Cette semaine, les conditions météo sont idéales pour aller taquiner la Rochette
Rendez-vous et pris avec Thomas et Jacky pour ce samedi 21 Avril 2018.
Thomas est impatient de se confronter à ce gouffre qui en a découragé plus d’un !
Par précaution, un petit repérage la veille permet de valider que le tonneau d’accès n’est pas rempli de galets comme parfois. C’est bon, ça passe et il y a même un puissant courant d’air soufflant.
Nous voici à pied d’œuvre sur site ce samedi matin. Franck nous accompagne jusqu’à l’entrée ou nous nous engouffrons à 9h45.
Il y a beaucoup d’eau dans la première partie basse mais la garde d’air est largement suffisante pour passer. Jacky barbote avec nous jusqu’à la cheminée de 7m, puis il ressort.
Au-dessus de la cheminée, les choses sérieuses commencent. Hauteur de la galerie, 47cm. Après quelques mètres, la hauteur ne change guère, mais une belle voûte mouillante vient compliquer la progression. A la sortie de cette zone, Thomas a toujours la patate et annonce qu’il s’attendait à quelques chose de beaucoup plus compliqué.
Nous continuons à remonter le réseau et nous laissons de côté les galeries annexes qui sont toutes rapidement trop étroites pour être visitées.
Le sol est tourmenté et devant nous, les cupules se dressent telles des couteaux acérés. Du coup, la progression est plus piquante…(et surtout plus lente)
Le réseau est parfois recoupé par de belles diaclases qui permettent de se reposer en position assis.
Quel luxe !
Thomas découvre qu’il a perdu une vis de fermeture sur son boitier batterie. Oups…. Une lampe toute neuve. Bon, on a franchi les zones les plus mouillées. Ça devrait tenir jusqu’au bout.
Nous arrivons maintenant au niveau d’une grande diaclase qui recoupe toute la galerie. Il faut franchir cette zone de presque 10m (debout…) pour accéder à la suite.
Dans cette zone, une petite salle de 2x2m permet de faire une pause et nous profitons du lieu pour casser la croûte. il est 14h15 et nous avons « déjà » topographié 160m de réseau ce qui veut dire que nous progressons à la vitesse fulgurante de 35m à l’heure !!!.
Mais ne nous décourageons pas. L’estomac plein, nous voici repartis dans une zone basse très similaire à ce que nous avons déjà franchi avant la grande diaclase.
Les visées laser s’enchainent quand soudain, j’entends un bruit inhabituel.
Thomas découvre que la vitre incassable de son bel appareil photo (tout neuf) vient d’exploser dans sa poche.
Ca me rappelle une mésaventure en 2003 lorsque nous avions tenté avec jacky de réaliser la topo avec des moyens plus rudimentaires, j’avais explosé la vitre de la boussole dans les mêmes conditions et sans son huile, la boussole était devenue beaucoup moins précise…
L’appareil photo est HS.
Nous voici arrivés à la zone des boyaux. Devant nous, 2 galeries assez étroites. Celle de droite parait plus aisée, mais je me rappelle que même si au final les 2 galeries se rejoignent, celle de droite est au moins 2 à 3 fois plus longue que celle de gauche…
Malins…. Nous nous engageons dans celui de gauche. Après quelques mètres ….. oups, la galerie se sépare encore en 2 et là … je ne me rappelle pas de cette bifurcation. Test des 2 réseaux qui finalement se rejoignent après 15m environ de reptation dans des zones parfois assez étroites (oui oui, dans un réseau déjà bien étroit on peut trouver des zones encore plus étroites) mais ça passe et c’est l’essentiel
Au franchissement d’un petit bassin, je découvre que la pochette étanche de l’appareil de levée topo n’est en fait pas (ou plus) étanche du tout. Le PDA baigne dans l’eau …. Là, ça craint ! Si le matos topo rend l’âme … il faudra peut-être tout reprendre. C’est bon, l’appareil ne montre aucun signe de faiblesse. Nous continuons.
Thomas m’indique que je viens de passer devant une galerie qui mériterait quelques visées topo.
Une petite salle est en effet suivie d’une diaclase remontante. Le sol est très argileux et il complique la progression. En haut, à +5m environ, ça continue en galerie basse. Pas de traces au sol ; Il me semble que nous sommes en première et je propose à Thomas de faire un petit repérage de la suite.
Sans se faire prier, il s’engage dans la galerie, mais après quelques mètres, rapidement, il aperçoit les traces de nos prédécesseurs dans cette zone. Denis Michel, Sylvain Borie et d’autres peut être sont passés par là en 1999, et se fut même le terminus d’une sortie en première.
Les infos sur la paroi sont peu visibles
Pour preuve, les inscriptions dans la glaise. Moi, je ne me rappelle pas être passé par là, mais, il y a aussi des preuves du contraire. Toujours dans la boue, on retrouve les initiales de Jacky Bonanséa et Christophe Raguin lors d’une séance topo en 2003 (la fameuse boussole cassée…)
Reprise de la topo car nous voulons absolument terminer toute la partie basse. Thomas ne sait plus s’il faut continuer ou arrêter.
Après encore 100m environ, nous arrivons enfin au pied de la diaclase qui permet d’accéder au réseau supérieur. Pas d’erreur possible, le courant d’air vient de là, et une corde de progression encore en place conforte notre analyse.
Fin de la topo pour aujourd’hui et c’est enfin de moment du retour.
Dans le boyau « merdique » nous ne reconnaissons pas la configuration des lieux et la zone nous parait anormalement longue à parcourir. En sortant du boyau, nous nous apercevons que nous sommes revenu par le fameux boyau de droite… celui que nous ne voulions pas prendre car très long et très merdique. (je confirme… Thomas aussi )
Sympa, Thomas me ramène le PDA que j’ai perdu dans une vasque d’eau. Cette fois, l’appareil baigne complètement dans la pochette censée être étanche..
Heureusement qu’il l’a retrouvé…. Sinon adieu topo …On prie pour que la carte SD au moins soit exploitable !
Retour vers la sortie à un petit rythme car les coudes et les genoux commencent sérieusement à faire mal malgré les équipements appropriés.
La voûte mouillante « super facile » à l’aller devient beaucoup plus difficile dans l’autre sens (la fatigue est là) mais on sait que c’est le dernier passage compliqué. Dans 60m nous serons dehors
Ca y est ! On aperçoit le bas du tonneau. Dehors une voix familière nous accueille.
Guy et Jacky ont patiemment attendu pendant de longues heures notre retour
Guy s’impatientait et nous annonce l’heure 19h45. Oups… avec Thomas, on était persuadés qu’il était 16h ou grand max 17h00 ….
Merci les gars de nous avoir attendu avec une bière bien fraiche!
Au final de cette sortie de 10h, 376m de précieuse topo seront exploités pour un dénivelé de + 2,50m.
Le PDA fonctionne toujours, la lampe de Thomas aussi. L’appareil photo reste définitivement HS et je ne suis pas sûr que la garantie va fonctionner….
Vivement la prochaine fois car le réseau supérieur est beaucoup plus confortable (entre 80cm et 1.20m de hauteur…. Le luxe quoi !)
Thomas reste très motivé pour la suite. Bravo et merci pour m’avoir accompagné dans cette séance un peu ingrate mais indispensable.
D’autres photos ici
Christophe