Archives mensuelles : décembre 2018

La Nisotte et le Coucou

C’est au printemps 2009 que des spéléos de l’ASCR découvrent le gouffre de la Nisotte. (commune de l’Hopital du Grosbois)
A l’époque, cette exploration intéressera la presse écrite et même la télé ! et pour cause :
En bas des puits d’entrée, un squelette entier d’ours adulte y est couché sur le flanc ainsi qu’un autre (jeune adulte), recouvert d’une fine pellicule d’argile.
(Voir la feuille de chou n° 12 pages 11 et 12 : http://www.speleo-doubs.com/actualite/fichier/feuille_chou_12_092012.pdf

Les animaux étaient probablement à la recherche d’un abri et sont tombés accidentellement dans les puits.
Bien sûr, les « bestiaux » n’y sont plus. Des fouilles paléontologiques sont rapidement organisées et permettent de soustraire les dépouilles aux trafiquants d’ossements.
Sur l’ISD n° 5 page 353, on nous dit que la cavité est également joliment concrétionnée et puis, on y verra peut-être quelques griffades témoignant de la tentative désespérée des ours de trouver une sortie.

En quête d’inédit, Julien, Damien et moi sommes partants pour une séance photo en lieu inconnu.
On se gare le long de la D387 (direction Naisey les Granges) juste après être passé sous la voie rapide N57-E23. De là, on longe la voie ferrée sur 630 mètres plein nord. On dépasse un panneau kilométrique ferroviaire indiquant 425.150. On poursuit alors sur une trentaine de mètres pour apercevoir une grande doline sur la gauche. La petite entrée de la Nisotte se trouve en bas de cette doline sur la gauche.

On retrouve tout à fait la description proposée sur l’inventaire. L’équipement est bien fait. Les spéléos découvreurs ont même ajouté quelques marchepieds au-dessus du puits pour que « la télé » puisse descendre.
On prend pied sur un cône d’éboulis boueux puis on découvre une galerie de dimensions confortables avec de belles nuances de couleurs de roche. Le concrétionnement y est également bien présent.
Il reste quelques rubalises aux endroits où les squelettes gisaient.
On trouve rapidement une griffade non recouverte de calcite.
C’est toujours émouvant de voir ces traces de griffes laissées par ces imposants « Ursus Arctos » qui se sont retrouvés piégés ici, il y a quelques milliers d’années. C’était pas l’époque des Bisounours !!

Comme d’hab, on ne voit pas le temps passer en faisant des photos. Au final, on sera restés entre 2 et 3 h00 sous terre avant de retrouver la lumière du jour.

On apprécie alors une bonne soupe chaude désormais traditionnelle.
En cassant la croûte, on se disait qu’il y a probablement d’autres « Nisotte » sous nos pieds …. si on grattait un peu.
Pour celle que nous venions de visiter, il s’en est fallut vraiment de peu pour que l’entrée ne soit pas visible, enfouie sous quelques centimètres de terre.

Nous partons ensuite à la recherche d’un autre gouffre découvert à la même époque que la Nisotte : le gouffre du Coucou. Tome 5 de l’ISD page 357.
Pour se faire, on revient sur nos pas le long de la voie ferrée sur 80 mètres environ. Puis, après l’avoir traversée, on s’enfonce droit dans la forêt sur une bonne centaine de mètres. L’orifice d’entrée est protégé par des fils barbelés.
Un ressaut de 4 mètres débouche de suite sur un beau puits plein vide d’une trentaine de mètres. Cette fois-ci, c’est Julien qui se colle à l’équipement.
Il y a un arbre en travers au-dessus du trou mais il n’inspire pas confiance. Heureusement, nous sommes des gens très organisés … une abatteuse d’arbre est passée par là il y a peu et nous a laissé une bille de sapin à la bonne longueur !.
La partie supérieure du gouffre est sèche et les spits n’ont pas trop souffert de l’usure du temps. En bas, ça dégouline pas mal; Là aussi, il y a de belles nuances dans les couleurs de roche.

