15 Décembre 2024
RDV fixé à 9h30 à la « BAC » ou Borne aux Cassots.
C’est notre première à Mélanie et moi avec notre club, alors vive le GCPM 🙂
Une fois les présentations faites, on repère par comparaison photo, le niveau d’eau. Le petit ruisseau coule, mais pas le « trop plein », ce qui signifie que la galerie n’est pas en charge, donc feu vert, on file se changer !
Une belle troupe de 15 membres du GCPM s’est donnée RDV en ce matin hivernal, à NEVY SUR SEILLE dans le 39. Guy a prévu le café, et d’autres des biscuits et du biscuit au chocolat ! Trop bien 🙂
Une fois Sarah et Céline arrivée et changée (et qqs cL de mirabelle absorbés 😉 ) nous voici prêts au départ pour cette journée spéléo « rando » donc matériel allégé, pas de descendeur ni torse ni bloqueur… juste longe double pour la vire au-dessus de la cascade.
Arrivée devant le porche imposant, Guy nous narre l’histoire de la BAC… et on mesure pleinement les efforts de tous les humains qui ont contribué aux travaux d’accès et sécurisation de cette cavité formidable.
Photo souvenir devant le porche.
C’est parti quelques minutes plus tard, une fois le document d’accès dûment rempli par Guy, nous voici accroupis devant cette basse porte d’accès en tôle, et ce petit cadenas un peu récalcitrant, permettant de déverrouiller l’accès.
Une courte galerie fossile nous voit descendre et rapidement accéder au passage $2redouté2, de par sa renommé et son côté humide en ce jour bien froid d’hiver !
Guy ouvre la marche, on est devant le bassin ou il est déclaré n’y en avoir que « à mi-cuisse »
Oui mais les cuisses de qui ? 🙂
15m bien frais, mais pas de surprise… le caleçon est tout juste humide, et les chaussettes néoprènes vont faire le job.
Les quelques morceaux de ferrailles, vestiges des anciennes passerelles sont bien utiles aussi pour accélérer la traverser du bassin 🙂
Quelques voûtes basses et passage de vasques avec un faible niveau d’eau nous permettent d’accéder au boyau de remontée. On en oublierait presque qu’on vient de traverser le point critique de cette sortie ! Le siphon temporaire…mais comme dit précédemment, les niveaux d’eau et la météo sont au vert ! pas de risques en vue.
Remontée ensuite par la gauche dans un conduit bien argileux et glissant, jusque dans la galerie du métro.
Sur la gauche, en léger contre-haut, un amas de bouteilles d’eau et de bidon étanche stockent de quoi aider d’éventuels infortunés qui pourraient être pris au piège des eaux…
Un fil téléphonique est installé à demeure, permettant aussi de rester en liaison avec un groupe pris aux pièges des eaux, en cas de pépin tel que celui de la crue de Mars 2002 et son sauvetage miraculeux…
Galerie du métro… étonnant de voir ce nom donné à ce secteur, pourtant si petit par rapport à la suite de la visite ! C’est en se suivant, tel un long serpent lumineux que nous progressons dans le réseau fossile, qui après quelques dizaines de minutes, et un passage bas sur quelques dizaines de mètres en mode 4 pattes, va nous laisser accéder à des volumes gigantesques, et rapidement au collecteur. La rivière y coule, limpide et bruyante dans ces salles de plusieurs centaines de mètres de longueur, et des hauteurs sous plafond vraiment conséquentes !
Nous progressons dans le collecteur en faisant quelques grands pas et oppositions au-dessus des bassins les plus profonds… finissant par s’éloigner du réseau actif : nous arrivons dans la galerie des éboulis.
La progression dans cette galerie des éboulis est aisée, mais physique, il faut prendre son temps et assurer le pas, tant dans les montées que les descentes de ces amas de roches éboulées. Toujours en mode long serpent lumineux, le groupe continue sa progression et chaque regard en arrière sur le groupe donne une dimension encore plus spacieuse aux salles et volumes traversés…c’est tellement immense ! Chaque arrivée en haut des éboulis est la plupart du temps agrémentée de magnifiques coupoles de détente, dont les dimensions sont parfois colossales.
