Archives de catégorie : Vie du Cub

Sortie ragondins au Château de la Roche, dimanche 18 juin

L’idée avait pour la première fois évoquée avec Jacky et Jean Lou à l’été 2022, puis programmée à l’automne , repoussée pour cause de météo ,et , enfin, mise en application ce dimanche.

Il y a même affluence de ragondins, et c’est toute une entreprise de réunir la petite troupe devant le porche d’entrée : Sarah, Jacky, Damien, Jean Lou, Cathy et moi faisons route ensemble tandis que Manu , Michel ( Julie et les filles),


Joris qui habite sur place et Yann pour qui c’est la première rivière souterraine nous retrouvent sur place. Très jolie marche d’approche ,comme j’avais pu le lire, et il faut reconnaître que le porche d’entrée fait son petit effet, niché au pied de la falaise.

Climatiseur bienvenu et on pique nique bien au frais, chacun y allant de son pronostique sur les chances de survie et la longévité des touristes (tamalous?) qui passent auprès de nous et s’engagent dans la cavité avec l’équipement minimum.

S’ensuit une guerre du néoprène sans pitié et nous ne pouvons qu’envier nos congénères à fourrure et incisives, qui n’en passent pas par là ! Certains trottent devant , tandis que le reste du contingent évolue tranquillement, admirant le magnifique travail de l’eau et du temps, sculpteurs de plafonds hérissés, de draperies, de couloirs et de salles de toute beauté.

Certaines concrétions sont d’une blancheur éclatante, toutes parées de minuscules gours et de petits choux fleurs délicats. C’est une succession de passages avec très peu puis beaucoup d’eau , et même les plus grands auront le museau mouillé (qu’importe le ragondin a des narines obturables, si si, vrai de vrai).

À 700 mètres de l’entrée ,se dresse le principal obstacle à notre progression, une barrière de calcite qu’il nous faudra escalader puis traverser par une petite étroiture à prendre tête la première et à grands renforts de grognements.

Jean Lou passe le premier et nous aide de ses conseils. Manu a de nous tous le plus large gabarit et butte sur ce passage .Son temps étant compté ( il reprend le travail le soir même) ,il préfère renoncer , et fait demi tour accompagné de Jacky. La suite est de plus en plus aquatique, et Cathy , qui elle, a le plus petit gabarit, commence à prendre froid.

Un bon ragondin prend ce paramètre très au sérieux et je vous joins ci après une extrait d’un article sur la vie du ragondin qui est à méditer, surtout par les individus mâles (héhé…):

‘Lors d’hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle.’

Sarah raccompagne donc Cathy vers des températures plus clémentes.
Nous arrivons donc à 6 au pied de la cascade de 3,5 m que Jean Lou équipe pour nous avant de faire lui aussi demi tour, inquiet pour les filles qui vont devoir repasser l’étroiture.

Aucun souci pour elles néanmoins, elles sont déjà de l’autre côté lorsqu’il les rejoint.
Damien, Joris, Yann, Michel et moi poursuivons jusqu’au siphon terminal, et faisons le chemin de retour à plein régime.

Retour à la lumière, deuxième bataille de la guerre du néoprène et signature de l’armistice autour de quelques bons petits gâteaux.

La suite devait être ceci : ‘la chaleur de l’été réconforte nos corps refroidis, et la descente en foret est un moment appréciable, qui vient agréablement clôturer cette belle journée’

Manque de bol elle a été ceci : ‘l’orage éclate alors sur saint Hippolyte, et nous prenons la sauce, nous entassons dans des voitures embuées aux odeurs de ragondin mouillé et filons sans demander notre reste’.

Eh oui, il fallait bien une fin dramatique à la hauteur de l’expédition !

Céline

Gouffre 2 du bois de Précit

Franck (notre infatigable fouineur) signale un trou ouvert sur la commune de Saraz à proximité du gouffre du bois de Précit .
L’info transpire sur les réseaux sociaux et naturellement, les clubs amis se proposent pour aller voir et nous raconter ensuite ce qu’ils auront découvert .
Jacky ne répond pas à l’appel et nous devrons donc nous passer des équipements de sécurité inox qui auraient pu être déployés autour de l’entrée.