Au final, grâce au téléphone performant de Damien, on n’aura pas cherché bien longtemps pour trouver ces deux gouffres perdus dans cette grande forêt où les repères sont peu nombreux.
C’est sûr, on remettra le couvert pour ce type de cavités « hors sentiers battus » où l’on prend plaisir à se laisser surprendre.

Avec ses talents d’aquarelliste, julien nous a taillé le portrait du Coucou.

Toutes les photos    ICI

Un p’tit coucou à la Bergeronnette – 29 12 2018

Beaucoup de monde ce matin au gite

  • Une équipe se prépare pour une sortie photos.
  • Une équipe GCPM/GSD cherche encore le but de la sortie du jour
  • Une 3ème équipe composée de Jacky et moi projette une excursion rapide à la Bergeronnette pour y faire un peu de bruit.

L’accès à la Bergeronnette par le champs semble compliqué et nous irons donc par le bois.
En septembre, nous avions repéré un semblant de chemin

Le 4×4 de Jacky est de rigueur !
En cette période hivernale, les bûcherons sont passés par là et le chemin est semé d’embûches et de bûches de bois. Après plus d’une heure, nous arrivons sur site. Il est  presque 11h30.
Nous équipons l’accès et préparons les équipements pour le chantier du jour.

Pause casse croûte avec une bière bien fraîche !! (température extérieure 1°c)

Les travaux démarrent enfin. Le groupe électrogène ronronne bien
Je descends faire les forages.
Arrivé au fond, je constate qu’une petite séance de nettoyage aurait bien été nécessaire pour remonter un peu de terre accumulée et différents détritus jetés là. Je gratouille pour mettre la roche à nu.
Arrive l’instant du perçage
Clic , Clic je presse sur la gachette du perforateur mais rien ne se passe
Clic, Clic et reclic…. mais toujours rien.
Je vérifie les connexions . Clic, clic .
Greuuuuuuuuhhhh
Du fond, j’appelle désespérément Jacky mais pas de réponse.
Je me résigne à remonter.
Arrivé en surface, Jacky arrive tout sourire avec un joli bourroir qui vient de loin dans la forêt….
Test des rallonges, test du perfo sur le groupe; ca ne fontionne pas
La panne vient donc du groupe ou du perfo.
Dans les 2 cas, nous n’avons pas de plan B pour réaliser ce gros perçage (les petits groupes de 2KVA ne sont pas suffisants)

Dans la bonne humeur (greu et greu et greu ) nous remballons nos équipements.
Bon, le point positif, c’est que nous avons bien identifié le chemin dans le bois

Après tests, c’est le groupe qui ne débite plus de 220 volts

Christophe

 

 

 

Grotte du Lançot 18 décembre 2018

Petit récit pour partager nos impressions suite à notre sortie à la grotte du Lançot avec Christophe BERNA.

Ni l’un ni l’autre ne connaissant la « Traversée du Lançot », nous avions pris les informations dans le dernier (ou le premier ?) « Taupo-Guide » : sur le papier rien de bien compliqué, ce sera bouclé en quelques heures tout au plus !!!

Premier contretemps pour trouver l’accès à la grotte du Lançot (bien qu’étant déjà venu par le chemin du haut il y a quelques temps déjà). Une fois sur place, nous en profitons pour décrocher la corde dans le porche d’entrée en prévision du dernier rappel. Au passage, nous réinstallons un bout de corde en fixe pour faciliter et sécuriser l’accroche/décrochage de cette corde de descente.

Deuxième moment de solitude quand il a fallu trouver la corde fixe pour monter à la grotte supérieure, début de la traversée : c’était pourtant évident d’après le topo, mais ça n’a pas empêché de parcourir toute la vire, de revenir sur nos pas et de grimper sur le dessus avant de retourner vers le Lançot et … de tomber sur la corde bien-sûr !

Le moral revient et la montée vers l’entrée se fait sans encombres : l’exploration commence !

