Cela fait un bout de temps que Benoit me parle d’un gouffre sur Cléron avec deux puits de 40 mètres que des spéléos auraient exploré sans laisser de traces écrites de leur découverte.
C’est Claude Farque, prêtre et ancien spéléo du GS Morteau qui avait eu l’info (mais seulement l’info) de quelqu’un qui venait de Rhone-Alpes et qui aurait fait ce trou (mais on n’avait pas d’indications précises de lieu)
Je suis allé prospecter plusieurs fois sur une des zones où pourrait se trouver ce trou mais toujours sans succès.
Dernièrement, Joseph DORDOR, habitant du hameau de Nahin, me signale un trou au lieu-dit « La Grande Côte » sur un chemin de débardage.
Sur ses indications, Benjamin et moi-même le trouvons. La différence d’altitude avec la source du Maine est de 170 mètres et nous nourrissons l’espoir qu’il est peut-être le fameux gouffre recherché.
De toute évidence, la cavité a été mise à jour lors de la construction de ce chemin qui peut dater d’une trentaine d’années. L’entrée n’est pas très large mais il suffit de dégager quelques pierres et ça passe. Après, ça s’élargit et ça devient suffisamment confortable pour passer un homme. Le puits semble faire 6 à 8 m de profondeur mais on ne voit pas bien le fond.
Avant d’envoyer un mail sur le site du GCPM, je propose à Jean Lou, Jacky et Damien de descendre le 1ier puits en reconnaissance pour confirmer (ou pas ) l’existence d’une suite.C’est ce que nous avons fait hier après-midi. Les copains me laissent l’honneur de m’y incruster en tête. Hélas, le fond du puits est complètement bouché par des pierres et ne nous laisse pas la possibilité d’espérer aller plus loin. Nous le baptisons « gouffre n°2 de la Grande Côte ».
Nous n’en restons pas là car j’avais repéré un peu plus haut, sous la ligne de crête, une entrée de grotte (non inventoriée elle aussi) en forme de trou de serrure.
L’odeur de blaireau est à la limite du supportable et les déjections nombreuses. La cavité se présente comme un méandre sinueux et mesure quand même 14 mètres de longueur. Ce sera donc pour l’inventaire « Grotte n°1 de la Grande Côte ».
A 20 mètres de là, toujours au pied de la falaise, une autre cavité nous interpelle. On dirait l’amorce d’un trou qui a été bouché par l’homme. Nous sommes très motivés et en ½ heure, nous dégageons les pierres pour se glisser dans une galerie basse de 5 mètres de long qui nous conduit à une salle concrétionnée de 1,80 m de hauteur pour 1,90 m de diamètre. Elle est occupée par des chauves-souris et plusieurs sortes d’insectes. On la baptise « Grotte n° 2 de la Grande Côte »
Même si nous ne sommes pas tombés sur le gros trou espéré, ce fut une belle après-midi de prospection.
Nous ajoutons 3 cavités aux 5959 inventoriées dans le Doubs et 30 mètres de nouvelles galeries aux 381 km existantes.
Guy, le 31 octobre 2015