Nous avons donc:
Franck- Spécialiste en découverte de phénomènes karstiques
Jean Lou- Spécialiste en équipement et en bonnes occasions de retrouver les copains
Daniel – Spécialiste en photo reportage
Christophe – Spécialiste en trucs qui font du bruit

Petit retour sur l’escapade du jour . (samedi 27 Mai 2023)

   

Arrivés sur place, ca parait sympa, on voit de la suite et Franck a déjà fait des visées de presque 9m avec un lasermètre.

L’entrée est un peu instable et nécessite quelques petits aménagements. Les talus terreux sont stabilisés et l’entrée fait maintenant presque 1m de diamètre.
A -2m, Nous sommes en pleine roche et des lames limitent un peu l’accès pour la suite.

Après 2 tirs au Bazola, le passage devient presque confortable.
Jean Louis entame l’équipement et file vers la suite.
.

Après avoir franchi la zone étroite, le passage est plus confortable et la descente se poursuit d’abord verticale puis en incliné pour aboutir en point bas à la côte -10m.
La « salle » mesure environ 1.5m de large pour une longueur de 5m environ
Au point bas, après déblaiement, la galerie se poursuit en méandre très étroit et qui se termine rapidement
En hauteur on farfouille un peu sur un décollement entre 2 strates mais pas de continuation évidente. Pas de courant d’air non plus


Mais…  nous ne sommes pas en première.
Manifestement un sanglier est passé par là avant nous mais… ne sachant pas voler (le con) il est venu s’échouer là.
De lui, il ne reste que poils ossements et quelques mouches bien repues qui tournoient de joie en voyant un potentiel nouveau festin arriver là


La topo est rapidement dressée et il faudra la finaliser à la maison.

Il y avait donc Jean Lou, Daniel, Moi et Daniel qui sommes descendus.
Franck a préféré rester en surface pour monter la garde car, on ne sait jamais, un sanglier peu en cacher un autre.

.

L’équipe, fière d’avoir sauvé une salamandre !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Quelques photos supplémentaires ici

Christophe

 

 

Le  » joli P15  » du gouffre du Seu

Agnès descendant le P15 du Gouffre du Seu (1968)

Cette cavité est une perte active qui se trouve sur la commune de Dammartin les Templiers. L’exploration des 1400 mètres de galeries topographiées s’est étalée entre 1938 et 1981.

Agnès Barth connaît très bien ce gouffre car son club alsacien de l’époque avait participé à son exploration. Ca fait plusieurs fois qu’elle m’en parle :  » Le P15 non loin de l’entrée est « joli » me dit-elle, la roche a l’aspect du marbre ». Agnès n’est pas du genre à raconter des conneries !….et je lui fait pleine confiance !

La météo est favorable en ce 19 juin, pas d’orages annoncés.
Je connais déjà l’entrée qui ne manque pas de personnalité. Un ruisseau (à sec aujourd’hui) dégringole dans un P9.

Il n’est pas nécessaire de le descendre car une pente terreuse parallèle permet de rejoindre sa base (corde bien utile tout de même surtout avec nos sacs photos chargés!. Arrivés au pied de cette verticale, Daniel part devant et commence à déchanter. Les matières embarquées par le ruisseau ont partiellement boucher le boyau.


J’essaie à mon tour sans grandes illusions car mon gabarit est bien plus conséquent que celui de mon acolyte.
J’arrive quand même à décoller un tronc imposant et avec une sangle, on parvient à le ramener à la base du puits d’entrée.

J’y retourne et sur les conseils de Daniel, je m’engage les pieds les premiers … ça passe !! OUF. Mes pieds butent bientôt car la galerie présente une baïonnette mais là aussi, ça passe et j’arrive à me retourner.
Pour éviter que Daniel ne s’engage à son tour pour rien, je pars en éclaireur jusqu’au P15 : Bonne nouvelle ! Plus de bouchon, on va pouvoir s’amuser !

Agnès, Il est bien plus que «  »Joli » » ton P15 , il est MAGNIFIQUE !

La verticale crève le plancher d’une salle confortable sur la quasi-totalité de sa largeur. On devine déjà sa forme en haricot.