Cette première galerie bénéficie d’un air presque tiède (les chauve-souris ne s’y sont pas trompées) et de dimensions confortables. Nous arrivons assez vite au début de la « Grande Diaclase » avec 2 obstacles à remonter (environ 5 mètres, puis 10 mètres pour le second) avec une grande main-courante aérienne qui nous fait rejoindre le début de la « Galerie Margarine » (juste avant, détour par le miroir de faille sur la droite).

Comme attendue, la suite est assez « grasse » et humide mais ça va…

Je ne vous parlerai pas des quelques aller-retour dans cette galerie (et autres laminoirs boueux) avant de trouver la suite jusqu’à la Salle de la Sorcière…je vous laisse le plaisir de découvrir !!!

De là, la suite est évidente et nous (res)sentons le courant d’air froid de l’entrée inférieure.

Nous en profitons pour nous laver dans le bassin en bas de la « cheminée artificielle », puis rééquipement du rappel (anneau de corde+maillon) de la C17 avant de rejoindre le dernier rappel et la lumière du jour.

Le final est de toute beauté : main-courante aérienne (baisser la tête) suivie d’une descente de quinzaine à vingt mètres depuis le plafond du proche d’entrée (grotte du Lançot).

Bilan : belle sortie de 6 heures, variée, dans un site grandiose (Cirque de Consolation). A refaire pour aller voir d’autres endroits du réseau à l’écart de la traversée (présence de cordes remontantes…)

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Prévoir 2*C30, mini et des anneaux de corde+maillons rapides si il faut rééquiper les rappels. Les main-courantes sont soit très hors-crue, soit câblées, ce qui laisse un peu de marge…

Actualité spéléo dans le haut Doubs

Vous avez pu suivre presque en direct notre actualité de première vers le barrage du Chatelot cet automne

Nous y avons découvert des cavités forts intéressantes qui méritent de poursuivre les désosbstruction engagées … mais la force n’est plus avec nous…

Les photos se passent de commentaires …

La Moule Hurlante avant :

La moule Hurlante maintenant :

Chaudron du diable avant :

Chaudron du diable après

 

Bon, il est clair que se sont les poissons qui poursuivent actuellement la première mais…. on espère bien garder la primeur du levé de topo !

Merci à Jean No pour les photos de Décembre

Christophe

Les Ordons – 15 décembre 2018

Il fait un froid de canard. Tout le monde est pressé de descendre se réchauffer sous terre
Il faut dire que nous sommes nombreux ce matin au bord du puits d’accès aux Ordons

Il y a : Christophe, Guy, Jacky, Thomas, Jacques, mais aussi pleins de nouveaux avec Rachel, Margaux, Joël, Céline, Laurent, Sébastien, Matthieu, Axel et Théoline.

Nous nous étions donné rendez vous à 9h00 au gite ce matin et quand Guy arrive, Rachel et son équipe sont déjà là! … Voici un groupe très motivé !
Comme d’hab. j’arrive un p’tit peu en retard et ça n’est pas habituel, nous manquons de place dans le local club pour équiper tout le monde.
Tout le monde ou presque à déjà eu l’occasion de descendre sous terre, mais pour Laurent, c’est une première, et franchement il ne sait pas du tout à quelle sauce il va être mangé !

Thomas équipe (très bien). Pour le fun, on critique un peu son équipement de puits d’entrée.

La descente se passe bien pour tout le monde, mais Théoline préfère descendre en duo avec son papa. Pour Céline c’est l’extase. Génial! super! wahou! le reste de l’équipe est plus réservé dans ses émotions, mais les sensations sont là aussi et tout le monde profite bien de la descente en solo du puits de 18m.

Le réseau est assez court (quelques centaines de mètres) et nous progressons lentement pour découvrir les merveilles de cette cavité

Pause repas dans la zone des tambourins. Guy a eu la bonne idée d’amener une bonne soupe pour tout le monde et ce petit moment de convivialité est bien apprécié.

La fin de la visite du réseau se fait dans une très bonne ambiance.

