Vendredi 2 décembre, nous étions 5 pour préparer le pompage des Chaillets et le GCPM était en force . il y avait Christophe, Jacky, Jean Lou, Dom et Guy.
Il faut dire que nous connaissons bien la cavité (pour l’avoir découverte) et nous maîtrisons bien (ou presque…) ce pompage pour l’avoir réalisé à de nombreuses reprises….
Le dernier pompage remontait à l’an 2000 ou nous avions ouvert le réseau à l’occasion des 50 ans de nos amis du GSPV (88).
Et puis quelques temps auparavant, avec la complicité des propriétaires ( la famille Jouffroy de Cademène) nous avions organisé une sortie découverte pour les curieux du village . Une expérience mémorable pour tous !
C’est donc tout naturellement que le point de rendez-vous est fixé chez Marcel Jouffroy à Cademène. On discute, on redécouvre des produits locaux oubliés …. bon, on est bien , mais c’est pas tout ça… faut y aller hein !
Nous voici donc maintenant dans le champs à l’aplomb des Chaillets. Le locataire de la pâture à bien voulu nous en laisser l’accès pour le week-end et le sol gelé doit permettre d’utiliser l’espace comme un parking.
Quelle belle occasion de mettre en œuvre le groupe électrogène du CDS25. Nous l’avons déjà utilisé pour quelques petites occasions, mais là, il va enfin être mis en situation pour un fonctionnement de longue durée.
Mise en place, réglage de niveau. Tout se passe bien.
Déroulage d’un gros câble sur touret jusqu’à l’entrée des Chaillets quelques 200m en contrebas.
La puissance à mettre en œuvre est assez faible et il n’est pas recommandé de laisser tourner un gros GE à vide. Nous mettons donc en place un équipement électrique (un aérotherme) qui permettra de mettre en charge le groupe à 25% minimum
Tous ces branchements et adaptations m’occupent une partie de l’après-midi.
Pendant ce temps, le reste de l’équipe s’occupe de transporter tout le matériel sur place
Petit à petit je vois donc disparaître: les 3 pompes, les 250m de câble électrique à installer dans le trou, les 150m de tuyau pompier et tout un tas de petits accessoires dans des caisses
Vers 17h30 Je suis prêt et mes collègues ont mis en œuvre le pompage dans la première partie de la voûte mouillante n°1
Démarrage du groupe. Il tousse, il fume…. et s’arrête. Nouvel essai, puis un autre puis encore… puis la batterie fint faiblir. On insiste encore avec la batterie du 4×4 de Jacky mais rien de rien ! le groupe refuse de démarrer. Bon, il est 18h00 il faut envisager un plan B.
De part le passé, nous réalisions les pompages avec des petits groupes GCPM que l’on disposait en contrebas des Chaillets au bord de la loue.
Nous ne sommes pas loin de Montrond et en moins d’une heure, 2 groupes électrogènes sont au bord de la Loue . Je vous passe les détails de l’accès dans la nuit par un chemin un peu chaud.
Je me glisse jusqu’à la première voûte (histoire de bien mouiller mes habits secs.
Le niveau baisse assez vite et il est temps de repositionner la première pompe un peu plus loin dans la VM1 puis de déplacer la seconde pompe à l’entrée de la VM n°2.
Guy doit rentrer et ses collègues qui ont déjà pataugé une bonne partie de l’après-midi me laissent m’occuper de ce long réaménagement .
23h30. Tout est en place . En sortant, je vois que Jean Lou a eu la bonne idée de faire un feu.
On file se coucher.
Samedi 3 décembre au matin. Certains spéléos ont des obligations de club (AG du GSD et AG du GSAM)
Guy avait suggéré de démarrer le pompage plus tôt pour que le réseau soit accessible dès 8h00 du matin. Quel dévouement !
Il arrive donc sur place à 6h15 et démarre seul le pompage. Après un suivi attentif du pompage, il constate que le tuyau de la VM2 ne coule plus. il s’engage donc jusqu’à la voute n°2 pour repositionner la pompe qui avait fait un pli sur le tuyau
8h00 le réseau est ouvert et Guy attend les valeureux explorateurs dans la fraîcheur matinale ( -3°)
9h15. Personne n’est passé et Guy se prépare pour rentrer avec un premier groupe pour une grosse séance photo
Jacky Arrive et prend la relève.