Ça avance, même bien ! Tellement que nous avons « zappé » le fameux « bois fossile » Marche arrière sur une centaine de mètres et Wouaouh ! 175 Millions d’années nous séparent de la vie de cet arbre prétrifié, figé et coincé quelques mètres au-dessus de nos têtes !
Le bruit de l’eau se fait à nouveau entendre, de manière bien bruyante, nous voici arrivés au passage qui surplombe la grande cascade. Une vire en corde fixe est installée, surplombant la cascade (que l’on entend sans la voir, une dizaine de mètres en contrebas).
Retour progressif dans le réseau actif, les passages dans le lit de la rivière sont simples, et majestueux, les concrétions bien visibles à intervalles réguliers, avec de belles coulées de calcites, ainsi que des traces d’érosion faisant ressortir des chailles dans la partie très « canyoneuse » de cette progression. Après l’ascension sur le bord d’un amas d’éboulis, surplombant la rivière, nous voici arrivé, après 2 bonnes heures de progression, au lieu désigné pour la pause repas. La salle est immense, et les blocs disséminés de toute part permettent facilement de se trouver un endroit confortable pour cette collation.
Le groupe en profite pour choisir la suite du programme en fonction des envies de chacun… 4 personnes. Sarah et sa tante décident de retourner sur leurs pas à leur rythme, 4 personnes (cf. CR de Céline ci-après) continueront dans le réseau actif dit « réseau Alain », et nous continuerons à 9 dans le réseau fossile supérieur.
Objectif : aller aussi loin que possible dans le réseau pourri !
La progression continue donc direction la galerie du bénitier. En grimpant à gauche le long d’un éboulis sous une voûte immense et suintante, on se retrouve rapidement au-dessus dudit « bénitier », une grosse base de concrétion stalagmitique, creusée en son sommet par l’eau qui tombe de plusieurs mètres de hauteur.
Les concrétions sont nombreuses dans cette zone, ou nous progressons dans quelques cm d’eau, jusqu’à arriver vers la fin du réseau, devant une cascade de calcite d’une beauté incroyable, entourée de nombreux petits gours
Pas de suite possible, nous rebroussons chemin jusqu’à pouvoir progresser dans la partie supérieure, délaissée préalablement.
Les murs se mettent à scintiller de toute part, sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur… c’est Noël avant l’heure ! la galerie du Gypse nous laisse rapidement découvrir des fleurs de gypse et des cristaux innombrables, offrant un côté féérique à ces salles traversées.
La progression dans le réseau fossile nous laisse voir un trou dans le sol, que Guy nous expliquera être le départ de l’attendrisseur… « on peut yaller ? »… « euhhh, non, ce n’est pas recommandé nous avoue Guy, plusieurs centaines de mètres très désagrables, sur un sol calcitique.
Nous arrivons dans une faille dont la hauteur diminue rapidement, pour plusieurs dizaines de mètres en mode « quatre-pattes », et je me souviens que c’est vraiment trop bien de promener un kit. 🙂
Guy nous indique ensuite le passage, plus récent, permettant justement de shunter l’attendrisseur. Il est fait d’une étroiture verticale, assez tortueuse, et dont les petits signes et flèches au plafond auront échappé à la dernière partie du groupe, leur ayant valu quelques sueurs supplémentaires.
Ce passage exigu nous permet de remonter d’une dizaine de mètres, en se faufilant avec pas mal d’oppositions et contorsions, jusqu’à accéder au « réseau pourri ».
L’eau s’invite en partie dans cette partie du réseau, ou à nouveau d’immenses éboulis sont présents le long de ce canyon. La progression est jalonnée par le CDS 39, afin de préserver au maximum les zones fragiles, et les très nombreuses concrétions, fistuleuses, etc.
Après un bon moment de progression, Guy décide de faire demi-tour. Nous négocions un « joker » de +10 minutes de progressions pour la part la plus véloce du groupe, afin de pousser la progression au plus loin… Chose faite ! Les hauteurs sous voutes augmentent encore, avec largement plus de 30m (je peine à évaluer, mais ma lampe ne parvient pas à éclairer les plafonds les plus hauts !)
