Archives mensuelles : août 2024

Les 2 avenues – Grotte des Chaillets

Suite à notre séance photos du 16 août dernier (voir CR précédent), 2 spéléos du GCPM se proposent de venir nous prêter main forte pour une seconde sortie consacrée aux 2 avenues.

Ce sont Jean Noël Grappey et Mickaël Constant. Mickaël y est déjà allé quelques fois et Jean No faisait partie des explorateurs il y a 30 ans …alors ! Les niveaux d’eau sont identiques car il n’y a pas eu de pluies conséquentes sur le secteur les 8 derniers jours.

Par contre, des orages sont annoncés mais seulement en seconde partie de nuit du 24 au 25.

Je contacte tout le monde pour proposer le samedi 24 et c’est OK. On se donne RDV chez moi à 8h00. On est tous bien motivés. Il doit être aux alentours de 9h00 quand on se met à 4 pattes pour négocier les 150 premiers mètres de ramping aquatique. J’ai préparé 4 kits de poids sensiblement égal et surtout en protégeant au maximum le matos des chocs et de l’eau.

Les grenouilles sont toujours là, fidèles au poste, il faut dire que le plafond est tapissé de moustiques.  Dans la seconde voûte mouillante, Daniel s’égare dans le laminoir parallèle mais Mickaël l’en dissuade rapidement et il revient sur le bon itinéraire.

Pour les tenues vestimentaires, chacun a sa petite solution perso en fonction de sa frilosité et son aspiration au confort : néo fine – néo intégrale ou 2 pièces ou alors la sous combi pour les galeries sèches.

Arrivés au premier tiers de la galerie du Turbigot, nous voilà au niveau de la curieuse salle à manger située en haut d’un talus de terre en rive droite. Nous y montons en reconnaissance pour voir si elle est esthétique, ce qui est clairement le cas.  Nous y ferons notre photo de groupe au retour.

Jean No se change au pied de l’éboulis et nous poursuivons direction les avenues. Arrivés au pied de la corde à nœuds, je réalise que je n’en étais vraiment pas loin il y a 8 jours. Nous prenons pied dans les « bigs » volumes ! A partir de maintenant, Daniel et moi repérons les spots possibles.

Jean No nous présente les lieux : Pour la barbe à papa, c’est droit devant nous et les cheveux d’anges sont derrière nous en prenant la vire et en continuant dans l’avenue du Chatelet.

Nous partons d’abord droit devant et effectivement, du gypse sous forme de paquets de ouate font leur apparition. Vraiment très curieux, jamais vu ça dans une autre cavité de la région, ni ailleurs.

Les profils de galerie changent. Bien qu’il n’y ait pas la moindre goutte d’eau dans les avenues, on voit nettement les traces de son passage avec une forme de demi – voûte, des méga coups de gouge ou des passages forcés vers le fond.

Avant la dernière partie, les volumes prennent des allures de cathédrale avec un plafond quasiment plat…. La photo s’impose et les 3 godox que nous avons apporté rendront bien service.  La séance commence et c’est bien confortable. La rubalise de cheminement est sommaire mais vu que la cavité est bien peu fréquentée, elle suffit à jouer son rôle.

Nous cassons la croûte au carrefour qui nous a fait monter là et nous enchaînons ensuite avec le Châtelet. Le terrain est plus accidenté mais les volumes y sont également conséquents.

Les formations de gypse sont très différentes et toujours intéressantes. Avec Daniel, nous passons un bon moment à tenter de les photographier avec le téléobjectif. Nous gardons le matériel non conditionné car je voudrais bien faire une compo depuis le haut de l’éboulis en direction de l’aval. Dernière pause photos comme prévu dans la fameuse salle à manger. Avec nos vêtements humides, le talus devient une vraie patinoire et on doit s’aider pour y parvenir.

Il est presque 18h00 quand nous retrouvons la lumière du jour. Ca fait 9h00 qu’on est entré sous terre et on n’a pas vu le temps passer !

Une super sortie entre amis qui se finit chez moi en sirotant une « bonne bière maison » que Mickael a apporté.

Bien sûr, il y a encore beaucoup d’images à faire dans cette cavité « hors sentiers battus » mais je suis vraiment content qu’on ait pu mettre en boîte les conduits les plus parcourus.

Pour voir la sélection de photos choisies ainsi que le report topo, c’est ICI Guy

La galerie du Turbigot

Ca faisait un bout de temps que cette séance photo me trottait dans la tête : Aller aux Chaillets pour en sortir quelques images sympas.
Cette cavité développant plus de 9km de galeries a été découverte par le GCPM voilà une trentaine d’années.

Les prévisions météo de cette mi-août sont bonnes et les débits aussi, c’est le bon moment !
Je suggère l’idée à Daniel. Il n’y a jamais mis les pieds mais il en a déjà beaucoup entendu parler, forcément !.

Il y a bien quelques appréhensions mais il se dit que s’il y réfléchit de trop, il n’y ira jamais.
Pour se mettre en conditions, il se rend à l’entrée seul la veille du jour J .
Prévoyant, il a apporté une serpe , les ronces sont omniprésentes et les frênes secs continuent de tomber.

