’on en sort le soir, après la dernière visite guidée.
Tout le monde est à l’heure, y compris les 3 amis que Philippe et Annie ont conviés à se joindre à nous : Gilles, Karine et un autre Philippe. Tous les 3 se proposent gentiment de nous aider à porter le matériel.
Au-delà de la partie aménagée, il y a bien peu de monde qui y met les pieds et on a clairement le sentiment d’être des privilégiés.
Après un petit café offert par l’un des responsables de la grotte, nous voilà en ordre de marche pour traverser la partie aménagée. Au bout de celle-ci, on enjambe les rembardes pour découvrir la partie qui nous intéresse aujourd’hui.
Nous ferons les photos au retour. La progression n’est pas bien compliquée dans ces
galeries fossiles et des mains courantes (ainsi qu’un cheminement) nous aident à suivre le bon itinéraire sans difficultés.
Les idées de spots s’enchainent rapidement, il va falloir faire des choix. C’est très varié avec aussi bien de la macro que des gros volumes. Les teintes sont à dominantes rouge qui contrastent esthétiquement avec les concrétions blanches. L’eau est très peu
présente dans cette partie fossile mais la roche en place témoigne qu’elle est bien passée par là. Quelques zones finement ciselées agrémentent le parcours.
Au bout d’une bonne heure de progression, on bute sur un éboulis qui barre entièrement le passage. Nous n’irons pas plus loin mais cela suffit amplement à nous ravir. Philippe nous fait partager sa connaissance de la cavité avec pas mal d’anecdotes. Il nous raconte qu’il s’était un jour présenté à
l’entrée de la grotte et avait proposé à la gérante de faire un livre. Pour le tester, la patronne avait demander à Philippe de prendre en photo le Grand Niagara rouge qui est une magnifique coulée stalagmitique de couleur ocre (non loin du terminus) pour en évaluer la qualité d’image.
L’exercice fût concluant et ce fût le début d’une collaboration fructueuse.
La partie non aménagée est vraiment exceptionnelle. La tentation de multiplier les compos est grande mais la frustration risque aussi de l’être si la qualité des images n’est pas au RDV.
Nous nous partageons en 2 équipes. Je pars devant avec Philippe Hourioux et Annie au Niagara rouge tandis que Gérard, Phlippe, Gilles et Karine immortalisent la concrétion en forme de phallus ! Chaque équipe a un godox et quelques flashs. J’apprécie vraiment
d’avoir des personnes disponibles pour m’aider à mettre en forme les compositions. Pour moi qui fait parfois des images spéléo en solo, je savoure ce confort. Vu qu’on doit sortir de la grotte tous ensemble après 17h00, il n’y a pas d’impératifs autres à avoir que de faire des images ensemble ! . Je peux me concentrer à fond sur mon sujet sans scrupule et ça, c’est super.
On casse la croûte ensemble devant les chutes du Niagara (le bruit et les embruns ne sont pas trop gênants).
En guise d’amuse-bouche, Gilles nous a apporté des mini-tomates de son jardin.
C’est ainsi que nous passerons l’après-midi à multiplier les compos en gérant le timing
à la louche. On a vu tellement de choses à l’aller que c’est pas évident de savoir si on va trop vite ou pas assez. A deux reprises, je sors mon objectif macro : une fois pour pour le bouquet de la mariée et à la fin de la séance, devant les gours en bâtonnets et les aiguilles d’aragonite.
La moisson s’annonce très bonne et c’est devant une « gorge fraîche » (bière locale) que nous prolongeons le privilège d’être ensemble en pareil occasion.
Sur le lien suivant, on peut visionner les photos de Philippe Crochet faites à Clamouse :https://www.philippe-crochet.com/galerie/cavites-touristiques/details/225/grotte-de-clamouse
Grotte de Trabuc (Guy)
Pour cette seconde sortie photo, RDV est donné sur le parking de la grotte touristique à 9h15.Ce qui est quand même pratique avec les grottes proposées par Philippe, c’est qu’on a pas besoin de chercher l’entrée du trou !