Lors de la découverte il y a + de 20 ans, nous avions découvert des sols calcifiées remplis de perles des cavernes. A l’époque, le pari de laisser en place toutes ces merveilles n’a pas payé. Il ne reste plus rien !

Au retour, Guy profite du groupe pour réaliser quelques clichés avec des gros projecteurs.

La remontée se passe étonnamment bien pour tout le monde sauf pour Rachel qui vraiment semble avoir du mal dans une drôle de posture.
Dehors, je m’aperçois que son baudrier n’était pas bien ajusté du tout et c’est la raison pour laquelle elle a bien galéré .  Promis, Rachel on sera plus attentifs la prochaine fois !

Belle journée j’espère pour tout le monde.
Le terrain de jeu est vaste et varié. La prochaine fois, la sortie sera plus verticale et donc un peu plus physique.

 

 

 

 

 

Christophe

D’autres photos ici

La Charnière des Biefs

Le début du gouffre des Biefs Boussets est agrémenté d’une curiosité géologique remarquable : Non loin de l’entrée, les strates de calcaire se sont plissées de façon spectaculaire.

La charnière d’un synclinal est la zone ou le pli présente sa courbure maximale. La roche calcaire s’enroule sur elle même et présente cette charnière particulièrement impressionnante.
Autre originalité des lieux, cette formation a été recoupée par un écoulement qui a taillé un passage en son centre.

Avec Gérard et Thomas, nous nous y sommes rendus pour y faire une séance photo. C’est l’occasion pour nous de tester une nouvelle technique « light painting » en utilisant des torches leds (voir article du 18/11/2018)

 

Bien que nous soyons en semaine, nous ne sommes pas les seuls au parking des Biefs. Yvan Binot (Roc’ Emotion) est là également avec quelques stagiaires pour une « formation équipement. »
On taperait bien la causette mais le vent est glacial et nous ne traînons pas pour aller se mettre à l’abri.

Notre mannequin du jour (Thomas) se pare de beaux habits de lumière : une vieille combinaison rose rafistolée qu’Arnaux GOY (GSD) lui a filé !!
….. Heureusement qu’on a photoshop !!

A l’équipement, Thomas nous sort des nœuds qu’on savait même pas qu’ils existaient (chercherait-il à épater le moniteur qui nous suit … ? !!)

On commence la séance par le beau puits d’une dizaine de mètres qui se trouve avant la salle de décantation. C’est un endroit idéal pour faire des contre-jours : la roche est belle.
Gérard est derrière le boîtier. Il se concentre pour essayer d’améliorer la qualité des prises de vues au fur et à mesure qu’elles apparaissent sur son écran.
On se rend bien compte qu’il nous faudra du temps pour apprivoiser cette nouvelle technique car les contrastes obtenus sont tellement subtils.
C’est rarement par hasard qu’on arrive à sortir une belle photo.
Il faut persévérer et rester humble car l’interaction des paramètres est parfois complexe. La preuve en est qu’on peut faire plusieurs séances photo dans la même cavité et on n’en sortira jamais les mêmes images.

Midi doit probablement sonner au clocher de Déservillers …. on sort la soupe alors qu’Yvan nous croise avec ses élèves.

Ensuite, on attaque le gros morceau : cette fameuse charnière.
En prenant un peu de hauteur, on se rend vite compte qu’il y a moyen de prendre davantage de recul, et ce, de chaque côté du ruisseau.
En rive gauche on peut même accéder à un promontoire dominant cette petite salle et utilisant un ancien conduit du cours d’eau.

La finalité est de bien faire ressortir l’aspect arrondi des strates avec cette entaille creusée par l’eau

 

Les résultats sont encourageants. Sur Flickr, 4 de nos photos postées cumuleront près de 100 000 vues ! En regardant un des clichés, un fidèle visiteur y verra même un œuf cassé avec une éclosion de spéléo !!! …. On ne voit ça que sous terre !!!

Un grand Merci à Thomas qui aura généreusement fait don de son corps juvénile en temps que modèle, pour sa patience envers les personnes âgées que nous sommes et ses qualités d’équipeur hors normes !!!