Il faut retourner, alors gaz ! Nous parvenons à rejoindre le groupe resté avec Guy peu de temps avant de redescendre l’étroiture, puis nous arrivons sur les amis du « réseau Alain » qui sont venus à notre rencontre.
Le pas s’accélère, mais le chemin du retour est long ! Difficile de savoir exactement la distance parcourue, mais Michel aura noté, en étant passé dans le réseau Alain, une distance de plus de 9km.
En tout cas les organismes sont fatigués le pas devient glissant, et la prudence est de mise jusqu’à la sortie…
La redescente après le métro aura été un des rares points plus sales et bien froid, avec un courant d’air très marqué, et la température extérieure déjà ressentie. Nous voici bien « glaisés » peu de temps avant la sortie. J’en profite pour nettoyer au mieux le kit dans la traversée de la zone siphonnante, avant de me lancer dans le bassin le plus profond, puis échelle, et réseau fossile, et après quelques contorsions et faufilades, on sent la température baisser à nouveau. La porte métallique, et les marches de sortie, naturellement éclairées par la lumière de fin de journée encore présente… nous sortons à 17h, après être entrés vers 10h40 dans la cavité. Bonheur de découvrir aussi que Julie nous a préparé, avec l’aide des enfants et ado présents, un feu qui aura été notre meilleur ami le temps d’une collation post-changement d’habits, avec partage de bière, thé, tisane, gâteaux et biscuits divers.
Décidément, cette sortie en guise de première au GCPM laisse de magnifiques souvenirs, et la délicieuse sensation d’avoir trouvé la un club et une équipe dont le fonctionnement en mode « grande famille » nous ravit, Mél et moi.
Merci pour cette organisation au top, et à très vite.
Nicolas et Mélanie
Ci-après, le CR de Céline (merci aussi pour cette partie)
Poursuite de l’excursion dans le réseau Alain
Michel, Jean No, Benoît et moi optons pour l’option ‘milieu humide’ et abandonnons pour
un temps le reste de l’équipe parti pour le réseau pourri. La température de l’eau nous motive à
presser le pas et de longues portions de galerie au fond sablonneux nous facilitent les déplacements.
L’eau est d’une belle couleur verte, translucide , plus ou moins profonde avec quelques vasques
jusqu’à mi cuisse et des portions de plage pour se réchauffer les mollets.
Notre but est d’arriver à la galerie du crocodile, paraît il joliment concrétionnée. Jean No a
une bonne connaissance de l’endroit et nous nous laissons tranquillement guider. Nous ne tardons
pas à butter contre la trémie que nous a décrite Guy comme livrant accés , en haut à gauche, au
réseau supérieur qui nous intéresse, et, quelque part plus en arrière, au ‘réseau du diplodocus’ que
nous n’aurons pas le temps d’explorer cette fois ci.
Quelques mètres de ramping et on peut dire qu’il n’est plus question d’avoir froid !
L’arrivée au crocodile est sans conteste le clou de la sortie, avec toutes sortes de concrétions, dont la
couleur a été bien conservée par l’installation d’un cheminement . Un petit ravissement , niché si
loin de la sortie !
Ici, avec une peu plus de matériel et une corde , il aurait été possible de poursuivre un peu et
de boucler avec un retour au réseau inférieur. Nous n’avons rien de cela et décidons du retour.
Quelques minutes encore pour retrouver les lunettes de Jean No qui se sont fait la malle et nous
nous dépèchons dans l’espoir de pouvoir découvrir, en bonus, un morceau du réseau pourri en allant
au devant des autres.
Chose faite, et nous étions même un peu égarés lorsque la grosse voix de Guy résonne dans
la cavité, sonnant le rattroupement général !
Céline
Au top, Mélanie et Nicolas, c’est un beau compte rendu!
Merci aussi aux photographes, l’esprit ‘sortie club’ se retrouve bien sur ces photos.