Les spits en place ne sont pas tous flambant neuf mais on arrive quand même à installer un équipement qui tienne la route.
Sur la description qui en est faite, le gouffre draine les marnes oxfordiennes pour rejoindre le Callovien dès l’entrée. Avec cette nouvelle dégringolade, on plonge dans le bathonien et c’est ce qui explique que l’aspect de la roche soit aussi esthétique.

Arrivés en bas, on voit bien que la galerie continue mais les gabarits annoncés sont plutôt « intimes » …. nous n’irons pas plus loin.
La configuration de ce puits fait que les compos sont bien plus facile à faire depuis le bas et surtout le rendu a toutes les chances d’être bien meilleur.
En remontant avec des stations tous les 2 ou 3 mètres , Daniel pousse devant lui une canne télescopique reliée à une poignée où est accroché un godox en contre-jour.

J’avais fait faire un mini-kit sur mesure par la couturière d’ ACS pour y loger le gros flash (il y a plusieurs points d’accrochages possibles pour permettre à la source lumineuse d’être bien orientée)

On multiplie les prises …il y en aura forcément une qui sort du lot . J’avais mis au point cette technique avec pas mal d’essais pas forcément concluants mais au final, ça fonctionne plutôt bien maintenant.
On prend notre temps pour peaufiner les images pour être sûrs de ne rien regretter devant l’ordi.
Au moment de retrouver le soleil, on tente encore plusieurs angles de vue de la zone d’entrée.

Merci beaucoup Agnès pour cette info ! Si t’en as d’autres du même genre, on est preneurs !


Guy

Le puits de la Lave, découverte d’une classique

Après un échange avec Jean-Lou, nous convenons d’une sortie pour le jeudi 8 juin, Manu va se joindre à nous.

Jean-Lou nous propose le Puits de la Lave; il faut profiter de cette période sèche car le second puits est souvent arrosé. Ce sera une première pour Manu et moi et un retour pour Jea-Lou depuis sa mésaventure avec une racine d’arbre…. En arrivant, on voit tout de suite l’énorme travail réalisé sur cette deuxième entrée bien sécurisée et à l’abri des crues.

Le premier puits est un peu étroit au début, le deuxième un peu plus large et plus esthétique.
En bas du P44, on arrive au pendule qui mène à la galerie du Beau Louis, boueuse au début.

Ensuite on arrive dans des gros volumes très esthétiques avec des marmites au plafond, un chenal de voûte.
Dans la première partie, on voit également des cupules, des sapins d’argile ainsi que des dépôts d’argile situés à une hauteur respectable sur la paroi de la galerie…..impressionnant de s’imaginer cette galerie en eau.

La remontée avec ses nombreux fractios aident à gérer son effort.


De retour au gîte, nous partageons un moment de convivialité autour d’une bière bien appréciée.

Merci Jean-Lou de nous avoir fait découvrir cette belle classique.

Les photos de Daniel, c’est ICI

Daniel

Le Gypse et le Bénitier (26/05/23)

Ça faisait un bout de temps que cette sortie photo à la Borne aux Cassots était dans les tuyaux. 

Christian Vuillemin du S C Lédonien a une idée derrière la tête ….
Ces dernières années, de nouvelles découvertes ont été faites dans le prolongement du Réseau Alain. Cela commence par le passage fastidieux d’une trémie….

une centaine de mètres tout au plus mais je me méfie car Christian appelle ce passage « Les Réjouissances ! »Au-delà, il y a du gros, du très gros même puisque qu’une des galeries a été baptisée « le Diplodocus » …. là, ça me plait bien !

Les sacs de portage pour le matos photo sont bannis, ils coinceraient rapidement dans les réjouissances ! Je confectionne des petits kits mais j’assure quand même avec les flashs car on éclaire pas une autoroute avec une lampe de poche.

Christian communique alentour pour recruter des porteurs et assistants. De mon côté, j’en parle à Daniel qui hésite car il craint les crapahuts malcommodes qui chauffent bien. Le jour J, on est 6 donc ça devrait le faire. Hélas, 3 désistements successifs viennent compromettre notre objectif.

