Le gouffre de la Borme

Bien que non relié « humainement » à la Grotte des Cavottes, il y a de bonnes chances pour que le gouffre de la Borme fasse partie du même réseau. La cavité se trouve au creux de la longue doline boisée que l’on aperçoit à gauche en sortant du village en direction de Malbrans.

La station d’épuration du village se trouve d’ailleurs à proximité immédiate de la dépression. Dans l’historique, on apprend dans les inventaires que Fournier y descendit en janvier 1899 et y découvrit un charnier infect. Ensuite, plusieurs club y entament des désobstructions ou plongées mais sans jamais pouvoir faire la jonction physique avec l’extrémité de la galerie Nord.

Du côté des Cavottes, c’est justement dans la zone proche de la Borme que l’on retrouve les taux de C02 les plus importants. Comme Daniel et moi sommes maintenant équipés de détecteurs et qu’on a aucune photos d’archive de cette cavité, je me suis dit que ça mériterait de tenter une descente pour voir de quoi ça cause.


Quand vous demandez à un spéléo quel était son premier gouffre qui lui a fait mettre le pied à l’étrier, la plupart du temps, il s’en souvient . Après un bref entrainement à la grange familiale, la Borme fut ma première verticale. (Juste après, c’était Vauvougier au programme mais ça c’est une autre histoire !). Bien de l’eau a coulé dans la Borme depuis, et pas toujours très propre on s’en doute avec la station d’épuration voisine. Du coup, bien peu de visiteurs osent s’y aventurer.


Le début de la visite est un peu déstabilisante car nos détecteurs n’affichent pas les mêmes valeurs. Je descend lentement, mon briquet s’allume toujours pour le moment et je respire normalement. Après avoir pris pied à la base du P22, j’en informe Daniel qui me rejoint. Je m’attendais à des odeurs d’égouts mais il n’en est rien. On est même tombés sur des traces de pas humains qui n’avaient pas l’air bien anciennes !

Question photos, on est gâtés : le puits est très photogénique et sa base présente de bien beaux volumes. En contrebas du petit cône d’éboulis, une mare asséchée atteste des mises en charge possibles en période pluvieuse. Nous ne nous éternisons pas et d’ailleurs, nous n’irons pas bien loin car le passage bas désobstrué est complétement bouché. Ma dernière visite dans cette cavité remonte à presque 50 ans mais J’ai très bien reconnu les lieux , comme quoi, il y a des souvenirs qui restent plus que d’autres.

Bien dommage en tout cas que ce gouffre ait été en quelque sorte « sacrifié » au nom de nos activités humaines.
….mais bien content tout de même d’avoir pu y retourner pour qu’on en ait une meilleure idée.

Guy

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