Ca coule un peu mais c’est normal, la source ne tarit jamais.
Comme on est que les deux, je prépare le matos photo au plus juste en me disant que si on a un souci technique, on ira se balader dans le réseau. A peine couchés dans le laminoir d’entrée,

des grenouilles nous accueillent… elles doivent se dire qu’on est complètement cinglés !
Au moment où l’on quitte la lumière du jour, la première voûte mouillante se présente, la néo se remplit et ça ravigote ! Ce premier passage aquatique est un peu l’apéro de la seconde VM, histoire de se mettre en condition.

On se met sur le dos et on suit gentiment le chenal de voûte, pas de virage à négocier, c’est tout droit.
C’est pas bien large pour en sortir mais ça ne coince pas. A carrefour qui suit , on prend à gauche en suivant la flotte.
Un peu de quatre pattes et nous voilà devant le laminoir aquatique qui se présente au sol sur la droite. Une plaquette laissée au plafond nous confirme que c’est bien par là qu’il va falloir s’enfiler.

On essaie de ne pas être trop près l’un de l’autre pour ne pas créer des vagues. Peu après être engagés, on tire légèrement sur la gauche…. de toute façon, si on coince, c’est que ce n’est pas là. J’aperçois encore un peu de peinture rouge au plafond mais à un seul endroit.

« RESTER ZEN », c’est le maître mot, la néo nous porte et le kit accroché à une ceinture nous suit. Dès que possible, je met ma tête en biais pour voir la suite et je devine bientôt la roche au sol. YES !

La suite est chiante mais heureusement pas très longue, c’est du quatre pattes puis carrément couché sur un sol déchiqueté. La néo et les genouillères amortissent les angles aigus de la roche. Re- quatre pattes ensuite mais bientôt, la récompense est là devant nous, on est maintenant debout.
Daniel m’épate à chaque sortie mais là, il m’en bouche un coin !

A mesure qu’on avance, c’est de plus en plus gros et les profils sont variés. On est dans un collecteur du même gabarit que le Verneau.
On repère les spots possibles.
Au bout de 700 ou 800 mètres, l’éboulis se présente.

Derrière lui, la gabarit diminue mais la roche est belle. Nous voilà bientôt aux carrefours.
On pousse jusqu’aux griffades pour en choisir une à photographier. Il y en a une qui sort du lot, on a l’impression que l’ours est passé la veille.

Un petit clin d’œil avec la photo du château de terre et on pose le matos.
Dans le labyrinthe montant aux avenues, je n’arrive pas à trouver la corde à nœuds.
Pas grave, de toute façon, il nous faudrait plus d’éclairage pour mettre en image cette partie aux gros volumes.




Si on arrive à décider une troisième personne, on reviendra avec un kit d’éclairage en plus.
On a de quoi faire sur le retour avec tous les spots qu’on a repéré.


Au final, on sera restés 7 bonnes heures sous terre sans vraiment se rendre compte du temps passé.

Une super sortie photo avec des souvenirs plein la tête. Une sélection de photos ICI Guy

Descente en rappel du Creux Billard (17/07/24)

Participants : Jean Lou, Michel et moi. En tant que photographes officiels : Julie, Lana et Louise. Sur une idée de Jean Lou, nous décidons d’entreprendre ce qui s‘apparente à de la descente de canyon sec dans ce fabuleux site des sources du Lison.
La météo s’y prête et à l’heure où nous abordons les premières broches , la lumière met en valeur toutes les aspérités du calcaire . Jean Lou est à l’équipement. Les premiers amarrages sont des broches et jusqu’ici tout va bien. Le travail se complique un peu pour lui lorsqu’il faut trouver ensuite les spits cachés sous la mousse qui recouvre la paroi à certains endroits. Le taraud de Jacky est plusieurs fois d’une grande utilité.

Tout ceci se fait sous le regard curieux des touristes en contrebas sur la plate forme
aménagée face au creux. Il y a foule au balcon ! Nous apparaitrons à coup sûr sur de nombreuses photos de vacances .
Il nous faut également gérer de nombreux frottements, le protège corde et deux kits sont utilisés à cet effet.
Arrivés à hauteur de la grotte Nord, une vire nous mène à l’entrée de la cavité , dont
l’exploration nous est malheureusement interdite par un siphon .

Jean Lou nous explique le fonctionnement de la pompe qui sert à le désamorcer , ainsi que la découverte de vestiges attestant d’une très ancienne occupation des lieux. Il est fascinant d’imaginer par quels moyens les hommes de l’époque accédaient au porche, et de quels redoutables dangers ils devaient alors se protéger. Au moment de remonter , nous constatons que sur la dernière portion de verticale, la corde frotte encore malgré nos soins et Jean Lou estime qu’il est plus prudent de terminer la descente jusqu’à la vasque , d’autant plus que Julie est disponible pour nous faire le taxi.


Une eau bien fraiche nous accueille, en fin de compte pas désagréable par cette chaude
journée.
Michel est fiévreux (début de COVID) mais m’accompagne tout de même pour déséquiper.
Pour ma part, je connaissais bien sûr déjà l’endroit, mais je peux dire ne l’avoir jamais vu aussi impressionnant, et avoir été surprise par la beauté de cette descente. Une sacrée bonne idée du maître ! Céline