Sur le parking, nous ne sommes pas seuls : Sylvain Michaud arrive et mon compatriote Jean-Pierre Villegas le rejoint. Ils devaient également être plus nombreux mais maintiennent tout de même le but fixé : escalader une cheminée du côté du Diplodocus.

De notre côté, on change de cap: le potentiel photo est énorme à la BAC et mes 2 compères Christian et Emmanuel en connaissent les moindres recoins.
En continuant tout droit au carrefour du réseau Alain se présente la galerie du Bénitier. Je ne connais pas et je fais entièrement confiance aux locaux.

A mesure que nous progressons, Christian me conseille telle ou telle galerie photogénique. Au niveau de la vire, on fait même une petite reconnaissance dans la rivière. C’est magnifique mais il faut une néo …. ce sera pour une autre fois !
Ensuite, on pousse jusqu’au fond de la galerie du Bénitier pour reconnaître les spots possibles à faire au retour.
Il y a de beaux volumes et ils sont variés.

A la mi-journée, on repasse devant le départ de la galerie du Gypse. On pose les kits pour une nouvelle reconnaissance et là, je tombe sous le charme !


Du coup, on retourne chercher le matos pour en sortir quelques images. Au bout de la partie confortable, Manu et Christian m’expliquent la suite : le boyau de l’attendrisseur et son shunt qui tous deux débouche dans le réseau pourri qui n’est pas si pourri que ça …. Encore une bonne raison de revenir pour une autre séance !

Le timing est bon et on restera une bonne heure dans cette faille multicolore tellement différente des conduits du Bénitier pourtant proches.
On finit notre séance à 2 pas du carrefour du Réseau Alain avec justement le Bénitier qui a donné son nom à la galerie.

On a une pensée pour Jean-Pierre et Sylvain qui sont tout au fond du réseau en espérant que tout se passe bien pour eux.


Peu avant de rejoindre le Métro, on aperçoit des lumières au loin. Ce sont Paul Cordier et Jean-Pascal Grenier qui sont venus à notre rencontre !

On revoit la lumière du jour vers 19h00 et c’est une bonne heure plus tard que l’équipe retrouve à son tour le plancher des vaches.

Même si tout ne s’est pas passé comme prévu, ce fut une belle sortie photo dans des secteurs inconnus pour moi et en excellente compagnie. ON REVIENDRA !

Les photos ICI

Guy


Ami, prends garde à la Légarde ! (27/05)

Si je réfléchis bien, c’est une histoire qui commença pour moi il y un petit moment déjà.
Sur un chemin brumeux, par une fin d’après-midi d’automne, juste moi et un individu que je ne connaissais pas . Nous étions en attente de la sortie des autres. Comment et pourquoi nous avons abordé alors cette Légarde, je ne le sais plus. Ce que je sais par contre c’est que lorsqu’il a raconté cet accident qui a eu lieu là bas, il l’a fait avec toute son humanité et j’ai entrevu la scène, qui m’a sauté à la gorge . A cet instant précis pour ma part j’ai lié amitié avec Jean Lou.

3 ou 4 ans plus tard un samedi 27 mai au matin …il fait beau et l’heure est aux sourires…2 équipes se croisent au gîte à Montrond. Christophe et Jean Lou partent tenter une première dans un trou prometteur tandis que Manu, Michel et moi allons affronter la terrible Légarde. Michel est au rendez vous avec toute sa petite famille au top comme d’habitude. Préparatifs, bonne humeur, rigolades, on est au Gcpm.

Pour un certain nombre de raisons, cette Légarde me tente depuis un moment : parce qu’elle est tout près de chez moi, sur mes sentiers de randonnée. Parce que c’est un challenge, aujourd’hui, de la défier avec les camarades de confiance Manu et Michel, qui sont comme moi , apprentis et fin motivés !

Parce que non, non, elle ne me fout presque pas un rien les pétoches…
Le ventre bien rempli d’un joyeux pique nique au bord de la rivière, nous abordons, plutôt confiants, la sombre gueule qui s’ouvre au creux du bois, faisant fi de l’écriteau qu’elle arbore en avertissement : ‘la vie se trompe parfois’. Julie et les filles nous attendent au frais dans la sapinière.
La descente se fait dans le sérieux et dans l’entraide, chacun de nous prenant alternativement sa part du travail d’équipement. Nous échangeons, réfléchissons, faisons au mieux, progressons ensemble.