Guy le 16/12/2019

Chaudron du diable – Séance du 1er décembre 2018

La découverte d’un trou soufflant de l’air à 19° a motivé les équipes (voir l’article ici) et nous sommes 6 ce matin pour la poursuite de cette désob pas banale du tout !

Il y avait : Christophe, Thomas, Jacky, Dom, Gauthier et Nathanaël.
Lors de la séance précédente, nous nous étions arrêtés sur un passage a élargir.

Aujourd’hui, la séance débute par une prospection au thermomètre….
Au fond de la suite présumée, je relève 17°et peu de courant d’air, mais plus bas sur la droite, le courant d’air chaud est bien présent et l’on retrouve les 19° de la fois précédente.
C’est décidé, nous abandonnons le passage le plus évident et nous concentrons nos efforts sous ce gros bloc.

 

La persévérance fini par payer. Gauthier aperçoit du noir devant nous, mais de gros blocs nécessitent une intervention musclée et fumante.
Après dissipation du « brouillard », nous franchissons enfin un passage bas et la suite s’ouvre à nous ….

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3,09 mètre plus loin… la suite est obstruée par du concrétionnement.
Gauthier commence à dégager la zone au marteau/burin, mais il est trop tard pour poursuivre.
Une petite mesure au thermomètre pour s’assurer que nous sommes bien dans la bonne direction et… oh surprise le thermomètre indique 22°c au fond de la cavité !

Il faudra revenir très rapidement car des pluies abondantes sont annoncées et les bassins pourraient se remplir assez vite et rendre le site inaccessible pour longtemps !

D’autres photos ici

Christophe

La moule hurlante – Episode 2 – 17 novembre 2018

Par Nathanaël Ligier

Nous nous étions fixés rendez-vous un peu avant 10h avec Thomas à Etalans et Virgile devait nous rejoindre sur place.
9h54… Je vois des voitures passer un peu partout avec des gilets jaunes et j’envoie un message à Thomas exprimant mon inquiétude : « Active !!! Y’a des Gilets jaunes partout…On va se faire coincer ! »
10h et des poussières, Thomas arrive. Le temps de transférer son matos dans mon scénic et de comparer nos poubelles à roulettes, Nous voilà partis.
A Fuans, on croise un premier groupement de Gilets jaunes… L’un d’entre eux, une bière à la main, me laisse repartir après avoir mis mon gilet sur le tableau de bord (j’avais prévu le coup).
Virgile n’aura pas cette chance… Il est resté coincé un peu plus longtemps et nous à rejoint au Parking du chatelot vers 11h15…

Chargés comme des mulets, nous entamons la rando d’accès. Nous constatons que le niveau du lac semble avoir encore légèrement baissé.

Nous discutons encore 5 mn en chemin avec des randonneurs et nous parvenons au trou vers midi. Nous mangerons à l’extérieur avant d’avoir les mains trop pourries et dans l’hypothèse des pollutions sous-jacentes, l’idée nous semble préférable.

A 13h, Nous sommes équipés et on rentre dans la cavité pour commencer par voir les galeries non explorées le samedi précédent. Au passage, je fais quelques prélèvements de sable à l’entrée et je poursuivrai plus tard. Au carrefour,, nous décidons de montrer le siphon à Thomas puis nous revenons sur nos pas, lui présentant la cheminée et notre point d’arrêt précédent, quelques mètres plus loin.
C’est parti, suspense !!! Virgile se lance dans la laisse d’eau au sol, progresse d’une vingtaine de mètres et nous dit… « Ça tourne » !!! Nous le rejoignons et observons on changement de profil : De conduite forcée, le profil passe à diaclase en trou de serrure… Nous poursuivons, 13 m et ça tourne encore ! sous nos pieds, une profonde diaclase en éteignoir avec niveau d’eau laisse peu d’espoir de suite et au dessus de nous, une cheminée un peu plus haute, dont l’exutoire me semble d’emblée, un peu trop étroit pour moi… Pour Thomas, ça pourrait passer !

