C’est au printemps 2009 que des spéléos de l’ASCR découvrent le gouffre de la Nisotte. (commune de l’Hopital du Grosbois)
A l’époque, cette exploration intéressera la presse écrite et même la télé ! et pour cause :
En bas des puits d’entrée, un squelette entier d’ours adulte y est couché sur le flanc ainsi qu’un autre (jeune adulte), recouvert d’une fine pellicule d’argile.
(Voir la feuille de chou n° 12 pages 11 et 12 : http://www.speleo-doubs.com/actualite/fichier/feuille_chou_12_092012.pdf
Les animaux étaient probablement à la recherche d’un abri et sont tombés accidentellement dans les puits.
Bien sûr, les « bestiaux » n’y sont plus. Des fouilles paléontologiques sont rapidement organisées et permettent de soustraire les dépouilles aux trafiquants d’ossements.
Sur l’ISD n° 5 page 353, on nous dit que la cavité est également joliment concrétionnée et puis, on y verra peut-être quelques griffades témoignant de la tentative désespérée des ours de trouver une sortie.
En quête d’inédit, Julien, Damien et moi sommes partants pour une séance photo en lieu inconnu.
On se gare le long de la D387 (direction Naisey les Granges) juste après être passé sous la voie rapide N57-E23. De là, on longe la voie ferrée sur 630 mètres plein nord. On dépasse un panneau kilométrique ferroviaire indiquant 425.150. On poursuit alors sur une trentaine de mètres pour apercevoir une grande doline sur la gauche. La petite entrée de la Nisotte se trouve en bas de cette doline sur la gauche.
On retrouve tout à fait la description proposée sur l’inventaire. L’équipement est bien fait. Les spéléos découvreurs ont même ajouté quelques marchepieds au-dessus du puits pour que « la télé » puisse descendre.
On prend pied sur un cône d’éboulis boueux puis on découvre une galerie de dimensions confortables avec de belles nuances de couleurs de roche. Le concrétionnement y est également bien présent.
Il reste quelques rubalises aux endroits où les squelettes gisaient.
On trouve rapidement une griffade non recouverte de calcite.
C’est toujours émouvant de voir ces traces de griffes laissées par ces imposants « Ursus Arctos » qui se sont retrouvés piégés ici, il y a quelques milliers d’années. C’était pas l’époque des Bisounours !!
Comme d’hab, on ne voit pas le temps passer en faisant des photos. Au final, on sera restés entre 2 et 3 h00 sous terre avant de retrouver la lumière du jour.
On apprécie alors une bonne soupe chaude désormais traditionnelle.
En cassant la croûte, on se disait qu’il y a probablement d’autres « Nisotte » sous nos pieds …. si on grattait un peu.
Pour celle que nous venions de visiter, il s’en est fallut vraiment de peu pour que l’entrée ne soit pas visible, enfouie sous quelques centimètres de terre.
Nous partons ensuite à la recherche d’un autre gouffre découvert à la même époque que la Nisotte : le gouffre du Coucou. Tome 5 de l’ISD page 357.
Pour se faire, on revient sur nos pas le long de la voie ferrée sur 80 mètres environ. Puis, après l’avoir traversée, on s’enfonce droit dans la forêt sur une bonne centaine de mètres. L’orifice d’entrée est protégé par des fils barbelés.
Un ressaut de 4 mètres débouche de suite sur un beau puits plein vide d’une trentaine de mètres. Cette fois-ci, c’est Julien qui se colle à l’équipement.
Il y a un arbre en travers au-dessus du trou mais il n’inspire pas confiance. Heureusement, nous sommes des gens très organisés … une abatteuse d’arbre est passée par là il y a peu et nous a laissé une bille de sapin à la bonne longueur !.
La partie supérieure du gouffre est sèche et les spits n’ont pas trop souffert de l’usure du temps. En bas, ça dégouline pas mal; Là aussi, il y a de belles nuances dans les couleurs de roche.
Au final, grâce au téléphone performant de Damien, on n’aura pas cherché bien longtemps pour trouver ces deux gouffres perdus dans cette grande forêt où les repères sont peu nombreux.
C’est sûr, on remettra le couvert pour ce type de cavités « hors sentiers battus » où l’on prend plaisir à se laisser surprendre.
Avec ses talents d’aquarelliste, julien nous a taillé le portrait du Coucou.
Toutes les photos ICI