Les volumes sont impressionnants mais nous descendons sereinement même ce fameux P70, avec toutes ses déviations à trouver . Le passage de la trémie est plus scabreux et nous hésitons, empruntons de vieilles cordes pourries, avons le froc mouillé. Le temps passe et Manu doit être rentré pour 17 h , cela parait de plus en plus incertain . J’équipe le P17 avec la corde suivante dans
le kit sans en vérifier la longueur . Ce n’est que presque arrivée en butée nœud que je m’aperçois qu’elle est trop courte ( en réalité cette corde devait servir à équiper un petit ressaut que nous avons franchi en empruntant une corde déjà en place). Il me faut donc remonter (leçon du jour : vérifier la longueur de la corde + faire un nœud au bout

en laissant suffisamment de corde après pour pouvoir faire une clé sur son descendeur!).Cette fois il se fait tard pour Manu et nous décidons de remonter. Si il file en premier il a encore une chance de n’être pas trop en retard au boulot. Michel lui emboîte le pas et je suis au déséquipement du grand puits. Le temps s’étire, toute seule au fond du puits, et livrée ainsi aux ténèbres , de sombres pensées font irruption et me percutent. Je me revois soudain, sur le chemin brumeux, aux côtés de Jean Lou. J’observe les roches à mes pieds, je me demande : ou était ce exactement, ce corps , cette scène ? Combien d’heures, à souffrir, à étouffer ? Ici ou là bas un peu plus loin ? Et son fils ? Et jean Lou ? Je me prends à trouver l’endroit sinistre, effrayant, lugubre comme la mort. J’ai hâte, m’échapper d’ici, je veux voir mes pieds décoller de ce sol, et l’endroit
s’éloigner, s’éloigner , devenir tout petit dans le halo de ma frontale.

Enfin le signal ,c’est libre !
Pourtant l’angoisse colle à la corde, mon croll est englué, je n’arrive pas à me hisser . 20 cm / rester calme/30 cm encore/ canaliser / le chemin brumeux / était ce aussi haut à la descente ?/ le pendule/
le vide /encore 10 m / une chute atroce /7 mètres / une chute sans fin /plus que 2 / vite, les mousquetons prendre pied du côté des vivants. Il me semble, mais est ce mon imagination qui me joue des tours , que me parvient, à la limite de l’audible, une sinistre petite musique qui s’élève du fond du gouffre désert.

J’appelle Michel à la rescousse… dis tu n’as pas un peu peur, toi ? Dis, tu l’entends cette
musique, toi ou bien il n’y a que moi ? Non, Michel m’avoue humblement ressentir lui aussi une certaine angoisse. Oui, c’est glauque ici. Oui , il a l’impression d’entendre la musique et non, ce n’est pas lui et si ce n’est pas moi alors c’est qui ? Manu ?????

Maaaaaanuuuu ?? !!! Non pas de réponse Manu est hors de vue et d’oreille depuis un bon moment…
Manu tu es là ?? Tu nous entends ?
Puis enfin une réponse, ténue. Ouf c’est bien le portable de Manu réglé en mode réveil.

N’empêche je ne demande pas mon reste, et c’est un franc soulagement de m’extirper d’ici et de retrouver la lumière et la chaleur du jour, le sourire de Julie. Nous mettons un petit message à Jean Lou : ça va, ça va. Un seul drame suffit. ‘La vie se trompe parfois’. Désolée Michel à la réflexion non je ne me sens pas d’y retourner, tant pis pour la belle galerie, tant pis pour l’exploration inachevée, nous en ferons encore ensemble de plus gaies, de jolies, d’accueillantes, de riantes.

Cette Légarde est une dame peu fréquentable, une sorcière tapie au fond des bois. Telle est sa place et qu’elle y reste, gardons nous en, la nôtre est aux sourires de Montrond.


Céline

Mardi 16 mai au gouffre de Naud

Nous ne sommes pas moins de 6 ce mardi là, les sorties de semaine tournent à plein régime !

