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Gouffre de la crête de Malvaux -Samedi 11 janvier 2025

Samedi 11 janvier
gouffre de la crête de Malvaux

Ce fut quelque peu laborieux à mettre en route… d’abord suffisamment nombreux, nous
avions envisagé une sortie Vauvougier, que j’aurais aimé pouvoir enfin découvrir. Les conditions
s’y prètaient plutôt d’ailleurs. Pour finir nous n’étions plus que 3 au gîte le matin. Trop peu pour le
Vauvougier. Didier , Jean Lou et moi avons donc décidé d’entreprendre la crête de Malvaux. Au
dernier moment Michel se joint à nous et nous rejoint sur le parking à Reugney.
L’entrée du gouffre se situe, comme son nom l’indique, sur une crête rocheuse , dans un
paysage magnifique autant que glacial. Il s’agit de faire fissa pour la trouver, et nous fouillons dare
dare les amas de rochers , pieds et mains gelés. Un cri, ouf, Jean Lou est dessus ! Vite, au chaud !!!
Ne nous réjouissons pas trop vite… après le froid …le boyau des araignées. Couchés, à
l’arrêt le temps que Jean Lou équipe le premier puits devant, avec très peu d’espace mais en
revanche tout le temps qu’il faut pour bien observer, ces innombrables pattes qui s’agitent , et cette
monstrueuse façon de grouiller…on ne m’enlèvera pas du doute que Jean Lou a mis un soin tout
particulier à faire de jolies boucles à son nœud en se délectant de nos terreurs respectives.
Toujours est il que nous nous engageons bien réchauffés dans la série de puits qui fait suite.
La topo indique une profondeur totale de 108 m. Je reprends l’équipement pour l’épreuve dite ‘du
puits méandriforme’. Il s’agit cette fois de visser des spits en position plus ou moins acrobatique ,
plus ou moins en sandwich dans un méandre, avec quelques mètres de vide entre les jambes. Didier
et Jean Lou sont excellents en conseillers techniques et en modérateurs de stress.
Nous mangeons rapidement un petit morceau et descendons un dernier puits de 26 m qui est
de toute beauté et qui récompense les valeureux survivants !
Retour par le même chemin , la crête de Malvaux n’a décidément rien à envier à Fort
Boyard ! Nos matériels gèlent en peu de temps sur le parking et le baudrier tiendrait presque debout
tout seul. Même le traditionnel lancer de chaussettes puantes de fin de sortie sera remis à une autre
fois, vu la rudesse des conditions.
Qu’importe c’était une belle expérience, et un chouette partage ! Aucun regret du canapé.
Céline

Une sortie « tire bras » après les fêtes- Baume des Crêtes – 4 Janvier 2025

4 Janvier 2024

Sortie Baume des Crêtes – Déservillers

Sortie proposée par Didier pour fêter le début de l’année 2025, nous avons fixé le RDV 4 Janvier peu avant 10h devant l’église de Déservillers, pour 6 Joyeux drilles du GCPM (Jean Lou, Christophe, Didier, Alain, Mél et moi). L’occasion pour nous de tester aussi les cadeaux du Père Noël, venu compléter notre équipement d’explorateurs sous-terrain amateurs.

Petit « faux-départ de la team passée par le gîte du GCPM, ce qui nous laisse à Mél et moi, une petite demie heure de rab pour passer voir l’entrée des Biefs Bousset, une classique qu’elle ne connait pas encore , et à notre arrivée sur le parking de l’église, nous sommes accueillis par Alain…mais « l’autre 😀 » Alain Bulle… propiétaire de ladite Baume des Crêtes, rien que ça !

Après un chaleureux partage autour d’un café croissant bien appréciable et apprécié, et des partages top secrets sur ses projets du jour, nous voici rejoints par le reste de la team !

Autant le dire, l’arrivée en haut de Déservillers est digne d’une arrivée au pôle nord ! glace vive sur la route, 15 à 20 cm de neige partout, -12°C, et un vent glacial qui souffle à décorner les bœufs ! Une ambiance hivernale parfaite. L’enfilage des habits est accompagné de joyeux cris à chaque habit un peu plus refroidi que le précédent

10h30, La vire est en cours d’équipement…ça meule dehors !!! Vite devant !

On ferme la marche avec dans l’ordre Christophe, Mél, puis moi.

C’est la première grande verticale spéléo pour Mél, habituée des voies grimpes et de longs rappels, mais pas dans cette tenue ni avec ce matériel ! Et l’entrée dans la Baume des crêtes est un sacré baptême du feu ! Vire aérienne et bien glissante, transfert au bout de la vire pour une verticale de plus de 30m plein vide ! Le stress est bien présent, et le froid polaire qui règne ne fluidife pas les manip… allez, on y va je commence à geler de tous les bouts !

Mél est partie sur sa corde, ouf, tout se passe nickel.

Je la suis, 11h, entrée dans la Baume. Sitôt sur la corde la température remonte.

En quelques minutes, je récupère les sensations dans mes doigts, mes pieds, ouf, ça fait du bien !

On prend le temps de faire un détour au petit lac au pied de l’éboulement sous le P40 d’entrée. Christophe y dépose le matériel confié par Alain un peu plus tôt.

On se régale les yeux avec ces concrétions en piles d’assiettes si particulières. Les hauteurs sous plafonds sont gigantesques, plusieurs dizaines de mètres, et les parois toutes garnies de coulées de calcites.