Continuons… Virgile explore le nouveau tournant, se faufilant dans le sommet du nouveau trou de serrure… Après 6m, encore un tournant ! La suite semble devenir trop étroite. Pour Virgile, on pourrait descendre le puits mais pas certain de pouvoir remonter sans traction par les copains… Encourageant, quand on voit l’étroitesse de ces galeries terminales !

Nous revenons vers la cheminée pour en explorer la suite éventuelle. Je m’y engage en premier, posant délicatement les coudes dans la boue et je me retrouve face à face avec cette substance orangée pas sympa du tout que nous avions déjà observé dans la galerie précédente. Dans la cheminée, je guette rapidement, tandis que Virgile s’exclame à son tour : « Aaah, Ca pue ! ». Thomas nous rejoins également et pour éviter de triper dans ce cloaque douteux, je ressors aussitôt de la galerie. Thomas s’élance alors au travers de la trémie qui colmate le plafond de la Cheminée en diaclase, empruntant un passage très étroit. Rapidement il nous informe… « Ça queute !!!…  » Puis se retournant, il corrige : « Ah non, çà continue ! ».Depuis le bas, je n’entends plus Thomas et c’est Virgile qui me transmet les infos : « Il a passé la trémie, il est dans le haut de la cheminée, elle doit faire 20 mètres » On essaie de comprendre comment s’agence l’ensemble , mais Thomas nous rejoint assez vite.

Il a observé les traces oranges un peu partout sur les parois de la cheminée et des gros placards de  moisissures cotonneuses sous les blocs. Pour la cheminée, il a tenté d’escalader, mais seul, sans barre raumer ca devenait dangereux, pourtant, en haut ça pourrait continuer

Bref… Compte tenu de l’éventuelle pollution et du fait que la trémie semble instable,  il sera préférable de chercher un autre accès. En effet, Virgile à tenté une désob au marteau et après avoir viré quelques morceaux, il ne passait toujours pas et il à compris que s’il en enlevait plus, ça risquait de bouger sérieusement !

Il était temps de passer à la suite du programme (topo, prélèvements et désob.) Nous ressortons un instant pour reprendre le matos et entamons la topo avec Thomas, tandis que Virgile, motivé, embarque avec lui la massette et les burins.

Je serais bien incapable de dire combien de temps la topo nous a pris, mais suffisamment pour commencer à avoir froid avec Thomas. Lorsque nous avons rejoint Virgile, il avait carrément taillé un tunnel dans lequel on pouvait passer… La tête (sans le casque !). Cela dit, vu le boulot, d’origine, il a super bien bossé !!!
Thomas redonnera quelques coups de massette pour se réchauffer, tandis que je termine mes prélèvements et nous ressortons enfin, boueux, mais heureux ^^

Après remballage du matos et rechange pour Thomas, nous avons entamé la marche du retour avant l’hécatombe des lumières. Heureusement que la lune éclairait bien car nous avons marché une bonne partie du chemin sans lampe et avec la flemme de tout ressortir du sac pour prendre celles de secours.
Nous sommes finalement arrivés au voitures… Retour à la vie moderne :

—> BIP BIP—> Message de Juju
—> BIP BIP—> Message de Christophe
—> BIP BIP—> Message de Juju

Virgile est déjà loin devant nous, mais nous prendrons le temps de rappeler Christophe et Julien avant un détour par le Mac Do. de Morteau…

Finalement je me dis qu’en 15 ans, rien a changé… La spéléo ça creuse ^^

Les croquis d’explo: 
de Julien

de Nathanaël

Nat

La moule hurlante – Episode 1 – 10 novembre 2018

Le niveau très bas du barrage de chatelôt (Villers le Lac) permet de visiter des cavités plus habituées à voir passer des poissons et autre mollusques d’eau douce.
Nous sommes nombreux pour aider à la désobstruction d’une cavité (le chaudron du diable) repérée par Christophe et qui souffle un puissant courant d’air chaud.