Aux effectifs du jour, nous comptons Manu, Daniel, Michel, Joris, maître Jean Lou et moi.
Jean Lou propose le gouffre de Naud, cavité agréable, pas trop éloignée et que seul Michel connaît déjà. Sombre météo pour un mois de mai, et nous partons égailler le paysage de nos tenues rouges et bleues et de la bonne humeur du petit matin.
Michel équipe le P10 du début et moi le P20 qui lui fait suite. Manu, Michel et moi sommes en

apprentissage équipement et tout ceci est encore une occasion de discuter oreilles, papillons, chaises et autres pécheurs. Le reste de l’équipe patiente gentiment ( merci à eux).La salle de décantation au pied du P20 est le camp de base d’une famille de salamandres un peu amorphes ( trait de caractère de l’espèce ou bien crise d’apoplexie à la vue de nos 6 faces de rongeurs?)

La partie aval présente de beaux méandres, qui me laissent l’impression d’être lentement digérée par un gigantesque serpent . On y progresse à grand renfort de contorsions et de petits mots doux. Certains virages sont à 180 degrés ! On retrouve plus bas une petite circulation d’eau (appelée « l’actif » sur la topo, en vocabulaire spéléo).

Demi tour tout le monde, il est l’heure de casser une croûte ben méritée dans la salle à
manger des salamandres. Il faut reprendre des forces pour entreprendre l’amont.
Une corde restée en place permet de monter à la petite lucarne qui donne accès à une vaste salle attenante à la première.

Jean Lou équipe cette partie, et les vires qui lui font suite pour nous tenir à bonne distance de l’eau. Il nous fait au passage le récit des grands glissements de terrain qui ont ici remonté le fond de plusieurs mètres.

C’est ludique et varié, et cette cavité est à la fois esthétique et sympathique à parcourir, une bonne idée en somme à deux pas de Montrond.
Michel est au déséquipement et Manu , Joris et moi , sortis en premiers, nous autorisons un petit moment ‘zen’ en attendant, dans le jardin tropical des Gratteris , avec glouglous de l’eau et fougères (presque) arborescentes .

Au top encore cette sortie !
Céline


Sous le lapiaz, les grottes !

Avec Daniel, on continue nos balades dans cette forêt située à l’Ouest de Poligny, à la recherche de spots photos.
La matière ne manque pas, et c’est pour nous une sorte de jeu de piste de trouver la cavité qui a tout pour plaire.
On a bien sûr les documents PDF de 1980 et 1986 de Rémy Limagne mais aussi les indications précieuses de locaux comme Roger Lutz du CARS (cercle arboisien de recherches spéléologiques).

Voici les liens pour accéder aux 2 PDF : https://cds39.fr/jurasout/malrocher/mal_1.htm

et https://cds39.fr/jurasout/malrocher/mal_2.htm

On vous en présente une bonne douzaine qui nous ont semblées dignes d’intérêt : 

Gouffre du Petit Choulet,(vers le terrain de foot de Montrond) 46.807171,5.830562

Malgré le peu d’infos, Daniel qui avait repéré cette modeste cavité située au Nord de Montrond.

Une petite verticale d’à peine 5 mètres nous permet de prendre pieds au cœur d’une faille. La roche est belle et contraste avec la végétation environnante. Le développement n’est que de 25 mètres mais l’ambiance karstique est au RDV.

Gouffre de la Petite Charogne (au sud de Molain) 46.814680,5.803794 – pages 16 et 17 du 2ième PDF.


En venant de Molain et en se dirigeant vers le sentier karstique des Malrochers, on se gare à l’entrée de la forêt.

La cavité est à une quarantaine de mètres de la route. Un beau puits d’une douzaine de mètres se présente. La mousse descend presque jusqu’à la base de la verticale et lui confère un aspect exotique. La visite continue avec des profils bien concrétionnés et, à l’évidence, peu fréquentés.


Aven de la Charogne (Au Sud de Molain) 46.814032,5.804411 pages 18 et 19 du second PDF


C’est la voisine de la précédente, 70 mètres à peine les séparent.