Comme pour la visite précédente, 3 amis de Philippe et Annie se joignent à nous. Et là aussi, le café est proposé à l’accueil : on sait recevoir dans le Sud ! Dans le dernier Spelunca (n°162-pages 10 à 21), un article très intéressant de Philippe Crochet présente cette cavité exceptionnelle sous de multiples aspects : historique-aménagement-géologie-hydrologie et descriptif. On y apprend entre autre que des spéléos de Montbéliard (25) y ont même fait de la première ! …et qu’un réseau porte le nom de cette ville franc comtoise.
Tandis qu’Arlette et Christine sont parties visiter la bambouseraie toute proche, nous voilà repartis pour une nouvelle aventure qui ne manque pas d’originalité.
En 1950, un tunnel avait été creusé bénévolement par les mineurs d’Ales : C’est l’entrée de la grotte touristique. Il permet de rejoindre au bout de 40 mètres l’amont de la cavité du « nouveau Trabuc ». En effet, au fil des nouvelles découvertes, une zone étroite mais bien ventilée de la cavité a bloqué les spéléos temporairement mais suffisamment
longtemps pour scinder en deux le réseau : l’ancien et le nouveau.
La longueur de la partie aménagée n’est que de quelques centaines de mètres mais le concrétionnement y est varié. Il n’y a pas de guide à Trabuc; les visiteurs sont équipés d’un audio-guide et vont à leur rythme. La crise sanitaire est passée par là et cette solution a l’avantage de respecter au mieux la distanciation sociale.
Le clou du spectacle se situe sans doute tout au bout du parcours touristique, quand on commence à longer les milliers de sapins d’argile dans la rivière devenue fossile. Ils se ressemblent tous et se sont « plantés » à espace régulier. Philippe propose que cette-fois on fasse les images à l’aller et qu’on commence justement avec ces 100 000 soldats.
S’il y a bien un endroit où il ne faut surtout pas trébucher, c’est bien ici. Les sapins sont fragiles; ils seraient écrasés et le mal irrécupérable.
Heureusement, c’est Annie qui ira installer les flash croisés en contre jour (mais hors champs) . Ensuite, elle posera accroupie sur une bute de terre, devant les soldats. Quand à moi, je reste sagement sur le bord tandis que Philippe tiendra le snoot depuis l’allée dominant le site. Après quelques réglages, ce que je vois apparaitre sur mon écran me séduit énormément et je me dis que la journée commence très bien !! La suite de la visite se passe au-delà de la barrière et le cheminement est à présent parsemé de main courantes.
Les profils de galeries sont variés ici aussi. Nous passons sur le bassin des mille et une nuits. Cette-fois, c’est Gérard qui sort son appareil.
Non loin de là, Philippe et Annie nous indiquent la baignoire aux Fées. La compo a tout pour plaire et c’est à nouveau Annie qui joue le rôle de la fée !.
Un flash éclaire l’eau du bassin ce qui ajoute à l’ambiance aquatique. En fin de séance , un autre flash prend un bain involontaire dans une flaque mais heureusement sans conséquence. Au moment de manger, nous arrivons devant la grande stalagmite qui est un peu l’emblème de la grotte non aménagée. Elle trône majestueusement au milieu de la galerie. Après manger, je tente l’exercice ambitieux de la mettre en boîte. On a le matériel (2 godox et tous les flashs qu’on veut) et on a des assistants disponibles. Le challenge consiste à ce que la concrétion soit bien détachée des parois du fond et que l’ensemble reste homogène.
Pour compenser le temps qui nous est compté, je fixe l’appareil sur un trépied de façon à pouvoir faire des assemblages en post-traitement.
En procédant ainsi, on n’a pas à la fin de la séance la meilleure des images possibles. Il faut alors avoir en mémoire les différents clichés exécutés pour pouvoir estimer à un moment donné qu’on a toutes les parties du puzzle qu’il faut pour construire l’image…devant l’ordi.
Une peu plus loin se trouve un passage des plus insolites: nous nous retrouvons à califourchon sur un bloc de 4 ou 5 m3 coincé entre 2 parois et le tout à une vingtaine de mètres de haut. Evidement, il fallait que ce passage s’appelle « le pont du diable ». Par le passé, Philippe nous indique qu’il n’y avait même pas de main courante pour le traverser.