Dans les plafond, on aperçoit des chauve-souris vers le petit lac,

La descente se poursuit et arrivée à la salle du réveillon quelques minutes après. La dalle du plafond est complétement lisse, assez basse et l’ambiance soudainement beaucoup plus sèche. Les blocs de pierres installés au sol en cercle forment un petit coin qui ne demande qu’à de poser tranquillement assis. Il est décidé de ne pas manger maintenant, malgré l’horaire, car nous avons tous envie d’avancer (et le ventre bien rempli des excès des fêtes sans doute).

On se faufile dans un enchevêtrement de gros blocs éboulés, ça bouchonne mais la proximité les uns des autres permet de bien s’aider dans les positionnements et le parcours dans ce petit dédale de roches. Certains passages sont exigus et on ne voit pas toujours bien ou poser les pieds en sortie.

On débouche dans un plus grand volume sous cette trémie, et la progression continue avec un passage étroit dans un boyau lisse et incliné qui nous mène à la salle des Dolois, après une sortie un peu acrobatique. Mais en se passant le mot, on désescalade les 2 à 3 derniers mètres prudemment et nous voici les pieds dans quelques gours, avec des ruissellements qui forment un rideau de douche léger, suintant d’une grande stalactite.

Direction l’étroit « boyau Boum », ou là encore il faut y aller délicatement vu les volumes à disposition, et la sortie de ce dernier, qui mène directement au-dessus du P15.

Les manips sont plus fluides à ce niveau pour Mél qui aura déjà dû utiliser plusieurs fois le descendeur, et avance avec plus de fluidité dorénavant

On arrive à la base du P15 sur une cascade de calcite, dans le ruisseau de l’actif qui mène au collecteur du Verneau quelques centaines de mètres en aval.

On a pris notre temps, et nous arrivons dans la galerie des chinois, où nous retrouvons le groupe de Jean-Lou, chargés par le SSF de remplacer une corde et certains ancrages. La mission est claires mais demande pas mal de temps, ce qui nous laisse donc continuer notre progression en se faufilant jusqu’à la sortie de la salle des chinois. En se méfiant des quelques trous dans le sol qui nous conduirait, en cas de glissade, 6m plus bas dans la flotte, on parvient à un passage bas, rempli d’eau, à l’aplomb d’un marquage sur la roche et d’un scotch-light.

C’est le point d’entrée de la voute mouillante qui permettrait de rejoindre la trémie de jonction rejoignant le collecteur du Verneau.

En s’approchant au plus près, on entend le grondement et le fracas de l’eau de la cascade située juste derrière cette voûte mouillante.

Comme convenu, il n’est pas question de s’y aventurer, faute de temps et de matos adéquate (une néoprène s’avèrerait vraiment conseillée !)

Demi-tour toute, on remballe le descendeur sur le porte matos, et on s’apprête à remonter cette joyeuse promenade nous ayant amenée à environ -170m.

La première remontée du P15 donne le ton ! Oui, on a trop bouffé pendant les fêtes 😀 !

C’est en tout cas l’occase de revoir aussi pour Mél les manips de bloqueurs. Je la devance pour l’attendre en haut des remontées et l’assister pour décroller. Les étroitures et boyaux sont remontées en mode limace échouée sur une plage de sable, mais même si ç n’avance pas vite, ça avance quand même  « Ce n’est pas une course de vitesse » nous auront rappelé plusieurs fois Christophe et Didier, l’essentiel, c’est le plaisir de la sortie !

En parlant de plaisir, il est temps, arrivés au-dessus des Dolois, de s’en mettre un peu dans le ventre avant d’attaquer le gros morceau de la remontée. Pause de 15minutes, collation avalée, nous voici repartis !

Le cardio monte lors de la remontée des cascades de calcite de la grande salle.

Les premiers sont déjà en train de remonter, et lorsque nous arrivons au-dessus du grand éboulis, on entend Jean-Lou crier qu’il fait « sale temps dehors » …

Bon, d’ici là, on a le temps que chacun remonte, ce qui me laisse le temps d’aller jeter un œil dans la galerie du chien… enfin, de désescalader ce petit corridor qui deviendra une vraie patinoire sitôt mis les pieds en bas dans la glaise qui jonche le sol !

« Quel zozo ! » je me dis alors que je sue comme un fou pour faire le premier pas et remonter ce petit amas rocheux tout lisse entre 2 parois verticales !

Le groupe remonte, lentement mais surement, il faut prendre son temps dans ce P40 ! Merci beaucoup à Christophe et Didier qui nous auront prêté un pantin à Mél et moi pour nous faciliter la remontée !

Et le pire, comme dirait Mélanie, c’est bien d’en sortir. Didier l’attendait en haut, heureusement, car la vire l’a bien séchée !

L’utilisation de la pédale et les quelques conseils à distance de Didier m’ont permis de sortir plus confortablement, et pour un e fois, sans aucun hématome 😀

Effectivement, il pleut, et l’air s’est complètement réchauffé, dans une ambiance de fin d’hiver digne d’une fin Mars.

Il est 18h lorsque nous arrivons à la voiture, tout a été déséquipé par Christophe et Didier. Tisane et petits gâteaux sont partagés alors que la nuit s’installe.

Fabuleuse sortie, Mél est ravie mais rotie ! Merci infiniment !

A très vite
Nicolas

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