2 arbres idéalement placés nous permettent d’installer un grand « Y » plein pot. C’est un beau P18 en éteignoir mais il ne se prête pas vraiment à une photo depuis le haut. On prend pied dans une haute diaclase bien concrétionnée qui se poursuit sur une trentaine de mètres. On a bien fait de descendre le casse-croûte de midi car les averses se multiplient en surface ! On tente quelques compos depuis le bas du puits qui nous plaisent bien.

Grotte de Saint Bilbalbo (sur le sentier karstique) 46.808187,5.794287 pages 4 et 5 du second PDF

Cette cavité de 70 mètres de développement fait partie intégrante du sentier.

On peut y descendre sans matériel. A l’inverse de la plupart des cavités du secteur, celle-ci est fréquentée…. et depuis longtemps (des graffitis datant du XVII l’attestent. Elle permet au visiteur de voir ce qui se passe sous le lapiaz à l’abri de la lumière. Un beau dôme de calcite trône dans l’un des volumes et un long chignon de racines pendouille au niveau du terminus.

Grotte Obélix (100m au Nord-Ouest de la grotte de Saint Bilbalbo ) 46.809030,5.793895


Il s’agit d’une curieuse doline rocheuse bien camouflée dans une zone de hauts lapiaz.

On peut y descendre sans équipement. Sur la paroi de gauche, une galerie confortable en conduite forcée se poursuit sur quelques mètres. Jacques Olivier l’avait baptisé ainsi car un bloc dressé (« le menhir » !) trône à l’entrée de la grotte !

Gouffre « du 26 09 » (au Nord de la grotte de Saint Bilbalbo et à 10 mètres de la grotte Obélix) 46.809101,5.793822


Aussi difficile à trouver que la précédente,

ce gouffre atypique se présente en un puits de 5 mètres crevant le plafond d’une salle spacieuse à l’une de ses extrémités. La dépouille d’un chevreuil gît en son fond.

Glacière B (dans la forêt de Besain) 46.805657,5.795478

C’est en cherchant le gouffre qui Pisse que nous sommes tombés sur ce curieux gouffre.

Plusieurs orifices d’une petite dizaine de mètres se rejoignent au niveau un conduit horizontal. Ils sont proches si bien que se dessinent des arches rocheuses sous certains angles.

Gouffre qui Pisse (dans la forêt de Besain) 46.805743,5.795612 Pages 12 et 13 du second PDF.

A une vingtaine de mètres du précédent, c’est le plus profond du secteur.

Le puits de 13 mètres s’équipe sur un arbre bien placé puis par une déviation sur un arbuste solide. La topo nous indique qu’on se retrouve à la croisée de plusieurs départs. Comme pour toutes les cavités présentées dans les 2 PDF, quand on nous annonce un passage étroit, c’est qu’il est bien réel sur le terrain …. et nous ne sommes pratiquement jamais arrivés à en passer un seul ! Le gouffre porte également bien son nom avec des arrivées d’eau localisées.

Gouffre du Petit Pont (dans la forêt de Besain) 46.805200,5.796523

Ce phénomène karstique est très esthétique.

Il s’agit d’une diaclase d’une douzaine de mètres, profonde de 5 ou 6 mètres et large de 3 à 4 mètres. Une arche rocheuse l’enjambe au 3/4 de sa longueur. La nature est parfois surprenante !

Borne aux 3 trous (en face le parking du sentier, à 80 m de la route) 46.802718,5.797319

Comme son nom l’indique, 3 puits parallèles d’une quinzaine de mètres se rejoignant à

leur base par un conduit horizontal. Nous sommes tombés sur cette cavité tout à fait par hasard, en revenant de prospection.
L’une des verticales est particulièrement photogénique. On passera un bout de temps à tenter de la mettre en images.

Gouffre du Faux-Péda (10 m au Sud-Est du Gouffre Pédagogique) 46.802325,5.801990

Situé à une dizaine de mètres du Gouffre Pédagogique, ce magnifique puits est sans

suite. Un arbre situé juste au bord est un ancrage idéal pour descendre en son fond (10 mètres). Nous avons fait notre séance photo entre 2 averses. Les parois étaient bien luisantes et rendaient bien avec le contre-jour.

