Pour le premier avril, nous avions décidés de nous attaquer à un gros morceau : Le Neuvon.
C’est donc à 8h30 qu’Alicia et Pierre, Eric et Nicoleta (club de Lausanne) ainsi que Corinne et moi nous retrouvons sur le parking de la grotte.
Un spéléo local nous guide vers l’entrée de la grotte qui est soumise à autorisation et nous ouvre la porte.
L’accès au Neuvon par la « Porte des étoiles » est entièrement artificiel et permet d’éviter 170 mètres de siphon.
Les 40 premiers mètres de la descente (qui en compte une centaine) se font dans une galerie artificielle, souvent en pente raide et c’est donc assez rapidement que nous arrivons au sommet de la cheminée naturelle qui donne accès aux 23 kilomètres du réseau.
C’est après que ça se corse sérieusement. La suite est une succession de dérivations plutôt tendues, de pendules, de vires plein gaz et un rappel guidé sur câble. 36 amarrages pour 100 mètres de descentes, on aurait dû se méfier …
Eric qui se charge courageusement de l’équipement galère sévèrement à trouver les amarrages et à savoir quoi en faire. Nicoleta l’accompagne, Alicia et Corinne suivent de près. Avec Pierre, nous patientons au sommet de la cheminée.
Du coup, à 13h00, nous y sommes toujours…
Nicoleta éprouve de grandes difficultés dans le passage d’une vire et annonce l’abandon de l’explo. Pierre et moi, frigorifiés sommes plutôt soulagés. Corinne qui est pendue plein gaz depuis une bonne heure commence à remonter vers nous. C’est alors que Nicoleta, qui a finalement passé la vire signale qu’en fin de compte, nous pouvons continuer. Pierre est complètement démotivé et ne veut plus descendre.
Corinne, qui nous a rejoint, prise depuis un bon moment par une envie pressante ne pense qu’à trouver un coin tranquille au plus vite. Alicia continue la descente et attaque le rappel guidé. Reste moi, qui n’ai qu’une envie : sortir. Le problème est que c’est nous, en haut qui avons tous les bidons de nourriture. Je me décide donc, sans aucune motivation, à rejoindre les autres en bas.
Les difficultés techniques, prises séparément ne seraient qu’une simple formalité, mais l’accumulation est plutôt éprouvante.
C’est donc à quatre que nous pensions poursuivre l’explo.
Seulement, Eric a depuis un moment les intestins contrariés et les choses ne vont pas en s’arrangeant. Il préférera remonter tout de suite. Nicoleta, ne voulant pas le laisser seul, repartira avec lui.
Ils mettront deux heures pour sortir et seront dehors vers 16h30.
Alicia, qui n’est pas venue pour faire du tricot, est OK pour continuer et m’aider à déséquiper. Nous partons donc dans les immenses galeries du Neuvon. Encore quelques vires et escalades équipées en fixe et nous avalons rapidement quelques 2.5 kilomètres jusqu’à la salle du Putch.
Tantôt dans des immenses galeries, tantôt dans l’actif, beaucoup plus petit mais confortable tout de même. Nous passons par l’étonnante galerie de l’as de pique qui mérite bien son nom !
Nous n’irons pas plus loin. Il faut penser au retour et à la remontée de la cheminée.
Revenu à la cheminée, nous prenons le temps de nous reposer un peu et nous forçons à avaler quelques sandwichs avant l’épreuve finale.
La remontée se passe bien et le déséquipement est moins corsé que prévu. Je m’occupe de la partie naturelle de la cheminée et rejoint Alicia pour le tunnel artificiel. C’est elle qui finira de déséquiper pendant que je remonte mon kit de cordes. A 19h00 nous sommes tous dehors.
Les autres ont allumé un feu dans le fourneau de la cabane en nous attendant. C’est pas cool ça ?
En conclusion, nous ne pourrons pas dire que cette sortie a été une franche réussite !
A mon avis, partir avec quelqu’un qui connait l’équipement présenterait un net avantage. Il ne sert à rien non plus de se jeter tous en même temps dans le puits d’entrée. Je pense que donner deux heures de délai à un binôme équipant la cheminée est raisonnable, puis suivre par paire, toutes les demi-heures.
Pas de photos ni vidéo pour cette sortie. Alicia avait bien sa caméra, mais le manque d’éclairage ne permet pas un film exploitable. Dommage.
Pour la fiche d’équipement vous pourrez aller voir ici:
Pour les topos, c’est ici
Jean No.
Les photos qui illustrent cet article sont issues de cette page. Elles ont été réalisées par Serge Caillault, responsable de la publication pour la revue trimestrielle « SpeleoMag«
Bon, bon ! du coup, je me demande si je serai d’attaque pour y aller avec Gérard à l’occasion des portes ouvertes le 24 juin 2017… Bien sûr, ils nous annoncent que les puits seront équipés mais ça n’a pas l’air apparemment une partie de plaisir pour autant ….
Hé, Attention, c’est chaud, mais comme je l’ai dis, prises séparément, les difficultés sont franchissables.
De plus, vous n’aurez pas à attendre pour l’équipement.
Et puis bon, vous êtes quant même un peu expérimentés et entrainés …
Je n’ai pas écrit cet article pour décourager les gens, mais il vaut quant même mieux être prévenu : ce n’est pas le Brizon.
Merci pour tes bons conseils
Je te recontacterai pour d’éventuels conseils
(utilisation des poulies, idée d’emmener des étriers pour passer les fractios…)
Amicalement Guy
Salut Guy,
Tes questions sont intéressantes et pourraient servir à d’autres.
Je vais donc y répondre ici.
En ce qui concerne la poulie, il est préférable de l’avoir sur une troisième longe. Perso, j’ai utilisé une sangle d’amarrage montée en tête d’alouette sur le demi-rond. Longueur équivalente à la grande longe. C’est bien utile d’avoir ses deux longes encore disponibles une fois relié au câble.
Pour la vire très aérienne au sommet du dernier ressaut, des pédales sont laissées en fixe. Elles sont assez courtes. Il faut donc mieux se longer dans les amarrages plutôt que sur la corde. Personnellement, j’ai testé les deux solutions …
Pour les autres fractionnements, l’utilisation de ses pédales aide beaucoup, mais je ne pense pas qu’il soit nécessaire de prendre d’autres étriers.
Si tu vois autre chose, n’hésite pas à me contacter, bien sur.
A bientôt.