Il y a trop de monde ! Une  partie de l’équipe file vers d’autres objectifs avec entre autre la mission de repointer au GPS les entrées de cavités pour une mise à jour dans Basekarst.

Julien raconte :
Accompagnés par Jean Lou, Jean Noël et Thomas sont partis un peu plus tôt en reconnaissance repérer et pointer plusieurs cavités
Nous nous rendons avec Thomas et Nathanaël poursuivre l’exploration qu’ils ont commencé. L’entrée de la grotte s’ouvre dans la pente douce entre le sentier et le Lac, en rive gauche en amont du barrage du Chatelot
La cavité d’ordinaire submergée, est exceptionnellement accessible grâce suite à la baisse de niveau de l’eau conséquence de l’été très sec.
L’entrée basse (moins d’un mètre) donne sur une salle assez haute de plafond et boueuse au sol
Thomas s’équipe; j’en profite pour tester mon nouvel éclairage, et Nathanaël pour faire quelques photos.
Nous commençons à faire quelques croquis de la cavité
Nous traversons la salle et atteignons un passage bas dans au sol duquel nous trouvons des concrétions fines, larges et fragiles. D’après Nathanael, il pourrait s’agir de fossiles de polypiers médraporiques présents notamment dans les calcaires du rauracien.

Au fond un passage à quatre pattes nous permet de parcourir une galerie donnant sur un plan d’eau peu profond terminus du groupe précédent.
Des mollusques (moules ?) et des grattons noirs sont incrutés dans le calcaire,
De cet endroit nous entendons très nettement un grondement, d’eau manifestement.
Chacun se tait pour mieux entendre…. C’est l’Euphorie !  Nous ne pouvons pas attendre!
Nous décidons d’oublier les croquis pour le moment et nous nous précipitons dans la galerie qui devient rapidement plus haute de plafond.

Arrivés à un embranchement, nous délaissons la galerie de droite au profit de celle de gauche ou l’on entend très nettement le grondement sourd.
La galerie change de forme et prends une allure plus verticale, nous arrivons de nouveau à un embranchement
En face, une fissure, étroite et assez profonde (quelques metres) nous permet de distinguer l’eau au fond (actif) et ce qui semble être une petit cascade, qui est à l’origine du bruit (….)
Ca ne passe pas, mince !

Nous poursuivons la galerie et tombons devant un puits d’environs 2 mètre avec de l’eau au fond.
Le puits est rapidement désescaladé, et nous nous posons à présent la question de savoir s’il ne faudrait pas attendre le reste de l’équipe pour poursuivre l’exploration.
 Nous avons de l’eau jusqu’aux cuisses, Nathanaël repère rapidement un courant d’eau dans la vasque qui part sous la roche, et de l’autre coté on aperçoit une galerie qui s’abaisse en voûte mouillante très mouillante (quelques centimètres de garde d’air) La voûte basse  est jugée trop sévère, nous remontons le puits, et profitons pour faire quelques photos.

De retour vers l’actif, Thomas fait une tentative et s’engage dans la faille => Trop étroit

Il essaye de mieux distinguer l’arrivée  l’eau et si une séance au Bazola permettrait de dégager rapidement un passage.
Retour à la galerie précédemment délaissée. Nous y découvrons des niphargus mais aussi d’importantes traces de pollution..
La galerie file en ligne droite et nous n’en distinguons pas la fin,
Nous nous engeagons, et nous délaissons un départ vers la gauche
Après quelques mètres de progressions, nous décidons d’un commun accord de rebrousser chemin. Il faut laisser un peu de première aux copains !

Retour vers la sortie  en récupérant le matériel semé un peu partout dans les galeries

Jean louis nous attendait avec impatience à l’entrée . Nous ne nous étions pas rendus compte d’être resté si longtemps sous terre.

Nous sommes tous d’accord pour renommer cette cavité qui s’appellera : Grotte de la moule hurlante !

D’autres photos ici

Julien et Christophe