Gouffre du Chat (à 20m du parking du sentier) 46.802517,5.798947 pages 20 et 21 du second PDF.

La marche d’approche de cette cavité est très courte puisqu’elle est située à 2 pas du parking principal du Sentier.

Un beau P14 avec palier à 3 mètres du fond nous permet de prendre pied dans une diaclase. Presque au bout de la galerie partant vers le Nord se présente une chatière au niveau du sol. C’est un des rares passages étroits des 2 PDF que nous ayons réussi à passer ! Son franchissement nous permet de visiter une salle bien concrétionnée.

Arche du CARS (dans la partie Ouest du bois de Besain). 46.810517, 5.789558. Elle pourrait éventuellement correspondre aux pages 4 e 5 du second PDF.

Cette curieuse grotte cutanée n’est pas facile à trouver.

Il s’agit d’une galerie de section de 4X3 m environ et mesurant une trentaine de mètres de long. 2 verticales de 5 mètres séparées par un pont rocheux permettent d’y descendre.

Une sélection de photos ICI

Via de Feliz Navidad en Espagne

Au GCPM on fait aussi des sorties via ferrata et pas n’importe laquelle celle de Feliz Navidad en Espagne catégorisée k6 !

Nous avons fait le déplacement exprès pour la via ferrata, Nous partons le samedi en dernière minute .
Je vous livre mon ressenti et vous donne quelques conseils, La marche d’approche peut se faire en voiture au plus proche à 1 km de la via Mais il est préférable d’avoir un 4×4, sur ce chemin bien accidenté, nous nous sommes donc garés avant et avons marché environ 4 km. Ce chemin se trouve en haut de la via ferrata. Au bout de ce chemin Vous descendez dans un canyon sur 1 km .

La via ferrata extraordinaire courte mais intense dès les premiers mètres, très engageante il faut aller chercher les prises assez loin, les prises sont absentes dans les dévers, on est clairement sur une via ferrata escalade

À mon arrivée je me suis même demandé si j’allais pouvoir la faire Jusqu’à l’arrivée de 4 espagnols
Je me suis dit j’ai plus le choix je dois continuer . Finalement au bout de 30 min d’efforts je suis enfin arrivé en haut
Je suis retourné en bas pour récupérer Julie et les enfants, devinez quoi ces 4 espagnols qui m’avaient bien motivé aucun n’a fait la via.
J’avais quand même apporté une 70 M car il est conseillé d’avoir une corde pour descendre en rappel.

Je suis parti tellement vite que j’ai laissé la corde dans le sac en bas.

Donc de toute façon J’ai pas le choix j’aurais pas pu redescendre après 800 km.
On s’est ensuite baladé à Barcelone, nous avons fait La via ferrata cala del moli à Sant feliu de guixols, cette via ferrata est adaptée pour les enfants et vraiment cool En bord de mer les pieds dans l’eau .

Michel

Le Puits de sous les Nods, vers Lizine

Cette cavité est pointée sur les cartes IGN sous l’appellation « Puits des Nods » (47.067046,6.002621).
Elle se situe dans la forêt des Serpents, au NE du village de Lizine.

Au fond d’une vaste doline rocheuse, on découvre sur son flanc Ouest une sorte faille esthétique dominant un puits d’une petite vingtaine de mètres.
Bien que proche de chez moi, je n’y

étais jamais descendu car il m’avait semblé que les spits n’étaient pas terribles. Avec Daniel, on y retourne avec du matériel d’équipement et à minima tenter une compo de sa belle entrée.


Arrivés sur place, les plaquettes ne tournent pas dans le vide et se positionnent bien….tant mieux.

Un fractio intermédiaire se présente et me semble aussi fiable. Notre C40 suffit. On prend pied au sommet d’une pente raide. Comme il n’y a pas de topo, on sait pas trop ce qui nous attend. Une belle et haute faille concrétionnée se présente. De nombreux ossements bovins et équins jonchent le sol.
C’est sûr que pour celui qui fait pas de photos, il en a vite fait le tour mais pour nous, c’est parfait.

De plus, ces cavités modestes sont très peu visitées et donc dans un bon état de conservation.

Guy