10h00 Les équipes commencent à arriver.
Prudents, les spéléos descendent tous voir si le pompage est opérationnel puis ils remontent s’équiper.
Guy nous raconte sa sortie
Passer deux voûtes mouillantes au sec, quelle bonheur !
Dans la première, nous croisons plusieurs grenouilles venues passer l’hiver au chaud.
Pour la seconde, la progression en mode « serpent » s’impose.
Je repense avec émotion aux découvreurs qui, au mois d’avril 1992, ont eu le culot de forcer ce passage en prenant leur air dans le peu d’espace qu’il y avait entre l’eau et le plafond.
Avec les encouragements de Mathieu, Franck négocie ce passage délicat.
Une fois l’accouchement terminé, la suite prend l’allure d’une très belle récompense.
Avec nos éclairages désormais puissants, je redécouvre les beaux volumes de la galerie du Turbigot.
En amont de l’éboulis, les alluvions accumulés modifient radicalement le profil de la galerie et nous voici bientôt aux carrefours.
L’arrivée dans les avenues est le clou du spectacle.
Tout à l’heure serpent, nous voici dans la chaussée des géants !
Notre séance photo se cantonnera dans ces volumes dont nous prenons bien la mesure grâce aux spots puissants. Ils contrastent avec les fines concrétions de gypse qui jalonnent le parcours.
Mathieu et Florent qui y étaient déjà venu quand ils étaient adolescents redécouvrent les lieux avec un autre regard.
Franck est aux anges et ne boude pas son plaisir.
Cette sortie est sans doute une des plus belles séances photo que nous ayons faite ensemble
En début d’après-midi lors d’une petite période sans surveillance des rejets d’eau, la pompe de la VM n°2 en profite pour lâchement se bloquer avec un caillou
En une 1/2, l’eau remonte rapidement et 2 équipes qui s’apprêtaient franchir les zones basses sont contraintes d’attendre que le niveau redevienne bas
Pendant ce temps, une équipe ressort.
Damien est positionné avec son équipe avant la VM2. Il attend le bon moment
De l’autre côté, Jean Lou ressort avec son équipe .
Petit échange
Jean Lou à Damien » Pourquoi il y a de l’eau dans la VM2 , »
Réponse de Damien « la pompe ne marchait plus » (que Jean Lou traduit par 🙂 « la pompe ne marche plus »
Ah greuu .Du coup Jean Lou s’engage rapidement pensant que le niveau remonte (alors qu’il baisse) . « C’était chaud » dit- il en sortant…
La famille Reilé pointe son nez quand l’équipe de Jean Lou ressort
Oh… ça mouille bien dit Pascal …
Au final, tout le monde semble content de sa sortie avec tout de même quelques commentaires croustillants à chaud : Denis Halliez « c’est plus de mon âge » et Marion « il m’a dit qu’on se mouillait juste un petit peu »
.
Les jeunes nous donnent un bon coup de main pour ressortir tout l’équipement du trou
Tout le monde se propose pour remonter quelque chose jusqu’aux remorques. C’est bien sympa
Quelques petits déboires pour certains en ressortant du champs car la surface dégelée a transformé la zone en patinoire.
Heureusement, Jacky donnera un sérieux coup de main avec son 4×4
Retour au refuge et déchargement du matos .
Vers 20h00 tout est terminé.
Merci à tous pour votre participation et votre bonne humeur.
il n’est pas impossible que cette opération soit renouvelée aux beaux jours de 2017. Nous en reparlerons
Bilan:
1 pompage qui semblait facile mais de nombreux imprévus ont corsé la manip.
Donc encore une belle expérience.
Nous avons révisé le type de pompe à mettre en oeuvre en raison d’un débit assez faible (moins de 10m3/h)
Environ 25 visiteurs malgré un temps un peu frais.
Au final, le groupe CDS n’a pas démarré car les températures négatives n’étaient pas compatibles avec le fuel du réservoir (paraffine dans le filtre à gasoil) …
Opération a renouveler au printemps 2017
Christophe
bravo a tous pour la mise en place des pompes !!
un de mes plus beau moment spéléo-photo de l’année 2016
Amicalement
Franck
Encore un grand merci à toute l’ équipe pompage pour cette super opportunité ainsi qu’à notre guide Jean-Louis