Voyant que l’heure de la retraite ne va pas tarder à sonner, je ressens comme une envie irrépressible d’en avoir un avant goût … une virée photo, voilà ce qu’il me faut !
Franck n’est malheureusement pas dispo… tant pis, j’irai seul.
Le département du Jura regorge de sites karstiques dignes d’intérêt.
Je commence par la grotte des Sarrazins, vers Longchaumois. Sur Basekarst, ils parlent d’un beau phénomène illustrant bien les plissements jurassiens… Hum ! Elle se situerait à côté d’un ancien cimetière de Pestiférés … Ah !
Le descriptif est éloquent : Il s’agit en fait plus d’un abri sous roche que d’une véritable grotte mais le porche fait quand même environ 30 m de large, 2,5 de haut pour 10 à 12 m de profondeur. Elle est creusée par gélifraction sous une strate dans une zone de flexure très marquée où l’anticlinal de Longchaumois retombe sur la vallée de la Bienne.
Un bon sentier bien indiqué y conduit (1,4 km). Un seul mot me vient à l’esprit en arrivant sur place « Surprenant ». Cela ne ressemble à rien d’autre que je connaisse.
Voilà un beau challenge photo … pas si simple de trouver les bons angles de vue qui donneront une bonne idée de l’ensemble. L’objectif 9-18mm me sera bien utile.
Heureusement, l’appareil est équipé d’un intervallomètre : Je programme des séries de déclenchements à intervalles prédéfinis. Cela me permet d’aller donner les échelles sans être obligé de courir ! Pour ce genre d’endroit, c’est important d’avoir ce repère de grandeur pour se faire une idée juste de l’ampleur du site. Je n’avais qu’une hantise, c’est que le soleil s’en mêle et que je crame tous les contre-jours … il pleut et je suis à l’abri…que demander de mieux !
Seconde étape : j’irais bien du côté de Lamoura pour aller voir à quoi ressemble la grotte du Célary également pointée sur les cartes IGN.
Là aussi, il faut marcher un bon quart d’heure pour y parvenir.
L’entrée de la grotte se situe en falaise et on descend une soixantaine de marches pour y accéder. Devant l’entrée, je me demande comment elle a été repérée car c’est impossible de la deviner depuis le bas du banc rocheux. Ce n’est qu’en pénétrant à l’intérieur que j’ai l’explication : Au fond de la cavité, un puits rejoint le plateau et c’est par là que les spéléos sont descendus la première fois !).
Si cette grotte s’était trouvée en Loue-Lison, il y aurait eu peu de chance pour qu’elle soit aménagée de la sorte. Avec leurs milliers d’hectares de forêts, les communes de ce secteur sont riches. Pour que les locations liées au ski restent garnies à la saison chaude, les collectivités font des efforts pour que les séjours soient agréables.
Sur le chemin du retour, je fais une halte photographique du côté de Saint Laurent en Grandvaux.
Sur la commune proche des Chauvins, j’avais déjà cherché un lapiaz présenté comme un des plus beaux du massif jurassien mais les photos ne correspondaient pas avec ce que Franck et moi avions trouvé.
Cette fois-ci, j’ai apporté une carte vu du ciel bien utile car les zones rocheuses sont en plein champ. Je fais le tour de tous les « tas de cailloux » du coin et au bout d’une demi- heure, c’est bon : une magnifique dalle inclinée se présente devant moi. Les rigoles creusées par les ruissellements sont effectivement exceptionnelles. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et j’en profite pour mettre en évidence les creusements de la roche.
Je rentre enchanté de mon périple solitaire. Il ne me restait qu’à vous le faire partager avec ces quelques lignes. Peut-être cela vous donnera t-il envie d’aller les découvrir ?
Les plus belles images ainsi que les localisations des sites visités ICI