En poursuivant, nous voilà bientôt au dessus de la cascade Orengo. C’est une grande coulée de calcite équipée d’échelles et de main courantes. Pour leur article dans Spelunca, Philippe et Annie avaient passé beaucoup de temps pour la mettre en image mais le résultat est au RDV.
Après être passés dans une grosse conduite forcée, nous arrivons à proximité de la zone étroite qui sépare le vieux Trabuc et le nouveau. Annie souhaite poursuivre avec 2 de leurs amis pour faire la traversée. Pour le reste du groupe, nous rebroussons chemin et les rejoindrons plus tard à l’accueil de la grotte.
Après quelques hésitations devant les étroitures, Christian changera d’avis et nous rattrapera bien vite. Avant de retrouver la zone touristique, Philippe ira nous montrer quelques bouquets plafonnant dans de beaux volumes latéraux.
Nous retrouvons la lumière du jour au milieu des touristes. Annie est déjà sur place. Quand à Arlette et Christine, elles furent enchantées de leur journée passée à la Bambouseraie. La journée se finira devant une bonne boisson fraîche au centre d’Anduze.
Sur le lien suivant, on peut visionner les photos de Philippe Crochet faites à Trabuc :
https://www.philippe-crochet.com/nouveautes/details/386/grotte-de-trabuc
Deux très belles cavités sont au programme pour la seconde partie de notre séjour. Annie et Philippe nous on particulièrement gâté pour le bouquet final. Après la partie non aménagée des grottes touristiques, ce sont deux lieux tout aussi exceptionnels qui nous attendent : La grotte de Lodève et le réseau des perles. (Gerard)
Pas de description des lieux qui doivent rester confidentiels car ils supporteraient mal une forte fréquentation. La première cavité possède un spot photo probablement unique en France ! Nous avons eu le privilège de pouvoir photographier une coulée de calcite striées de
multiples couleurs, très vives et très variées. On ne se lasse pas d’observer cette merveille de la nature, qui par bonheur est relativement protégée par sa difficulté
d’accès. Comme souvent la sortie à été émaillée par une rencontre et un itinéraire, pleins de bonnes surprises. On a pu mettre en pratique, une fois encore, les conseils de Philippe et d’Annie et les observer en pleine action.
La dernière cavité de ce séjour abrite de nombreuses pisolites de toute forme et de toutes couleurs, avec de subtiles nuances de rouge, de brun, de bleu et quelques touches de vert… Philippe nous a signalé la disparition de quelques perles depuis sa précédente visite ! Ce qui malheureusement nous conforte dans la nécessité de garder à ces lieux une grande confidentialité. On est resté plus de trois heures à photographier avec le sentiment de n’avoir passé qu’un instant dans cette bijouterie !
Je laisse à Arlette la rédaction du CR de notre dernière journée au « rassemblement caussenard » à Millau.
Rassemblement Caussenard : Arlette Jaworski
Quoi ! Un jour de vacances sur le rassemblement caussenard ! Moi qui n’y connais pas grand-chose ! Moi qui n’apprécie cette activité qu’à travers les superbes images des spéléo-photographes ! Ce sera une épreuve, c’est certain !
Eh bien non, j’avais tort.
Nous avons été accueillis avec sourires, humour et bénévolence…(je viens de découvrir ce mot et je vous en fais profiter).
Pour faire court, le rassemblement caussenard c’est :
- De beaux reportages ;
- De très belles photos commentées ;
- De belles rencontres ;
- Beaucoup de bonne bière et un repas local délicieux ;
- Et bien d’autres choses encore…
Tous conquis (même moi), nous sommes rentrés dans l’est en nous promettant d’y revenir et avec l’espoir que poussés par un bon vent et conquis par la présentation photo de Philippe Crochet, quelques caussenards oseront dépasser Lyon pour venir un jour découvrir notre région.
Une sélection des meilleures photos ICI
Superbe !
Whow.. Je crois que je suis tomber amoureuse.. De ses grottes bien sûr !! Inimaginable des formations géologique pareil ! Ce doit être un rêve éveillé de parcourir leurs galerie !
Merci a tous pour ce partage
Sarah